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EAN : 9791026235088
153 pages
Librinova (04/06/2019)
4.52/5   105 notes
Résumé :
« Saviez-vous que les petites filles naissent pour faire tourner leur jupon de princesse jusqu'à s'étourdir, pour massacrer les bâtons de rouge à lèvres en se tordant les chevilles sur les escarpins de leur mère, pour sauter sur les lits et s'admirer dans le grand miroir de l'entrée en récitant des poèmes ? La mienne aussi. Enfin, c’est ce que je croyais ».
Au cours des heures suivant l’arrêt des soins qui maintiennent Rose en vie, ses parents croisent les hé... >Voir plus
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Trois petits tours - Hélène Machelon - Autofiction - Reçu par l'auteure en format PDF, lu ce 12 juillet 2019.
"Avertissements
Des portraits dépeints, seuls les nôtres,
du père et de la mère sont authentiques.
Les enfants-bulle ou bébés-bulle sont de petits patients
dont les défenses immunitaires sont fortement affaiblies,
voire inexistantes, si bien que pour leur survie, ils sont
placés sous une enveloppe de plastique en atmosphère
totalement stérile".

"Pour toi, Jeanne, mon enfant.
Tu n'étais pas née pour cette vie.
Pour Paul, Capucine et Olivia.
Pour Gilles"

Hôpital Necker, hôpital des enfants malades, service d'immunologie.

Rose, Victoire, Adrien...
Enfants dont le destin n'est pas celui de la plupart des enfants.
Ils sont malades, leur système immunitaire est très fragile, voire inexistant.

J'ai vécu le temps de cette lecture dans la chambre de Rose, dans la tête des parents de Rose, de la pédiatre en chef de ce service si particulier, de Margaux Montagne en
Mademoiselle Lilas Sardine, clown assermenté de l'hôpital, de deux infirmières tellement dévouées à ces petits malades, d'Aline, maman d'Adrien, l'amie de la maman de Rose, amitié née dans les couloirs de ce service d'immunologie, de la secrétaire administrative, peau de vache, de l'aumônier qui n'en peut plus, de Jean-François le thanatopracteur qui prépare les enfants avec tant de douceur, de la grand tante de Paul le papa de Rose.
Au travers de chacune de ces tranches de vie, j'ai côtoyé les pensées de chacun(e), j'ai côtoyé la souffrance, physique et morale, j'ai côtoyé la mort de Rose, et je viens de dire adieu à Rose. Sans mélodrame, mais avec son coeur de maman, Hélène Machelon, nous raconte la lente et douloureuse période entre l'entrée à l'hôpital de Rose et son envol vers un ailleurs sans souffrance. C'est beau, c'est doux, c'est triste, c'est poignant, c'est émouvant. Il n'y a pas de plus grande douleur que celle de perdre son enfant.
Comment appeler des parents ayant perdu un enfant ? Il n'y a pas de mot. le dictionnaire n'en a pas. C'est contre nature.

Rose laisse un message :

"La vue est belle d'ici, elle vaut la peine de prendre de la
hauteur.
Ce vieux couple avait raison lorsqu'il disait le jour de
mon enterrement que « de tout ce chagrin sortirait de la
lumière et des fleurs, que je n'avais pas donné ma vie pour
rien ! ».
"Vous comprenez maintenant.
Vous m'avez bercée. Vous m'avez soignée. Vous m'avez
rendu la vie belle. Vous m'êtes fidèles. Vous m'aimez d'un
amour inconditionnel et éternel. Ne doutez pas, je suis dans
chacun de vos pas.
Séchez vos larmes, je n'étais pas née pour cette vie".

Si le thème ne vous effraie pas, lisez ce petit livre qui nous fait comprendre
qu'il faut vivre chaque instant de sa vie le mieux possible, que rien n'est acquis, que la vie peut être très courte et donc qu'il faut dire sans compter, sans pudeur à ceux qui nous sont proches que nous les aimons.
C'est le message que j'en retire.



