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3,89

sur 1172 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un roman qui se lit avec un grand intérêt pour l'étendue des domaines auxquels il touche. On en apprend beaucoup sur la terre nourricière et le drame qui l'a frappé avec la monoculture intensive gourmande d'engrais. Les vers de terre apparaissent comme des sauveurs du sol et les jeunes issus des écoles agricoles cherchent des solutions innovantes et peu polluantes pour l'avenir.
La partie romanesque va illustrer les tendances, les idéologies, les motivations de deux amis confrontés au monde néo libéral ou capitaliste si l'on préfère.
Talentueuse mise en scène des enjeux de l'agro écologie que l'auteur analyse avec une lucidité froide et des saillies ironiques qui font mouche. J'y retrouve les élans désespérés de Houellebecq et un pessimisme assumé.
Le final excessif avec Extinction Rébellion en armes paraît peu crédible mais la dernière cérémonie autour du chêne est un point final de toute beauté.
Toute la sensualité de la terre et son rapport au vivant baignent le récit et l'éloignent d'une démonstration trop intellectuelle .
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Kevin et Arthur se lie d'une amitié durable malgré les aléas de la vie. Ce sont deux jeunes ingénieurs agronomes en quête d'une voie alternative. Leur ambition de rendre le capitalisme plus "vert" se confronte à la voie administrative, industrielle et politique.
Le roman de Gaspar Koenig est provoquant, drôle et désespéré à la fois. Si la fin surprend et déroute, elle a le mérite de renouveler l'alerte sur le danger imminent. Nous sommes donc en présence d'un roman engagé dans l'actualité, pour l'avenir.
Ce livre m'a fait connaître, je dirais même « aimer », les vers de terre. En tous cas et dorénavant, je respecterai mieux cette espèce utile.
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Kevin et Arthur sont deux étudiants agronomies d'AgroParisTech. Tous deux conscients de l'importance de redonner vie aux terres agricoles, ils connaîtront des chemins différents une fois leur cursus achevé. Arthur arrête sa thèse et part à Saint Firmin dans l'Orne pour se reconnecter à la Nature, à la terre, au coeur d'un village qui revit autour de l'ancien bar-tabac La Lanterne. S'y retrouvent Arthur, Anne son amour, mais aussi Matthieu, éleveur de brebis sympathisant RN, Salim le saisonnier rebelle, Léa la naturopathe, Maria qui en douce permet la vente de bières. Bientôt, Arthur sera aux prises avec la difficile réalité de ses sols qui peinent à être colonisés par les lombrics salvateurs. de son côté, Kevin porte un projet de lombricomposteur individuel mais n'obtient pas le financement de la BPI. Après s'être formé davantage avec la Master of Science d'X-HEC il se lance dans l'entrepreneuriat avec Philippine pour monter Véritas, une entreprise visant le compostage de déchets à très grande échelle grâce aux Eisenia, donnant ainsi une solution non émettrice à de nombreux grands groupes industriels. L'aventure technique s'annonce également semées d'embûches...

Avec Humus, on entre dans un roman contemporain où des personnages vite attachants et assez inquiets de l'avenir évoluent sur fond de débats sociétaux et de contradictions environnementales. Gaspard Koenig ne cache même pas ses références à des personnalités publiques ou des mouvements écocitoyens qu'il nomme précisément. L'écriture est foisonnante, fournie, descriptive. Elle s'accorde parfois de jolies pauses assez poétiques lorsque l'un des personnages aspire à profiter d'un calme bucolique bruissant de vie primaire.

En étant un peu bavard et en campant des situations pas toujours forcément réalistes, Gaspard Koenig a écrit ici un roman captivant, ancré dans l'époque contemporaine, et balayant de nombreux enjeux actuels : crise de la motivation chez les jeunes, conscience écologique des diplômes d'agro, capitalisme dévorant des entreprises s'emparant des opportunités RSE-compatibles, difficultés agricoles remettant en cause les rendements, l'écoterrorisme, etc, ainsi que l'homosexualité qui n'est pas toujours assumée...

