Sous la porte qui chuchote

Je n'avais jusqu'à présent jamais rien lu de TJ Klune mais quelle belle surprise ce fut ! J'ai passé un très bon moment, c'était poignant et ça fait du bien compte tenu des nombreuses déceptions que j'ai enchainées ces derniers temps.

On m'a souvent vanté la plume de l'auteur, je suis toujours méfiante à ce sujet, car c'est un ressenti assez subjectif qui dépend de la sensibilité de chacun. Mais pour une fois, je me range de l'avis général, l'écriture est vraiment très agréable et poétique, les tournures de phrases sont à la fois belles et fluides. Et pour continuer dans cette lignée positive, j'ai été ravie que la narration soit à la troisième personne.
Hormis l'écriture, les éloges autour des personnages revenaient à de multiples reprises, et là aussi, je partage cette opinion générale. J'ai été touchée par chacun d'entre eux, ils sont extrêmement bien construits, leur évolution au fil de l'histoire est maitrisée, c'est immersif. En plus de cela, il y a de la diversité, avec des personnages gays, moi qui râle sans cesse dans les romans parce que je trouve qu'ils sont souvent mal développés, voir des caricatures ambulantes, ici ce n'est pas le cas. J'ai adoré suivre la relation entre Wallace et Hugo, c'était doux et touchant, ils ont chacun leur personnalité, bien que différents, ils sont complémentaires, à mon sens c'est ce qui fait la force de leur histoire. N'ayez crainte toutefois si vous n'êtes pas adepte des romances, elle n'est pas centrale non plus, c'est juste ce qu'il faut pour rendre le récit appréciable. En tout cas, j'ai aimé l'évolution de Wallace qui n'est pas sans rappeler l'horrible Scrooge de Dickens (et dieu seul sait à quel point j'adore ce classique), il y a de véritables réflexions sur la manière de mener sa vie, de traiter les autres et sur le bonheur en lui-même. Ça peut paraitre vu et revu, mais c'est tellement bien fait que je n'ai pas boudé mon plaisir. Hugo est également très touchant, il y a une bonne représentation de l'hypersensibilité et de l'anxiété à travers sa personnalité, je me suis beaucoup reconnue en lui. A côté, les autres personnages qui gravitent autour sont hyper attachants, que ça soit Mei la faucheuse, l'adorable chien Apollon ou Nelson le grand-père d'Hugo. Les liens qui les unissent sont authentiques, j'ai eu cette sensation d'être dans une famille, atypique sur bien des aspects, mais une famille quand même. J'ai été émue à plusieurs reprises et je ne vous cache pas avoir versé quelques larmes. Aussi surprenant que cela puisse paraitre compte tenu du thème difficile abordé, cette lecture possède une aura réconfortante. Quant aux autres protagonistes croisés en cours de route, ils apportent leur lot de péripéties et dynamisent le récit. Rien, ni personne n'a sonné creux. Pour le Directeur, je vous laisse le soin de le découvrir par vous-même, pour ma part, j'ai aimé la difficulté qu'il m'a été donné à le cerner.

En ce qui concerne l'intrigue, il n'y a pas de rebondissements spectaculaires, mais je ne pense pas que ça ait été le but de l'auteur. le scénario n'en reste pas moins prenant, parce que le mystère autour de ce salon de thé qui sert de relai entre la vie et la mort tient en haleine, et les histoires à la fois des morts et des vivants donnent envie de connaitre le fin mot de tout ceci. J'ai également aimé toute cette réflexion autour de la mort et du deuil, c'était un pari risqué, car il s'agit d'un sujet délicat, mais c'est ici traité avec une certaine pudeur et je n'ai pas l'impression que ça aurait pu être mieux abordé que TJ Klune ne l'a fait. C'était poignant sur toute la ligne. le seul « reproche » que j'ai à faire et qui explique pourquoi je n'ai pas eu de coup de coeur, c'est la présence de quelques longueurs et répétitions. Je suis assez peu réceptive au contemplatif, donc ça m'est paru parfois un peu long. Heureusement que l'ambiance et les personnages finissaient par balayer cette sensation, mais je tenais à préciser ce détail pour ceux qui comme moi sont regardant là-dessus. L'autre point qui m'a un peu dérangée, c'est le dénouement, j'ai trouvé la résolution bien trop facile, je ne m'attendais pas à cette tournure vu le doute qui subsistait autour de Wallace. Objectivement, j'aurai vraiment préféré que ça se finisse autrement.

