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3,89

sur 1172 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un très bel ouvrage dans la veine des grands romans du 19 eme siècle.

Le lecteur est mis en présence de deux personnages centraux, Kevin et Arthur, le 1er transfuge de classe, le second fils d'avocat. Les deux se rencontrent à Agro Paris Tech (sur le plateau de Saclay dont la description est très fidèle à sa laideur urbanistique) lors d'un cours sur les lombrics. Leur amitié est immédiate, soudaine.

Arthur choisit, à l'issue de ses études, d' investir la maison du grand-père décédé, située en suisse normande, y cultiver quelques hectares et avant tout purger les terres de décennies d'intrants et pesticides. Il embarque dans cette aventure, Anne, dont l'idée romantique d'un retour à la vie campagnarde n'est pas pour lui déplaire même si elle déchante vite au vu des ennuis qu'ils y accumuleront. L'épisode de l'inspectrice du RSA, fidèle soldat de la bureaucratie, vaut son pesant..D'ailleurs le personnage ressurgit sur les barricades en fin de roman.

Kevin, quant à lui, est ferré par Philippine-femme vénale- flairant dans le gaillard limousin belle gueule, sa capacité à devenir une machine à millions avec son idée de lombricomposteur.
Une dizaine d'adjuvants apparaissent au fil des pages et dynamisent le récit.

Les longues descriptions sont très intéressantes car elles sont comme une loupe posée sur un espace (géographique, urbain, sociologique, politique, culturel, privé etc.. ) de notre société. Par ailleurs elles sont extrêmement bien écrites. Koenig chasse l'ennui du lecteur partout où il pourrait s'installer.

Nos deux personnages vont se perdre, leur amitié ne survivra pas puisque sacrifiée sur l'autel des trahisons (politiques, idéologiques, amoureuses....) mais ils vont aussi sombrer individuellement, l'un dans le scandale financier, trahit par tous et lâché comme une fiente tombant d'un gratte-ciel, l'autre dans les mouvements possiblement totalitaires de la rébellion. Contre toute attente ils se retrouvent in extremis, juste le temps de se lancer quelques mots, rongés et rompus par leurs engagements et désillusions.... Sur la ligne d' arrivée ils sont aussi nus que des vers.

L'ouvrage est vertigineux, le scénario est rondement bien mené.

Les personnages sont à peine caricaturaux, j'ose imaginer que Koenig a croisé dans la vraie vie certains des personnages. Certains lieux aussi tel que Bercy (déjà mis à l'honneur par Houellebecq dans son dernier roman).

Ce roman m'a confirmé une impression: je me sens totalement has been-et heureuse de l'être- car totalement inapte à servir les nouveaux seigneurs ... aussi bien les intégristes de l'écologie que ceux de la bureaucratie et des finances! J'appartiens à la génération y, le monde des z et des alpha me dépasse complètement. En effet, comme le dit Koenig en fin de roman, l'époque des "rebelles" faucheurs d'ogm issus du Larzac, qu'on taxait de violents, est totalement dépassée.... on a basculé dans le terrorisme organisé en quelques années, à tous les bouts de la chaîne (violences politique, policière, violence du capital, violence des mouvements de résistance etc...) . Et nous voici pour la énième fois devant le paradoxe de l'oeuf et de la poule sur lequel Aristote planchait déjà il y plus de 2000 ans.

Comment donc se sortir le derrière des ronces ? La question est entière lorsqu'on referme le roman de 380 pages, puisque la littérature sert à cela: interroger plutôt qu'asséner des vérités.

Bref, on ressort de cette lecture instruit par un scanner de notre pauvre société et un peu moins pessimiste qu'à la mitan du roman. Nous voilà bien embarqués en 2024... On imagine les luttes humaines passer comme une caravane, mère Nature remportant la partie, sans volonté de gagner quoi que ce soit et sans culpabilité.
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Arthur et Kevin se rencontrent lors de leurs études d'agronomie. Très dissemblables par leur cursus et leurs origines sociales, ils sont cependant attirés par les mêmes problématiques environnementales, et se dirigent tout naturellement, suite à une conférence éclairante, vers l'étude des sols et leurs habitants les plus emblématiques et les plus utiles, les vers de terre. Mais alors qu'Arthur reprend la ferme de son grand-père aux sols rendus stériles par les pesticides, Kevin a l'idée de créer une petite entreprise de compostage de déchets grâce aux vers de terre. Qu'on ne s'y trompe pas, c'est Arthur qui vient d'un milieu aisé, alors que les parents de Kevin ont toujours vécu de petits boulots, et qu'il doit sa présence à AgroParisTech à ses excellents résultats et à des bourses universitaires.

