La dernière nouvelle que j'avais lue du père et du fils, c'était
Plein gaz et j'avais eu exactement le même ressenti qu'avec
Dans les hautes herbes : celui d'un rendez-vous manqué. Ce texte à quatre mains de
Stephen King et
Joe Hill est initialement paru en 2012 mais il est resté inédit en France jusqu'à ce que Netflix en fasse un film et qu'Albin Michel se décide enfin à le faire traduire pour l'occasion. J'avais plutôt hâte de le découvrir, mais je suis un peu passée à côté.
C'est l'histoire de Cal et Becky, un frère et une soeur qui, après avoir entendu un jeune garçon perdu appeler à l'aide, pénètrent dans un champ de (très) hautes herbes pour l'aider à en sortir. Dès leurs premiers pas, ils se perdent de vue et bien qu'ils dialoguent avec l'enfant effrayé, voire avec sa mère, ils ne trouvent ni l'un ni l'autre. Ils s'éloignent de plus en plus l'un de l'autre mais aussi de la route, et l'aventure tourne bientôt au cauchemar. C'est tellement court qu'en dire plus relèverait du spoiler pur et simple.
Le début s'annonçait très sympathique, avec un agréable parfum d'horreur popcorn des années 80. Mais passée la moitié du texte, père et fils semblent avoir oublié qu'ils écrivaient la même histoire. Becky commence à délirer, à confondre la réalité avec ses visions, tout devient confus, y compris pour le lecteur. Certaines scènes virent au dégoûtant (plus qu'à l'effrayant, en fait) et on se surprend à grimacer mais, les personnages n'étant pas très attachants, on se fiche un peu de ce qui leur arrive. On les regarde se débattre dans ce champ sans grande empathie.
Au final, c'est une histoire somme toute assez banale, qui se lit sans réel plaisir et laisse un goût d'inachevé. King est capable d'écrire bien mieux que cela et si l'on se fie à la renommée de
Joe Hill (que je n'ai encore jamais lu seul), lui aussi. Autant la collaboration de Stephen avec Owen, son fils cadet, dans
Sleeping Beauties, avait été une belle réussite, autant ses deux tentatives avec Joe m'ont laissée carrément dubitative. On s'ennuie ferme et c'est bien dommage.
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