AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,15

sur 24 notes
5
3 avis
4
3 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
Naomi, la trentaine, est institutrice et d'origine japonaise de troisième génération. Elle reçoit un jour un appel téléphonique qui lui apprend le décès de son oncle. Elle rejoint sa tante (Obasan en japonais) par alliance, pour préparer les funérailles. Dans l'attente de l'arrivée des autres membres de la famille, Naomi retrouve des documents, notamment une enveloppe que Tante Emily, soeur de sa mère, lui avait adressé pour essayer de la rallier dans son combat et sa lutte pour la reconnaissance des brimades subies. Jusque-là, elle n'avait pas souhaité entrer dans l'histoire douloureuse de la famille et de ses nombreux non-dits, la jeune femme prend le temps de lire les documents qui expliquent les traumatismes que sa famille a dû subir, parce qu'ils étaient Japonais, installés au Canada durant la seconde guerre mondiale.

Joy Kobawa avec pudeur et par petites touches, reconstitue l'histoire familiale. Arrivés au début du XXème siècle, les grands parents ont adopté leur nouvelle patrie et élevé leurs enfants avec les codes et la mentalité canadienne. Leurs enfants, à leur tour se sentaient parfaitement intégrés mais lors d'un voyage au Japon, la mère et la grand -mère maternelle de Naomi restent prisonnières à Tokyo, en ces lendemains de l'attaque de Pearl Harbour, elles ne reparaîtront jamais. Et c'est Obasan et son mari qui vont veiller sur Naomi et Mickael son frère. Plongée dans le climat de guerre, la famille va dès lors subir les décisions iniques du gouvernement canadiens, se défiant des Japonais supposés ennemis de l'intérieur
Sur le même thème que le roman de Julie Otsuka "Quand l'empereur était un dieu" Joy Kogawa fait le récit de la chasse aux sorcières à l'encontre des japonais habitant le Canada au lendemain de Pearl Harbor, avec les mêmes ressorts - campagne de dénigrement des japonais intégrés, suspections d'entente avec l'ennemi, et les mêmes conséquences : internement dans des camps, cruauté envers des japonais installés de longue date sur trois générations - les isei, nisei, sansei (ichi, ni, san - un, deux, trois en japonais) et qui devront subir l'enfermement en camps, la spoliations de leurs biens, déportations dans des terres indiennes délaissées.
Joy fait la lumière sur un épisode sombre et inhumain du Canada.
Une page d'histoire méconnue.
Commenter  J’apprécie          270
Roman choisi pour le contexte historique que je voulais mieux connaitre , et de ce point de vue cela a été plutôt édifiant.

Pendant la seconde guerre mondiale , après l'attaque de Pearl Harbor en 1941, les populations d'origine japonaise y compris les seconde et troisième générations nées au Canada et vivant en Colombie Britannique ont été internés dans des camps, leurs biens confisqués , les hommes partant en camp de travail puis ces populations ont été déplacées et éparpillées dans d'autres régions avec interdiction de retourner en Colombie Britannique, cela même après la guerre , dépassant ce qui s'était passé aux États Unis.

C'est cette histoire que relate Joy Kogawa dont la propre famille a fait partie des personnes déportées .

La narratrice , Naomi , était très jeune au début de la guerre et a des souvenirs flous de cette période . L'envoi de documents par une de ses tantes lors du décès de l'Oncle qui l'a élevé lui apprend les différents éléments de la saga familiale et la vérité sur le destin de la mère de Naomi partie au Japon s'occuper de sa mère malade , juste avant les déportations au Canada .

