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Mitch Gerads (Illustrateur)
EAN : 9791026815167
328 pages
Urban Comics Editions (31/05/2019)
4.08/5   51 notes
Résumé :
Élevé sur Apokolyps, planète-usine sous le règne de l'implacable Darkseid, Scott Free réussit l'impensable : échapper à ses geôliers pour rejoindre la Terre où il rencontra son mentor, un artiste de l'évasion officiant sous l'alias de Mr Miracle dont il reprendra l'identité.
Depuis, aucun barreau, aucune entrave, aucune prison, ne put retenir prisonnier Mr Miracle, symbole d'une liberté retrouvée. Mais que se passe-t-il lorsque l'artiste de l'évasion ultime s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Ce tome contient une histoire complète qui ne nécessite pas de connaissance préalable du personnage principal. Il comprend les 12 épisodes de la série, initialement parus en 2017/2018, écrits par Tom King, dessinés, encrés et mis en couleurs par Mitch Gerads. Les couvertures ont été réalisées par Nick Derington. Il comprend également les 12 couvertures variantes réalisées par Gerads. Il commence par 8 pages dessinées et encrées par Mike Norton et mises en couleurs par Jordie Bellaire, évoquant rapidement Apokolips, New Genesis, la guerre, l'échange d'enfants entre Darkseid et Izaya, la carrière de Scott Free en tant que maître de l'évasion, son mariage avec Big Barda, et l'amitié indéfectible d'Oberon Kurtzberg.

Au temps présent, Scott Free est assis par terre dans sa salle de bains, revêtu de son costume de Mister Miracle et il s'est ouvert les veines. Il repense à la fois où il avait dessiné dieu en classe. Son épouse Big Barda l'a trouvé à temps et il est transporté à l'hôpital. À la télévision dans sa chambre, passe une émission sur une de ses évasions, et l'infirmière explique que le fauteuil dans lequel Big Barda est assise peut se transformer en couchette, mais pas à sa taille. Peu de temps après, Big Barda et lui sont de retour chez eux, dans un grand appartement à Los Angeles. Scott se réveille la nuit, et perçoit la phrase Darkseid est. Il entend également le bruit d'un tunnel Boom. Orion, fils de Darkseid élevé sur New Genesis par Izaya, se tient dans son salon et lui demande de se mettre debout. Orion décoche une droite à Scott qui en perd l'équilibre et tombe à terre. Orion lui dit de se relever et recommence à l'envoyer à terre à plusieurs reprises. Big Barda finit par arriver et se tient bien droite devant Orion, l'empêchant de continuer à frapper son mari, et le remettant à sa place. Orion arrête, prend sa Boîte-Mère et lui demande de le ramener à la maison. Un tunnel Boom s'ouvre et il est parti. Big aide son mari à se redresser. Scott lui dit qu'il y a quelque chose de bizarre avec ses yeux : ils ne sont plus bleu, mais marron. Big lui répond qu'ils ont toujours été marron.

Mister Miracle réalise un de ses spectacles : il s'évade d'un cylindre rempli d'eau dans lequel il est menotté. Puis il s'installe dans le fauteuil et répond aux questions de l'animateur G. Gordon Godfrey. : oui, il a tenté une évasion d'un genre un peu particulier et très mortel. Il a essayé d'échapper à la mort. Il se produit des troubles réguliers dans l'image, et le leitmotiv Darkseid est revient à trois reprises. Godfrey insiste : est-ce que Miracle a vraiment échappé à la mort ? Avant qu'il ne puisse répondre, c'est le moment de la pause commerciale. le couple est à la plage : Big est allongée sur sa serviette à se faire bronzer, tout en consultant sa Mother Box. Scott marche dans l'eau et sur la plage, en papotant avec Izaya, le Haut-Père. Ce dernier lui indique que Darkseid a enfin acquis l'équation anti-vie. de ce fait il ne peut pas rester longtemps. de retour chez lui, Mister Miracle papote avec Oberon Kurtzberg qui règle en même temps une paire de menotte haute technologie pour une prochaine évasion. Darkseid est. Big Barda toque à la porte et entre dans la pièce. Scott lui explique qu'il discutait avec Oberon. Elle le regarde désolée et lui rappelle qu'Oberon est mort d'un cancer de la gorge, à cause de ses cigares, il y a un mois. Darkseid est.