C'est plus le sujet que l'auteur, pour moi inconnu, qui m'a attirée vers ce roman bien ancré dans l'époque contemporaine. Ce thème n'est pas fait pour rassurer les éco-anxieux, puisque un des personnages dresse un constat alarmant de l'avenir, avec l'appauvrissement des terres cultivables, d'où les lombrics ont presque disparu, et des cultures qui ne poussent qu'à grand renfort d'engrais, mais jusqu'à quand ? Et que se passera-t-il lorsque les céréales ne pousseront plus ?
Alors, bien sûr, ce n'est pas un essai, et la fiction s'en mêle, avec les réussites et les déboires de nos deux jeunes scientifiques. L'ensemble se lit agréablement, l'écriture ne se pare pas d'effets inutiles, et sert bien l'histoire qui se déroule sans temps mort. Seules quelques séquences d'intimité m'ont laissée perplexe, sauf lorsqu'il s'agissait de relations entre vers de terre… bon, disons qu'après coup, j'ai mieux vu où elles menaient… Je me suis amusée d'un bon nombre de scènes et notamment, d'une mise en abyme avec un certain Gaspard, et aussi de portraits bien sentis de personnages issus de divers milieux, habilement croqués les uns comme les autres.
La fin, qui va s'accélérant, est vraisemblable sans être attendue, et vient clore avec virtuosité ce roman d'amitié et d'apprentissage qui prend la mesure des problèmes environnementaux actuels.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Quelle gageure que ce texte ! Rendre passionnant un récit sur les lombricomposteurs individuels et industriels, les cinq mille espèces de vers de terre, leur fascinante sexualité (si, si!) et la manière dont ils évoluent dans le sol (selon qu'ils appartiennent à la famille des endogés, des épigés ou des anéciques), le fonctionnement d'une motte de terre, le productivisme agro-industriel et les dégâts irréversibles qu'il engendre… Eh bien, le pari est tenu : on plonge dans un roman classique dont la forme tient un peu du roman d'apprentissage balzacien.
Deux jeunes étudiants en agronomie fraîchement sortis d'AgroParisTech et du plateau bétonné de Saclay, très idéalistes (ou réalistes?), raillant les « bifurqueurs » mais leur ressemblant pas mal, veulent pour l'un, mettre en place un moyen écologique de traitement des déchets (le lombricomposteur), pour l'autre, tenter l'expérience d'un retrait façon Walden dans le bocage ornais (chez moi !) sur les terres du grand-père afin de relancer une agriculture biologique respectueuse de l'environnement. Évidemment, ils vont tous deux rencontrer moult difficultés parce qu'absolument personne ne rêve de posséder un lombricomposteur dans sa salle à manger (sauf les lecteurs du roman archi-convaincus par le projet - non, non, je ne plaisante pas!) Quant aux terres du grand-père, elles sont tellement anéanties par les pesticides et autres saloperies de ce genre que pas un ver ne s'y loge. le jeune diplômé va donc tenter une « inoculation de lombriciens à des fins de régénération des sols.» On assiste donc aux déboires de ces deux jeunes hommes (Kevin et Arthur), extrêmement attachants l'un et l'autre, se heurtant à une société individualiste, obnubilée par l'argent, la réussite sociale, le rendement, la vitesse et peu préoccupée par les problèmes écologiques. Ils sont tous deux très purs, très authentiques et complètement convaincus, ce qui les rend touchants et terriblement humains. L'on passe donc de la campagne ornaise à la Silicon Valley, d'une usine désaffectée près de Mantes-la-Jolie aux salons de Bercy. On rencontre des « young leaders », des « chief operating officers », des « community managers » (quelle horreur que ces termes !) (je ne connais pas le monde de l'entreprise mais ça ne me donne vraiment pas envie!), des ministres, une inspectrice de la CAF et des militants d'Extinction Rebellion. J'ose à peine imaginer le travail de documentation que l'auteur a dû faire avant de se lancer dans un tel livre où sont décrits avec minutie des milieux extrêmement différents. En tout cas, c'est vraiment réussi : le roman est un VRAI roman, ambitieux et qui nous embarque immédiatement : on n'a pas une seule seconde envie de le lâcher ! Il rend passionnant un sujet a priori rébarbatif. Et surtout, il nous fait réfléchir à nos pratiques, à notre rapport à la terre, au temps, aux gens. le propos est dans le fond très pessimiste : l'urgence est absolue. Tout le monde le sait et pourtant... Les écolos en ont ras-le-bol de n'être pas pris au sérieux. J'ai vu que certains lecteurs considéraient la fin du roman comme une dystopie apocalyptique, vaguement ridicule ou improbable. Peut-être. N'empêche qu'un de ces jours, à force de patience et fatigués d'avoir comme seul privilège « l'illusion de la révolte », certains pourraient bien devenir plus violents. Ce n'est évidemment pas souhaitable. Mais qui sait ? En tout cas, l'on voit comment l'idéal peut conduire à la violence et au crime.
Enfin,« Humus » est aussi une magnifique histoire d'amour et d'amitié (voilà ce qui sauvera le monde au fond!) dans laquelle l'union des corps est décrite avec beaucoup de sensualité. Même les vers de terre font l'amour et mieux que nous visiblement !
On ressort de cette lecture changé, oui, changé. On ne voit plus le monde de la même façon ! « Humus » est un livre fort, engagé, sensible et bouleversant. C'est une satire sociale cruelle d'une société hypocrite où les gens, le regard rivé sur le portable, avancent dans la vie comme des fantoches, seuls, malheureux et incapables d'aimer. Triste monde, tiens !
Allez, je vous laisse, j'ai mes graines de courge à planter ...
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Lors d'une conférence écologique sur le rôle des vers de terre, véritables dépollueurs naturels, deux étudiants de l'AgroTechParis, Kevin et Arthur vont avoir une révélation commune : il est urgent de réintroduire les lombrics et de laisser (re)faire la Nature qui se débrouillait bien mieux que l'Homo Sapiens dans la préservation de la planète...
Deux trajectoires pour le moins opposées mais, au final, le même constat, capitalisme et écologie ne faisant pas bon ménage, seules persistent les solutions extrêmes...
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Humus appuie là où ça fait mal, écologiquement, socialement, humainement.
J'ai adoré ce que j'ai lu et détesté ce que ce livre raconte. L'humanité n'est pas à son avantage, nous en prenons tous pour notre grade, hommes, femmes, riches et pauvres, pas un pour racheter l'autre niveau personnage. Et pourtant, on s'attache à eux, parce qu'ils nous ressemblent, ces jeunes, ces vieux, pris aux pièges d'un système mortifère.

