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Michel Pagel (Traducteur)
EAN : 9782385620134
Ellipsis (02/05/2024)
3.97/5   71 notes
Résumé :
C'est une histoire magistrale racontée par la mauvaise personne. June Hayward et Athena Liu ont étudié ensemble à Yale, ont déménagé à Washington après avoir obtenu leur diplôme et sont toutes les deux écrivaines, mais les similitudes s'arrêtent là. Athena est une étoile montante de la littérature, et June n'est personne. Après tout, qui s'intéresse de nos jours aux histoires d'une fille blanche aussi banale qu'elle ? Lorsqu'elle assiste à la mort d'Athena dans un a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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À l'heure où les multiples controverses des auteurs agitent le milieu littéraire, ce roman traite de pistes intéressantes de réflexions.
L'appropriation culturelle, la cancel culture, le harcèlement de masse sur les réseaux sociaux.

L'autrice nous emmène dans les coulisses des maisons d'édition, nous faisant découvrir l'envers du décor de ce microcosme si particulier.

Suite au décès de son amie Athena Liu, jeune écrivaine talentueuse, étouffée par un malheureux pancake au pandan, June Hayward écrivaine désabusée, va s'approprier son manuscrit. Un manuscrit qui traite du corps des travailleurs chinois durant la Première Guerre mondiale.
Le roman va être un succès phénoménal, et la narratrice, exécrable à souhait, va s'engluer dans ces nombreux mensonges pour ne pas être découverte.

Si toutefois, j'ai aimé apercevoir certains pans méconnus du milieu de l'édition, la fin m'aura laissé un petit bout de pancake coincé dans la gorge, l'extrait de pandan n'étant peut-être pas assez à mon goût.
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Premier livre reçu grâce à mon abonnement annuel auprès de ma librairie et j'étais vraiment ravie de découvrir un livre de Rebecca F Kuang.

C'est un livre un peu difficile à résumer : on suit June qui rêve de devenir écrivain mais qui peine à écrire un bon roman, peine à se faire un nom, peine a se faire éditer tandis que son amie de fac Athena réussie très bien. Bestseller, contrat à 6 chiffres, droits de ses romans vendus a Netflix… forcément, la jalousie s'installe et quand Athena meurt, June lui vole son dernier manuscrit.

Ce roman est décrit comme un thriller, mais finalement, il y a peu de mystère. La mort d'Athena ne fait aucun doute, c'est un accident…. Mais est-ce que June va se faire prendre ? Ça c'est la question qu'on se pose une bonne partie du roman.

Je pense que ce mystère devient secondaire à la fin du livre et que l'auteure a plus voulu mettre en lumière le monde de l'Edition, et cette course aux bestsellers, au détriment des auteurs. Cette course pour plus vendre, avec des contrats toujours plus gros au risque de voir certains auteurs qui n'écrivent plus ce qu'ils veulent mais ce qui fait vendre.

Je n'ai pas réussi à apprécier June, je n'ai pas été sensible à sa solitude, a son besoin d'exister car dès les premières pages, je l'ai trouvé détestable.

On aperçoit aussi le racisme de la société américaine, ou il faut un pourcentage d'auteurs issu de l'immigration mais pas trop malgré tout car la suprématie blanche doit toujours être présente. C'est tellement triste.
C'est en tout cas un roman très intéressant, je dois dire que mon libraire a su cerner mes gouts à merveille.

Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Ce roman sort bientôt en VF chez @desaxus et je ne peux que vous recommander de foncer vous le procurer ! C'est une lecture addictive !

Athena Liu et June Hayward ont fait les mêmes études et ont le même rêve de vivre de leur plume. Si la première rencontre la gloire, la deuxième n'a qu'une réussite modeste et s'enfonce dans l'aigreur et la jalousie vis à vis de son "amie" si brillante. Jusqu'au jour où Athena décède, June vole les notes de son dernier manuscrit et le publie en se faisant passer pour l'autrice originelle. A son tour elle connaît l'ivresse du succès jusqu'à ce que des doutes émergent...

June est une narratrice un peu-beaucoup-de mauvaise foi, qui cherche sans cesse à se justifier sur ses actions. Elle inspire un mélange de mépris et de pitié et en même temps, on ne peut s'empêcher de lui trouver des excuses et paradoxalement de vouloir qu'elle s'en sorte.

