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4,11

sur 1483 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dire que je l'ai lu... oui je l'ai lu.
Dire que je l'ai compris...non, il est évident que non.
J'étais jeune et je n'avais pas le niveau pour l'apprécier à sa juste valeur.
Il serait bon que je le reprenne pour voir si quelques décennies supplémentaires ont élevé ce fameux "niveau".
Article paru dans l'Internaute Livres - 22 Mars 2012 :
Ce livre a été interdit en République Tchèque en 1968.
Publié en 1967, le premier roman de Kundera est publié librement mais l'invasion soviétique de 1968 change la donne. Ce récit n'est pas vraiment du goût du pouvoir autoritaire (le livre décrit la misère et la peur de la société tchèque pendant la période stalinienne). Il faudra attendre la chute de l'URSS en 1989 pour que l'oeuvre et le talent de l'auteur, reconnus en France, le soient dans son propre pays.
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Ce deuxième roman de Kundera m'a mis mal à l'aise, sans que je puisse vous expliquer réellement pourquoi.
Il s'agit peut-être de l'ambiance générale du livre, où soufflent les désillusions, les rêves perdus et la triste réalité. La bêtise de Ludvik va faire basculer son quotidien : exclu du parti communiste et de l'université, il est envoyé comme travailleur dans les mines. Pétri de haine et colère, une occasion inespérée de vengeance se présente à lui. Mais encore une fois, ce qu'il croyait possible finit par s'effondrer.
Les personnages principaux sont complexes mais extrêmement bien travaillés par l'auteur : il a su nous restituer toute la palette d'émotions et de sentiments qui animent un être humain victime de l'écroulement de ces rêves, projets et croyances. Ludvik est rongé par la colère, la haine et l'humiliation mais une partie de son attitude m'a semblé incompréhensible comme son dernier geste envers Lucie. C'est le cas aussi pour Jaroslav, attaché aux traditions folkloriques mais qui se rend compte que toute cette parade n'est qu'une comédie qui n'intéresse plus personne, même pas sa famille. Kostka, quant à lui, se réfugie dans la foi pour justifier son attitude mais il finit par être assailli par les doutes en repensant à certaines décisions du passé qu'il a pris.
L'auteur critique aussi le régime communiste de l'époque : le pouvoir politique très autoritaire, les arrestations arbitraires d'un comité qui envoyait pour des raisons fallacieuses n'importe quelle personne dans les mines ou l'expropriation des propriétaires.
Le style d'écriture est agréable dans l'ensemble. J'ai quand même noté des passages un peu bancal, un vocabulaire trop recherché parfois et quelques longueurs qui m'ont fait soupirer.
Que peut-on conclure après cette lecture ? le passé est irrévocable et il faut apprendre à vivre avec. le présent est douloureux, plein de désillusions et de malentendus mais la vie continue. Une histoire réaliste qui laisse un arrière-goût amer !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Le goût de la bonne blague

Faut-il adhérer pleinement aux idéaux, s'y livrer de manière « indivisible » et risquer de sombrer dans « l'illusion lyrique » ? La jeune héroïne Markéta semble se complaire à l'idéal politique au point qu'elle décide de consacrer son temps de vacances à un stage organisé par le Parti dans un château de Bohême.
Pour le moins frustré, son compagnon Ludwik décide de lui adresser sur carte postale une petite « plaisanterie », juste histoire de déranger un tout petit peu ses ardentes convictions. Comme l'auteur lui-même, il a fait ça pour « foncer dans les décors » et bousculer les acteurs qui tiennent le crachoir. Et tant pis s'il dérange ou s'il choque ceux qui ne plaisantent avec la raison du Parti.
La force rabelaisienne de Kundera dans ce roman, c'est de montrer le ridicule de ceux qui défilent et qui, dans leur euphorie, sont prêts à punir, à châtier, voire à mourir pour des idées qu'ils défigurent : « les Saint Jean bouche d'or, qui prêchent le martyre le plus souvent d'ailleurs s'attardent ici-bas » dirait Brassens, autre héritier du maître du rire… Car le mensonge et la mauvaise foi masquent souvent les failles, et ces maitres de cérémonie les brandissent comme des bannières. Comme l'écrit Alain Finkielkraut dans son essai Le Sage ne rit qu'en tremblant: « La Plaisanterie se situe précisément à l'entrecroisement entre l'effort multiple des hommes pour donner une forme narrativement satisfaisante à leur existence et les vicissitudes existentielles qui résultent d'une telle aspiration. »
On le voit, ce roman ne se lit pas seulement comme une fable écrite par un écrivain dissident...