C'est très particulier : avant de commencer cette histoire, le lecteur sait qu'il s'agit d'une histoire hors continuité, et quasiment auto-contenue. Il sait également que Mister Miracle est un héros créé en 1971, par Jack Kirby (1917-1994) dans le cadre général du Quatrième Monde. La première série de ce héros a compté 18 épisodes réalisés par Kirby réédités dans Mister Miracle by Jack Kirby (épisodes 1 à 18). S'il connaît déjà ce héros, il apprécie la concision de la présentation de sa vie en 8 pages, sinon il se doute qu'il s'agit d'un condensé très dense et lacunaire. Il découvre la tentative de suicide de Scott Free et comprend qu'il s'agit d'un récit adulte. Il découvre l'anecdote de l'enfant affirmant avoir dessiner dieu. Il note bien le leitmotiv de Darkseid Est, ces deux mots écrits en blanc sur une case noire dépourvue de dessin. Il comprend qu'il y a quelque chose de douteux en voyant l'image déformée lors de la transmission télé, phénomène qui se répète très régulièrement dans les épisodes suivants, pour des scènes auxquelles le lecteur assiste en direct, sans qu'elles ne soient transmises. Mise à part la page consacrée à l'enfant qui dessine, il retrouve la marque de fabrique de Tom King : chaque page est découpée en 9 cases, 3 par bande, 3 bandes par page. Mitch Gerads dessine de manière descriptive et détaillée, avec un trait de contour un peu rugueux qui donne une bonne sensation de réalisme, et des petites zones de trame de points qui ajoutent une sensation de texture réelle.

Avec ces perturbations ponctuelles de l'image (ou de la case), le lecteur a bien compris que ce qui est montré est sujet à caution, qu'il peut s'agit de l'interprétation qu'en fait Scott Free qui n'est pas dans son état normal puisqu'il a par exemple oublié la mort d'Oberon. Ou bien la réalité est manipulée par une force invisible, pour un dessein non explicite. le scénariste ne donne pas d'indication sur le degré d'interprétation, au point que le lecteur balance entre tout est à prendre au pied de la lettre, ou peut-être que tout se passe dans la tête de Scott et que New Genesis n'existe que dans son esprit, tout comme la guerre contre Darkseid, et tous les néodieux qui apparaissent avec une telle facilité dans son salon. Mais l'écriture de Tom King est toujours aussi fluide : ça se lit tout seul. le lecteur éprouve presque la sensation de lire deux histoires en une : celle de Scott Free, trentenaire dépressif et dépassé, et Scott Free héritier d'une lignée de néodieux, devant lutter activement dans la guerre contre le mal. Il est étonnant de le voir tuer ses ennemis, de se voir frapper par Orion, de côtoyer Funky Flashman sans broncher. La coordination du scénariste et de Gerads Mitch est manifeste à chaque page. L'artiste sait rendre humain chaque personnage, l'intégrer dans la banalité du quotidien, même Big Barda en costume, et jouer du contraste avec l'aspect visuel entre science-fiction et fantastique sur New Genesis. En tant qu'artiste complet (dessins, encrage, couleurs), il met en oeuvre une narration visuelle très aboutie, souvent surprenante. Avec la grille très rigide en 3 par 3, il surprend régulièrement le lecteur par des visuels mémorables : la décapitation d'un paradémon par Mister Miracle avec un de ses aéro-disques, l'intimité naturelle de Big & Scott au lit, la franchise presque naïve de Forager, la mise en scène des spectacles d'évasion, la mise en accusation de Scott par Orion, la jovialité de Funky Flashman, les différentes phases d'infiltration de Big Barda et Mister Miracle dans la forteresse d'Orion, etc. Bien sûr de temps en temps, le lecteur se dit que le jeu avec la grille de 3*3 est discutable, par exemple lors d'un crachat tombant vers le sol pendant 2 pages de 3*3 cases.

