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3,48

sur 523 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est avec ce que l'auteur lui-même appelle la Trilogie du malentendu, qui regroupe "Les hirondelles de Kaboul", "L'attentat" et "Les sirènes de Bagdad", que j'ai découvert la plume de Yasmina Khadra. Je savais que je reviendrai vers lui un de ces jours, sans m'être pour autant arrêtée sur un autre de ses livres en particulier, sans vraiment savoir lequel des trois ou quatre livres que je m'étais noté je lirai en premier. Ce ne sera aucun de ceux-là finalement, mais "Le sel de tous les oublis" qu'on vient de me prêter.

Et si la lecture se veut facile dans son ensemble, je n'ai malheureusement pas été embarquée dans ce roman. Sans avoir passé un désagréable moment, je n'ai en revanche rien ressenti de particulier et eu aucune empathie pour le personnage principal.

Les événements se déroulent en Algérie dans les années 1960, alors qu'elle vient tout juste d'accéder à son indépendance. Nous y suivons Adem, que sa femme vient de quitter pour un autre. Pour Adem, c'est tout son monde qui s'écroule. Et il quitte tout, sa maison, son emploi d'instituteur, et part sans vraiment savoir où, sans but aucun. Au fil de son errance, il fait quelques rencontres et se retrouve à des endroits qu'il n'aurait pas soupçonnés ou imaginés tels qu'ils se sont présentés à lui. À l'alcool, ce sont les anxiolytiques qui le remplaceront. de sa femme, il finira par comprendre son choix quand il rencontrera Hadda. Mais avant d'en arriver là, Adem aura vu du pays, et fait des rencontres, dont une déterminante.

Adem nous est présenté comme un homme taiseux, souvent quelque peu abrupt, socialement maladroit, qui traîne sa mélancolie partout avec lui et qui peut facilement partir à la dérive. Plus j'ai appris à le connaître et plus ce personnage m'a semblé antipathique. Il a pourtant de bons côtés puisqu'il a su mettre son instruction au service d'autrui, et aider et défendre une famille contre l'injustice. Mais au-delà de ça, je l'ai trouvé légèrement tête à claque, borné, peu reconnaissant envers ceux qui l'ont aidé. Impossible pour moi de m'attacher à un tel individu.

Et parce que tout se concentre sur Adem et ses pérégrinations, le contexte historique en est totalement délaissé. On y retrouve bien une atmosphère particulière reflétant les changements induits par l'Algérie nouvellement indépendante, par les souvenirs et blessures de guerre. Mais le contexte est en fait juste là pour servir de décor et d'ambiance à l'errance d'Adem, sans détails et précisions sur les faits historiques, laissant ainsi toute la place à Adem lui-même et son pèlerinage. Et mon problème vient de là : parce que je n'ai pas réussi à ressentir quoi que que ce soit pour Adem, qui m'a laissée de marbre du début à la fin, j'aurais voulu pouvoir m'accrocher à autre chose et je n'avais malheureusement rien d'autre sur quoi m'accrocher justement.

La seule chose qui m'a motivée à poursuivre ma lecture, en dehors du petit nombre de pages, c'est la belle plume de l'auteur que j'ai eu plaisir à retrouver : toujours aussi élaborée et élégante, pleine d'éloquence, un peu poétique également et enchanteresse.
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Dans une Algérie indépendante, libérée du colonialisme, une Algérie qui panse ses plaies et qui cherche son identité, Adem instituteur est abandonné par sa femme.
Brisé, déboussolé, son choix n'est pas celui d'affronter, mais, de partir, de fuir ce qui lui échappe, de chercher la solitude, et de se précipiter même vers sa destruction. En ce sens, Adem se comporte en antihéros, il se laisse balloter au gré de ces rencontres et reste un personnage ombrageux, taciturne et grossier. Pourtant, il croise dans ses pérégrinations des éclopés de la vie, des personnages lumineux, attentifs, bons et bienveillants… On espère que cet homme antipathique et désagréable va s'ouvrir aux autres, remercier, sourire enfin ! Que nenni !
Je n'ai pas aimé la première partie cet antihéros m'a agacée. La deuxième partie est plus fouillée plus profonde, à mon avis, car nous n'assistons pas seulement à l'errance d'Adem mais Yasmina Khadra nous parle par petites touches des méfaits la guerre d'indépendance, de la condition féminine dans une société très religieuse et de la pénible construction économique, sociale et culturelle du pays. Et, nous espérons toujours la résilience d'Adem… !
Je reste très mitigée, un peu sur ma faim, dommage…
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Né en Algérie, Yasmina Khadra vit en France depuis 2001. Son pseudonyme, constitué des deux prénoms de son épouse, lui avait permis de se lancer dans l'écriture en se protégeant de la censure militaire, à une époque où il était encore officier dans l'armée algérienne. J'avais lu et beaucoup apprécié deux de ses romans, les plus renommés parmi la vingtaine qu'il a écrits, L'Attentat et Ce que le jour doit à la nuit.

