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sur 531 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Chantier » met en scène l'irrésistible descente aux enfers d'un homme pas franchement aidé par le destin, ni par le système impitoyable de la bureaucratie administrative américaine. Un destin qui le mènera à envisager les idées les plus noires, quitte à sacrifier sa famille et à envisager des attentats suicidaires pour stopper l'avancée irrémédiable du progrès qui va raser ce qu'il a mis des années à construire, une expropriation de sa maison pour cause d'utilité publique le cas échéant, d'où le titre du livre.

Ce roman de Stephen King (écrit sous le pseudonyme de Richard Backman et relativement court eu égard de ses autres oeuvres) est agréable à lire même si pas du niveau de ce à quoi il nous a habitué. Il n'y a pas un grand suspens, et c'est plutôt sur l'évolution psychologique du principal protagoniste que King a mis l'accent.

Bonne lecture à tous
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Bart Dawes est marié, responsable d'une blanchisserie prospère et propriétaire d'une jolie maison. Mais il est sur le point de tout perdre : l'extension de l'autoroute 784 va passer dans sa rue et le voilà exproprié de son domicile et des locaux de la blanchisserie. Au lieu d'accepter la compensation de la mairie et de trouver une nouvelle maison, Bart rumine contre ce chantier qu'il considère comme une injustice. « Cette saleté d'autoroute ! C'est ça qui a tout foutu en l'air. » (p. 98) Obsédé par les travaux, les démolitions et les engins de chantier, Bart se laisse glisser dans un monde fait de ressentiment et de colère. Dépossédé de ses biens matériels, séparé de son épouse, Bart n'a décidément plus rien à perdre après la mort de son petit garçon. « À quoi bon penser tout le temps à Charlie, Bart ? Cela te détruit. Tu es devenu son prisonnier. » (p. 377) Et qu'y a-t-il de plus dangereux qu'un homme qui n'a plus rien à perdre ?

Dans ce thriller psychologique, le monstre est ce ruban bitumé qui dévore les maisons et les commerces d'une petite ville tranquille. le monstre est aussi une bureaucratie inepte qui broie les destins individuels au nom de la communauté. « Je me débrouillais, et tout allait plutôt bien, jusqu'à ce que ces types des ponts et chaussées décident d'éventrer ma vie. » (p. 129) Stephen King parle ici du couple, de l'alcoolisme, de l'impuissance de l'individu. Il évoque également la crise de l'énergie, et notamment du pétrole, qui inquiétait la population américaine au moment de l'écriture du livre.

Je n'ai pas été vraiment convaincue par ce roman, principalement parce que je n'ai pas compris qui étaient Fred et George : apparemment, ce sont des voix intérieures qui tourmentent Bart, mais le narrateur utilise ces prénoms pour désigner des personnages qui portent également d'autres noms. Un peu confus, tout ça. Par ailleurs, le personnage de Mary, l'épouse de Bart, me semble mal construit et incohérent. Chantier sent le roman de jeunesse à plein nez et c'est bien à ce titre qu'il faut le considérer pour ne pas trop le déprécier.
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Résumé:

Bart DAWES, 40 ans, marié, ayant perdu son unique enfant d'une leucémie, travaille depuis 20 ans dans une blanchisserie. Il contemple de son bureau l'avancée des travaux de l'autoroute 784 avec effroi. Il a reçu il y a peu de temps, une lettre d'expropriation pour cause d'utilité publique. Sa maison, ainsi que l'entreprise où il travaille, vont bientôt être détruits.
Les voisins sont tous partis, seul Bart refuse et décide de se battre afin d'arrêter cette abomination. N'ayant bientôt plus rien à perdre, il va tout tenter.

Mon avis:

Ce roman de Stephen KING est bien différent de tous ceux que j'ai pu lire de lui jusqu'à présent. L'histoire, publiée sous le pseudonyme de Richard BACHMAN, est moins horrifique que ce qu'il a l'habitude d'écrire, même si à sa façon, celle-ci est malgré tout sombre et horrible.

On va suivre Bart DAWES qui est en colère contre les pouvoirs publiques, car ils ont décidé de faire passer une autoroute sur l'emplacement de sa maison et de l'entreprise où il travaille.
Même si la blanchisserie, amenée à être délocalisée, le garde comme employé et qu'on lui propose une belle somme d'argent pour le rachat de son pavillon, il refuse d'abandonner ses souvenirs professionnels et familiales. D'autant plus que c'est ici qu'a grandit son fils, décédé d'une tumeur au cerveau.

Dès le début du livre, on le voit acheter des armes très dangereuses dans un magasin et on se doute tout de suite qu'il est un peu fou, schizophrène même, car il a une voix qui lui parle dans sa tête, un dénommé Freddy. On sent qu'il est sur le point d'élaborer un plan et qu'il est prêt à user de la force pour arriver à ses fins.
Il va d'ailleurs se brouiller avec ses collègues et sa femme, qui ne le comprennent pas.
On s'attend plus ou moins à une fin tragique, si les accorts entre lui et les autorités n'aboutissent pas.

