I have a dream….Moi aussi, Mr. King.
Mon rêve serait bien plus modeste, mais tout aussi impossible à réaliser que le vôtre. le vôtre est très noble, le mien est bien candide et c'est bien pour ça qu'il restera ce qu'il est : un rêve. Vous rêviez d'égalité, de liberté… Je rêve d'écrire. Pas un livre. Je n'oserais pas. Juste des petites chroniques littéraires sans intérêt….Vous me direz que je le fais déjà….mais je ne le fais pas aussi souvent que je le voudrais. Comme j'aimerais le faire à plein temps ! Gagner mon petit salaire de SMIC portugais à gribouiller des insanités sur le clavier de mon ordi. Et ce, parce ce que ça voudrait dire que je lis tout mon saoul, que je passe mes journées le nez dans les livres (papier ou electroniques, peut m'importe).
Mais j'ai de la chance, vous savez, Mr. King. J'ai lu, il y a peu, un roman très beau. Un texte plein de poésie, émouvant, où l'intrigue est loin d'être le plus important. C'est un roman que je ne recommanderais pas à qui a soif de rebondissements, d'aventures rocambolesques, d'amours fougueuses ou d'évènements trépidants. Pour ceux qui cherchent tout ça, je leur dirais de passer leur chemin. Qu'ils aillent voir ailleurs. Qu'ils se renseignent sur Babelio (un site fantastique, dois-je préciser…). Ce roman, c'est «
Mathilde ». Un nom de femme qui signifie force et pouvoir. Il y a onze ans, j'ai presque baptisé ma petite princesse de ce nom-là. le destin (et une légère préférence de son papa) en a fait une Mafalda. Je vous en parlerai un autre jour..et de ses rêves aussi.
Alors, quelle est la force, quel est le pouvoir de ce roman ? Justement, Mr. King, c'est un roman qui, malgré sa brièveté mais de façon très intense, condensée, nous raconte la détermination et l'audace, la volonté de fer et le courage à toute épreuve d'une
Mathilde comme j'aimerai l'être en cas de besoin.
Je n'ai jamais lu, Mr. King, un roman qui en dit tant, qui fait tellement réfléchir et qui emporte l'âme aux confins de la vie et de la mort, aux frontières de l'espoir et de l'amour. Et pourtant, Mr. King, pas de grandes explosions, pas de grandes révolutions. À part celles du coeur.
Je n'ai jamais lu de scènes plus douces et sensuelles, plus tendres et érotiques que dans ce roman. Et pourtant, pas un seul morceau de peau n'est dévoilé.
Je n'ai jamais connu d'héroïne plus lucide et optimiste, dans la fatalité. Plus aimante, aussi, plus passionnée. Et pourtant, pas de grandes descriptions hollywoodesques, pas de grands tableaux, mais des merveilleux voyages, des vols planés, des plongés en apnée, jusqu'au pèlerinage final d'une aventurière invaincue, galvanisée de douleur et d'optimisme, devenue soudain immatérielle mais éternelle, évanescente mais immutable.
Jamais je n'ai lu d'amant si beau dans son coeur et dans son âme, si fragile aussi. Il n'a rien à envier à Roméo perdant sa Juliette. Et pourtant, pas de grands soupirs, pas de grands sanglots extravasés. Mais une souffrance intérieure, un tourment sans nom que seule une profonde bravoure vaincra. À moitié du moins.
Aucun auteur ne m'a jamais autant interpellée par des mots si justes, des phrases d'une portée si puissante, brossant un portrait bien triste mais réel de notre société.
C'est un roman poignant, Mr. King, que celui-là. Un roman d'une force incroyable. Une histoire d'une dureté ahurissante, comme parfois l'est la vie.
Et vous en savez un brin, Mr. King, de la dureté de la vie. Vous en connaissez un morceau de la force d'un être humain quand il veut aller jusqu'au bout de ses convictions et de ses croyances.
Un roman que vous auriez adoré lire, Mr. King. Un roman que vous non plus, vous n'auriez pas oublié.
Merci, Mr. La Carbona.