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« Saviez-vous que les petites filles naissent pour faire tourner leur jupon de princesse jusqu'à s'étourdir, pour massacrer les bâtons de rouge à lèvres en se tordant les chevilles sur les escarpins de leur mère, pour sauter sur les lits et s'admirer dans le grand miroir de l'entrée en récitant des poèmes ? »

Ce passage, premier d'une longue série qui m'aura serré la gorge jusqu'aux larmes témoigne du tableau idyllique que chaque parent peint pour ses enfants, pour sa princesse.
J'ai lu d'une traite ce roman qui m'aura captivée des premières pages jusqu'à la toute dernière. Une vraie claque.

Rose n'aura pas cette chance. Comme si tous les enfants ne naissaient pas tous sous la même étoile protectrice.
Rose n'était pas née pour cette vie. Même si Rose n'était que fécondité.

Un premier roman pour Hélène Machelon que je remercie du fond du coeur pour m'avoir adressé si gentiment son roman. du fond du coeur oui, car ce roman m'a émue et serrée le coeur comme jamais.

Sur la grande et triste scène de la mort grappillent des gens de l'ombre qui à leur façon raconte leur sollicitude, leur travail, leur malheur pour ceux qui regardent s'envoler les anges au ciel. Une infirmière, une bénévole déguisée en clown, une mère, une employée administrative, un aumônier, une tante, un thanatopracteur, le coeur sec ou bien mouillé, ils ont brodé avec ce qu'ils ont et ce que la vie a fait d'eux les ailes de Rose pour son grand départ. le malheur bat aux portes des parents sur le mauvais trottoir de la vie. On ne pourra pas t'enrober tes cheveux dans un beau chignon, toi Rose qui les perdais par poignée. Rose dans un petit tiroir de la morgue au milieu d'autres voisins fantômes. Rose dans un minuscule cercueil blanc.

Le malheur frappe à coups de massue quand un enfant lâche ses derniers battements de coeur après des mois de traitement. Même à son pire ennemi, on ne lui souhaite pareil malheur.

L'infirmière fera ce qu'elle peut en ayant conscience qu'elle ne peut avaler toute la misère de ces parents déchus. Prendre de la distance, se blinder. Un constat réaliste quand on sait la réalité harassante qui fouette au quotidien en milieu hospitalier.
Une femme clown qui ne souhaite rien de mieux rien de plus que de rendre le sourire à ces enfants malades. Parce qu'ils sont enfant avant d'être malade.
Une employée qui ne supporte plus le malheur des autres car comme bon nombre, elle se suffit de son lot de malheurs et tourne le dos à celui des autres.

Tout un monde qui gravite autour des parents de Rose nous délivrant des messages forts.

Un roman qui parle au coeur, qui réveille notre humanité endolorie, pas de pathos, pas de pitié, non, l'écriture d'Hélène se boit, se gorge d'émotions, se fond sur le coeur. Pas un mot de trop. Une précision dans la construction et dans la qualité d'écriture qui mérite l'attention du plus grand nombre. Des mots qui entortillent le chagrin et le deuil pour qu'au seuil des lendemains viennent se chiffonner et danser la lumière d'un possible où les souvenirs auront tant à aimer qu'ils ne pourront habiller la vie que d'amour.

Rose, tu n'étais que fécondité et de toi la vie continue à battre là où tu l'as laissée. Tu ne souffres plus. Tu es en paix auprès des colombes qui sèment pour tes parents la promesse de jours meilleurs.

Bravo Hélène ! Pour votre courage, vos espérances, votre dévouement, votre premier roman digne des plus grands.

À vous mes amis, foncez, lisez ce roman, partagez cette histoire, approchez les colombes, écoutez les anges. Un roman auto-édité qui mérite vraiment un succès digne des plus grands. Vous l'aurez compris, c'est un franc coup de coeur.
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Difficile de juger ce récit sur ses qualités littéraires, pourtant bien présentes : comment dire l'indicible, de partager l'indécente douleur qui accompagne l'une des plus injustes peines que nous vaut la faculté d'être mère, lorsque Dieu ou diable, ou est-ce la cruelle fatalité de notre destin de mortel, vous ravissent le petit être qui vous a été pour un court moment confié?

