Nancy Kress, à travers cette histoire traitant de la complexité émergente aborde le problème plus large du Gestalt ou intelligence collective qui s'oppose à l'individualisme fondamental de l'homo-americanus.
Gestalt qu'on trouvait déjà dans «
Les Plus qu'humains» en 1953 de
Theodore Sturgeon et largement développé par d'autres auteurs avec leurs civilisations coopératives dont la notre. Ce qui en fait un problème de sociologie plus que de S.F.
Nancy Kress avec une certaine aisance nous parle donc de la civilisation humaine assemblage d'individus autocentrés psychologiquement qui entre en contact avec le vaisseau: une conscience intelligente collective à la recherche de ses égaux.
Chaque humain possède un cerveau et donc d'une multitudes d'atomes qui interagissent en permanence entre eux. Cantonné dans son narcissisme il est confronté individuellement avec cette conscience collective et l'entité est horrifiée par cet individualisme violent et destructeur constance. L'entité se tourne vers les humains empathiques.
Roman court très homogène plutôt de gérontologie et de sociologie
Une intrigue équilibrée qui va en s'intensifiant sans jamais laisser deviner la fin avec rythme soutenu, un humour à petite dose et de bon ton bien amené, un portait de femme Carry Vesey l'aide-soignante très réaliste (On pardonnera volontiers le personnage masculin extrêmement violent du concubin qui semble inéluctable dans tout écrit féminin (américain) d'autant plus qu'elle lui réserve un vilain sort, bien fait pour lui), des théories scientifiques sommaires mais parfaitement intelligibles, théories associées à des spiritualités religieuses. Il semblerait que la science pure, la hard, se mâtine, et chez les scientifiques et chez les écrivains, d'aspects religieux qui sont à mon sens complètement antinomiques mais bon là on reste dans la fiction!
Une S.F avec un vaisseau «vivant» qui tord
l'espace/temps et dont la propulsion se ressent comme une onde simultanée dans l'espace et les humains et ce pour la « technique » Une interconnexion espace /humain au sens de prospection interne de l'individu: cela se situe dans le cerveau des êtres humains donc leur conscience. du quantique vous dis-je..
La S.F est, ici, un support de narration, une caution mais n'en est pas l'objet
Prix Hugo du meilleur roman court 2009 Hum! Hum!
Pas plus mérité que celui de «les unes rêvent d'autres pas» 1991et «
La fontaine des âges!» 2007 mais une écriture plus mature, synthétique et plus scientifique, moins mélodramatique, moins genré, plus neutre au niveau des personnages et ma foi plaisante.
Toutefois ce livre, certes agréable et qui se lit fort bien, me paraît un peu formaté, trop propret. Il semble que cela soit le cas général en littérature aujourd'hui d'où, on l'apprécie en pensant que cela pourrait être moins bien.
J'ai beaucoup de mal a retrouver le dynamisme sauvage et l'imagination débridée de la S.F de papy. Ils sont est en berne: c'est tellement sage. Trop!
Effectivement Aujourd'hui, le réel dépasse la fiction et les théories scientifiques sont en soi de sacrés morceaux de S.F. Et donc les auteurs ne peuvent plus précéder, anticiper la science.
Pour créer le seul créneau accessible reste l'introspection de l'être humain, ici cerveau, formuler un livre socialement genré et s‘accrocher à certaines théories scientifiques du moment pour en extraire une substantifique moelle adaptable.
A quand le sursaut salutaire?