Quality Land

Intelligent, drôle, moderne, léger, politique et même philosophique !

Peter et "Le Guide" nous entraînent dans l'univers étrange et pourtant familier de Quality Land : pays foisonnant de technologies, de classements, d'encadrement... Nous découvrons ensuite John of Us, Martyn, Denise, Calliope, Kiki, le Vieux... autant de personnages plus ou moins humains qui vont remettre en question le fonctionnement tellement normé de Quality Land, chacun.e avec leurs raisons, leurs façons, leurs armes, leurs visions, leurs émotions...

Quality Land est un roman de science-fiction et d'anticipation, axé autour des technologies de l'information et de la robotisation. Il m'a fait penser aux séries "Black Mirror" et "Made for Love", et, évidemment, à "1984" (LA référence en la matière - que je conseille vivement de lire avant Quality Land car Marc-Uwe Kling y fait plusieurs fois références). L'auteur fait aussi beaucoup de clins d'oeil à la culture "Pop-Geek" des années 1990 à 2010.
Marc-Uwe Kling pousse les avancées technologiques à leur paroxysme, et envisage ce que cela entraînerait en matière de changements sociaux, historiques, politiques et sur le développement des individus (et leur régression...). Certaines élucubrations futuristes en 2017 se sont déjà concrétisées (ChatGPT par exemple) et d'autres sont en cours de développement dans certains services de R&D...

J'ai trouvé Quality Land très rythmé, dans le style d'écriture mais aussi dans la narration, grâce aux chapitres courts et aux changements de protagonistes, de lieux, d'enjeux, de catégories sociales, etc. Cela peut-être déroutant de passer d'une sphère à l'autre, mais cela m'a beaucoup plu ! le guide personnel (quelques pages d'explications entre certains chapitres narratifs) permet de donner des précisions utiles sur l'univers de QualityLand, en dépersonnalisant les excès de zèle, les absurdités et critiques de cette éventuelle société. Et lorsque ce n'est pas le Guide qui nous écrit, nous avons droit à des "coupures pub" entre deux chapitres. Ces derniers étant mis en page "blanc sur noir", ce que je trouve assez astucieux (et facilitant la lecture !)

Après "MotherCloud" (lu il y a déjà quelque temps) une autre dystopie sur le monde numérique, le monde de la surconsommation et ses dérapages, une satire féroce d'une planète très très déjantée où les humains sont (comme toujours) capables du pire et du meilleur, ou la frontière entre les capacités des robots et des humains n'est pas toujours si nette.
Les robots en fin de vie auraient presque une conscience, alors que les humains, voulant s'élever et gagner des points, des niveaux, se "robotisent" et se caricaturent eux-mêmes, ventilant infox et faux sondages, jetant leurs partenaires pour en chercher d'autres via une appli qui a dévoré tout le marché. Pendant ce temps, une autre plateforme vous fera livrer, tout, tout tout, ce que vous désirez, tout ce dont vous avez besoin.
Jusqu'au jour où un certain Peter Chômeur se révolte, jusqu'au jour où des élections présidentielles se préparent à Quality Land ... opposant un populiste et un droïde. Beaucoup de second degré et de pages très satiriques, très loufoques aussi, dans cette dystopie étonnante

Bienvenue dans un monde futuriste où les algorithmes et la technologie guide et gère votre vie.
Nous suivons Peter Chômeur, un jeune homme de niveau bas dit "Inutile". Il ne trouve pas vraiment sa place dans ce monde et erre d'un lieu à un autre en faisant des rencontres diverses.
En parallèle, nous suivons les coulisses de l'élection présidentielle pour laquelle un androïde est pour la première fois candidat.
Le livre a une construction atypique. En effet, le récit est émaillé d'encarts publicitaires notamment. C'est assez agréable à lire et j'ai souvent ri.
Toutefois, à partir de la moitié, j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs.
Une belle découverte tout de même ne serait-ce que par la richesse des idées développées par l'auteur pour créer cet univers dystopique.

