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EAN : 9782081457980
304 pages
Flammarion (28/08/2019)
3.05/5   11 notes
Résumé :
Cherchant à fuir une relation SM qui a mal tourné, Catt décide de faire une pause dans sa vie californienne d’intellectuelle précaire pour renouer avec « la vraie vie » et rénover plusieurs appartements achetés une bouchée de pain à Albuquerque. C’est là qu’elle rencontre Paul, un ex-taulard, ancien toxicomane, de dix ans plus jeune qu’elle. Catt l’engage pour diriger les travaux et tente de le sortir de l’engrenage de la récidive. L’amour est-il possible entre deux... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Chabadabada.
Une femme, un homme. Catt et Paul pour les intimes.
Elle est riche et vit à Los Angeles. Hollywood et le soleil californien, la blondeur des femmes, le corps musclé des jeunes hommes, les relations SM…
Il est plus jeune, ex taulard, ex toxicomane, ex alcoolique, ça fait déjà beaucoup pour un seul homme, le visage buriné par le soleil du Nouveau-Mexique.
Ils n'ont donc pas grand-chose en commun.

Catt décide de quitter L.A., délaissant son petit confort intellectuel entre poètes, écrivains et philosophes venus débattre de la vie autour d'un cocktail au bord d'une piscine, eau bleu turquoise. Elle achète donc un ensemble d'appartements à Albuquerque, les fait retaper par des locaux (éviter les gros entrepreneurs qui prennent pour mains d'oeuvre pas chères des « esclaves » mexicains), passe une petite annonce dans le journal du coin, du genre « Femme d'âge mure recherche homme, jeune ou pas, musclé et tatoué de préférence, pour gérer la location d'appartements », en somme ce qu'elle veut c'est un homme à tout faire qui s'y connaisse en plomberie et prêt à dépoussiérer sa vie.

Paul voit en cette annonce l'occasion de démarrer une nouvelle vie, de s'affranchir de son passé et de retrouver le droit chemin qui mène au seigneur ou à la caisse à outils. Mais chabadabada, rapprochement il va y avoir. Un homme, une femme. Une très belle femme avec un sourire éclatant, et un pauvre type. Seront-ils faits l'un pour l'autre… Non, je ne dirais rien… Même sous la torture… Et n'essaie pas de m'amadouer sur une relation SM...

Sous une traduction d'Alice Zeniter, l'Amérique dans toutes ses inégalités, sociales, intellectuelles, judiciaires… Deux mondes qui se croisent, se rencontrent, s'opposent et essayent de se reconstruire, ensemble dans la poussière d'Albuquerque.
Hot dog, jumping frog, Albuquerque (the king of rock 'n' roll)...
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Difficile de chroniquer ce livre de Chris Kraus. J'ai eu du mal à cerner Catt et Paul, les personnages principaux, et à m'investir dans cette histoire.

Catt est une femme qui semble faire partie d'une certaine sphère intellectuelle, composée de philosophes, écrivains, poètes, mais gagne sa vie dans l'immobilier en rénovant des immeubles délabrés. Elle paraît plutôt libre dans ses relations, ses expériences, fuyant d'ailleurs la dernière en date quelque peu toxique. Paul, lui, sort de prison. Ancien drogué et alcoolique, il est confronté à la dure réalité de la liberté conditionnelle. Après quelques expériences peu concluantes, il espère que la chance va lui sourire en découvrant une offre d'emploi publiée par la jeune femme.
L'histoire centrée sur une romance prévisible m'a paru plutôt banale jusqu'à une centaine de pages de la fin lorsque Paul, rattrapé par son passé, se trouve de nouveau confronté à la justice, entraînant Catt dans un engrenage infernal.

Je n'ai ressenti aucune empathie pour ces deux personnes, comme si leurs problèmes ne me touchaient pas. Pas de rejet non plus, plutôt un détachement... Quelques passages concernant Catt m'ont donné l'impression d'un étalage d'érudition quelque peu superflu, sur les poètes notamment, émaillé de références obscures. J'avoue humblement avoir décroché.

