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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Tombée amoureuse de Dick après l'avoir vu une fois, Chris est obsédée par cet homme qui n'est pas son mari. Pour exprimer son amour et son désir, et peut-être les exorciser, elle commence à écrire à Dick. Des lettres qu'elle n'envoie pas. Et son époux, Sylvère, se prête également à l'exercice. Car rien entre Chris et Sylvère n'est secret. « Comme il n'ont plus de relations sexuelles, ils maintiennent une intimité entre eux par la déconstruction, c'est-à-dire qu'ils se disent tout. »(p. 12) Commence alors une romance conceptuelle, non consommée entre Chris et Dick, mais pleinement vécue entre Chris et Sylvère. Un ménage à trois où l'un des membres n'est qu'absence et projection. le couple s'adresse à ce Dick, fantasme et fantasmé, en quête d'une nouvelle flamme. « Chris est devenue une pelote de sentiments à vif, excitée sexuellement pour la première fois depuis sept ans. » (p. 17)

Tout le monde n'étant pas anglophone, commençons par décortiquer le jeu de mots du titre. Dick, c'est le prénom de l'amant rêvé de Chris. Mais c'est aussi un mot argotique pour désigner le sexe masculin. Je vous laisse maintenant relire le titre avec cette nouvelle information. Vous avez compris, on a là un roman hautement sensuel et sexuel. Pas de tabou ni de pudibonderie. Si le jeu épistolaire de Chris et Sylvère peut sembler pervers, il permet surtout à la première d'exprimer son plein désir, enfin assumé. Dick est présent presque uniquement au travers des lettres. Il prend très rarement la parole et interagit très peu avec le couple Chris/Sylvère. Objectivé comme un pur objet de fantasme, Dick n'est que le réceptacle, l'exutoire d'une femme qui se libère.

J'ai découvert ce texte par la série adaptée, avec Kevin Bacon (graouuuuu) dans le rôle de Dick. J'ai préféré la version filmée, notamment la toute fin de la série, brillante mise en image d'émancipation féminine. le rythme du livre m'a un peu lassée, entre journal intime, chronique, lettres, fax, etc. Mais le texte publié en 1997 garde une incroyable modernité de ton et de sujet.
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D'abord publié en 1997, le roman a reçu un accueil mitigé, et pourtant il est aujourd'hui traduit dans plusieurs pays. Assez étonnant, troublant par sa construction, il peut rebuter un lecteur par toutes ces mentions d'auteurs anglo-saxons et parce qu'il est très ancré dans les années soixante-dix et quatre-vingt, qu'il faut avoir connues pour ne pas être parfois perdu. de plus, l'impression que Chris a fait tomber les barrières entre l'écriture et la vie privée, la réalité et la fiction, tout en écrivant malgré tout un roman, place parfois le lecteur en porte-à-faux. Et pourtant « I love Dick » parle essentiellement de la difficulté d'être une femme dans un monde d'hommes, celui des affaires, celui de l'art, du cinéma, de l'écriture, où les femmes sont souvent vues comme secondaires et peu intéressantes, insignifiantes, faibles, trouvant leur place uniquement par rapport aux hommes auprès de qui elles évoluent.

La première partie de roman se présente comme un journal. Chris Kraus et son mari, Silvère Lotringer, sont au restaurant avec Dick. le temps est menaçant, aussi Dick leur propose de les héberger pour une nuit. Dès cette scène, le lecteur connait alors tout ce qu'il faut savoir sur les trois personnages, situation, âge, profession, et le fait qu'ils se connaissent finalement très peu. Au lendemain de cette soirée, Chris est persuadée que la nuit passé sous le même toit que Dick a été comme une rencontre intime et qu'il s'est passé une connexion entre eux, une sorte de « baise conceptuelle » et qu'elle est désormais amoureuse de Dick.
Silvère, jaloux à sa façon, va pourtant rentrer dans le jeu de Chris, et tous deux vont lui écrire des centaines de lettres, produisant ainsi une étrange réalisation artistique à quatre mains. Que faire, les envoyer ? Les publier en un roman ? En parler à Dick ? Attendre sa réponse ?
Pour Chris, c'est un peu comme si elle rédigeait un journal …. Et petit à petit cela devient une véritable introspection pour cette femme tentée par un changement de vie, elle se rend compte que si elle reste auprès de son mari, elle ne sera jamais que sa femme, son accompagnatrice, et n'aura pas de réalité en tant que Chris, aussi elle décide de le quitter.