Le livre est découpé en 3 grandes parties: novembre, décembre et janvier, divisées elles même en chapitres, qui sont les jours. Il va s'écouler 3 mois entre le début et la fin du livre, jusqu'au 20 janvier, date à laquelle il doit partir de sa maison. Son comportement va ainsi de plus en plus se dégrader, à mesure que cette échéance approche.

Je n'ai pas du tout apprécié son comportement, il est décrit dans le livre comme un homme de plus en plus aliéné, alcoolique, parano, car il croit que tout le monde lui en veut etc.
Puis, au fil de la lecture, j'ai commencé à ressentir de la peine et de la pitié pour cet homme qu'on devine brisé par la perte de son fils unique. On se doute qu'il ne s'en ai jamais vraiment remis et on peut comprendre que son expulsion, la perte de son travail, de sa femme, en plus de ce deuil, lui ont fait perdre la tête.

J'ai beaucoup aimé le regard que porte Stephen KING sur l'importance de ces choses dans une vie. On a enlevé à Bart tout ce qui définit un être humain, à savoir sa maison, sa famille, son travail et comme il a déjà tout perdu il n'a plus rien d'autre à perdre. On voit que privé de tout ça, on est démuni et on a l'impression de n'être rien et de ne servir à rien.

Pour conclure:
J'ai moins aimé ce roman, j'ai été un peu déçu de ne pas retrouver ce côté horreur auquel nous avait habitué l'auteur.Malgré tout, c'est une histoire triste, où on en ressort un peu déprimé d'avoir côtoyé une personne désespérée, qui a des pensées négatives durant tout le livre.
Je le conseille tout de même pour cette démonstration du fonctionnement de l'esprit humain, de ce qui fait qu'on peut vite basculer dans la folie.

Ma note : 15/20.
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J'ai lu ce livre avec difficulté...
Il est assez court et pourtant long à lire, très rare chez Bachman...
Un homme qui veut se venger de ceux qui vont détruire sa maison, le lieu de tant de souvenirs...

Roman noir racontant la descente en enfer d'un homme de la classe moyenne.
Terrifiant, dommage !
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Une petite déception pour ce King.

J'avoue avoir eu du mal à rentrer dans l'histoire qui pourtant était vraiment très intéressante. En 2 mots, nous allons suivre un homme qui refuse de partir de sa maison qui va être détruite pour l'extension d'une autoroute.

Le problème majeure pour moi est le personnage principal. Je n'ai pas eu d'empathie pour lui. Pourtant, ce pauvre gars à souffert. La vie ne lui a pas fait de cadeau mais malheureusement ca n'ai rien changer.

Le livre pour ma part souffre de longueur. Il y'a des passages plutôt bien soutenu mais pas assez pour en faire un très bon King.

J'ai trouvé par contre la fin intéressente ce qui fait qu'elle fait remonter un peu mon estime pour ce livre.

Le livre part d'une bonne idée mais je n'aurai pas un bon souvenir.
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On a ici avec ce "Chantier" un récit décidément très Bachman. Vous connaissez très probablement l'histoire du célèbre pseudonyme de King, auquel cas je vous encourage à aller lire ce récit édifiant. Quoi qu'il ne soit, d'un pur point de vue littéraire, ça n'est pas un pseudonyme "pour du beurre". On notera aisément le changement de style chez King, dans ces ouvrages, souvent plus bruts, plus sombres et plus réalistes... Chantier en est l'archétype.

On y suit le bon Barton Dawes qui va voir son univers s'effriter progressivement alors qu'un autoroute projette de s'installer sur tout ce à quoi il tenait: sa maison, sa laverie, ses échappatoires... Et nous de suivre, impuissant, la très lente descente aux enfers d'un homme bien ordinaire.

Il n'y a absolument rien d'autre à rajouter à l'intrigue, qui n'en reste pas moins menée avec maestria. On sera peiné par la dégringolade de ce narrateur auquel on s'attache bien vite, et horrifié par les extrêmes atteints. le récit ne perd pas de temps et est extrêmement bien maîtrisé: parvenant à ne pas devenir ennuyeux sur un sujet qui pourtant s'y prête, sans jamais devenir caricatural pour autant.
Evidemment, on s'interroge sur toutes ces vies détruites par ce genre d'incursion capitaliste qui mérite à peine une ligne dans le journal local. Et on se prend d'affection pour quelqu'un qui finalement ne souhaite que vivre une vie simple et tranquille, méritée et paisible.

Alors à titre personnel, je regrette toujours avec ce genre de récit un certain terre-à-terrisme, un manque de lyrisme ancrant un récit dans un carcan de banalité. C'est inhérent à ce genre de production, ce pour quoi le seul moyen de prévention est de bien choisir le moment de lecture et tout simplement le livre.