C'est avec délicatesse et mesure qu'Helene Machelon donne la parole à tous ceux qui furent les témoins éphémères de ce chemin de croix : la pédiatre qui ouvre le récit, l'infirmière, le clown qui vient chercher les sourires, et même la « punaise » de l'administration, maladroite s'il en fût. Les parents enfin, pris dans un cataclysme qui les dépasse, les broie sans indulgence.

Loin de toute rancoeur, c'est plutôt un hommage rendu à tous ceux qui ont accompagné, écouté, pris soin, soulagé et qui se sont unis pour croire jusqu'à la fin au miracle.

Le temps est loin où, avant de me lancer avec passion dans ces longues années d'études, je me délectais des romans de Soubiran, Journal d'une femme en blanc, vivant comme autant de promesses les cas désespérés qui créaient le pathos de cette série naïve. Quelques décennies plus tard, ce sont des prénoms gravés à jamais qui surgissent au fil des pages, des prénoms d'enfants réels, dont les histoires font parfois douter de soi. C'est pourquoi ce récit me touche beaucoup, plus sans doute que ne pouvait l'imaginer l'auteur en me proposant la lecture de ce récit.

Merci à elle pour la délicatesse et la justesse , et pour ce vibrant hommage à la petite Rose, qui a cessé de souffrir mais qui quelque part perçoit peut-être combien elle a été aimée.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Un très joli texte.
Rose est le fil conducteur, Rose est cependant absente, déjà partie et pourtant tellement présente.
Tout en douceur, tout en délicatesse, ce livre exprime le décès d'une enfant. On ne connait vraiment pas son âge, pas vraiment sa maladie. On découvre quelques personnes dans l'entourage, non pas de l'enfant ou de la mère, mais dans l'entourage de cette mort. Alors, effectivement, la mort est aussi synonyme de tristesse, de perte, d'abandon, de descente aux enfers, mais au-delà, il y a la vie. Chaque personne autour de Rose a sa propre histoire, ses propres réactions, ses pourquoi et comment si personnels.
Et oui... la vie continue... Mais Rose, et chaque personne décédée, font et feront toujours partie de la vie des survivants, dans les souvenirs et par ces souvenirs. Rose est vivante et a transformé la vie des personnes croisées.
Un très bel hommage...
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*****

Rose a cessé de lutter... L'hôpital Necker est en deuil aujourd'hui... Rose s'en est allée... Tout le personnel soignant s'accordera à dire que cette petite fille était belle, sage, courageuse. Qu'elle ne méritait pas ça, comme n'importe lequel de ces enfants qui sont ici, au service d'immunologie pédiatrique...

Trois petits tours est un magnifique roman... Et avant d'évoquer son sujet, c'est avant tout pour son auteur et son talentueux travail d'écriture que l'on remarque ce livre.

Hélène Machelon a un ton juste, ni larmoyant ni détaché, avec toute l'émotion que l'on peut mettre sur des mots.
Elle couche sur le papier avec pudeur et poésie, tout l'amour d'une mère, sa tendresse et son désespoir. Mais aussi le sentiment d'impuissance d'un pédiatre, le détachement d'une secrétaire, la culpabilité d'un clown triste ou encore la compassion d'un thanatopracteur...

La maladie et la mort d'un enfant est des sujets sensibles. Mais la construction du récit, alternant les mots des professionnels et de la mère, rendent ce roman humain...

J'ai refermé trois petits tours cette nuit, et c'est en pensant à toutes les belles petites Rose du monde, à leurs parents, que je suis allée embrasser mes enfants, appréciant un peu plus intensément ma chance et mon bonheur...

Merci Hélène de nous rappeler avec talent que nous sommes si petits dans ce monde, que le temps nous est compté et qu'il faut savourer chaque seconde...