J'ai trouvé le roman assez lent, le jeune âge de la narratrice au moment des faits entraine une distanciation regrettable et les rêves de Naomi adulte n'apportent rien au récit . Dommage car le coté historique mérite vraiment qu'on s'y intéresse .
Commenter  J’apprécie          251
Obasan est un très beau roman, insolite qui transporte dans la vie de Naomi, enfant d'origine japonaise vivant au Canada, ballotée au gré d'une cruelle législation que j'ignorais. le regard de cette petite fille est à la fois poétique et réaliste et le lecteur partage son récit de vie avec émotion. Si Naomi ne s'épanche pas, on découvre avec son récit les blessures de son existence, le silence de sa famille écartelée par l'histoire et soudée par la culture. C'est une écriture tout en silence ... pas seulement heureusement, et chaque moment de l'existence de cette famille exilée dans un pays qu'elle croyait sien, est un trésor. J'ai été bouleversée par le départ de la mère qui se rend au Japon pour soigner l'aïeule malade et dont les enfants n'ont plus de nouvelles. Naomi et son frère ainé s'interrogent, souffrent et les éloignements d'autres membres de la famille, les déplacements, le travail forcé, le rejet de l'étranger par les Canadiens - ce qui m'a étonné - sont aussi sources de peines immenses . Si le frère de Naomi réussit à épanouir son talent musical, la petite fille, elle, observe le monde , trouve un réconfort dans les jeux avec ses poupées et peluches qu'elle rassemble alors que les siens sont dispersés. le monde extérieur se révèle imprévisible et dangereux et développe chez l'enfant une timidité née de la crainte. Dans cette famille qui endure sans se plaindre il est une personne dont le caractère tranche : c'est la tante Emily qui milite, s'insurge contre les traitements infligés aux Canadiens d'origine japonaise installés depuis plusieurs générations dans le pays. Elle tente d'obtenir réparation. C'est elle qui lèvera le silence et les secrets pour le lecteurs et les enfants protagonistes de ce roman émouvant, insolite et d'une belle écriture.
Commenter  J’apprécie          122
Ce livre fut pour moi une étonnante découverte tant par l'histoire des personnage que par le contexte historique que j'ignorais : si je savais que les Japonais vivant aux États Unis avaient été déplacés et enfermés dans des camps durant la seconde guerre mondiale, j'ignorais que leur situation avait été pratiquement identique au Canada. Naomi, institutrice au Canada nous emmène dans sa famille silencieuse, englués dans leurs souvenirs et leurs secrets. Seule la tante Emily est une militante fougueuse et loquace qui défend les droits et intérêts de la communauté d'origine japonaise installée au Canada, maintes fois déplacée, ballotée et dont les membres d'une même familles sont souvent séparés. Et pourtant les liens demeurent solides, fidèles et muets. Naomi replonge dans son enfance . Elle est une petite fille qui observe, s'interroge, une petite fille brinquebalée, dans une famille dont elle se demande si ses membres sont heureux, timide, peureuse mais solide, qui observe le monde, les gens, la nature et ressent les humiliations . Elle attend des réponses aux complications de l'existence, à ses mystères, à ses changements. Si sa famille est cultivée - médecins, créateurs, musiciens- tous vivent dans la misère, l'exil et le mépris. Naomi vit dans l'ombre de son frère ainé qui très tôt montre un don pour la musique. Un jour, leur mère part au Japon pour soigner l'arrière-grand-mère malade. Ils ne savent pas pourquoi elle ne revient pas, ils l'attendent. Personne ne leur dit rien. Néanmoins, ils sont aimés et cet amour qui ne se dit pas transparaît dans le récit
"Ne savais-tu pas que les gens cachent leur amour
Comme une fleur qui semble trop précieuse pour être cueillie ? demande le poète chinois Wu-ti. le lecteur chemine avec Naomi, parmi les siens, dans les arcanes de la vie familiale et les labyrinthes de l'histoire et des événements. Les secrets se dénouent pas complètement toutefois. Nous le découvrons avec cette petite fille devenue adulte, avec émotion et au même rythme que celui du récit à l'écriture imagée, aux images insolites et bouleversantes.
Commenter  J’apprécie          21
J'ai décidé de lire ce roman pour le contexte historique que je voulais connaître… en plus de sa couverture qui m'a de suite attiré.

Pendant la seconde guerre mondiale, après l'attaque de Pearl Harbor en 1941, les populations d'origine japonaise y compris les seconde et troisième générations nées au Canada et vivant en Colombie Britannique ont été internés dans des camps, leurs biens confisqués, les hommes partant en camp de travail. Puis ces populations ont été déplacées et éparpillées dans d'autres régions avec interdiction de retourner en Colombie Britannique, cela même après la guerre.

C'est cette histoire que nous raconte J. Kogawa dont la famille fait partie des personnes déportées.

J'ai donc beaucoup appris durant ma lecture et je retiendrais certains faits. Malgré cela, je n'ai pas réussi à accrocher ni à être happée par le récit, trop souvent décousu.

La narratrice, Naomi, nous révèle ses souvenirs tels qu'ils lui reviennent… C'est une suite d'événements abrupts, sans forcément de liens, parfois, avec ses yeux d'enfants et son incompréhension, mais cela m'a perdue et j'ai souvent cru être déconnectée. de plus, les rêves de Naomi adulte n'apportent rien au récit et accentuent ce sentiment.

De ce fait, j'ai trouvé le roman assez lent et je n'ai malheureusement pas ressenti beaucoup d'émotion ni d'attachement envers les personnages... 

J'ai donc appris des choses, mais l'histoire de ce roman dans sa globalité reste brouillon.

Dommage car le côté historique mérite qu'on s'y intéresse. C'est vraiment bien de voir que la parole se libère sur des événements de la guerre, dont la grande majorité des gens ne sait rien!

Ce fût une lecture laborieuse que j'ai tenu à finir car elle nous livre une partie de l'Histoire encore bien trop méconnue à ce jour. 

J'aurais aimé plus, j'en attendais plus, j'en attendais peut-être trop ...
Commenter  J’apprécie          10
Je ne connaissais que de manière très obscure ce contexte historique et c'est en cela que ce livre m'a attirée, en plus de sa couverture que je trouve très attirante. J'avais déjà entendu parler des "Nisei" mais ne savais pas avec exactitude ce qu'il en était et surtout ce qui leur était arrivé durant la 2nde GM.

