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EAN : 9782253259664
408 pages
Le Livre de Poche (15/05/2019)
3.15/5   24 notes
Résumé :
Naomi Nakane est une institutrice qui, enfant, a vu sa famille contrainte de s’exiler dans une ville fantôme de l’intérieur de la Colombie-Britannique. À la fin de la guerre, la famille brisée est à nouveau déplacée, dans le sud de l’Alberta. Face à ces injustices, certains des siens militent en faveur des droits de la personne et s’efforcent d’obtenir réparation, tandis qu’une tante âgée, Obasan, vit sa peine dans le silence et la résignation. À la mort de son oncl... >Voir plus
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Naomi, la trentaine, est institutrice et d'origine japonaise de troisième génération. Elle reçoit un jour un appel téléphonique qui lui apprend le décès de son oncle. Elle rejoint sa tante (Obasan en japonais) par alliance, pour préparer les funérailles. Dans l'attente de l'arrivée des autres membres de la famille, Naomi retrouve des documents, notamment une enveloppe que Tante Emily, soeur de sa mère, lui avait adressé pour essayer de la rallier dans son combat et sa lutte pour la reconnaissance des brimades subies. Jusque-là, elle n'avait pas souhaité entrer dans l'histoire douloureuse de la famille et de ses nombreux non-dits, la jeune femme prend le temps de lire les documents qui expliquent les traumatismes que sa famille a dû subir, parce qu'ils étaient Japonais, installés au Canada durant la seconde guerre mondiale.

Joy Kobawa avec pudeur et par petites touches, reconstitue l'histoire familiale. Arrivés au début du XXème siècle, les grands parents ont adopté leur nouvelle patrie et élevé leurs enfants avec les codes et la mentalité canadienne. Leurs enfants, à leur tour se sentaient parfaitement intégrés mais lors d'un voyage au Japon, la mère et la grand -mère maternelle de Naomi restent prisonnières à Tokyo, en ces lendemains de l'attaque de Pearl Harbour, elles ne reparaîtront jamais. Et c'est Obasan et son mari qui vont veiller sur Naomi et Mickael son frère. Plongée dans le climat de guerre, la famille va dès lors subir les décisions iniques du gouvernement canadiens, se défiant des Japonais supposés ennemis de l'intérieur
Sur le même thème que le roman de Julie Otsuka "Quand l'empereur était un dieu" Joy Kogawa fait le récit de la chasse aux sorcières à l'encontre des japonais habitant le Canada au lendemain de Pearl Harbor, avec les mêmes ressorts - campagne de dénigrement des japonais intégrés, suspections d'entente avec l'ennemi, et les mêmes conséquences : internement dans des camps, cruauté envers des japonais installés de longue date sur trois générations - les isei, nisei, sansei (ichi, ni, san - un, deux, trois en japonais) et qui devront subir l'enfermement en camps, la spoliations de leurs biens, déportations dans des terres indiennes délaissées.
Joy fait la lumière sur un épisode sombre et inhumain du Canada.
Une page d'histoire méconnue.
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Roman choisi pour le contexte historique que je voulais mieux connaitre , et de ce point de vue cela a été plutôt édifiant.

Pendant la seconde guerre mondiale , après l'attaque de Pearl Harbor en 1941, les populations d'origine japonaise y compris les seconde et troisième générations nées au Canada et vivant en Colombie Britannique ont été internés dans des camps, leurs biens confisqués , les hommes partant en camp de travail puis ces populations ont été déplacées et éparpillées dans d'autres régions avec interdiction de retourner en Colombie Britannique, cela même après la guerre , dépassant ce qui s'était passé aux États Unis.

C'est cette histoire que relate Joy Kogawa dont la propre famille a fait partie des personnes déportées .

La narratrice , Naomi , était très jeune au début de la guerre et a des souvenirs flous de cette période . L'envoi de documents par une de ses tantes lors du décès de l'Oncle qui l'a élevé lui apprend les différents éléments de la saga familiale et la vérité sur le destin de la mère de Naomi partie au Japon s'occuper de sa mère malade , juste avant les déportations au Canada .