Il n'en reste que "Chantier" est décidément un Bachman maîtrisé, souvent touchant et parfois désespérant.
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Dans le genre, c'était un livre que je n'avais pas encore lu et qui était écrit par Richard Bachman, dont je trouve le style proche de Stephen King mais en même temps curieusement différent, comme un double, un jumeau. Chantier était assez ancien mais j'étais assez amusé de m'y remettre.

Bien qu'un peu craintif car j'avais lu beaucoup de livres dernièrement et que j'avais peur de trouver un Stephen King pénible, je me suis replongé dans le style de ce maître sans aucune difficulté, avalant les pages à grande vitesse sans vraiment m'en rendre compte. On me dira ce qu'on voudra, mais même si on n'aime pas l'histoire, Stephen King sait écrire. Ça c'est un point que j'avais déjà souligné et que je trouve toujours dans ses lectures. Donc pour le style, aucun problème (même si je reconnais qu'il est parfois déroutant, assez direct et pas très châtié, avec aussi une façon de mettre en page spéciale mais qui ressort bien).

L'histoire est celle d'un homme qui voit son petit quotidien bouleversé par une construction nouvelle. Une autoroute va traverser sa ville et raser son quartier. Il va perdre son lieu de travail et son lieu de vie du jour au lendemain, à cause d'un petit gars derrière un bureau, un architecte qui fait des plans sans se soucier de la réalité et des habitants. du coup, ce héros, un brave Bart Dawes va essayer de résister … À sa manière, évidemment. Et comme toujours, avec Stephen King, ce n'est pas celle que l'on attendrait.

Le pitch de base est assez simple, mais je l'ai trouvé intéressant, car il développe plusieurs choses (avec entre autres un aperçu des liens entre l'auteur et le personnage, liens qu'on retrouvera de manière plus détaillée dans d'autres livres de l'auteur), mais plus spécifiquement autour de l'attachement à un lieu, de souvenirs, d'une folie ordinaire et du basculement d'une vie, de souvenirs refaisant surface, de la paternité et du couple, de la vie en général quoi.
Si j'ai trouvé plusieurs idées bonnes, je dois cependant reconnaître que Stephen King m'a moins captivé sur le fond et me rend moins sensible à beaucoup de choses. Les concepts de banlieues et d'autoroutes me semblent lointain, pour moi qui vis dans la campagne, mais il faut aussi dire que le roman est très ancré dans les années 70-80 et que j'ai trouvé certains passages assez anciens, sentant un peu le vieux. Cela dit, si l'ensemble n'est pas toujours très bon, j'ai tourné les pages sans m'arrêter pour lire la suite impatiemment. Preuve que le style est toujours très efficace. Mais j'en ressors moins satisfait sur le fond que dans d'autres livres, et je suis un peu déçu par la trame principale, avec une petite voix dans ma tête qui me disait que la fin de l'histoire ressemblait à une autre du même auteur que j'ai déjà lu. Je ne sais plus laquelle, mais j'en suis presque persuadé.

En fait, le livre n'est pas mauvais en soi, mais il est en dessous de ce que j'ai déjà lu de Stephen King, et s'il est très lisible et prenant, j'ai moins adhéré au fond et à l'histoire. Les personnages restent cependant charismatiques et intéressant, on a droit à plusieurs personnages secondaires intéressant, des personnages mesquins comme souvent, une histoire d'amour curieuse et bien évidemment une bonne dose de suspense qui reste présente dans tout le roman. Dans l'ensemble le roman se lit très bien, mais je ne pense pas qu'il s'agisse d'un roman immanquable de l'auteur. Cela dit je vais tout de même le garder bien au chaud entre ses confrères du même auteur, et me pencher sur son prochain : Danse macabre.
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Ni thriller ni fantastique, ce roman noir de Stephen King me laisse un goût d'inachevé. L'auteur ne donne pas toutes les clés pour comprendre le comportement du personnage principal, qui voit sa blanchisserie et sa maison menacées par un chantier de construction d'une autoroute, laisse au lecteur le soin de l'associer à une réflexion sur la société de consommation et du spectacle fascinant l'Americain moyen des années 70. Je n'ai pas non plus retrouvé le style de Stephen King - peu de descriptions et beaucoup de dialogues. Une déception.
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Mon premier Richard Bachman et forcément le style tranche radicalement avec celui de Stephen King. Aujourd'hui je le rapproche du film Chute Libre, dans les deux cas on nous montre comment Monsieur tout le Monde peut basculer de l'autre côté quand son univers s'effondre...
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J'ai eu beaucoup de mal à me plonger dans cette histoire.
Je trouve le rythme du livre trop lent. Je ne me suis pas attaché au personnage principal malgré son destin tragique. Par ailleurs la fin était assez prévisible.
La magie du King ne peut pas opérer à chaque lecture.
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