Le roman est une plongée dans l'industrie du livre et particulièrement du côté éditorial et marketing et j'ai adoré découvrir cet aspect qui m'est inconnu, c'était passionnant de voir comment un roman se négocie et se lance. L'autrice égratigne tout de même bien le milieu au travers de certains personnages !

A côté de ça il y a tout un aspect autour de l'appropriation culturelle, June étant blanche et Athena une Chinoise Américaine : peut on écrire sur l'histoire d'un peuple avec lequel on n'a aucune attache ? Si non, est ce une forme de censure ?

Le roman se passant à notre époque, les réseaux sociaux sont très présents dans le roman et c'est marquant de voir à quel point quelques tweets ou hashtag peuvent détruire (ou non) une carrière et comment les gens peuvent se comporter en vautour derrière leurs écrans, par frustration ou envie, sans chercher la vérité d'eux mêmes mais en suivant le mouvement.

Le tout en fait un roman addictif et jubilatoire, qui nous tient en haleine car on est pressés de savoir si June va s'en sortir et si non, jusqu'où ira sa chute.
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Vous n'êtes sans doute pas prêt.e.s pour ce roman. En tout cas, moi, je ne l'étais pas. Je n'étais pas prête à dévorer les cent premières pages d'une traite, happée par une écriture d'une efficacité redoutable, avant de ralentir le rythme pour cause de malaise grandissant. Je n'étais pas préparée non plus pour ce malaise, pour ce que Rebecca F. Kuang donne à voir du monde de l'édition, ses guerres intestines, ses jalousies et son racisme qui parfois s'ignore et parfois s'affiche de manière décomplexée. Je croyais être prête pour la dénonciation de l'appropriation culturelle et de la violence des réseaux sociaux, mais, en fait, non, il faut croire que je m'en protège plutôt bien malgré les témoignages que je peux lire ici ou là.

Mais, surtout, surtout, je n'étais pas prête à faire face à une narratrice non fiable que j'ai rapidement prise en grippe. En même temps, ça forcerait presque l'admiration, cette façon qu'elle a de justifier les décisions moralement discutables qu'elle prend, tout en s'enfonçant toujours un peu plus dans l'ignominie. Certains passages m'ont particulièrement marquée, notamment quand elle corrige le manuscrit qu'elle a volé et qu'elle ne se rend pas compte que les changements que lui demande son éditrice relèvent justement d'un point de vue typiquement blanc sur une histoire appartenant à une autre culture. C'est magistral, tout comme la fin, qui m'a laissée sans voix et qui m'a poussée à me repasser tout le livre dans ma tête pour le voir sous un autre angle.

Au final, je dirais que j'ai vécu une expérience de lecture inédite, à la fois puissante et inconfortable. Il m' a fallu du temps pour laisser décanter tout cela et vous livrer cette chronique. Yellowface peut facilement se lire d'une traite, comme le thriller qu'il est, dans le fond, mais j'ai eu besoin de faire des pauses pour digérer la violence de certains passages et l'importance du propos sur les questions de racisme, d'appropriation culturelle et de diversité. Je ne doute pas que quand Rebecca F. Kuang fait dire à un éditeur quelque chose comme « j'ai déjà une autrice asiatique, merci bien », c'est du vécu, comme si tout se résumait à des quotas, au mépris du talent. Ce qu'elle montre ici, c'est que notre monde n'est pas moins raciste qu'avant mais, maintenant qu'on en parle ouvertement, il s'en défend, ce que je trouve encore plus violent finalement pour les personnes racisées qui subissent ce système de plein fouet.

Alors, est-ce que je vous recommande de lire Yellowface ? Oui, absolument, parce que j'adorerais en discuter avec vous. Est-ce que je vous promets que vous allez passer un moment agréable en compagnie de June ? Pas sûr, vu que je trouve que ça appuie un peu trop là où ça fait mal pour que ça soit une lecture confortable. Disons que, comme moi, vous n'en sortirez probablement pas indemnes. Maintenant, est-ce que ça m'a donné envie de me plonger dans Babel, de la même autrice, qui attend dans ma PAL depuis quelques semaines ? Carrément ! Rebecca F. Kuang est extrêmement talentueuse et une écrivaine à suivre, c'est certain !
Lien : https://aujourdhui-je-maime...
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Ce roman est passionnant !

Le pitch: June, une écrivaine ratée vole le manuscrit de son amie Athéna morte et le publie sous le nom de Juniper Song, à consonance plus asiatique.