En fonction de son attente, le lecteur peut être pris par le récit dès le départ : cet homme dont la vie semble réussie (métier original rencontrant un succès médiatique, épouse aimante, appartement agréable) qui passe par une phase de doute l'amenant au suicide, et devant gérer des responsabilités qui lui sont imposées. Ou alors il peut être décontenancé. Effectivement, il y a trois spectacles d'évasion spectaculaires : cylindre rempli d'eau, caisse lâchée d'une grue, un tonneau sur une voie ferrée. Mais cela ne semble être que des points de passage obligés, sans conséquence sur le récit. L'impossibilité de savoir sur quel pied danser a pour effet de neutraliser une bonne partie de la tension dramatique puisque finalement peut-être que tout ça n'est que dans la tête de Scott. Les scènes sur New Genesis semblent plus oniriques que réelles, et elles rompent rapidement avec le statu quo de la série originelle des New Gods. Et puis à quoi correspond le massacre de Funky Flashman à la fin de l'épisode 5, puisqu'il réapparaît bien vite comme si de rien n'était ? Et même pourquoi ce personnage est-il montré comme sympathique ? En effet Tom King maîtrise sur le bout des doigts la mythologie du Quatrième Monde et rend hommage à Kirby à plusieurs reprises (il a choisi Kurtzberg comme nom de famille d'Oberon car c'est le vrai nom de famille de Kirby, ou encore la phrase Jack is King dans l'épisode 8), or Flashman était une satire moqueuse de Stan Lee, Kirby n'ayant pas digéré comment il l'avait traité. Enfin, Darkseid est totalement absent du récit dans ses deux premiers tiers, même si son existence se fait sentir…

… pourtant il se produit un déclic pour les plus rétifs avec un événement de l'épisode 7 qui change la donne, qui pour effet de donner un but dans la vie à Scott Free. Les différentes composantes du récit interagissent mieux entre elles, pour former une tapisserie de grande ampleur. S'il ne l'avait pas perçu avant, le lecteur voit alors émerger les 2 thèmes principaux, récurrents dans l'oeuvre de Tom King : la dynamique d'une relation de couple, les syndromes de stress post traumatiques. le lecteur retient une larme quand Big Barda indique à Scott ce que sa tentative de suicide a eu comme effet sur elle, un moment d'une justesse émotionnelle extraordinaire, et il y a en de nombreux autres. Big & Scott évoquent à plusieurs reprises leur enfance dans l'orphelinat de Granny Goodness : les cruelles épreuves infligées. Là encore, le scénariste se montre d'une rare subtilité, évoquant tout aussi bien la volonté irrépressible de l'enfant qui veut faire plaisir même à son tortionnaire, le jeune adulte qui choisit une vie en réaction à cette enfance maltraitée, les parents qui sacrifieront tout pour que leur propre enfant n'ait jamais ça à vivre. Tom King ne se limite pas à ces deux thèmes, évoquant également la preuve de l'existence de l'individu à partir du Je pense donc je suis, de René Descartes (1596-1650) d'une manière intelligente, la dynamique de l'équation anti-vie tant recherchée par Darkseid, la nature de ce qui pousse Scott Free à s'évader, et quelle évasion ultime pourrait le contenter. Une fois que le lecteur est en phase avec la narration, il perçoit les nombreux ingrédients du récit allant de la question du vrai prénom de Scott (celui que lui a donné son père Izaya avant de le confier à Darkseid) à l'apparition de la Justice League le temps d'une double page dans l'épisode 10 qui joue sur un autre sens du mot évasion (la littérature d'évasion).

