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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un lapin lapon! Une odyssée sautillante d'un lapin et de Vatanescu, un roumain (non pas un voleur de poules, mais un sauveteur de lapins)...
"N'aies pas peur, je suis Vatanescu. Ton égal. Bon pour servir de nourriture aux tigres."


Vatanescu a accepté de quitter sa patrie, pour gagner de l'argent, en tant que mendiant...
Pourquoi?
Afin d'avoir de l'argent pour acheter des chaussures à crampons pour son fils...
"Qu'est ce qu'un homme qui n'est pas capable d'offrir des chaussures à crampons à son fils?"


Vatanescu est une âme simple mais il devient une icône de la révolte avec une popularité extraordinaire... Les médias ne parlent que de lui, alors que la police et un mafieux, Iegor Kugar, sont à sa recherche...
Iegor est une brute, un chaud lapin et qui baise comme un..., mais n'aime pas qu'on lui pose un... lapin!


Ce matin, un lapin a échappé à des chasseurs... Lui et Vatanescu (un hommage au livre " le lièvre de Vatanen") vont rencontrer des personnages loufoques...


Ming, un restaurateur chinois réinventant les spécialités finlandaises, Hertta, une soignante allergique aux lapins... et Sanna, une chômeuse prestidigitatrice sortant de son chapeau, un... lapin! Celui de Vatanescu...


Il était une fois un lapin lapon, une fable déjantée et humaniste, dénonçant le racisme et la destruction de l'environnement...
"Ne juge personne avant de te mettre à sa place. " Emil Michel Cioran, philosophe roumain.
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Vatanescu quitte la Roumanie avec un seul objectif : gagner suffisamment d'argent pour pouvoir offrir des chaussures à crampons à son fils. Arrivé en Finlande, il tombe sous la coupe du patibulaire Iegor Kugar, trafiquant russe qui l'emploie comme mendiant et lui impose des conditions de travail et de vie insupportables. Vatanescu se rebelle et c'est ainsi que commencent ses tribulations. Tour à tour cueilleur de baies sauvages, ouvrier de chantier ou prestidigitateur, Vatanescu traverse la Laponie au gré de rencontres et de mésaventures. Sans le vouloir, Vatanescu devient l'icône de la révolte et acquiert une popularité extraordinaire. Les médias ne parlent que de lui et tous les gros bonnets se réclament de son image si populaire. « Vous me prenez pour un autre. Pour quelqu'un d'important. Je ne le suis pas. Je suis Vatanescu de Roumanie. » (p. 253)

Et le lapin, me direz-vous ! J'y viens ! Alors qu'il tente d'échapper à cette brute d'Iegor et qu'il est lui-même en très mauvaise posture, Vatanescu vient à la rescousse d'un lapin blessé. « N'aies pas peur, je suis Vatanescu. Ton égal. Bon pour servir de nourriture aux tigres. » (p. 59) L'animal l'accompagne alors dans son périple rocambolesque et devient sa mascotte, son grigri et son totem protecteur. Entre l'homme et le lapin, c'est une relation de besoin mutuel qui se noue. « Je dois te sauver. Pour me sauver moi-même. » (p. 60) Vatanescu est une âme simple, mais profonde et il a pleinement conscience de sa valeur et de la place de chaque vie sur terre. « Toi, mon lapin, je te protège, mais je ne te possède pas. Nous sommes frères. » (p. 163) le roman est donc très proche du Lièvre de Vatanen de Arto Paasilinna : ce sont deux fables écologiques et profondément humaines où l'humour agit comme un révélateur.

En lisant ce roman et son titre français, on pense évidemment à Jules Verne, mais il y a aussi quelque chose de Cervantès dans les aventures picaresques de Vatanescu. Ce pauvre Roumain sans argent – mais non sans ressources – passe de situations grotesques en positions absurdes et trace ainsi un chemin loufoque, tendre, drôle et souvent émouvant. Tout commence et finit avec l'amour immodéré d'un père pour son fils et la promesse d'un cadeau. « Qu'est-ce qu'un homme qui n'est pas capable d'offrir des chaussures à crampons à son fils ? » (p. 291)

J'ai passé un excellent moment avec cette lecture que je recommande aux amateurs de road-trips déjantés.
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Souvenir de la capitale finlandaise,
Au hasard d' une promenade dans un quartier plutôt populaire d'Helsinki, nous avons croisé Mister Lièvre, je vous assure en pleine ville, au milieu du trafic automobile.
Il a traversé la rue, délaissant un parterre d'immeuble herbeux dont il avait peut être fait le tour, il est parti vers un autre un peu plus loin, plus prometteur ?
Alors de retour en Bretagne, l'idée d'un lapin partant faire un tour en Laponie, pourquoi pas !
(La bestiole croisée à Helsinki ressemblait plus à un lièvre qu'un lapin, la longueur de ses oreilles, ses pattes arrière surdéveloppées et sa course pas vraiment très élégante ne laissaient aucune place aux doutes.)
D'autre part le titre finnois "kerjäläinen ja jänis" que me Google traduit par "le mendiant et le lièvre" confirme mon diagnostic.
Nous parlons bien de la même bestiole.
Lecture et .... Découverte surprenante sur ces saletés de rongeurs, ils "mettaient la ville en danger en grignotant les racines des pommiers des quartiers résidentiels et en se jetant sous les voitures, ce qui multipliait inutilement les rendez vous chez l'assureur. On les payait cinq euros par lapin, le zoo en nourrissait ses tigres."
Je croyais avoir rencontrer le lapin d'Alice aux pays des merveilles, finalement ce n'était que de la future nourriture destinée aux fauves du zoo !