Lien : http://ericbertrand-auteur.n..
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J'avoue ne jamais avoir lu du Kundera. Pour une raison obscure, je l'avais catalogué comme écrivain difficile d'accès, m'abstenant d'ouvrir un de ses romans.
Il a fallu sa mort et la mise en lumière qui s'ensuivit, pour me faire sauter le pas.
Je commence donc la découverte de l'auteur par sa plaisanterie.
Pour ceux qui ne connaissent pas, on suit l'histoire de Ludvik, jeune étudiant tchèque enthousiaste et un peu farceur qui, pour séduire une fille, gribouille quelques mots au dos d'une carte postale.
Oui mais cette carte postale est envoyée dans une époque bien particulière : celle de la Tchécoslovaquie des années 40, où on ne peut rire de tout, où le communisme s'étend et demande à tous les citoyens une adhésion totale et s'immisce dans chaque interstices de la vie pour y traquer tout acte de rébellion ou de remise en question de l'idéologie communiste.
Il en paiera le prix cher.
L'occasion pour le lecteur de découvrir l'horreur et l'arbitraire qui régnait sur la vie des gens à cette époque, les camps, les privations, humiliations, délations, absence totale d'intimité et de liberté, totalitarisme absolu.
Il y a des passages et des réflexions très intéressantes notamment sur le dilemme pour les croyants d'adhérer à un parti qui prône l'athéisme et impose l'abandon de toute religion ou pratique religieuse. La réflexion sur la notion de masques sociaux qu'on revêt selon les circonstances, la notion d'amitié, de vengeance, les ressorts de la haine et la possibilité ou non d'une réconciliation.
Comment survivre dans un monde et une société totalitaire.
Une vie dominée par les précautions, la méfiance et les suspicions.

Un livre que j'ai apprécié, même si j'ai trouvé quelques longueurs et digressions, mais une écriture très intéressante. Je vais probablement découvrir prochainement l'insoutenable légèreté de l'être.
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Le contenu de l'intrigue s'inspire de l'histoire de la Tchécoslovaquie de l'après-guerre : la révolution communiste est évoquée à travers les destins croisés de cinq personnages dont Ludvik est le héros.

Le passé est irrévocable : comme les actes (mêmes les plus anodins) ! C'est là un fait indiscutable auquel on y échappe pas, pas même Ludvik, un jeune intellectuel engagé (dans le mouvement communiste étudiant), qui s'est retrouvé du jour au lendemain pieds et poings liés après avoir voulu tourner en dérision des propos de Marx : (« L'optimisme est l'opium du genre humain ! L'esprit sain pue la connerie ! Vive Trotski ! »).
Cette plaisanterie, qui était destinée à une jeune étudiante qu'il courtisait, s'est retournée contre lui en le condamnant : exclu du Parti et renvoyé de l'Université. On ne plaisante pas avec l'idéal communiste dans les années 50 !
A cause de cette blague (idiote), origine de son exclusion, Ludvik s'éloignera de ses amis et son histoire d'amour restera inachevée. Blessé dans son orgueil et humilié (une exclusion faite à l'unanimité de ses camarades). Des sentiments, de colère et d'incompréhension, émanent de Ludvik qui voudrait pourtant que les autres le regardent différemment, et que les choses changent : nuancer l'image que ses amis se font de lui et surtout revenir en arrière. Or, ce qui est fait est fait !