Un roman bien écrit, qui mène le lecteur de convictions en revirements, de succès en drames. C'est aussi une belle ode à la vie souterraine et à la puissance de ce que l'on déconsidère, que l'on foule irrespectueusement, que l'on extermine éhontément.
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Rien ne prédestinait Kevin et Arthur à devenir inséparable. le premier est entré dans l'école Agro Paris Tech grâce à ses facilités et au système boursier, le second a choisi les sciences par opposition à son père. Kevin est un modèle de réussite sociale et de transfuge sociale. Arthur est issu de la classe aisée et est en opposition avec sa famille et l'argent familial. Ils sont tous les deux brillants et c'est sur les bancs d'un cours sur les vers de terre que leur rencontre va avoir lieu. Très vite, ils se lient d'amitié. Très vite, ils ne se quittent plus.
Jeunes étudiants, ils veulent changer le monde, sauver la planète et renverser le système. Ils sont tous les deux, chacun à leur façon, idéalistes. Leur diplôme en poche, ils prennent chacun une route différente pour défendre leurs valeurs. Pour Arthur, Saint-Firmin en Normandie. Il a décidé de reprendre la ferme familiale et de repeupler la terre polluée par l'agriculture intensive, avec des vers de terre. Pour Kevin, ce sera l'entreprenariat. Il a conçu un lombricomposteur : les vers de terre vont manger les déchets des hommes qui repartiront ainsi vers la terre sous forme de terreau.
De succès en échecs, d'échecs en succès, les deux amis vont se perdre dans leurs idéaux et leurs valeurs. Ils vont défendre avec la maladresse des idéalistes, leurs combats pour sauver la planète et se perdre dans leurs avancées de jeunes adultes. Grâce à leur amitié et leur passion commune pour les vers de terre, ils reprendront un peu confiance et se soutiendront dans leurs batailles qui les animaient, étudiants.
Un roman d'apprentissage qui interroge sur le « en-même temps » politique, l'écologie, les dérives du système financier actuel et du monde du business et qui fait réfléchir sur les combats et les actions à mettre en place pour protéger la terre et la Terre.
Les sujets sociétaux sont abordés avec ironie et sarcasme.
L'auteur décrit avec beaucoup de véracité le milieu des grandes écoles parisiennes, les réseaux qui se forment pour les futurs entrepreneurs, l'importance d'avoir les codes, les connaissances et les appuis politiques.
L'écriture est réaliste, sociétale et teintée d'ironie.
Un roman passionnant, écrit comme une satire et qui, à travers deux héros idéalistes, invite à la réflexion.

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Ce roman bien particulier est pour moi une bonne surprise. J'ai longtemps hésité à le lire mais il fait partie de la sélection du Prix Landerneau et étant membre du jury, je n'avais pas le choix. Je suis entrée dans cette lecture méfiante (je l'avoue) et un peu lassée des discours écolo-quelque-chose mais j'ai vite accroché avec la personnalité de Kevin et Arthur. J'ai un jardin et un compost mais je n'ai jamais cherché à vérifier comment les vers vivaient, aimaient, copulaient, etc ... J'ai appris plein de choses et du coup je ne regarderai plus la terre de mes semis de la même manière. Cela dit, il y a dans ce roman des exagérations, des moments d'agacement et aussi quelques incompréhensibles événements. Mais, par rapport au manque de saveur de cette rentrée littéraire, je dois reconnaître que j'ai lu Humus avec plaisir et curiosité.
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Bon alors clairement, la 4ème de couverture ne donne pas très envie de lire ce roman : une intrigue ayant pour sujet principal les vers de terre utilisé à des fins écologiques, ce n'est pas ce qui m'a attirée au départ. Au final, j'ai appris beaucoup de choses et j'ai eu un véritable coup de coeur pour ce roman.
Pour moi, je retiendrai cette formidable histoire d'amitié de 2 étudiants qui vont finir par prendre des directions différentes une fois diplômés. Leur vie parallèle va nous apprendre beaucoup sur leurs convictions et sur les choix de vie qu'ils prennent. Leur évolution tout au long du roman, leurs difficultés à maintenir leurs projets à flot sont réalistes : ce n'est pas une histoire positive, c'est la dure réalité de la vie. On a pourtant envie que ces personnages réussissent, mais les désillusions sont nombreuses, mais ils trouvent souvent de quoi rebondir.
Le roman est ancré dans l'actualité et permet de recontextualiser le tout. On frise d'ailleurs les opinions politiques : je ne sais pas ce n'est qu'une impression, mais l'auteur semble avoir voulu caricaturer le mouvement écologiste en exagérant certaines visions de différents personnages : d'ailleurs, il y a une scène apocalyptique vers la fin du roman, un moment de dystopie qui m'a fait marrer mais rapidement, cela m'a fait peur. Les écologistes en prennent un sacré coup : dans la réalité, ils semblent plus raisonnables : c'est dire !
En bref, j'ai adoré ce roman. Je l'ai lu dans le cadre du prix du roman FNAC 2023. Je l'aurais bien vu dans la liste des romans finalistes, ce qui n'a pas été le cas au final. Très bonne lecture que je recommande.