En fonction de sa sensibilité, il faut plus ou moins de temps ou d'épisodes au lecteur pour être en phase avec le récit, pour percevoir la logique du récit. Une fois qu'il est connecté aux personnages et aux thèmes, il bénéficie d'une histoire à la mise en images personnelle et très pertinente, racontant une vie de couple et de famille originale et divertissante, tout en posant des questions délicates sur la condition humaine, l'envie de vivre, les responsabilités professionnelles, familiales, humaines. Il ne lui reste plus qu'à refeuilleter le récit depuis le début pour savoir si les auteurs ont choisi les cases à l'image troublée au hasard, ou s'il y a une logique à découvrir derrière.
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Bruce Wayne et Houdini peuvent aller se rhabiller. Tom King fait de Mister Miracle le personnage le plus dépressif de l'univers DC et le plus grand roi de l'évasion du monde du spectacle (je ne saurai dire si c'était déjà le cas avec Jack Kirby, le haut-père, vrai papa de Mister Miracle).
Etre confié à sa naissance par son père, le dieu du Bien, à Darkseid, le Mal absolu, afin de sceller la paix entre les deux planètes Néo-Genesis et Apokolips du Quatrième Monde, et être élevé dans la fosse de l'enfer par Mamie Bonheur (qui n'a pas que la bonne tête d'une Kathy Bates dans Misery), a de quoi vous rendre victime d'un bon trauma et vous faire développer un sens aigu de l'évasion pour échapper à cette vie, si tant est que l'on puisse appeler cela une vie.
On ne s'apitoie cependant pas sur Scott Free, alias Mister Miracle, même s'il n'est en rien un miraculé - être le roi de l'évasion laisse parfois de sacrés séquelles - il est simplement et extrêmement touchant, peut-être parce qu'il est le super-héros qui mène l'existence la plus ordinairement humaine qui soit, tant qu'il est sur nombre bonne vieille planète bleue. Il file le parfait amour avec sa douce Big Barda, une des furies, échappée comme lui de la fosse X. Sa vie de couple idéale, sa plus grande illusion, ce quotidien, ce métro-boulot-dodo, est rythmé par les embouteillages de L.A. (user de la boîte mère et ouvrir une porte dans le continuum espace temps Terre/Terre cela peut causer quelques désordres…), les nuits d'insomnies entre couches et bibis, les potes : dieux et démons, les shows télévisés, les aménagements de l'appart cosy, la carte de fidélité du magasin d'accessoires de fête… une vie terrestre somme toute assez banale. Etre fils du Bon Dieu amène cependant quelques responsabilités : mener des batailles infernales contre les armées de démons, répondre à la problématique de la gestion des millions de cadavres, négocier la libération de prisonniers et les termes d'un traité de paix avec les sbires de son père adoptif… mais il gère plutôt bien cette vie super-héros somme toute banale. Respect.
Une vie dont la banalité est accentuée par la platitude des dialogues croustillants et drôles, ainsi que par la mise en place répétitive des 3X3 planches en gaufrier sur les 300 pages de ce oneshot, une mise en page comme un enfermement du lecteur dans une routine où tout paraît simple finalement. La lecture des planches est facilitée par les couleurs judicieusement choisies de Mitch Gerads : le rouge et le noir, le blanc et le bleu, les jeux de lumière, font merveilles ; par ses dessins non surchargés dans les nombreuses petites cases (où se glissent de savoureuses références aux univers DC et Vertigo et sûrement d'autres qui ont m'échappées). Les flous et les légers dépassements de cadres, et les rares splendides pages dont les 9 cases dévoilent un dessin intégral, simplifient la lecture tout en entretenant le doute entre la réalité et de l'illusion.
Tom King rend remarquablement palpable ce doute, qui hante même le fils du dieu du Bien, sur le sens de l'existence, sur l'illusion que nous nous créons pour nous en échapper. Il dépoussière ce personnage de l'univers DC des années 70 de Jack Kirby pour une réflexion profonde sur l'identité qui se reflète dans notre miroir et la part des équations de vie et d'anti-vie qui s'y trouve. Car il n'y a qu'une seule constante : Darkseid est.
Mister Miracle est un comics époustouflant qui a bien mérité, comme les nombreux prix qui l'ont récompensé, sa place entre les cultissimes Watchmen et Transmetropolitan dans ma bibliothèque.
Un nouvel incontournable DC comics.
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Je ne sais pas trop comment je me sens après avoir lu cette BD. Je ne connaissais pas du tout ce personnage de l'univers DC avant de commencer, au point où même après avoir débuté les premiers numéros du tome, je pensais que ce personnage était nouveau et qu'il n'avait été inventé que pour ce "one shot". Mais non, Mister Miracle est bel et bien un super-héros existant de l'univers DC, et ce, depuis des décennies. Un personnage un peu particulier quand on y pense ! "Le maître de l'évasion"... un Dieu qui vit une existence normale dans notre monde et donne des spectacles d'évasion pour vivre... bizarre. Je l'ai lu car, dans le monde des comics, beaucoup en parlent comme étant un chef d'oeuvre. J'avais donc beaucoup de curiosité.

