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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Naomi Klein étant canadienne connait bien les ravages environnementaux causés par l'extraction tant des pétroles bitumineux que du charbon dans les territoires du nord canadien . Elle soulève le paradoxe qui veut qu'après la crise dite des subprimes de 2009 ont ait trouvé les capitaux nécessaires au ' sauvetage des banques alors que le capitalisme ne se soucie même pas d'imaginer une source de financement pour tenter de régler les dégâts présents et à venir du changement climatique . Ouvrage dont la lecture est parfois lassante dans la répétition des méfaits de l'industrie pétrolière mais tout de même fort instructif .
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En suivant ponctuellement les tours et détours des événements récents de la vie de l'auteure, le livre se déploie sur les interrelations perçues par Naomi Klein entre le système économique sur lequel repose les liens entre les industries, les Etats et les individus et la complexité du changement climatique. J'ai été tout d'abord surpris de ces longues références à sa vie et même un peu décontenancé. Beaucoup plus loin dans son livre, les raisons profondes qui ont tissé des liens entre cette recherche et son intimité émergent. Selon sa nouvelle conception du monde, ces liens s'avèrent en définitive pertinents, du moins dans une certaine mesure. Entre les projections sur les futurs possibles de son enfant et de la planète et les problèmes de fertilité des êtres humains et des autres êtres vivants, son implication personnelle dans cet essai le rend au final puissant.
Sans forcément que je remette en cause le changement climatique, cet essai donne pour acquis que le changement climatique est un fait. Ainsi aucune information scientifique de base n'est donnée à part pour dire que 97 % des climatologues sont en accord avec le changement climatique (mais d'où sort donc cette information??). Cela me semble dommageable puisque l'essai ne s'adresse de ce fait qu'à un lectorat convaincu. Or il me semble nécessaire d'expliquer, même succinctement, sur quelles bases matérielles l'essai se développe pour qu'un plus large public y ait accès. En effet si l'on suit la réflexion de Naomi Klein, l'un des objectifs de la lutte est que les populations prennent à bras le corps cette problématique. Cela me paraît très difficile lorsque l'on ne s'adresse qu'à une fraction de la population. D'autant qu'elle cite au début comme à la fin la sociologue Kari Norgaard pour qui le déni du changement climatique est « comme le produit de notre faculté d'empathie, de compassion, et comme une conscience sous-jacente de l'impératif moral de réagir, et ce, même si nous ne parvenons pas à passer à l'action. »
Il n'empêche que la réflexion menée sur les interrelations entre capitalisme et changement climatique est éclairante à de nombreuses reprises. Par exemple, les mécanismes qui président aux difficultés -voire aux impossibilités- d'établir des dispositifs écologiques de production d'énergie dans de vastes zones géographiques liées par les traités de libre-échange sont finement relevés. Je me suis senti brusquement cerné ne serait ce que par les entraves au libre choix citoyen. En outre la critique de la montée à partir des années 1980 d'un écologisme de négociation dans les lieux de pouvoirs politiques et financiers montrent les travers qui se dessinent quand les compromis deviennent insoutenables voire se muent en compromissions.
Les deux derniers aspects qui m'ont intéressé soulèvent plusieurs problèmes. L'auteure s'appuie en effet sur les méthodes mises au point par les différents rassemblements qu'elle propose de regrouper sous le terme de « blocadiens ». Si certains exemples proviennent d'Asie, d'Europe, d'Océanie, d'Afrique et d'Amérique du Sud, la majeure partie des groupes dont les actions et les discours sont étudiés est localisée en Amérique du Nord. Or il y a là un contexte tout à fait particulier puisque les groupes qui ont pu ou qui peuvent juridiquement le plus influer sur les politiques locales sont les premières nations autochtones. La relecture des anciens traités ou leur absences permettent de nos jours à ces groupes de revendiquer un certains nombre de territoires. Ainsi certaines entreprises d'extraction de minerais ou d'hydrocarbures n'ont pu déployer leurs projets comme elles le souhaitaient. Or cette particularité géopolitique n'est, premièrement, pas tant répandu sur le globe -il semble donc nécessaire d'opérer différemment dans les autres régions du monde- et, deuxièmement, constitue potentiellement une manoeuvre qui, si elle était transposée dans une autre région, pourrait ouvrir la voix à des formes de communautarismes autarciques.
Le second aspect -que l'on retrouve au treizième et dernier chapitre- est le rapprochement tenté par l'auteure comme par d'autres entre la période esclavagiste en Amérique du Nord et la crise climatique. A SUIVRE !!!!
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J'ai malheureusement arrêté de lire ce livre vers la page 200. Marquée par ma lecture de "No logo", j'attendais beaucoup de celui-ci et son volume ne m'effrayait pas (plus de 600 pages). En « bonus » de crédibilité, beaucoup de notes, un index foisonnant, une liste des sigles et acronymes,... le livre s'annonçait bien.