J'ai ainsi beaucoup appris durant ma lecture, malgré cela, je n'ai pas réussi à accrocher ni à être happée par le récit, parfois décousu. le style n'était pas vraiment fluide et les évènements ne s'enchaînaient pas de manière évidente. le mystère qui flotte autour du sort de la mère et de la grand-mère de notre narratrice, par exemple, était trop épais et le dénouement, en quelques pages et quoique intense, intervient trop tardivement selon moi. La narratrice, Naomi, très (trop) flegmatique contraste énormément avec sa tante, vindicative et investie pour sa cause.
Naomi elle-même ne savait pas vraiment que penser de cette situation et elle nous révèle ses souvenirs tels qu'ils lui reviennent, abrupts parfois, avec ses yeux d'enfants et son incompréhension, mais cela m'a perdue et j'ai souvent cru être déconnectée d'avec le récit dont le côté documentaire l'emporte souvent sur le reste. C'est une suite d'évènements, Sans forcément de liens et je n'ai malheureusement pas ressenti beaucoup d'émotion ni d'attachement envers les personnages...
En conclusion, ce fût une lecture assez laborieuse mais à laquelle je me suis tenue jusqu'à la fin et dont je n'ai aucun regret, car elle conte une partie de l'Histoire bien trop méconnue.

Challenge ABC 2019-2020
Commenter  J’apprécie          10
Naomi Nakane se souvient de sa jeunesse heureuse puis de la confiscation de leurs biens et du déplacement ségrégationniste de sa famille en terres inconnues, au nom de la loi sur les mesures de guerre, d'abord dans une ville fantôme, Slocan, puis au sud de l' Alberta
Affleurent de douloureux souvenirs dont celui de la séparation d'avec sa mère, qu'elle n'a jamais revue et dont elle ignore la véritable histoire.
A la mort de son oncle, Naomi remet en question la résignation de sa tante Obasan, face aux injustices subies.
Les années ont passé, les non dits ont perduré, il est peut être temps de rompre le silence...

Un roman qui retrace l'histoire, l'internement et la dispersion des citoyens canadiens d'origine japonaise habitant en Colombie britannique, durant la Seconde Guerre mondiale, décidés par le gouvernement canadien après l'attaque de Pearl Harbor.
Un texte à la trame bouleversante, au style tantôt littéraire voire poétique, tantôt documentaire. Un récit parfois un peu lent et dont la trame est mal aisée à suivre mais à l'intérêt certain.
Belle découverte pour ce début d'année livresque.

Commenter  J’apprécie          10
Ce roman est d'une beauté, d'une profondeur émotionnelle, magnifique. Merci à son auteure. D'une histoire, vraie, vécue, et tragique, d'autant plus qu'elle est oubliée, Joy Kogawa a construit un roman a plusieurs étages entre le passé, le présent, et l'avenir et où se positionnent des personnages admirables. Oublier le passé, effacer la mémoire ? Ne vivre que dans le passé ? Ou en découdre ? Se taire ? ou parler ? Ces auteures contemporains japonaises (ce sont souvent des femmes) sont d'une sensibilité et d'une empathie extraordinaires. L'écriture est à la hauteur. Fine, sensible, sans doute bravo à la traductrice (on oublie souvent les traducteurs). Obasan a été un pur moment de vie.
Commenter  J’apprécie          10
On découvre un épisode peu glorieux de l'histoire de l'humanité et du racisme. La déportation de japonais habitant la Colombie britannique et qui sont considérés comme ennemis jusqu'en 1950. Raconté à la sauce japonaise, beaucoup de finesse et d'acceptation de l'inacceptable. Ce n'est pas toujours facile de s'y retrouver mais tellement bien dit.
Il y a un certain humour à la japonaise qui est attachant.
Ceux qui connaissent un peu le Japon vont adorer
Commenter  J’apprécie          10
Naomi Nakane est une japonaise de la troisième génération au Canada. Ses grands-parents sont venus s'installer à la fin du 19ème siècle, ses parents, comme elle et son frère, y sont nés. Pourtant, alors qu'approche la seconde guerre mondiale, les japonais-canadiens sont privés de leurs biens et de leurs droits et déplacés dans des camps. Naomi n'en garde qu'un souvenir assez vague, mais lorsque son oncle meurt, sa tante lui transmet des documents concernant cette période.

Je ne connaissais pas du tout cet événement historique (je le savais pour les Etats-Unis, mais pas pour le Canada), aussi, j'ai été intéressée par le sujet. On sent que le texte est en parti biographique, inspiré de la vie de l'auteure et de celle de ses proches.

Malheureusement, si le sujet m'a intéressé, je n'ai pas réussi à rentrer dans le roman, je me suis peu attachée aux personnages, peut-être parce que le côté documentaire l'emportait parfois sur le côté romanesque, peut-être parce que je n'avais pas la tête pour lire ce genre de livre à ce moment-là.

J'ai donc appris des choses, je retiendrais certains faits, mais l'histoire dans sa globalité reste un peu brouillonne dans ma tête.

Ceci dit, je pense que ce roman peut intéresser des gens, même si le sujet est spécifique, c'est vraiment bien de voir que la parole se libère aussi sur des événements de la guerre annexes, dont on ne sait quasiment rien !
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
Commenter  J’apprécie          00

Lecteurs (66) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3210 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}