J'ai trouvé le roman assez lent, le jeune âge de la narratrice au moment des faits entraine une distanciation regrettable et les rêves de Naomi adulte n'apportent rien au récit . Dommage car le coté historique mérite vraiment qu'on s'y intéresse .
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Obasan est un très beau roman, insolite qui transporte dans la vie de Naomi, enfant d'origine japonaise vivant au Canada, ballotée au gré d'une cruelle législation que j'ignorais. le regard de cette petite fille est à la fois poétique et réaliste et le lecteur partage son récit de vie avec émotion. Si Naomi ne s'épanche pas, on découvre avec son récit les blessures de son existence, le silence de sa famille écartelée par l'histoire et soudée par la culture. C'est une écriture tout en silence ... pas seulement heureusement, et chaque moment de l'existence de cette famille exilée dans un pays qu'elle croyait sien, est un trésor. J'ai été bouleversée par le départ de la mère qui se rend au Japon pour soigner l'aïeule malade et dont les enfants n'ont plus de nouvelles. Naomi et son frère ainé s'interrogent, souffrent et les éloignements d'autres membres de la famille, les déplacements, le travail forcé, le rejet de l'étranger par les Canadiens - ce qui m'a étonné - sont aussi sources de peines immenses . Si le frère de Naomi réussit à épanouir son talent musical, la petite fille, elle, observe le monde , trouve un réconfort dans les jeux avec ses poupées et peluches qu'elle rassemble alors que les siens sont dispersés. le monde extérieur se révèle imprévisible et dangereux et développe chez l'enfant une timidité née de la crainte. Dans cette famille qui endure sans se plaindre il est une personne dont le caractère tranche : c'est la tante Emily qui milite, s'insurge contre les traitements infligés aux Canadiens d'origine japonaise installés depuis plusieurs générations dans le pays. Elle tente d'obtenir réparation. C'est elle qui lèvera le silence et les secrets pour le lecteurs et les enfants protagonistes de ce roman émouvant, insolite et d'une belle écriture.
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Ce livre fut pour moi une étonnante découverte tant par l'histoire des personnage que par le contexte historique que j'ignorais : si je savais que les Japonais vivant aux États Unis avaient été déplacés et enfermés dans des camps durant la seconde guerre mondiale, j'ignorais que leur situation avait été pratiquement identique au Canada. Naomi, institutrice au Canada nous emmène dans sa famille silencieuse, englués dans leurs souvenirs et leurs secrets. Seule la tante Emily est une militante fougueuse et loquace qui défend les droits et intérêts de la communauté d'origine japonaise installée au Canada, maintes fois déplacée, ballotée et dont les membres d'une même familles sont souvent séparés. Et pourtant les liens demeurent solides, fidèles et muets. Naomi replonge dans son enfance . Elle est une petite fille qui observe, s'interroge, une petite fille brinquebalée, dans une famille dont elle se demande si ses membres sont heureux, timide, peureuse mais solide, qui observe le monde, les gens, la nature et ressent les humiliations . Elle attend des réponses aux complications de l'existence, à ses mystères, à ses changements. Si sa famille est cultivée - médecins, créateurs, musiciens- tous vivent dans la misère, l'exil et le mépris. Naomi vit dans l'ombre de son frère ainé qui très tôt montre un don pour la musique. Un jour, leur mère part au Japon pour soigner l'arrière-grand-mère malade. Ils ne savent pas pourquoi elle ne revient pas, ils l'attendent. Personne ne leur dit rien. Néanmoins, ils sont aimés et cet amour qui ne se dit pas transparaît dans le récit
"Ne savais-tu pas que les gens cachent leur amour
Comme une fleur qui semble trop précieuse pour être cueillie ? demande le poète chinois Wu-ti. le lecteur chemine avec Naomi, parmi les siens, dans les arcanes de la vie familiale et les labyrinthes de l'histoire et des événements. Les secrets se dénouent pas complètement toutefois. Nous le découvrons avec cette petite fille devenue adulte, avec émotion et au même rythme que celui du récit à l'écriture imagée, aux images insolites et bouleversantes.
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J'ai décidé de lire ce roman pour le contexte historique que je voulais connaître… en plus de sa couverture qui m'a de suite attiré.

