Il n'en reste pas moins que, quelques semaines seulement avant le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie, un professeur de physique quinquagénaire nommé Leonard Sidney Dawe qui, depuis des années, fournissait des mots croisés au quotidien anglais Daily Telegraph, fut fortement soupçonné par les services de contre-espionnage de Scotland Yard de communiquer aux Allemands nombre de noms de code afférents à l'entreprise. Qu'on en juge :
× le 2 mai, la grille de mots croisés contenait le mot UTAH, nom de code d'une des plages du débarquement,
× le 22 mai, paraissait OMAHA, nom de code d'une autre de ces plages,
× le 30 mai, c'était MULBERRY, désignant deux ports artificiels à mettre en place au large des plages de débarquement,
× le 1er juin, c'était le tour de NEPTUNE, nom de code de l'ensemble des opérations navales,
× enfin le 2 juin, soit quatre jours avant le débarquement, la grille contenait le mot OVERLORD, qui n'était autre que l'appellation en code de tout le plan d'invasion alliée !
Incroyable, mais vrai, il ne s'agissait là que d'une extraordinaire série de coïncidences qui, en l'espace d'un mois seulement, avait fait naître les soupçons apparemment les mieux fondés.