« Vivons-nous dans une dictature aux méthodes si subtiles que personne ne remarque que nous vivons dans une dictature ? »

Poussant l'absurde à son paroxysme, Quality Land c'est un roman complètement barré et en même temps une satire sociale plutôt pertinente bien qu'un (gros) brin lourdaude.

Conçu comme un patchwork et entrecoupé d'interludes plus ou moins (in)intéressants, le bouquin alterne deux fils conducteurs : le premier consacré à un certain Peter Chômeur, le second à la campagne présidentielle en cours.

L'auteur pointe et critique furieusement les travers de nos sociétés grâce au cadre parfait de sa Quality Land artificiellement intelligente et entièrement robotisée en s'amusant de situations grotesques pour dénoncer la faillibilité du système. Contrôle social, manipulation de masse et plus précisément incitation à la (sur)consommation, propagandes en tout genre, lobotomie commerciale, idéologie politique, prosélytisme… Tout y passe et tout le monde en prend pour son grade, enfin surtout Jennifer Aniston !

Les anecdotes, controverses et autres polémiques issues de notre réalité sont tournées en dérision, comprendra qui peut en fonction de sa culture G, et ça aurait pu être jubilatoire tout ça sauf qu'à un moment ça dérape, l'humour intelligent du départ devient douteux voire carrément limite et la mécanique critique s'essouffle pour devenir ennuyeuse. le virage que l'auteur a choisi de prendre avec son personnage politique pervers et cette « quête » du retour de l'article dauphin vibro rose était vraiment too much pour moi.

Alors oui l'auteur a une perception très juste de la société. Son analyse est fine et perspicace mais le trop provoc' fait perdre de sa splendeur au texte et le trop caricatural délite le sérieux du propos. le cliché, l'obscène et le grossier l'emportent et c'est dommage car ça devient sans doute le contraire de ce que ça se voulait être.

Mais bon il paraît que ce bouquin est un best-seller, donc à vous de voir !

Un avis rapide sur cet ouvrage puisque je n'ai pas spécialement pris de note et qu'il ne m'a pas marqué au point que je puisse vous en faire un avis très détaillé.

Ce livre est difficile à catégoriser : bien que nous nous situons dans un futur (pas si lointain), l'humour prend le pas sur le reste. Sans compter qu'on ne peut pas vraiment dire qu'il y a une histoire : j'ai eu le sentiment d'arriver comme un cheveu sur la soupe et j'ai refermé le livre avec un sourcil froncé (le gauche précisément) à me demander si je n'avais pas raté quelque chose. Finalement le fil conducteur est d'une banalité (risible) : Peter Chômeur qui n'est pas heureux dans sa vie, se lance dans un parcours du combattant pour retourner un objet qu'il n'a pas commandé et qu'il ne veut pas !

Je ne me suis pas ennuyée mais je n'ai pas non plus eu une envie dévorante d'avancer, c'était un peu plat.
L'humour m'a plu parce qu'on ne s'attend pas à ça dans un livre de SF mais, il empêche malheureusement la profondeur des sujets (ce qui est vraiment dommage parce qu'il y aurait eu encore beaucoup à dire dessus). Peut-être est-ce une stratégie consciente de l'auteur pour laisser le champ libre à la réflexion des lectrices et lecteurs.

C'est une lecture que je qualifie de moyenne parce qu'il y a tout de même de bonnes idées qui dénoncent des traits de la société actuelle, complètement exacerbés dans le roman : la surabondance et le fait de vouloir du neuf à tout prix, le contrôle permanant, la nécessité de catégoriser et évaluer les gens, l'injonction au bonheur...