Dans le Sel de tous les oublis, il se penche sur le rapport de l'homme et de la femme, dans une société qui est bien loin de remettre en question ses traditions patriarcales. La fiction se passe en 1963, dans l'Algérie rurale. L'indépendance est toute récente. le pays sort d'une guerre douloureuse et rêve naïvement de lendemains qui chantent.

Dans une première partie, le livre raconte la dérive d'Adem, un homme jeune, à qui son épouse vient d'annoncer qu'elle a un amant et qu'elle le quitte. Cela faisait des années que cet instituteur ne s'intéressait plus vraiment à elle, qu'elle n'était plus qu'un accessoire ménager, mais il n'avait jamais imaginé le scénario d'un tel départ. Anéanti, incapable de supporter le regard des autres, il laisse tomber son métier et abandonne la petite maison à laquelle ses fonctions d'enseignant lui donnaient droit. Sans argent et muni d'un maigre baluchon, il s'en va, droit devant lui, à la recherche de… il ne sait pas vraiment quoi !

En ville, il fréquente les bars, tombe dans l'alcoolisme, se fait tabasser, dépouiller et découvre l'enfermement parmi un monde de pauvres bougres. Il part ensuite dans le maquis et fait sur son chemin des rencontres étonnantes, des personnages marginaux, folkloriques, dont un nain disgracié philosophe. Tous l'abreuvent de conseils positifs, de recommandations optimistes, mais il n'écoute pas. Tombé dans la plus grande précarité, il dort dans des grottes et ne survit que grâce à la générosité des personnes qu'il croise ; des actes de bienveillance spontanée qu'il ne sollicite pas et auxquels il se refuse même, en retour, à témoigner de la reconnaissance par un minimum de civilité. Il ne répond pas aux questions, rejette les approches amicales, préfère cultiver sa solitude pour mieux ruminer son sort personnel.

Dans la seconde partie du roman, il est hébergé par un homme handicapé et son épouse. Il accepte de leur rendre un service en échange du gîte et du couvert. Après son parcours initiatique douloureux, cette rencontre est l'occasion d'une rédemption, avec le risque de retomber dans ses vieux démons...

La narration change alors de rythme et cesse de traîner son allure lénifiante de conte philosophique, pour devenir réellement captivante. Adem va se trouver, sans le moindre état d'âme, aux prises d'un côté à des imams accrochés à une vision archaïque de la société, de l'autre à des fonctionnaires corrompus, avides ou lâches, prêts à abuser de leur pouvoir récent dans une Algérie indépendante. Mais sur le plan personnel, Adem a-t-il intégré le bon comportement à adopter face à une femme ?

L'écriture est parfaite, il n'y a rien à en redire, si ce n'est qu'elle est presque un peu trop lisse, un peu gentillette, comme le sont aussi les vers dont le titre est extrait. le Sel de tous les oublis est un livre agréable à lire, mais une fois ses pages évaporées dans les oubliettes du temps, je garderai surtout de Yasmina Khadra le souvenir des deux romans que je mentionnais au début de cette chronique.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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J'ai aimé d'autres romans de l'auteur, mais là pour moi ça a été difficile. Difficile et long. Pour un roman plutôt court.