J'ai lu avec intérêt les passages sur le système judiciaire et le milieu carcéral américain, mettant en relief par des descriptions choquantes les conditions de détention qualifiées de «médiévales» dans les états proches du Mexique pendant le deuxième mandat d'un certain Bush Junior, mais également une justice à plusieurs vitesses suivant le niveau du compte en banque, qui donne une idée des clivages sociaux et du pouvoir de l'argent aux États-Unis. Ces belles considérations sociétales, comme également le sort des immigrants, manquent d'âme, en raison d'une écriture froide véhiculant trop peu d'émotion à mon goût, comme un simple constat de la situation.
Certes l'indignation que soulève l'ère Bush pour Chris Kraus est palpable, mais peut-être m'a-t-il manqué certains codes, certaines clés pour l'apprécier à sa juste valeur. La fin m'a donné l'impression d'avoir été un peu expédiée tant les phrases courtes s'enchaînent rapidement. Je ne peux pas dire que j'ai détesté ce roman qui se lit plutôt facilement. Il m'a simplement laissé indifférent, je l'ai traversé sans éprouver de sentiment, quel qu'il soit.

Je remercie lecteurs.com et Flammarion pour cette lecture.
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Catt est une femme avec du vécu et un grand nombre d'expériences, tant au niveau intellectuel qu'au niveau physique. Dans une sexualité libérée elle navigue, et pourtant, des eaux dangereuses la conduisent à fuir sa dernière relation. Dans la nouvelle vie qu'elle se construit, elle décide de recommencer à zéro et de se rapprocher de la réalité. Elle se met en tête de rajeunir de vieux appartements et décide de faire confiance à Paul, malgré son lourd passé, pour l'aider dans ses projets de rénovation.
Le personnage de Paul quant à lui, est plus sombre, plus renfermé. Ce sont les drogues et l'alcool qui lui ont tenu la main jusqu'à présent, et après un passage en prison, il s'engage auprès de Catt à rester sur le droit chemin.
Mais l'amour ne faisant pas de différence, il rapproche rapidement Catt et Paul.
Cependant, s'il existe un rapprochement qui n'a pas eu lieu, c'est le mien avec cette lecture. Il faut dire que la vision de l'Amérique est sans détour, en passant par le rapport à l'argent et ce qu'il apporte, en lien avec la justice d'ailleurs, la condition de détention, les inégalités, et tout autant de choses qui font que le couple est forcément soumis à rude épreuve, comme si il commençait leur histoire avec un boulet à leurs pieds. L'histoire en elle-même n'est pas inintéressante, et la psychologie des personnages bien représentée, du moins au début, car ensuite le manque de crédibilité était déconcertant. Et c'est justement ce manque de crédibilité finalement - et paradoxalement - qui m'a rattaché de justesse au récit, prenant un peu plus de profondeur, rajoutant un poil de dynamisme, d'intérêt, et me permettant enfin d'éprouver une - petite - émotion. Ce quelque chose qui fait qu'on éprouve de la curiosité à savoir la suite. le reste du temps, l'ennui a été la seule chose que j'ai pu ressentir...
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Vous êtes sévères, tous. Je crois que ce Monde moderne américain est tellement violent qu'on manque de repères pour comprendre toutes les subtilités du roman. Pour moi, c'est un voyage littéraire dans ce monde ultra violent et desanchanté qu'on peut voir dans les séries policières dont nous abreuve l'Amérique . de quoi comprendre de quoi il retourne réellement. Pour moi c'est passionnant. C'est glauque, tres éloigné de tout ce qu'on peut connaître dans notre vie réelle (de lecteurs français de romans étasuniens) , et pour cela extrêmement intéressant. le style détaché, un peu "blanc" de Chris Kraus colle bien à ces réalités.
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Catt doit gérer des millions de dollars et des investissements la mettant à l'abri de nombreuses questions pratiques. Mais ça ne l'empêche pas de se questionner sur l'utilité de l'argent et de fuir difficilement ceux qui cherchent à en profiter ou à la réduire à cette condition. Lorsqu'elle rachète un lot d'immeubles, elle fait confiance à Paul, lui qui n'avait plus connu cela depuis si longtemps après des déboires et de la prison. Et malgré ses problèmes à lui, elle continue de le soutenir par amour, parce qu'elle se sent impliquée et que son empathie pour lui, l'aide à se reconstruire. Une relation avec ses hauts et ses bas, sans un panneau happy end à la fin mais une succession d'obstacles et de secrets à lever et où les humains restent plein d'aspérités, de mystères. La paupérisation ordinaire de ceux, moins chanceux que Catt, se lit dans le parcours de Paul et on est touché par cette description d'une Amérique vacillant entre entraide et exclusion. (G.H.)