Bref, je pense qu'il y a énormément d'analogies tout au long de l'histoire sur le sujet de la dépression et pour être honnête, c'est le résumé de l'arrière qui me l'a dit. Sinon, je ne pense pas que j'aurais compris. J'ai donc débuté ma lecture avec le mot "dépression" en tête et c'est là que j'y ai fait un peu tous les liens, même si certains ne sont pas très clairs pour moi.

Voici quelques-unes de mes théories et compréhensions, et attention, car si vous ne l'avez pas lu, ces passages pourraient vous SPOILER. Je ne suis pas non plus un expert en dépression et n'en ai jamais vécu une moi-même, donc ceci ne sont que mes impressions.

Je pense que Darkseid représente la dépression tout au long de l'histoire, et les mots "Darkseid est" reviennent tout le temps pour montrer que cette pensée reste toujours dans la tête des dépressifs. Ils n'y échappent pas. Parlant d'echappatoire, Scott Free dit toujours des phrases comme "j'ai essayé de m'échapper" ou "je voulais m'échapper", voulant dire qu'il essaye de quitter soit ce monde, soit ses pensées noires. Les aller-retours fréquents entre le monde qu'ils appellent "l'enfer" et notre monde montre aussi, j'imagine, comment un dépressif peut toujours passer du jour à la nuit et du bonheur au malheur dans sa vie.

Une scène aussi m'a semblée assez explicite sur le sujet de la dépression : au chapitre 4, lorsqu'il parle à son "faux frère" chez lui et que celui-ci lui pose des questions telles que : "La haine ta poussé à vouloir te suicider", "tu n'es que haine", "tu hais la vie" et "tu te hais", ce à quoi Scott répond "vrai". La haine constante envers ce monde et envers soi-même doit probablement être une des caractéristiques typiques d'un depressif.

Le fait qu'il ai tué Darkseid à la fin et qu'il a finalement décidé de mener une vie normale avec sa femme et ses enfants, veut dire qu'il a réussi à échapper aux pensées suicidaires, mais lorsque Darkseid réapparaît sur son sofa, ça peut vouloir dire qu'on ne peut jamais vraiment y échapper et que ces pensées seront toujours avec nous...

Je ne comprenais pas très bien non plus pourquoi, des fois, l'image se floutait, comme une vielle télé qui n'a pas une bonne réception. Ça peut peut-être vouloir dire qu'il n'a jamais l'impression qu'il est dans le monde réel ? Qu'il a toujours l'impression que ce qu'il vit est faux ? Cet aspect n'est pas clair pour moi.

Ça m'a un peu fait penser au film "Annihilation" avec Natalie Portman, qui sous une histoire fantastique, émet plein d'analogies sur l'autodestruction humaine, les erreurs, la dépression et comment on s'en sort.

Ici, je pense que c'est la même chose, même si j'ai eu du mal des fois à faire les liens.