L'auteur fait le choix d'un personnage central antipathique, méprisable, médiocre. Heureusement que les personnages secondaires sont là. Oui mais voilà je me suis traînée derrière le "héros".... Son histoire ne m'a pas touchée. Donc entre l'histoire et le personnage central, j'étais mal embarquée...
Il m'a fallu la fin du roman et l'arrivée dans la ferme pour déceler une petite flamme d'intérêt. Mais bon il restait peu de pages...

C'est joliment écrit, c'est vrai, l'histoire se passe à une période peu fréquentée (le début de l'indépendance algérienne), mais ça ne suffit pas. J'ai failli arrêter plusieurs fois.
Un coup manqué...
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Khadra écrit beaucoup. le meilleur souvent, le pire rarement… « Le sel de tous les oublis » navigue entre ces deux propositions un tantinet réductrices et péremptoires. Pour raconter cette « Algérie [qui] vient d'accoucher par césarienne d'une nation en état de choc », l'écrivain choisit un anti-héros, Adem Naït-Gacem. Ce choix de l'écrivain, s'il convient de l'accepter et même de le louer, tant le pari est audacieux, entraîne, néanmoins, une forme de malaise. le même que d'effectuer un trajet en train avec un voisin bavard dont la dernière rencontre avec du dentifrice commence à dater. Il faut dire qu'il n'est pas franchement sympathique, ce cocu qui ne semble que mériter son infortune. Tombé dans le vagabondage, il parcourt les chemins de son pays, désormais jeune état. Les propos de ce clodo, à qui l'on collerait volontiers quelques super trempes, ne manquent pas forcément d'intérêt mais l'exiguïté du compartiment rend le temps un peu long. La première partie du roman notamment et plus précisément ces longs échanges entre Adem et Mika. La deuxième partie est beaucoup plus intéressante, voire passionnante. Yasmina Khadra dépeint les difficultés de sa jeune nation, entre aspirations progressistes et tentations autoritaires. Là, c'est du lourd, un éclairage sans concession d'une page de l'histoire de l'Algérie, servi par cette plume toujours alerte. du coup les dialogues ne sont plus du verbiage, l'intrigue se tend… Malheureusement, la chute est une nouvelle déception.
Je conserve pour cet écrivain une grande affection mais ce Khadra génère une demi déception. Peut-être un effet de l'âge, ou du temps ? Peut-être ce héros était-il trop atypique pour moi ? Peut-être n'ai-je pas saisi la symbolique de ce conte désabusé ?
Si vous ne connaissez pas cet écrivain, tentez un autre titre, vous avez le choix !
Si vous le connaissez bien, j'attends votre retour avec impatience.
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Lorsque Dalal, sa femme , le quitte pour un autre homme, Adem Naït Gacem est effondré , il laisse sa vie d'avant , son travail d'instituteur et son logement et part , sans but, dans les rues de son village , ne s'arrêtant que pour boire dans les bars jusqu'à devenir une épave .

Cette première partie du roman est peu engageante, et je me suis demandée où Yasmina Khadra voulait nous entrainer dans la déchéance de cet homme jeune alors que l'Algérie vient d'obtenir son indépendance ,que les traces de la guerre sont encore vives dans les esprits et que beaucoup de rêves restent à accomplir.

La deuxième partie de l'histoire ressemble à un conte philosophique, Adem y croise des personnages originaux dont le nain Mika qui le prend sous son aile, rôle inversé de Don Quichotte où c'est le plus faible qui part à l'assaut de la démission de vivre de l'autre .

Adem ignore tout début de résilience et reste un homme maussade, ingrat et totalement antipathique, refusant d'aller vers les autres , d'ouvrir ses bras ou simplement de remercier...