Lien : http://www.bnfa.fr/livre?bib..
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critiques presse (1)
Bibliobs
07 octobre 2019
Après le phénomène « I love Dick », la romancière américaine surprend avec « Dans la fureur du monde », une histoire d’amour marxiste et rageusement politique.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
elle a décidé de superviser elle-même les rénovations à Albuquerque. Donner de l'argent à un gros entrepreneur stupide et blanc, monté sur un quad, qui engagera des clandestins au salaire minimum pour faire tout le travail a toujours posé problème à Catt, d'un point de vue esthétique. A la place, elle bâtira son empire en travaillant avec Titus, un Indien Sioux irlandais qu'elle a rencontré dans une scierie pendant sa première année à L.A. Elle venait d'acheter sa première maison en ruines et voulait absolument remplacer la toiture en amiante par de jolis bardeaux de cèdre mais aucun Blanc ne voulait y toucher parce que l'amiante est cancérigène et elle avait décidé de le faire elle-même. Je veux dire, c'est ridicule, avait-clle confié à Titus en s'appuyant au comptoir. Quelques particules d'amiante mélangées à du goudron qui pourrissent sur la maison depuis la Seconde Guerre mondiale ? Il y a des trucs plus cancérigènes dans la brume de Los Angeles.
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A L.A., il a l'impression d'être dans un rêve. C'est un lundi de fin d'été, tous les gens de son âge sont au travail, et Paul est au volant d'une décapotable de location sur Pacific Coast Highway. II fait 27°C, une température parfaite, le soleil éclabousse le bleu profond de l'océan. Tout est étincelant : les mouettes blanches, les villas blanches flanquées de buissons en fleurs dont Catt dit que ce sont des bougainvilliers.
Los Angeles est au strict opposé du Nouveau-Mexique. Tout y est aérien. Les hauts immeubles, les courbes élégantes de l'autoroute, C'est comme entrer dans un film... Mulholland Drive, Reservoir Dogs, Pulp Fiction. Il s'imagine vivre ici une fois qu'il sera en master à Ucla, il croiserait Gwen Stefani ou Uma Thurman au Whole Food ou sur un marché de producteurs locaux.
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Tout cela, commence à croire Paul, faisait partie du plan divin. Le parc s'ouvre sur un quartier neuf de la ville, construit dans les années quatre-vingt, dans lequel les rues portent des noms de filles. Tiffany Court, Melissa Lane, Brittney Circle. Cest du pur white-trash chrétien, des balançoires et des jouets de gamins en plastique dans toutes les cours, des camions rutilants devant les garages. Si Tanya n'avait pas avorté, il serait le père d'un nourrisson. Elle avait déjà deux morveux de son précédent mariage, ils passaient leur temps à gueuler, et son ex était un connard. Qu'est-ce qui avait pu la dégoûter à ce point dans son sperme à lui ?
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Peu de temps après avoir rencontré Michel, Catt a été arrêtée à New York au volant d'une voiture qui n'était pas immatriculée. Son permis n'était pas en règle non plus. Au lieu de la mettre en cellule, le chef de police lui avait apporté un café et des magazines et lui avait proposé de s'asseoir dans son bureau. Michel avait payé sa caution et le juge l'avait laissée partir avec un simple avertissement. Dans le même tribunal, le même juge avait condamné à vingt-neuf jours de prison une femme qui n'avait pas pu payer l'amende qu'elle avait reçue pour avoir fait un chèque en bois dans un supermarché, chèque qui n'aurait pas été en bois si elle avait eu de l'argent.
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Pour la première fois depuis qu'elle a quitté Los Angeles, Catt a vraiment l'impression de faire un road-trip. Le téléphone sonne alors qu'elle se rappelle un roman de Mishima qu'elle a lu adolescente, Neige de printemps, l'étrange dialectique entre la nature et les émotions humaines, un texte si parfait qu'il est difficile de croire que quelqu'un l'ait écrit. Elle se sent loin de sa propre vie tandis qu'elle ouvre le clapet de son téléphone et Oui, allo ?
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Vidéo de Chris Kraus
Découvrez le nouveau roman de Chris Kraus : https://bit.ly/3neZrkv
Après le choc de "La Fabrique des salauds", Chris Kraus nous revient avec un roman plein d'une fantaisie grinçante. Écrit sous la forme d'un journal posthume, un texte puissant et drôle, qui continue d'explorer ces familles hantées par les fantômes nazis, sur fond d'hommage à la Beat Generation.
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