Le dessin de Mitch Gerards est très beau et on voit qu'il s'est amélioré depuis son run sur le Punisher. On dirait cependant qu'il a beaucoup de mal à dessiner des bras et des mains parfois ! Les couleurs sont incroyables. Les planches faites sous forme de 9 cases à chaque fois tout au long de la BD sont originales, mais le concept devient un petit peu lassant vers la fin.

Bref, une lecture sympa, mais qui n'est pas pour tout le monde. C'est intéressant de faire les liens avec l'univers de la dépression, mais sans cela, je pense que l'histoire ne fait pas beaucoup de sens.
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Étant un lecteur assez mitigé du run de Tom King sur Batman, je n'ai pas réagi avec beaucoup d'enthousiasme à l'annonce de sa mini-série consacrée à Scott Free, alias mister miracle, mais celle-ci étant plébiscitée par nombre de site consacrés aux comics je me suis laissé tenter.

Et je dois avouer que ce fut une bonne surprise. Tom King parvient à ménager le lecteur entre divertissement et réflexion profonde. Les dialogues sont fluides et la narration visuelle établie par Mitch Gerads et à la fois simple et complexe avec ses pages gaufrier régulière où apparaissent les personnages de manière brouillés comme si mister miracle se trouvait sur la mauvaise fréquence.

Tom King fait partie de ses auteurs pour qui les personnages doivent servir le récit et non l'inverse. Ici king met en avant le thème de la dépression, mister miracle se sent coincé dans une vie de laquelle, ironie du sort, il ne parvient pas à s'échapper. Sa relation avec big barda est subtilement contée, le couple est touchant et crédible. Scott Free est un héros, un homme, partagé entre deux mondes où il se sent étranger dans chacun d'eux. le traumatisme laissé par son éducation sur Apokolips ne le laisse jamais en paix, illustré par les auteurs par les cases noires où transparaît le leitmotiv "Darkseid est" comme un rappel incessant de la menace mortelle qui plane sur notre héros.

En plus de cette plongée intime dans l'esprit d'un homme perturbé, King ajoute un sous texte métaphysique sur le médium du comics notamment à travers le personnage parodique de funky flashman qui fait clairement référence à Stan Lee. Les références à l'oeuvre de Jack Kirby, le créateur de mister miracle, sont nombreuses et apporte un supplément d'âme à une oeuvre déjà riche en plus d'être un superbe hommage à l'oeuvre de ce grand maître des comics.

Le récit, auréolé de deux Eisner Awards, est une oeuvre éminemment personnelle où les auteurs y ont mis une grande part d'eux même et cela transparaît à chaque page. Que tous ceux qui sont effrayés à l'idée de mettre un pied dans le vaste univers DC se rassurent, l'oeuvre est tout à fait accessible aux néophytes des comics. Non seulement le récit est bien plus qu'un récit de super-héros mais en plus les éléments de la saga des néo-dieux, créé par Jack Kirby, sont suffisamment bien expliqués pour permettre à chacun de profiter de l'histoire.

Ton King et Mitch Gerads offrent un récit riche et généreux en réflexion diverses, doublé d'un hommage réussi à Jack Kirby, tout en restant accessible au profane.
Lien : https://culturevsnews.com/
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A peu près à chacune de mes incursions sur des albums DC je me dis que l'on ne m'y reprendra plus. Parfois quelques chefs d'oeuvres ou anomalies (White Knight par exemple) vient contrarier ma résolution. Ce Mister Miracle n'aurait normalement jamais dû tomber dans ma besace: j'avais été très déçu par le récent Sheriff of Babylon du même duo et la mythologie spatiale de DC autour des planètes Neo-Genesis et Apokolypse m'a toujours parue totalement désuète. Pourtant le feuilletage de l'album, son travail graphique original, son découpage en gaufrier intégral et les très bons échos de la blogosphère m'ont fait tenter la lecture de ce très gros volume. Avec un résultat déconcertant…