Pour conclure, je ne peux que vous recommander cette lecture, c'est une excellente histoire, les personnages sont riches, le fil conducteur se veut prenant et l'ambiance atypique, mais immersive ne pourra que difficilement vous laisser insensible. Attention toutefois aux triggers warning, certains sujets peuvent heurter votre sensibilité. Pour ma part, j'ai été conquise, je relirais cet auteur avec grand plaisir, et je retiendrais non pas sans émotion ce proverbe balti qui prend désormais tout son sens « la première fois que vous partagez le thé, vous êtes un inconnu. La deuxième fois que vous partagez le thé, vous êtes un invité d'honneur. Et la troisième fois que vous partagez le thé, vous faites partie de la famille ».

"Sous la porte qui chuchote" est un roman YA sur la mort, le deuil, l'anxiété, la quête de soi, la famille et l'amour.

J'aime bien l'univers de T. J. Klune. C'est toujours fantastique, bienveillant, inclusif, avec de jolis messages en partage. On peut peut-être lui reprocher d'être un peu trop manichéen et j'ai trouvé qu'il y avait la même mécanique dans les relations entre ses personnages que dans "La Maison au milieu de la Mer céruléenne", ce qui enlève le suspense quant aux aboutissements. Et il y a quelques allusions à la sexualité un peu bizarrement placées même si je ne m'en suis pas formalisée.

Hormis cela, c'est une excellente lecture. Difficile certes, de par le thème général, mais très émouvante et avec une belle réflexion sur la vie et la mort. Il y a pas mal de Trigger warning qui sont mentionnés au début de l'ouvrage : décès soudains, maladies, suicide, dépression, anxiété, violences psychologiques, etc. J'ai pas mal pleuré sur les 100 dernières pages pour tout vous avouer donc âmes sensibles, vous êtes prévenues...

Il y a quelques facilités dans ce roman mais j'avoue que je n'en ai jamais lu d'aussi abouti sur cette thématique du sens qu'on donne à sa vie et à celles des autres. Ou je ne m'en souviens pas pour le moment. Beaucoup de choses sont abordées, de façon sensée et avec une certaine sagesse, même si la fin est un peu facile.

T. J. Klune est un auteur qui m'a toujours fait passer par mille émotions, c'est un des rares à m'avoir fait pleurer de rire, il m'a serré le coeur plus d'une fois. Avec lui, j'ai toujours perçu le tragique sous les mots les plus joyeux.
Dans ce livre il arrive au bout d'un processus personnel: après la mort.
Wallace son personnage est pire que Balthazar Picsou dans le rôle de Scrooge-n'ayant pas lu Dickens, j'ai les classiques que je peux-. Il meurt d'une crise cardiaque, personne ne le regrette à son grand choc - honnêtement, même le lecteur n'est pas surpris. Un type plutôt détestable, donc. Mais ce qui nous intéresse est ce qui lui arrive après, dans les quelques jours après son enterrement, avec les rencontres qu'il fait.
J'ai trouvé cet imaginaire intéressant. Je suis plus dubitative sur la transformation de Wallace en un type bien finalement. Ce n'est pas le meilleur de Klune en ce qui me concerne, il s'est assagi depuis qu'il a changé d'éditeur, mais son talent reste intact et, après tout, heureusement qu'un auteur puisse évoluer et avancer dans sa vie et dans son oeuvre.

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Sous la Porte qui Chuchote ?
"Sans que ce soit un coup de coeur, j'avais beaucoup aimé le précédent roman de l'auteur et sa sensibilité me touche. J'étais donc très intriguée par ce nouveau titre et je remercie les éditions de Saxus d'avoir eu la gentillesse de me l'envoyer."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Wallace Price est un avocat travailleur, consciencieux mais également égoïste et sans empathie. Il suffit de voir le peu de gens qui se rendent à son enterrement pour en tirer les conclusions qui s'imposent. Mais en arrivant à 'la Traversée de Charon', dernière étape avant l'après, et accessoirement salon de thé, il va apprendre qu'il n'est jamais trop tard pour s'améliorer..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"J'ai beaucoup apprécié ce roman. Une nouvelle fois, délicatesse et profondeur se mêlent dans cette histoire. Je lis peu de récits jeunesse parce que je suis souvent déçue par le manque d'épaisseur (des personnages, de l'intrigue...) mais c'est vraiment un reproche que l'on ne peut pas faire à T.J. Klune. En plus de ses thèmes de prédilection, comme la mise en avant de héros gais, la diversité et l'ouverture d'esprit, rien que ça, on aborde ici le sujet difficile du deuil, avec une touche d'humour, un aspect fantastique bien sûr, et beaucoup de bienveillance. J'ai aimé les héros, mais peut-être encore plus les personnages secondaires, signe d'une construction réussie à mon avis. Et puis, il y aussi les nombreuses références et petits clins d'oeil qu'on s'amusera à relever. Enfin, que dire du plaisir que prendront tous les amoureux de thé à cette lecture ! "