Lien : https://letempsdelalecture.w..
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Magistral!
Une belle écriture. On ne s'ennuie jamais. Une histoire de passion pour l'humus, les vers de terre, la terre racontée à travers l'histoire de deux amis qui vont d'aimer, se détester, se retrouver. Des combats pour sauver la terre. Certains passionnés mais aussi désespérés, d'autres corrompus.
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On a beaucoup entendu parler de ce livre (en bien !). Il a reçu le Prix Interallié 2023 et Jean Giono, et son titre m'interpellait.
Dans l'ensemble, j'ai aimé : c'est un roman moderne, bien écrit, avec une histoire originale qui se déroule de nos jours. Je l'ai trouvé intéressant, même si parfois un peu long. A lire pour son originalité au niveau du sujet principal : les vers de terre. Mais c'est aussi une réflexion sur la vie, sur les choix qui s'offrent à nous et qui nous mènent sur un chemin qu'il est possible de rebrousser - ou pas ! Des choix d'études qui dessinent un futur tout tracé. Je comprends qu'il ait reçu ces deux prix, même après l'avoir fermé, il continue à nous accompagner sur un petit bout du chemin.
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J'ai été emballée par cette histoire écolo autour des vers, du compost, de la gestion des déchets, du retour à la nature ou de son exploitation.

J'ai adoré la trajectoire des deux amis en quête d'idéaux et d'absolus, qui prennent des chemins différents, voire opposés. J'ai été conquise par les personnages féminins, même dans leur côté caricatural.

J'ai souri à plusieurs reprises ; quand Gaspard Koening décide d'être cynique, il le fait avec une finesse qui déridera les plus réfractaires : il m'a embarquée que ce soit dans la critique de la vie parisienne, des grandes écoles, des start-up, des soirées élitistes ou de la vision idyllique de la vie à la campagne. Tout fonctionne.

Enfin, j'ai adoré l'écriture, d'une agréable fluidité et qui ne cède jamais à la facilité.

Bref, j'ai été conquise.

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Avec cette dystopie quasi contemporaine, Gaspard Koenig signe un saisissant pamphlet, critique de la société et de la classe dirigeante françaises.
Du snobisme bobo des néo-ruraux aux cabinets ministériels, peuplés de secrétaires serviles et autres laquais de la République, en passant par les filières universitaires élitistes dévolues au surclassement des rejetons incultes de la dite "classe dirigeante", cooptés par nature et installés par réseau, le décor d'une société malade de sa corruption et prisonnière de ses carcans à paillettes est bien planté.
Deux amis, l'un issu de ce milieu favorisé, l'autre issu de la méritocratie vont associer leur talent respectif pour créer une nouvelle filière de recyclage des déchets organiques par la lombriculture. Après une mise en route laborieuse, le développement de leur projet "agro-écologique" citoyen et révolutionnaire va les mener au coeur du système politico- médiatique d'une France étrangement ressemblante à celle que nous connaissons...
Que de finesse, de pertinence, d'intelligence, d'humour inspirent cette plume vive, imagée, souvent brillante, toujours stylée pour décrire ce monde en déliquescence morale!
Je me suis délectée des mots de Gaspard Koenig tout au long des deux premiers tiers de ce texte incisif qui tranche sur le ronronnement littéraire ambiant. Ils n'épargnent personne et confrontent le lecteur à l'absurdité de ses choix, tantôt avec ironie, tantôt avec cynisme, toujours avec pertinence.
Puis, le dernier tiers du récit, tournant à la caricature pré-apocalyptique, du type "manifeste de l'activiste désespéré" nous déstabilise. On bascule. On est durement confronté à la radicalité des théoriciens de l'effondrement et on sombre avec eux dans un final dramatique et anxyogène, qui n'est pas sans rappeler certains événements récents.
Ce roman est une véritable pépite dont les mots choisis supplantent bien des images! Prémonitoire?

Pour moi, c'est le meilleur roman de la cuvée 2023!
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