Roman prenant du temps à démarrer, au bout de quelques chapitres on se demande si l'intrigue existe… puis on se dit qu'on a bien fait de préserver la lecture.
Y sont très bien décrites la création et l'ascension fulgurantes du FIS au sein d'un petit village algérien, l'auteur s'inspire de faits réels, par exemple, le personnage du Cheikh Abbas correspondant à Abbasi
Madani, fondateur à la tête du groupe extrémiste en 1989.
La violence et la terreur filent subtilement à travers la plume de l'auteur qui arrive à nous consterner de cette barbarie sans fin.
On suit le chemin de vie de chacun, certains décident de rejoindre les « Frères » par ennui, d'autres dû à un simple refus de mariage, certains par vengeance, d'autres voudraient se sentir utiles.
C'est un village où les femmes sont transparentes et ne deviennent opaques que lorsqu'elles sont reléguées au rôle de mère, de soeur ou d'épouse. Dans ce roman, ou plutôt, dans ce village les femmes n'existent pas.
En somme, c'est un roman qui vous prend aux tripes.
Le climat de violence vient polluer les pages de manière crescendo, sans jamais s'arrêter.
J'aime ce genre de lecture, lecture qui nous perturbe, nous dégoûte, nous révolte et qui arrive à nous mêler parmi cette pollution sanglante.
PS: Existe-t-il plus détestable que Zane le nain ? La quintessence de l'ignominie c'est bien lui.