Et comment cela s'est-il fini ?
"Ma petite déception se trouve peut-être là. C'est un peu trop facile, un peu trop attendu à mon goût. Je ne sais pas ce que j'aurais voulu à la place mais j'ai l'impression qu'ici, avec ce choix, l'impact du message transmis est légèrement amoindri."

Lien : http://booksaremywonderland...

J'avais beaucoup d'attente aussi après le coup de foudre que j'avais eu avec La maison au milieu de la mer céruléenne. J'ai moins été happée directement dans Sous la porte qui chuchote, j'ai trouvé que ça mettait plus de temps à se mettre en place malgré un début très très sympa !

Après oui, je pense que l'auteur aime écrire des romans contemplatifs disons, où les dialogues ont la part belle, les émotions et le traitement des personnages aussi. On aime ou on n'aime pas ! Et j'ai fini par m'attacher énormément à cette clique unique. J'ai même versé ma larme à la fin…

Au salon de thé la Traversée de Charon, vous rencontrez ces personnes bienveillantes, originales, mais justes. Et Wallace ne s'y attendait pas, lui qui dans sa vie n'était que mépris et méchanceté. Alors lorsqu'il vient à mourir, personne ne va le regretter. Et ça le fera réfléchir… Mais avant, il doit accepter son sort, et suivre la faucheuse dans ce fameux salon de thé bien spécial… 🫖

Je vous invite à ouvrir ce roman. Peut-être qu'il saura vous charmer, peut-être pas… Mais il faut s'en faire sa propre idée. Attention, les sujets évoqués ne peuvent pas convenir à tout le monde cependant : le personnage principal dirais-je, c'est la mort. Elle est au coeur du récit, ça peut mettre mal à l'aise certains.

J'ai découvert cet auteur avec "La maison au milieu de la mer Ceruléenne" qui avait été un énorme coup de coeur. le coup de coeur n'est pas aussi prononcé avec cette lecture mais j'ai tout de même adoré. Ce que j'aime avec TJ Klune c'est la bienveillance qui se dégage de ses écrits. Ici on aborde des thèmes assez compliqués avec comme prédominance la mort, sujet assez sensible mais j'ai aimé la manière dont c'est traité dans le récit car il nous propose une manière plus douce et chaleureuse de l'envisager. Bien évidemment il y a des moments durs et touchants et c'est normal mais cette manière de voir les choses m'a mis du baume au coeur. Les personnages sont encore une fois extrêmement bien construits car même si certains peuvent paraître antipathiques au premier abord, on ne peut s'empêcher de s'attacher à eux. Il y a une petite romance toute douce qui ne prend pas trop de place dans le récit et j'ai beaucoup aimé le côté familial qui se ressentait dans ce salon de thé. L'histoire est originale et j'ai trouvé cette lecture très belle avec de beaux messages. Il y a un petit côté cosy qui m'a beaucoup plu.
Note : 8.5/10

Je ne m'attendais vraiment pas à ça ! Il faut dire que de base, comme une nouille avouons-le, je croyais qu'il s'agissait de la suite de la Maison au milieu de la Mer Céruléenne... 😂 Je vous autorise à vous moquer ! Ça m'apprendra à acheter des livres sans en lire les résumés ! Donc, je me suis retrouvée dans une histoire, certes sympathique, mais aux antipodes de ce que je pensais trouver. Après, passée ma surprise, ce fut une très agréable lecture, un peu lente pour moi, et manquant cruellement d'action, mais néanmoins intéressante. Notamment grâce à l'émotion qu'il s'en est dégagée tout du long, et particulièrement à la fin, ainsi qu'à l'humour incisif de certains personnages.