L'écrivain , dans cette histoire sombre , raconte les débuts hésitants de cette jeune Algérie dont profitent certains hommes sans scrupules,, reproduisant les situations de supériorité que les algériens viennent de combattre , il introduit également dans ce récit la place toujours aussi compliquée des femmes dans cette société marquée par la tradition .

le caractère si désagréable de Adem, personnage principal du livre, a tout de même bien gâché mon plaisir de lecture , c'est dommage car j'apprécie la verve de et le talent de Yasmina Khadra

Je remercie NetGalley et les Editions Julliard
#LeSeldetouslesoublis #NetGalleyFrance
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J'admets que j'ai eu du mal à voir où l'auteur voulait en venir avec ce livre. D'abord, le sujet implicite semble évident : il s'agit de dresser un portrait de l'Algérie d'après l'indépendance, de montrer ce qu'il advenait des vainqueurs, mais surtout de ceux pour qui rien n'avait réellement changé, sauf peut-être l'identité de ceux qui les persécutent. Puis, il faut bien faire avec Adem, le personnage principal. Il est quitté par sa femme, et lui abandonne tout, part sur les routes, fait des rencontres qui ne changent finalement pas grand chose à sa vie. S'amende-t-il, s'améliore-t-il, s'interroge-t-il sur ce qu'il a fait, sur ce qu'il fait ? Non. Et pourtant, il en fera, des rencontres extraordinaires, il en rencontrera, des personnages chaleureux, positifs, qui eux aussi ont traversé les épreuves, et ont su donner un sens à leur vie. Lui reste égal à lui-même, non pas muré dans sa douleur, mais buté dans son orgueil, sa volonté de rester seul au milieu des autres. Si la fin du récit se teinte de fantastique, elle ne lui apporte aucune rédemption, comme s'il avait raté chaque moment ou presque où sa vie aurait pu prendre un nouveau tournant.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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La femme d'Adem Naït-Gacem le quitte, plongeant cet instituteur d'un petit village algérien dans un abîme de désespoir alcoolisé. Au bout d'une semaine, Adem quitte sa maison et prend la route pour chercher quoi, il ne sait pas. Pour fuir ? Trouver un sens à cette rupture et se reconstruire ? Sur son chemin, il rencontre Mika, un nain avide d'amitié mais préoccupé par ses propres tourments, Adem ne lui rend pas ses égards. A court d'argent, il se fait embaucher comme ouvrier à creuser des trous et finit dans une ferme recueilli par un homme handicapé, son épouse et son frère qui lui demandent d'écrire au président de la République pour les sauver de la spoliation de leur terre…
Adem est un anti-héros très antipathique, ne remerciant jamais, envoyant paître tout le monde, se croyant incompris et supérieur aux autres et surtout commettant in fine un acte impardonnable. Difficile en ce cas d'aimer ce livre surtout qu'il est écrit dans un style boursouflé avec des tournures de phrases tour à tour vieillottes, emphatiques ou trop écrites. Un style plus sec, plus direct et un personnage moins déplaisant ou du moins qui aurait laissé filtrer un peu de lumière m'auraient peut-être permis d'adhérer à cette sombre destinée.

Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Un beau matin, Dalal, la femme d'Adem fait ses valises et quitte son mari.
Il quitte alors son poste d'instituteur et sillonne le pays, tel un mendiant, dormant où il peut, s'adonnant à la boisson.
Il fera diverses rencontres qu'il préférerait ignorer, se révélant parfaitement misanthrope.
C'est une sorte de conte moderne que nous offre l'auteur.
Comme toujours, l'écriture est belle et précise.
Si Adem n'est pas spécialement sympathique il fait de belles rencontres, et de moins belles aussi.
Cette histoire nous plonge dans l'Algérie de l'après colonisation, une période trouble et corrompue où les traditions se mêlent à une difficile tentative de modernité.
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Un peu déçue de ma lecture ! les ouvrages de Yasmina Khadra sont toujours pour moi une si belle découverte. Je suis passée à côté de l'histoire d'Adem et de ses mésaventures, peut être aussi du fait des thématiques abordées dans ce conte qui ne m'ont pas parlées ..la rupture,la possession, la méprise....si ce n'est la place de la femme.
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