J'aurais probablement la curiosité d'aller lire le tome suivant pour voir ce que deviennent Peter Chômeur et Kiki.
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Pour ma part, j'ai trouvé cette lecture assez moyenne. On est dans un roman de science fiction avec des enjeux assez actuel avec le développement de l'intelligence artificielle et l'économie qui se développe autour des algorithmes et des données personnelles. le ton est humoristique, mais ne m'a pas vraiment fait rire. J'ai trouvé que la première partie du roman servait un peu trop à expliquer l'univers dans lequel on se retrouve sans nécessairement nous amené vers l'intrigue. Ça a pris un moment avant que le but du personnage ne soit claire et je n'ai pas trouvé cela très intéressant.
Les personnages n'avait aucun intérêt puisqu'ils étaient surtout des caricatures. le tout était assez prévisible.
Bref, plusieurs semblent avoir apprécié le ton, mais ça n'a pas marché pour moi.

Roman au format original dont le ton drôle et léger est plus que bienvenu pour aborder des sujets souvent anxiogènes. Black Mirror et consors étant passés par là entre temps, les thématiques abordées restent assez convenues, bien que pour un livre de 2017 il faut dire que c'est (malheureusement) assez visionnaire.
Quelques lignes de dialogue et blagues tombent à plat, notamment l'humour de la bande de robots de Peter auquel je n'ai pas particulierement accroché. En revanche les monologues du vieux sur le fonctionnement de l'économie de l'Internet sont particulièrement éclairants.

Le personnage de John of Us est intéressant et j'aurais bien aimé qu'il soit un peu plus développé. Un bon point de départ pour une fiction philosophico-politique contemporaine à l'heure de ChatGPT.

QUALITY LAND, Marc-Uwe Kling

👄Bienvenue dans le pays de tout les excès numériques ( Oui, aller encore plus loin est possible).

👄Venez découvrir cette dystopie allemande, pleine d'humour (absurde, noir et grinçant) qui pourra amplement satisfaire les adeptes de la série Black Mirror.

👄Un roman divertissant et critique, entrecoupé de curieuses publicités, de conseils et d'articles sur comment vivre notre expérience dans l'univers déjanté et sensationnel que nous propose Quality Land.

🔎(On ne pose plus son pouce pour s'identifier sur ses différents appareils mais ses...lèvres, d'où la couverture)
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A la manière de l'épisode « Nosedive » de la saison 3 de « Black Mirror », Quality Land est un monde fondé sur une apparente bienveillance qui cache d'énormes dangers, à commencer par une population souffrant d'une paresse extrême, soumise à un culte de l'image publique, et enfermée dans une consommation déraisonnée. le conditionnement commence dès le plus jeune âge puisque les nouveau-nés ont un implant qui régule leur production d'adrénaline et grandissent en étant notés sur leurs études, leur santé, leurs bonnes manières, leur sex-appeal, etc. Ce classement leur donne droit à plus ou moins de privilèges et les oriente vers de possibles partenaires amoureux.

A Quality Land, l'androïde John-of-Us se porte candidat en politique, des comédies musicales sur le nazisme sont montées car il ne faut vexer aucun courant d'opinion, la publicité et le placement de produit sont omniprésents, les électeurs sont manipulés d'une manière qui rappelle le scandale Cambridge Analytica. A l'ère du populisme et des fake news, certains aspects du roman ne semblent même pas tirés par les cheveux, ce qui permet de rappeler que la gratuité de nombreuses applications que nous utilisons n'est qu'un prétexte à nous transformer de clients à produits puisque nos données sont vendues à des entreprises à travers le monde.

La force de ce roman tient à sa capacité à séduire en brossant le portrait d'un monde parfois absurde mais possible. Cependant, j'ai trouvé que le récit n'occupait qu'une place secondaire tant Marc-Uwe Kling s'attache à nous décrire tous les éléments de sa société parfaite. Par ailleurs, "Quality Land" a une visée didactique et, s'il a le mérite de poser des bases sur la robotique et l'intelligence artificielle notamment (test de Turing, lois d'Asimov, etc.), j'ai déjà trop creusé ces sujets au cours de mes études pour ne pas avoir besoin d'autant d'explications qui peuvent donner l'impression que l'auteur étale son savoir et ses références.