La deuxième partie du roman nous fait d'abord suivre Chris dans sa traversée des États Unis seule en voiture. Elle tente de revoir Dick, le poursuit de ses assiduités, le harcèle. Mais toute cette partie est aussi un long plaidoyer pour toutes les femmes artistes si peu comprises, si peu appréciées tout au long des années, autrement que par rapport aux hommes qui les ont accompagnées. Et Chris défend la cause de ces femmes, leur talent, réel, méconnu, mal compris. Défend le fait d'être une femme, artiste, talentueuse, révolutionnaire, contestataire ou avant-gardiste, et surtout le droit à l'expression au même titre que les hommes.

Voici donc un roman très déroutant et qui loin d'être aussi sulfureux que le laissait présager son titre, et sa double signification en argot, nous entraine à la suite des délires et des pensées de Chris, aux limites de la fiction et de la réalité, et qui cherche à faire entendre les voix féminines si souvent oubliées et si peu soutenues par la société, en particulier dans les années 80, dans le monde de l'art et de la littérature.
Lien : https://domiclire.wordpress...
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D'abord un journal, puis des lettres de Chris et de son mari Silvère adressées à Dick entrecoupées de discours narratif, ce qui est assez curieux en début de lecture. Et puis on prend le rythme, mais tout de même sans pouvoir démêler la fiction de l'autobiographie. L'autrice joue d'ailleurs avec ce flou.

Lors d'une soirée passée chez Dick, un ami et collègue de Sylvère, Chris en tombe amoureuse et décide de lui écrire. Son mari participe également à la rédaction de ces lettres qu'ils décident de ne pas envoyer dans un premier temps.

Ce couple d'artistes intelligent est obsédé par Dick, leurs conversations tournent autour de "cowboy solitaire", et lui écrivent des lettres détaillant leurs sentiments, leurs pensées, ... Chris, la narratrice et personnage principale, au fil de ses lettres explore et mène une réflexion, entrecoupée de flash-back, sur les relations femmes/hommes ainsi que sur la difficulté de se faire une place en tant que femme dans le milieu de l'art.

Ce roman fait voyager dans les années 70, 80 et à travers les États Unis.

Malgré plusieurs ingrédients suscitant mon intérêt, j'ai eu du mal à vraiment me plonger dans cette lecture. Certains passages m'ont semblés longs et les liens arborescents tissés par l'autrice n'étaient pas toujours faciles à suivre. de fait mon avis est mitigé, je n'ai pas passé un mauvais moment pour autant.
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C'est l'histoire d'une femme qui tombe amoureuse d'un certain Dick qu'elle n'a rencontré qu'une seule fois et en plus elle était en compagnie de son mari ! Oui, oui, on peut dire que pour le coup, cela a été un coup de foudre mais quand même...


Chris décide de lui écrire une lettre ! Elle se sent tellement attirée par lui qu'il lui faut extérioriser ce qu'elle ressent. Mais il n'y a pas qu'elle qui lui écrit une lettre, on ne sait pas trop pourquoi mais son mari, Silvère a décidé de lui écrire également ! On marche sur la tête dans cette histoire ! A la suite de ces correspondances, Chris quittera son mari pour retrouver celui qu'elle pense aimer.


On va suivre Chris dans sa quête pour retrouver Dick. Elle veut le voir, elle va essayer par tous les moyens de le trouver, de le suivre jusqu'au harcèlement ! N'ayons pas peur des mots ! Sous couvert de cette quête, Chris fera l'apologie des femmes artistes qui sont peu comprises et pas appréciées à leur juste valeur, à l'époque...


C'est un roman qui a été écrit pour la première fois en 1997. Ça date mais il s'inscrit un peu dans l'air du temps. L'histoire de Chris est moins choquante, provocante que pour les années 90, début 2000.


Chris Kraus nous offre un roman déroutant, dérangeant un peu. Je ne sais pas si vous avez compris la signification du titre qui a un sens caché mais plonger dans les pensées de Chris est vraiment sympa. La frontière entre le réel et la fiction est fine.


Je ne sais pas si j'ai aimé ou pas ce livre qui m'a parfois dérangé, parfois intéressé mais je ne suis pas fan du genre, c'est certain. J'ai aimé le combat de Chris pour les femmes mais le reste sans plus.



Lien : http://leslecturesdeladiablo..
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