Comme souvent je parcoure ma librairie et me laisse tenter sans rien connaître de l'auteur et de son univers. Cette magnifique couverture et la 4eme de couverture m'ont directement appelé.

Ce livre reste une belle découverte, la réflexion sur le sens de notre passage sur terre, les conséquences de nos actes, le cheminement que peut entreprendre une personne vers la résilience et la rédemption nous sont distillés de manière douce et réconfortante.

Nous suivons le personnage de Wallace dans les différentes étapes du deuil avec des remises en question qui peuvent parler à tous, des échanges avec Hugo très justes et assez philosophiques j'ai beaucoup apprécié cela.

Là où le bas blesse selon moi c'est la place que prend la romance dans ce roman qui pour moi n'était vraiment pas nécessaire et rend le récit moins "immersif" que cette romance soit LGBT ou autre peu importe je parle de romance en général qui, à mon sens, n'était pas utile et déforme à certains endroits le message transmis sur ce passage, ce relais dans notre dernier voyage.

J'aurais également souhaiter une fin différente pour Wallace j'ai eu l'impression qu'à ce moment précis où tout bascule finalement tout retombe comme un soufflet en une demi page et qu'on m'a coupé l'herbe sous le pied alors que ma lecture atteignait justement au même moment son paroxysme dans le "alors alors alors !!!!".

Malgré tout j'ai passé un bon moment de lecture pour ce premier livre lu en 2023 et je retenterai peut être l'expérience avec cet auteur. Ou si un tome 2 je suis preneuse peut être que la fin que j'attendais pour Wallace est encore quelque part au bout de la plume de l'auteur.

J'ai commencé ce livre début janvier et c'est seulement aujourd'hui, fin février, que je le referme. Oui, j'ai mis beaucoup de temps à le lire. La raison ? Sous la porte qui chuchote est un livre qui doit se lire au bon moment.

Traitant de la thématique de la mort avec un personnage principal peu sympathique qui a du mal a encaissé la nouvelle, j'ai eu un mal fou à rentrer dedans. D'autres livres me parlaient plus, à chaque fois.

Jusqu'au jour où j'ai eu envie d'avancer et, passer les 50 premières pages, je n'ai plus su le lâcher.

Les personnages qu'on y rencontre sont attachants et j'ai éprouvé un réel plaisir à retrouver ce salon de thé cozy aux dessous tellement plus mélancoliques.

Une petite pepite de fantasy qui m'a arraché quelques larmes.

Je n'ai eu qu'une seule expérience de lecture en 2022 avec cet auteur (La maison au milieu de la mer céruléenne), je savais donc a peu près ce que j'allais trouver comme style d'histoire et c'est exactement ce que je cherchais en décembre quand tout se précipite, que je suis surchargée et que je n'ai pas le temps de me lancer dans des livres qui demandent de la concentration.

Cette lecture a été vraiment agréable et, bien que le début traîne un peu en longueur et que l'histoire s'installe lentement, je vais en garder un bon souvenir.
Wallace est une personne exécrable. Un personnage à qui on ne souhaite pas du bien et pour lequel son sort nous est un peu égal. On se dit dans les premières pages qu'il y a une justice, finalement. Comme on part de très loin, on sait que le travail sera long et devra être profond pour qu'un changement s'opère : mon avis a évolué en même temps que lui et ce fut une expérience enrichissante.

Outre le côté fantastique et la fin, à laquelle on adhère ou pas, c'est surtout le sujet de la mort et de ce qu'on fait de notre vivant qui est le centre de cette histoire : loin d'être glauque ou larmoyant, les fils lancés pour la réflexion sont plutôt philosophique et nous invitent à voir les choses différemment, à comprendre aussi qu'une situation peut avoir des multitudes de conséquences selon les personnes. Il y a les faits qu'on nous raconte et la manière dont la personne qui subit ou qui fait subir le vit. Peut-on dépasser les moments difficiles ? Pourquoi certain.es y arrivent et d'autres pas ?
Le livre ne cherche pas a être moralisateur mais bienveillant, une nuance importante.
J'y ai découvert des personnages tous plus attachants les un que les autres : Mei, Hugo, Apollon et Nelson avec lesquels on déambule dans la Traversée de Charon. Une majorité des évènements est attendu mais on prend tout de même énormément plaisir à tourner les pages et découvrir que l'on avait vu juste sur la suite des évènements, avec des petites surprises tout de même.

Une lecture doudou parfaite pour se détendre.
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