Souvenir des traversées en ferry d'Helsinki ou de Tallin avec Viking Line,
Avec ses cabines où "un rideau masquait l'absence de hublot",
Avec ses coursives où résonnaient " cliquettements de bouteilles à la boutique hors-taxe, bruits électriques et tintement des cascades de pièces des machines à sous, chuintements, sifflement, cris et braillement des enfants.""
Que du vécu !
Trêve de palabres, revenons donc à notre sujet.

Le préambule nous rappelle que nous sommes un peuple avec "des poêles en Téflon, des décodeurs enregistreurs, des moments réservés au repas, à l'école, au sexe, des projets d'avenir, des crédits immobiliers, des rendez-vous chez l'orthodontiste pour leurs enfants, un âge de la retraite, une concession funéraire, des épitaphes, des fleurs sur leur tombe et tout le tremblement." .
Merci pour cette précision, au cas où on passe à autre chose et qu'on l'oublie !

Le texte enchaîne
Les allusions rigolotes pour un rêve plus ou moins éveillé : "des bûcherons, des flotteurs de bois, des constructeurs de pont, un autocar plein de candidats au suicide", petit clin d'oeil à l'ami Arto.
L'explication sur le décorticage du marché du travail en Finlande, trois types :
"Les pâtes moles prêtent à tout pour se couler dans le moule sans avoir la moindre idée de la manière pour y parvenir,
Les crânes d'oeuf, qui supportaient des dizaines d'années de boisson, d'indemnité de chomage, d'allocations de solidarité et de revenu minimum mais pas de carrière prometteuse car trop fatigante et trop dévalorisante,
Les humanistes qui n'acceptaient que les emplois de leur domaine même si celle ci était l'évolution des quenouilles de l'île de Judinsali et ses conséquences pour les propriétaires de manoirs métrosexuels de la fin du XXVIIIE siècle."

Un livre déconcertant tout comme la Finlande.
Pas évident d'avoir un attachement à ces lieux, à ces gens, froids, "simples" comme on disait, rustiques, rustres diraient d'autres et pourtant il y a beaucoup de choses qui se cachent derrière cette façade.
Un lapin les fait craquer,
Un enfant est le centre du monde, l'individu le plus important, son bonheur, sa joie,
Le pourquoi il faut se lever chaque jour pour que sa vie soit encore meilleure ...
Le livre est à l'image de ce monde, l'humour est toujours présent tout comme le sens de l'épopée bucolique et l'art de croquer la loufoquerie.
Il faut abandonner un peu de sa logique, de son matérialisme pour rentrer dans cette comédie.
Comédie oui certainement mais avec des idées qui permettent de faire avancer le monde, imposer la tolérance et rejeter le populisme.
Je retournerai à Helsinki car je ne suis pas allée rendre visite à Liisi Tunder, cette vieille dame dont "l'esprit vagabonde sur les routes de l'enfance dans une voiture conduite par le chauffeur Alzheimer". Pour rien au monde je ne souhaite ajourner cette visite pour lui caresser la tête.
Aller en Finlande, lire la littérature finlandaise est indispensable car il n'y a peut être qu'un finlandais pour écrire cela : "aucun coup n'est pardonnable, pas même ceux qui n'ont jamais été donnés mais que j'ai vu dans tes yeux."
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Vaguement inspiré du "Lièvre de Vatanen", d'Aarta Paasilinna (ici, le lièvre est devenu un lapin, ce qui a son importance...), le livre de Tuomas Kÿro (son seul livre traduit en français, allez savoir pourquoi) évoque la situation d'un clandestin roumain dans la Finlande d'aujourd'hui. C'est drôle, mais c'est surtout engagé : quel visage de la Finlande, éloigné des images d'Epinal !
Lien : http://enakreb.blogspot.fr/2..
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Vatanescu quitte sa Roumanie natale pour aller écumer les trottoirs finlandais dans l'espoir d'offrir des chaussures de foot à crampons pour son fils Miklos. Un trafiquant russe Iegor Kugor le prend sous son aîle et le contraint à la mendicité. Au départ Vatanescu se contente de cette situation dans des conditions difficiles, logé à la même enseigne que d'autres immigrés. Mais les recettes ne sont pas suffisantes, Vatanescu quitte alos Iegor pour la Laponie avec un lapin qu'il sauve des griffes de jeunes. Au détour des chemins, les rencontres s'enchaînent (tous types de personnages plus improbables les uns que les autres. C'est par un concours de circonstances qu'il se retrouve médiatisé. Iegor (décidé à retrouver son poulain) enrage car les affaires prospèrent pour Vatanescu alors que lui va de galère en galère.
Ce périple avec ce lapin dont il se sent responsable permet à Vatanescu de gagner en maturité et en foi en l'avenir. La nature humaine est ici dévoilée grâce à sa simplicité d'esprit mais aussi par son sens de la justice et des affaires. Car ses rencontres les unes après les autres vont lui permettre de devenir ministre.
Un livre positif, comme son héros, non dénué d'humour.
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