Scott Free est un dieu. le fils du Haut-Dieu de Néo-génésis, la planète paradisiaque et fils adoptif du terrible Darkseid sur l'enfer d'Apokopypse a trouvé refuge sur Terre sous le costume du roi de l'évasion Mister Miracle, sorte de champion de cirque où il coule le parfait amour avec Big Barda, elle aussi élevée dans les fosses ardentes de l'enfer. Un jour il tente de se suicider… avant que les évolutions guerrières des deux planètes divines ne lui tombent sur le nez. Or Scott n'a qu'un envie, vivre simplement avec ses t-shirt de super-héros et la guerrière géante qu'il aime…

Résultat de recherche d'images pour "mister miracle gerads"En librairie cette couverture m'avait fait de l'oeil (en même temps que Omega men). Si vous vous posez la question je vous confirme qu'il ne s'agit aucunement d'une BD de super-héros et que l'insertion dans l'univers DC est totalement artificiel. Mister Miracle raconte avant tout l'histoire d'un type naïf, qui veut une vie simple avec son amoureuse et à qui la vie ne fait pas de cadeaux. C'est la chronique d'une vie, des joies et des peines, du rôle paternel, bref de tout un chacun… transposé dans l'univers too much des néo-dieux. Les auteurs des Big-Two s'amusent depuis la nuit des temps avec les slip, les séquences décalées entre l'attitude et le style absolument iconique de ces personnages et la trivialité du quotidien.[...]

Lire la suite sur le blog:
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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critiques presse (3)
Actualitte
13 août 2019
Réinterprétation d’un personnage emblématique des années 70 pour DC, issu des créations de Jack Kirby, le Mister Miracle de Tom King et Mitch Gerads est un vrai petit chef-d’œuvre moderne.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Liberation
05 juin 2019
Forcément volatile, ce mélange entre langage pop et fond névrosé perd de sa force dans le dernier tiers du livre. Reste que malgré quelques défauts, ce Mister Miracle ose et se distingue radicalement dans la trop sage maison DC.
Lire la critique sur le site : Liberation
ActuaBD
03 juin 2019
Déconcertant de prime abord, Mister Miracle apparaît donc comme un jalon important de l’écriture super-héroïque. En s’attaquant à la figure imposante de Jack Kirby, Tom King a montré une voie nouvelle, celle de l’évasion.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Et la maîtresse dit aux élèves : "Dessinez ce qui vous passe par la tête".
Lorsqu'ils eurent fini, elle leur demanda ce qu'ils avaient dessiné. Et les enfants répondirent toutes sortes de choses. Des dinosaures, des cœurs, des super-héros, enfin, peu importe.
Et puis, l'un des enfants dit : "J'ai dessiné Dieu !"
Et la maîtresse répondit : C'est bien joli, mais personne ne sait à quoi il ressemble, pas vrai ?"
Et l'enfant, sans un instant d'hésitation, répondit :
Vrai. Jusqu'à maintenant.
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C’est pour ça que les gens ont besoin de Dieu ou de l’évolution.
Pour oublier la douleur.
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C’est vrai ce qu’on dit. Quand on élève des enfants, les journées sont longues et les années courtes.
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Sans Dieu, je n’existe pas.
Si j’existe, Dieu existe.
Nous essayons de nous trouver, de voir notre reflet.
Et nous trouvons le visage de Dieu.
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... Mister Miracle garde toujours à l’esprit qu’il n’y a qu’une constante dans l’univers...
... Darkseid est.
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Videos de Tom King (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tom King
Lors du FIBD d'Angoulême, nous avons eu l'opportunité d'échanger avec Stevan Subic, dessinateur serbe du comics The Riddler Year One paru chez Urban comics et scénarisé par Paul Dano qui interprète le personnage dans le film The Batman de Matt Reaves. Ce fut l'occasion de lui poser des question sur la réalisation de ce projet, ses techniques de travails et ses projets futur (notamment avec le scénariste Tom King)
La chronique de l'ouvrage est à retrouver sur notre site au lien suivant : https://www.planetebd.com/comics/urban-comics/the-riddler/annee-un/53761.html#serie
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