«La Plaisanterie» est une oeuvre sur la difficulté d'être, sur les incompréhensions (toute la narration est basée sur une (mauvaise) plaisanterie, en fin de compte ! D'où le titre…), les problèmes liés à la communication ; et surtout, sur l'irréversibilité des actes !
Alors il faut savoir consumer le présent !
Par extension, ce roman peut être perçu comme un messager de l'anti-totalitarisme, à l'instar de « Risibles amours ».
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Ecrit en 1965, ce roman est paru en Tchécoslovaquie en 1967 et en France en 1968. Milan Kundera a découvert plus tard que le traducteur n'avais pas traduit le livre mais l'avait réécrit dans un style « fleuri et baroque » qui n'était pas du tout le sien. Il a donc révisé entièrement la traduction.

En 1948 Ludvik Jahn est un jeune étudiant d'une vingtaine d'années, membres du Parti Communiste, exerçant un poste important à l'Union des Etudiants. Pour choquer une camarade crédule, il lui adresse une carte postale sur laquelle il a inscrit un message pouvant passer pour trotskiste. Pour cette plaisanterie Ludvik est exclu du Parti, de l'université et envoyé faire son service militaire dans un bataillon disciplinaire. Cinq ans plus tard Ludvik reprend ses études et s'insère dans la société. Cette expérience a néanmoins changé sa façon de voir le monde et lui a donné l'envie de se venger des responsables de sa disgrâce. 15 ans après les faits, au milieu des années 1960, pendant que la Tchécoslovaquie traverse une période de libéralisation, Ludvik se retourne sur son passé alors qu'il entrevoit une occasion de se venger.

J'ai apprécié l'analyse psychologique et le regard lucide que ses déboires ont mené Ludvik à porter sur ses propres motivations et celles des autres (en tout cas celles des personnages masculins, j'y reviendrai). J'ai apprécié la belle écriture. Ludvik joue, dans sa jeunesse, de la clarinette dans un orchestre traditionnel morave et l'auteur (lui-même musicien) nous donne plusieurs développements sur ce folklore et sur la façon dont le régime communiste a tenté de le récupérer. Ce n'est pas inintéressant mais ces digressions m'ont longtemps fait me demander où Milan Kundera voulait en venir. En fait exactement à ce qui est écrit en quatrième de couverture de mon édition : à une conclusion pas vraiment optimiste.

« Il peut être déroutant de les [ses romans] relire aujourd'hui avec leurs personnages féminins souvent ridiculisés, sinon méprisés ». Libération.

C'est exactement ce que j'ai ressenti : j'ai été déroutée par la façon dont sont traités les personnages féminins. Ludvik est un misogyne qui plaque ses représentations sur les femmes qu'il fréquente et échoue à les connaître vraiment. A deux reprises il tente de violer une jeune fille dont il se dit épris et qui se refuse à lui malgré ses déclarations d'amour. Pour lui, après 25 ans, les femmes ne sont plus désirables : il est question d'une femme de 35 ans dont la beauté et les formes sont présentées comme flétries. Ludvik doit se faire violence pour coucher avec elle (lui-même a 37 ans). Plus problématique : le personnage n'est pas le seul à traiter les femmes avec violence, à la fin l'auteur ridiculise Helena en la plaçant dans une situation fort humiliante.





Je suis de plus en plus sensible à la misogynie ou au sexisme dans les romans que je lis et je dois dire que les supporte de moins en moins. Pour moi ce sont des défauts capables d'occulter les qualités que peut avoir par ailleurs un ouvrage. Par différents aspects la lecture de ce roman m'a rappelé ce que j'avais ressenti en lisant Trésor d'amour. Kundera me paraît cependant bien moins imbu de lui-même que Solers.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Ce livre, je suis finalement certain de ne pas l'avoir déjà lu. Bien que dans mes souvenirs, oui, tellement c'est un grand classique. En tout cas, j'ai découvert un livre long à démarrer... Certes, l'atmosphère est oppressante très vite ; certes, les personnages incarnent une complexité à la mode des romans russes... mais ce livre ne m'a pas emporté comme je m'y attendais.
Dommage !
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