J'ai dévoré ce texte qui ne dénonce pas mais donne à voir. Ensuite, au lecteur de se débrouiller avec sa conscience, ses questions... Un grand roman donc !
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Je ne doutais pas du bien fait du travail des décomposeurs de sol. Et je suis ravie que ce roman les mette enfin en lumière.

J'ai aimé Arthur et Kevin, si différents et pourtant si complémentaires ; les voies différentes qu'ils prennent pour un même but : développer la présence des vers sur un ancien champ utilisant les phytosanitaires et pour recycler en masse.

J'ai été désolée que Philippine ne fasse que reproduire un comportement de classe pour arriver à ses fins : prouver à son père qu'elle est capable de créer et diriger une société.

J'ai aimé les deux visages du Bouddha : celui qui finance une start-up, et celui qui accompagne Léa la naturopathe.

J'ai aimé les dualités du roman : les deux visages du Bouddha ; les réseaux des élites et ceux des vers de terre ; Arthur lettré issu d'une famille aisé et Kevin qui a profité de l'ascenseur social et dont les parents sont de modestes travailleurs attachés à aucune terre et toujours prêt à partir.

J'ai découvert Bookchin et l'écologie sociale, mais aussi la doche (une mauvaise herbe tenace).

J'ai aimé le voisin Jobard, le fait qu'Arthur le prenne comme tête de turc sans vraiment le connaître.

J'ai aimé que les deux hommes fassent l'amour à la terre chacun à leur façon.

J'ai aimé que Kevin découvre la musique classique avec la Chaconne de Bach.

Mais j'ai trouvé déplacé la présence d'un canapé Chesterfield dans une vieille ferme délabrée.

Enfin, j'ai aimé que l'auteur montre que les vers de terre réussissent l'androgynie perdue de Platon.

Quelques citations :

Il trouvait étrange cette manière des riches de vouloir à toit prix invoquer la justice au service de leur confort. p.224

Prométhée, Allah, Khnoum, Parvati, Viracocha, ils sont tous d'accord pour une fois : pour souffler la vie, pour pétrir le Golem, il faut de la glaise, de la boue, de la mère, quelque chose d'élastique et de spongieux. p.247

L'image que je retiendrai :

Celle des deux jeunes hommes les pieds dans l'eau, la nuit, rêvant de leur avenir sous les étoiles.
Lien : https://alexmotamots.fr/humu..
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Deux hommes abusés, désabusés avec une écriture qui prend le risque, dans sa masse de renseignements et son addition et mélange de genres (dans tous les sens du terme) de désabuser aussi le lecteur.
Les tentatives, les tentations où s'accumulent les tentacules sont piquées de pointes d'humour permettant de supporter des effets de ventouse.
Gaspard Koenig a le défaut de s'être trop vite trempé dans les sphères du pouvoir pour garder sa candeur et trop compter sur les valeurs. Il sait (connaissance et compétence) donc insister sur le pouvoir de la realpolitik et ne peut pas enfanter d'une fiction trop angélique. Mais il parvient, avec un savant mélange qui n'y met pas l'ange, à laisser des fenêtres ouvertes une fois le livre refermé.
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Deux élèves d'Agro se rencontrent un peu par hasard à une conférence sur les vers de terre. Ce sera le début d'une amitié profonde, et aussi le début d'une passion pour ces bestioles indispensables à la santé des sols, et donc à la vie sur terre. L'un des deux cherchera à développer le lombricompostage, d'abord individuel puis faute de financement, directement industriel car il est plus facile de trouver des fonds, et l'autre prendra le chemin de la campagne où il tentera, comme une sorte de chemin de rédemption familiale, de redonner vie à une partie des hectares que son grand-père a arrosé d'intrants, et qui dépendent maintenant totalement de la pétrochimie pour produire autre chose que des ronces.