Mais j'ai été déçue.

D'abord, j'ai trouvé que, malgré les citations et l'aspect « concret », Naomi Klein cherchait plus à donner son avis qu'à étayer son propos. Je partage la plupart de ses raisonnements mais j'aurais aimé avoir des faits, des exemples concrets plutôt que des projections parfois utopiques. "Si... si... si..." ne bâtit pas une solution.

Par exemple, « Nombreux sont les industriels d'alors qui n'auraient pas souhaité (…) s'il leur avait fallu (…) . (…) on aurait pu offrir aux travailleurs de ces ateliers (…). Si un projet d'une telle cohérence et d'une telle envergure s'était imposé (…). Tout le monde aurait compris (…). Pour que les événements prennent cette tournure, toutefois, il aurait fallu (…) une audacieuse planification (…) des mouvements sociaux capables de mobiliser des gens en masse (…) » P. 148 et 149. Oui, dans le meilleur des mondes, tout est possible…

Voici un autre exemple, « on a demandé aux électeurs s'ils soutiendraient un programme qui « forcerait les sociétés pétrolières et charbonnières à fournir les fonds nécessaires pour réparer les dégâts causés par la pollution dont elles sont responsables, en encourageant la création d'emplois et le recours à des sources d'énergie comme l'éolien, le solaire et le nucléaire. le programme en question ne pénaliserait pas les travailleurs ni leurs familles, car ces revenus seraient retournés à la population américaine, par exemple sous la forme d'un remboursement d'impôt. » » (p. 142). Si on observe quelques instants la question, elle est loin d'être neutre (les sociétés sont précisées comme responsables, utilisation du mot « réparer » et promesse de zéro pénalisation pour les travailleurs et leurs familles – voire un bénéfice pour eux). Naomi Klein est enthousiaste « les trois-quarts des sondés (…) ont répondu en faveur du programme ». Personnellement, je me demande pourquoi 11% s'y sont opposés…

Ensuite, ce livre a une vision très américaine du problème. Si, bien sûr, c'est intéressant dans un contexte de mondialisation, il reste important de noter que tout ne peut pas être apposé sur nos sociétés européennes : nous n'avons pas les mêmes rapports, entre autre, avec la pauvreté, la protection sociale, le communisme... Et n'ayant jamais vécu aux Etats-Unis, je trouve certaines choses difficiles à juger ou de moindre intérêt à connaître.

Enfin, ce livre a 10 ans… Depuis son édition, il y a eu la crise du Covid (entre autre), la crise énergétique et l'arrivée de la crise de l'eau… Peut-être qu'une partie de ce livre est déjà obsolète.

Pour conclure, je pense que ce livre peut être intéressant mais, parce que je ne trouvais pas ce que je cherchais dans le premier tiers d'un volume imposant, je me suis arrêtée dans sa lecture.
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Naomi Klein égale à elle même, elle attaque de front, sans circonvolutions, avec une force persuasive et un sens de la narration (pour les anecdotes qui lui servent d'exemples) ; mais par rapport à la stratégie du choc, on reste sur une impression de déjà vu ; son insistance contre les extractivistes (industrie du pétrole, du charbon et autres) finit par être répétitive.
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Un livre qui remet en question certaines certitudes et modes de vie, sans prétendre apportée de solution universelle. On peut pas dire qu'on referme ce livre plein d'espoir, mais des lueurs s'allument.
Le bouquin est extrêmement bien documenté, mais reste malgré tout facile à lire : ce n'est pas le style qui m'a imposé de fractionner ma lecture, mais plus un besoin de "digérer" les informations données.
Un livre qu peut donc servir de base à une réflexion plus poussée et un changement d'habitudes... Même s'il parait difficile à notre échelle.
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