Parler des « Tuniques bleues » ...
... c'est comme dévoiler une partie de mon jardin secret, une madeleine de
Proust.
... c'est se rappeler de nombreuses heures de lecture jubilatoires, enjambant les années.
... c'est couver du regard la collection complète rangée sur l'étagère.
... c'est évoquer les aventures d'un grand simplet en quête de gloire guerrière, le sergent Cornélius Chesterfield et de son compère antagoniste faussement couard, malicieux et rusé, l'antimilitariste caporal Blutch, au sein du 22 -ème de cavalerie.
... c'est l'amitié improbable entre le respect, la soumission à la hiérarchie et l'instinct libertaire, individualiste.
Ce nouvel opus avec Kris au scénario pour la première fois, ne déroge pas au message pacifiste et antimilitariste de la série.
Si cet épisode met en avant la place des migrants Irlandais dans la guerre de Sécession, tous les clichés de la série sont ici fidèlement repris : la fidèle et bien-aimée jument Arabesque, gris pommelé aux crins blancs, dressée par Blutch à s'écrouler et à faire la morte dès qu'elle entend un coup de feu. le mutique capitaine Stark envers la piétaille, au regard lointain et torve, vissé en permanence sur son cheval dans l'attente d'une prochaine charge frontale, sabre au clair...
Kris réussi à verdir ces bleus pour notre plus grand plaisir. Longue vie renouvelée aux « Tuniques bleues ».