Autant le dire tout de suite, Humus est un drame, car évidemment, rien ne se déroule comme ils le rêvent. Les hommes, les circonstances, se mettent sans pitié en travers de leurs routes respectives, jusqu'au drame final.
La critique de notre société, et de notre espèce est sans pitié, le rythme est soutenu tout en prenant le temps de poser correctement l'intrigue et les personnages, les vers de terre n'ont jamais été aussi attachants, et l'auteur nous fait la grâce de ne pas nous mentir sur l'état des sols après soixante ans de sacrifice au dieu pétrochimie, ni de prétendre que les agriculteurs ont toujours eu le choix, pris entre le marteau et l'enclume, tout en ne les dédouanant pas trop facilement non plus. le roman souffre de quelques défauts tout de même, à commencer par ses personnages féminins horriblement caricaturaux, à croire que l'auteur n'a jamais rencontré une femme qui ait plus d'une caractéristique pour la définir, et d'une fin franchement trop facile. Malgré ses quelques travers, une bonne découverte!
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« Homo vient d'humus. Homo vit d'humus. Puis Homo a détruit humus. Et sans humus pas d'Homo. Simple ». Un postulat, terreau de l'amitié entre Arthur et Kevin, et qui sera le guide de leurs carrières respectives toutes entière dévouées aux vers.
Arthur et Kevin se rencontrent sur les bancs d'AgroParisTech, la célèbre école du plateau de Saclay. Pourtant, rien ne prédestinait à ce que se rencontrent ce fils d'avocat parisien issu des classes prépa et ce provincial boursier, fils d'ouvriers agricoles qui intègre la promo par le biais des admissions parallèles. Et c'est lors d'une conférence sur les vers de terre que se scelle leur amitié. Des vers sur lesquels ces ingénieurs agronomes, « paysans des ingénieurs, le tiers État des énarques », bâtiront leurs carrières, aux antipodes l'une de l'autre. Arthur ira s'installer en Normandie, sur les terres abandonnées de son grand-père, pour vivre de son idéal de néoruralité. Kevin, lui, se lancera dans l'entreprenariat, avec un procédé de vermicomposteur qui l'entraînera dans les arcanes du capitalisme vert. Deux trajectoires, deux rêves de changement du monde, deux idéaux écologiques qui se fracasseront sur la réalité de l'époque.
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Gros coup de coeur pour ce livre dévoré en quelques jours. En suivant ces deux jeunes plein d'idéaux, Gaspard Koenig nous dresse un constat accablant et éclairant sur l'état de notre société. En prenant pour angle la question écologique, il nous montre la détresse d'une génération tiraillée entre envie de changer le monde et impuissance face à ses injonctions. Son analyse sociologique très fine est remarquable et souvent très drôle. Mais il ne traite pas que d'écologie et c'est peut être là qu'il m'a le plus bluffé. Avec ces deux jeunes que tout oppose il illustre brillamment la frontière ténue entre satisfaction méritocratique et mépris de classe. Quand l'un veut s'élever, l'autre renie ses acquis et il est passionnant de voir qu'aucun n'y trouve finalement satisfaction. Il décrit avec finesse aussi la suffisance bien méprisante des néoruraux qui pensent tout savoir, l'hypocrisie et le ridicule des cercles de pouvoir, et l'insatiable course aux profits, le tout sur fond d'incapacité à aimer pour cette génération en mal de repères.
Mention particulière au clin d'oeil à Thomas Pasquet. Jubilatoire intrusion de cet homme de l'espace dans cette histoire résolument tournée vers la terre, sous toutes ses acceptions.