Le récit est à la première personne et on est plongés dans la tête de June, un personnage odieux. Aussi odieuse soit elle, on ne peut s'empêcher de tourner les pages pour savoir comment elle va s'en sortir et quelle bêtise elle va trouver à dire/à faire. L'autrice arrive à nous passionner tout en nous faisant suivre un personnage qu'on ne peut que détester.
On la déteste, ce qu'elle fait est impardonnable, et pourtant parfois on se retrouve à la comprendre, à avoir de l'empathie pour elle. June est tellement persuadée d'avoir écrit The Last Front, du fait d'avoir travaillé dessus et de s'être éduquée sur le sujet du livre, qu'on arrive parfois à en être convaincus, tout en sachant que ce n'est pas vrai. June est elle même persuadée qu'elle fait quelque chose de bien, que sans elle cette histoire importante pour l'héritage chinois ne serait pas racontée. Mais est-elle la bonne personne pour raconter cette histoire ? le roman pose la question de l'appropriation culturelle de manière très fine sans donner de réponse. le personnage de June est indéniablement raciste, mais cela n'est à aucun moment dit de manière évidente. On le devine très subtilement de part de nombreuses micro agressions de sa part éparpillées dans le roman. June est persuadée d'être la victime et qu'Athéna a eu la vie plus facile qu'elle. Pendant tout le roman, elle ne cesse de jouer la carte du racisme inversé, persuadée d'être la victime d'une chasse aux blancs. le problème devient d'autant plus clair lorsque l'extrême droite devient le seul groupe qui continue à défendre June.
June qui ne soutient pas du tout l'extrême droite, se réjouit qu'au moins quelqu'un la défende et qu'on parle de "son" livre. Elle est prête à lâcher toute morale pour ne pas tomber dans l'anonymat. Il est d'ailleurs saisissant de se rendre compte à quel point son monde ne tourne qu'autour d'elle: elle n'a pas d'amis et ne s'entend pas avec sa famille, son hobby est l'écriture mais elle n'arrive pas à écrire à partir d'une page blanche. Elle fait plutôt pitié. Son personnage est passionnant à suivre. Elle est persuadée d'avoir raison et nous, les lecteurs, savons qu'elle a tord.
Tout comme June n'est pas une méchante 100% méchante, son amie Athéna, la victime de l'histoire, n'est pas une victime parfaite non plus. Elle est même dépeinte non pas seulement par la narratrice mais par d'autres personnages comme une voleuse de récits elle même, comme une femme qui se sert de son héritage asiatique dans ses livres pour atteindre le succès, mais qui méprise ses pairs asiatiques. Il est d'ailleurs assez drôle de voir June jubiler en lisant des critiques négatives du livre qu'elle prétend être le sien, qui se centrent sur des passages écrits par Athéna.

Le roman est très méta dans le sens où il dénonce le monde de l'édition, le fait que les best sellers sont CHOISIS au préalable, et pourtant il semble que tel était l'histoire de ce roman, qui a bénéficié d'un marketing extrêmement efficace. Ce livre nous plonge dans les rouages de l'édition qui sont aussi passionnants que les questions abordées dedans. Cette lecture était addictive.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
The good news keeps piling up. Brett emails me with updates on foreign rights sales. We've sold rights in Germany, Spain, Poland and Russia. Not France, yet, but we're working on it, says Brett. But nobody sells well in France. If the French like you, then you're doing something very wrong.
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“Do you know what it’s like to pitch a book and be told they already have an Asian writer ? That they can’t put out two minority stories in the same season ? That Athena Liu already exists, so you’re redundant ? This industry is built on silencing us, stomping us into the ground, and hurling money at white people to produce racist stereotypes of us.”
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Writers our age—young, ambitious up-and-comers just this side of thirty—tend to run in packs. You’ll find evidence of cliques all over social media—writers gushing over excerpts of one another’s unpublished manuscripts (LOSING MY HEAD OVER THIS WIP!), squealing over cover reveals (THIS IS SO GORGEOUS I WILL DIE!!!), and posting selfies of group hangs at literary meet-ups across the globe.
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I’m impatient to hear more, but this is how things are. Publishing crawls. Gatekeepers sit on manuscripts for months, and meetings happen behind closed doors while you’re dying from anticipation on the outside.
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They tell authors never to look at Goodreads, but nobody follows that advice—none of us can resist the urge to know how our work is being received.
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Videos de R. F. Kuang (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de R. F. Kuang
Une longue discussion autour du roman "Babel", de R. F. Kuang, par la Garde de Nuit.
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