Pendant la seconde guerre mondiale, après l'attaque de Pearl Harbor en 1941, les populations d'origine japonaise y compris les seconde et troisième générations nées au Canada et vivant en Colombie Britannique ont été internés dans des camps, leurs biens confisqués, les hommes partant en camp de travail. Puis ces populations ont été déplacées et éparpillées dans d'autres régions avec interdiction de retourner en Colombie Britannique, cela même après la guerre.

C'est cette histoire que nous raconte J. Kogawa dont la famille fait partie des personnes déportées.

J'ai donc beaucoup appris durant ma lecture et je retiendrais certains faits. Malgré cela, je n'ai pas réussi à accrocher ni à être happée par le récit, trop souvent décousu.

La narratrice, Naomi, nous révèle ses souvenirs tels qu'ils lui reviennent… C'est une suite d'événements abrupts, sans forcément de liens, parfois, avec ses yeux d'enfants et son incompréhension, mais cela m'a perdue et j'ai souvent cru être déconnectée. de plus, les rêves de Naomi adulte n'apportent rien au récit et accentuent ce sentiment.

De ce fait, j'ai trouvé le roman assez lent et je n'ai malheureusement pas ressenti beaucoup d'émotion ni d'attachement envers les personnages... 

J'ai donc appris des choses, mais l'histoire de ce roman dans sa globalité reste brouillon.

Dommage car le côté historique mérite qu'on s'y intéresse. C'est vraiment bien de voir que la parole se libère sur des événements de la guerre, dont la grande majorité des gens ne sait rien!

Ce fût une lecture laborieuse que j'ai tenu à finir car elle nous livre une partie de l'Histoire encore bien trop méconnue à ce jour. 

J'aurais aimé plus, j'en attendais plus, j'en attendais peut-être trop ...
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Les souvenirs d'un homme finissent dans un grenier ou dans un carton de l'Armée du Salut. Son nom s'efface dans des statistiques et son visage se perd sur des photos qui se fanent, les vêtements se démodent et les anecdotes sont oubliées.
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Mes parents, comme deux aiguilles, ont tricoté leurs familles soigneusement et fabriqué une couverture de laine. Chaque événement était comme une excursion aux bains publics qui nous rapprochait et resserrait les fibres de nos vies pour en faire une trame impénétrable. (...) Après, il y a eu la lettre inquiétante de la mère de grand-mère Kano au Japon et toutes ces choses qui se sont passées à cette époque. Toutes ces choses...
Si jadis nous avions été trictés pour former une couverture, elle a été mangée par les mites depuis. Nous ne sommes plus que quelques fils emmêlés - les restes de ce qui aurait pu être un filet de pêcheur. Les souvenirs que nous avons conservés sont à peine réels. Des silhouette grises dans l'eau. Des ombres fuyantes.
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Vouloir satisfaire ses propres besoins malgré les souhaits des autres, c'est wagamama, à faire toujours attention aux besoins de chacun. C'est pourquoi elle attend patiemment à mes côtés sur ce pont, c'est pourquoi je dois d'abord poliment refuser les cadeaux qu'on m'offre. C'est très compliqué d'essayer de deviner les besoins et les intentions des autres.
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Père avec son complet noir et ses cheveux plaqués en arrière comme ceux de Mandrake le magicien, tient Stephen un peu comme un lapin qu'il viendrait de tirer d'un chapeau. Ses sourcils hauts et arqués lui donnent l'air à la fois surpris et enchanté de son petit tour de magie. "Voilà mon fils".
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Mes années d'enseignement m'ont appris que ce sont les enfants qui ne disent jamais rien qui ont les problèmes les plus graves.
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