Il y'a du Rastignac dans ce roman, mais il est résolument moderne et c'est avant tout une histoire d'amitié très forte entre deux jeunes engagés, plein d'exaltation et de fougue, surprenant et attachant.

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Les lombrics seront-ils les sauveurs de l'humanité ? C'est en tout cas ce que pensent deux futurs ingénieurs agronomes, étudiants à l'école AgroParisTech.

Kevin vient du monde agricole avec des parents saisonniers dans le Limousin et se sent très à l'aise dans les milieux branchés parisiens qui lui offrent la liberté dont il a manqué, alors qu'Arthur plus réservé, fils d'un avocat parisien engagé, veut se rapprocher d'une nature qu'il n'a connue qu'enfant, lors de courtes vacances à la campagne.

Bien décidés à démontrer la théorie de Darwin selon laquelle « le lombric est l'animal le plus important de l'évolution naturelle », ils vont chacun prendre une voie opposée pour mettre en pratique leurs solutions respectives.

Arthur pense qu'il fait réintroduire le lombric dans sa terre d'origine et revenir à une agriculture réfléchie et responsable. Il va tenter de redonner vie à une terre normande héritée de son grand-père qu'une exploitation intensive et irraisonnée a détruite.

Kevin a un regard plus universel sur la sauvegarde de notre planète. Il se tourne vers la mondialisation et va lever des fonds à la Silicon Valley pour commercialiser la fabrication d'un lombri-composteur à l'échelle internationale.

Ces deux jeunes acteurs du développement durable, sont les symboles de la nouvelle écologie et ils représentent à eux deux le questionnement de toute une génération sur le réchauffement climatique, la perte de la biodiversité et l'appauvrissement des écosystèmes.

Ce roman sans concessions témoigne des dégâts irréversibles provoqués par l'agriculture incontrôlée du xxème siècle et s'interroge sur les solutions qui pourraient être les meilleures pour sauver notre planète.

Gaspard Koenig pose un regard réaliste sur cette jeunesse inquiète de son avenir et nous offre, avec ces deux personnages attachants et représentatifs de leur temps, un roman révélateur et passionnant qui n'a pas fini de soulever en nous des questionnements, bien après sa lecture.
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