Eva-Lena est un professeur de suédois et d'anglais. A 39 ans, elle est mariée, a trois enfants et un emploi du temps prévu à la minute près où le collège tient une place très (trop) importante. Et c'est au collège qu'elle se rend un vendredi soir dans le but de faire des photocopies afin de s'avancer pour le lundi suivant. Mais voilà, elle se retrouve enfermée dans le local à photocopies. le collège est vide, son portable est sur la table de la cuisine chez elle et c'est le début du week-end.Je me demandais bien comment l'auteur allait traiter les mésaventures de cette prof coincée dans une salle minuscule. J'ai été très agréablement surprise par la direction du récit. le personnage principal devient, à mon sens, très vite insupportable. Alors qu'elle revient sur les évènements qui l'ont amené dans cette pièce, elle apparaît comme quelqu'un d'assez étroite d'esprit avec des avis bien arrêtés. Elle tente de faire son métier selon son idée de la profession. Mais en vérité, elle n'a pas d'amis, ses enfants la font tourner en bourrique et son mariage se casse la figure. le retour dans sa vie d'une ancienne amie : Aurora, qui est tout à l'opposé d'elle, lui renvoie tous ses échecs.Se retrouver enfermer dans cette minuscule pièce la force à affronter la réalité et à se remettre en question. Elle sort soudain du tourbillon des obligations en tant que prof, mère et épouse pour se rendre compte qu'elle n'est pas heureuse et qu'elle y est pour quelque chose, qu'elle pourrait changer ça. Elle réalise ce qui coince dans sa vie. Finalement, être "
hors-service" pendant le week-end lui est bénéfique. A elle, mais aussi à sa famille, qui la prenait pour acquise et avait perdu tout respect pour elle. La peur que sa disparition engendre les amène à réfléchir sur leur propre comportement à se rendre compte de ce qui ne va pas.Au final, de l'humour du début, on passe à un ton beaucoup plus grave pour terminer en beauté, sur une note très gaî. La leçon a tiré de ce roman est qu'il n'est jamais trop tard pour apprendre de ses erreurs et repartir sur une nouvelle base et surtout, qu'il faut aussi savoir s'arrêter, souffler, et reconnaître que le problème ne vient pas toujours des autres.