Merci à Netgalley et à Librinova pour leur confiance...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2019..
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Citations et extraits (152) Voir plus Ajouter une citation
J'ai refermé Trois petits tours depuis déjà quelques jours et je dis chaque matin : " il va bien falloir écrire quelles lignes même si vraiment tout me semble dérisoire. Mais ce serait injuste et triste de le garder sans le partager.
Je dirais juste que le livre vous emmène très haut et qu'il faut du temps pour redescendre, qu'il donne la parole à l'entourage, aux dommages collatéraux. Je suis touchée par cette écriture pudique et poétique grâce à laquelle je vois plus clair.
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Toi, ma Rose, tu es morte de jeunesse.
Je vais sauter les deux pieds joints dans la fosse, accrocher des rubans et du papier de soie de couleur à ton lit d'éternité, allumer ta veilleuse papillon, peindre les murs de ciment de nos portraits rieurs et tapisser le sol de confettis.
Pour que tu ne t’ennuies pas, je vais jeter une poignée de feutres et de pastels pour nous donner une seconde chance.
(La mère)
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À qui, à quoi suis-je utile à présent ? Par ta naissance, tu as fait de moi une mère dont tu n'as plus besoin. Ta mort m'exclut de celles qui concoctent des compotes maison, qui mouchent le petit nez qui coule, qui refont un lacet, qui tiennent la main pour traverser ou déposent un baiser sur une joue sur le chemin de l'école. 
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En retrait, j'ai pu les détailler et préparer ainsi mentalement notre futur entretien de présentation qui devait avoir lieu dans l'heure. Ils semblaient si jeunes, ils m'ont fait l'effet de deux communiants, deux enfants portant un troisième. Des « gamins », voilà le premier mot qui me vint à l'esprit, voilà ce qu'ils étaient.
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Saviez-vous que les petites filles naissent pour faire tourner leur jupon de princesse jusqu'à s'étourdir, pour massacrer les bâtons de rouge à lèvres en se tordant les chevilles sur les escarpins de leur mère, pour sauter sur les lits et s'admirer dans le grand miroir de l'entrée ? La mienne aussi. Enfin, c'est ce que je croyais.
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Videos de Hélène Machelon (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hélène Machelon
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/helene-machelon-flagrant-deni-53601.html Il aura fallu du temps à Hélène Machelon pour oser sa lancer en écriture alors que c'était un rêve d'adolescence, encouragé par une professeure de lettres. Mais les tentatives resteront vaines, la participation à quelques concours d'écriture aura sabordé l'enthousiasme d'Hélène Machelon. Puis vient la vie de famille, puis viennent d'autres envies artistiques, des choix personnels qui mènent la jeune femme aux quatre coins du monde pendant une vingtaine d'années. Revenue en France, riche de ses rencontres et de ses expériences de vie, heureuses ou douloureuses, Hélène Machelon s'autorise à reprendre enfin la plume. En 2021, elle publie aux éditions Mame un livre témoignage remarqué, « Envolée » racontant le décès d'un enfant vu à travers le regard de plusieurs protagonistes. Avec ce nouveau titre, « Flagrant déni » au Dilettante, la jeune femme continue à explorer l'univers de la famille et de l'enfance mais cette fois-ci sous une forme romanesque. Nous sommes à Nice, c'est un soir de juin. Après une nouvelle dispute avec sa mère, Juliette, 17 ans, s'est réfugiée dans sa chambre. Juliette est mal dans sa peau, mal dans sa vie, sans trop savoir pourquoi. Prise de violents maux de ventre, on l'emmène à l'hôpital. le verdict est sans appel, elle est enceinte et s'apprête à accoucher. Elle n'avait rien vu, personne n'avait rien vu. Pour cette famille où l'on s'aime sans savoir toujours se le dire, c'est un séisme. L'enfant est là, Juliette n'en veut pas. Sur les thèmes souvent mal connus et mal perçus, du déni de grossesse, du refus d'enfant, de l'adolescence rebelle, Hélène Machelon nous raconte une famille qui vacille, une famille dans laquelle chacun culpabilise, une famille qui s'est construite sur un secret, une famille qui est au coeur de cette intrigue, avec ses joies, ses peines, ses incompréhensions. Hélène Machelon raconte cette histoire avec pudeur et sensibilité, sans pathos, usant d'une musicalité non feinte qui apporte une lumière bien venue à ce récit douloureux qui interpelle et interroge sur la place d'un nouveau-né, sur l'engagement que représente une naissance, sur le rôle de chacun au sein de la famille. Ce livre est à la fois bouleversant et magnifique. C'est un coup de coeur ! « Flagrant déni » d'Hélène Machelon est publié aux éditions du Dilettante
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