Tout d'abord, un géant merci, à Babelio et aux éditions
JUNGLE KIDS, qui au gré de la dernière opération Masse Critique "Bande dessinée" m'ont fait parvenir "
Une vie de Géant !".
Quelle belle surprise ! Une surprise géante, évidemment, tant il est vrai que j'ignorais tout de l'auteure, de son oeuvre et de l'éditeur. Quand, au bord de la rivière,
Anke Kuhl nous invite dans l'univers champêtre d'amusements et de jeux d'un petit garçon et d'une petite fille, on se rappelle -en tout cas, cela a été mon cas !- quantités de souvenirs tout droit sortis de l'enfance, quand bien sûr on a eu la campagne à perte de vue comme terrain de jeux. Et très vite, j'ai été charmée par le cadre, l'ambiance presque pastorale, par les petits bonheurs du quotidien de jeunes enfants livrés à eux-mêmes mais inventifs, sereins et heureux. J'ai été ensuite happée par cet argile qu'ils modelaient au gré de leur fantaisie et que j'avais le sentiment de pétrir à nouveau comme il y a... bien longtemps ( un temps que les moins de vingt ans etc. etc. !), puis le Géant d'argile né comme ça comme à l'improviste durant leur sieste m'a tout de bonnement presque tirée par le bout du nez, à sa poursuite, tant j'ai d'emblée voulu savoir où cette naissance bien incongrue devrait me conduire. Ensuite, chers amis babeliotes, je refuse de vous en dire plus, si ce n'est que le périple de notre Géant ne va pas forcément aussi loin qu'on pourrait l'imaginer, mais que le lecteur (re)découvre à sa poursuite le pire et le meilleur de la nature humaine. Et une fois de plus, on s'en doute certes, on constate qu'être différent ou pour ainsi dire inadapté (quel qu'en soit l'origine) n'est ni un gage de discrétion ni un atout loin s'en faut. Quoique, quoique...
Qu'on ne se méprenne pas, il n'y a rien de larmoyant dans cet opus, au contraire,
Anke Kuhl, scénariste et dessinatrice, réussit le tour de force de nous faire rire, rêver et espérer, avec une manière de dessiner que je qualifierais d'inclassable. Pas mal, non ?