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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Aux lecteurs qui penseraient avoir affaire à un roman policier, à un thriller des plus classiques, je leur dis tout de go, que nenni braves gens, rebroussez chemin. En dépit d'une 4e de couverture aguicheuse qui nous promet The thriller psychologique, il n'en est rien. Mais (et c'est cela qui est admirable dans la littérature), ne crions pas au crime de lèse-majesté car Absences est bien plus que cela et mérite de se perdre dans ces tours et détours dévoyés. Ce roman est une très belle découverte qui m'a rapidement fait passer sous silence ma frustration de lectrice avide de sang et de suspense insoutenable.

Alicia Laplante - dont c'est le premier roman - nous entraîne au coeur de la mémoire défaillante de son personnage principal, son héroïne, Jennifer White, bourgeoise sexagénaire que tout accuse d'avoir tué sa voisine et meilleure amie Amanda O'Toole (et accessoirement lui avoir amputé 3 doigts). Bah oui vous comprenez, notre chère Jennifer a été un grand chirurgien spécialiste des mains, du coup une telle précision dans le coupé de doigts laisse perplexe... Et puis le gros HIC dans cette affaire, c'est que Jennifer souffre d'un Alzheimer précoce qui allant de mal en pis, lui fait faire perdre pied. Cette lente chute aux enfers ponctuée d'incessants flashbacks, nous fait assister à la détresse d'une femme qui fut brillante, carriériste, matérialiste, épouse modèle et mère aimante, prise entre les contraintes de la vie de famille et ses aspirations vers l'élévation sociale. de cette femme splendide il ne reste plus rien et au fil des pages nous nous démenons de concert avec elle pour comprendre ce qui s'est passé et restituer ses moments de vie : son rôle de mère, sa carrière de chirurgien, sa vie de femme, son amitié faite de rivalités avec la femme qu'on la soupçonne d'avoir tuée. La trame du roman et le style sont à l'image de la pensée désordonnée et décousue de Jennifer White, ce qui peut surprendre voire décourager le lecteur. Mais il vous faut pousser plus loin car Absences est un roman incroyablement touchant et juste qui nous fait côtoyer de près les abîmes dans lesquels sombrent les victimes d'Alzheimer : la perte de la mémoire, l'annihilation, la dépendance affective et matérielle, la déchéance morale et physique. Et même si Jennifer s'avérait être la coupable, même si sa vie ne fut en rien irréprochable, la lectrice que je suis fut d'emblée attirée par cette femme courage et frondeuse, incroyablement complexe.

Absences est ma première rencontre littéraire ayant pour sujet cette maladie. le choix d'un tel traitement est hautement original et ne sombre jamais dans le sensationnel ni le m'as-tu-vu. Alicia Laplante réussit un bel exercice de style et nous livre le portrait émouvant d'une femme en proie avec ses contradictions. Tout sonne juste, tout est mesuré dans ce roman coup de coeur que je recommande.

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Jennifer a le cerveau qui s'échappe et la mémoire qui flanche...

Elle vit entre souvenirs en fulgurance et incompréhension du quotidien, entre catatonie et violence angoissée. Avec son esprit qui divague, c'est elle-même qui se perd un peu plus chaque jour.

Dans le brouillard qu'est devenue sa vie, le décès suspect d'une amie proche est un fil rouge qu'il convient de démêler. Et Jennifer n'en finit pas d'apprendre la mort de son amie, puisqu'elle oublie tout aussi vite.
Comment peut elle se retrouver suspectée de meurtre?

La maladie d'Alzheimer est un enfer de vivants.
Des phrases courtes, violentes, sans but, pour décrire l'angoisse, l'isolement et la perte des repères.
Des pages de souvenirs effilochés, dans un journal de bord écrit à plusieurs mains, pour nous faire partager ce qui fut une famille, ou ce qu'il en reste face à la maladie.
Des dialogues évanescents avec les "autres", dont l'éloignement est rendu par voix "off" en italique.

La structure du livre est donc très créative et rend parfaitement bien l'état mental du patient et la vie induite pour l'entourage. Il est froidement effrayant par la chronologie clinique de l'évolution de la maladie. C'est combattif et émouvant à la fois.

Quant au fameux fil rouge, c'est Jennifer elle même qui le rembobine peu à peu au fil des fragments de souvenirs. Il fait apparaitre une vie de femme, d' épouse et mère, faite de réussites, de bonheurs, de malheurs et de secrets.
Une course effrénée avant que la lumière ne s'éteigne définitivement.

Et je referme ce livre très impressionnée!
Que les Dieux nous préservent de cette terrible maladie...
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Amanda, une vieille dame, est retrouvée morte chez elle. Son meurtrier lui a coupé quatre doigts. Rapidement les soupçons se portent sur Jennifer White, sa voisine et amie, un ancien chirurgien orthopédiste.

Mais Jennifer, étant atteinte de la maladie d'Alzheimer, ignore si elle a tué et amputé son amie. Elle n'a cependant pas tout oublié de sa vie passée. Au contraire, la mémoire lui revient sous la forme d'épisodes marquants. Elle se souvient de son mari infidèle, de ses enfants avec qui elle était un peu distante, de son amant si beau, de son métier qu'elle exerçait avec beaucoup de talent. Son amie Amanda est aussi présente, avec sa forte présence physique et sa rigueur morale. Mais la police veut savoir et sa maladie ne lui épargne pas les interrogatoires.

Ses enfants, ses amis et la garde malade sont les témoins des fluctuations de son humeur et de sa mémoire. Ils ne savent pas si elle simule ou si elle ne se souvient pas. Et d'ailleurs le sait-elle elle-même ? Chacun essaie d'établir avec elle des rapports, désintéressés ou pas. Elle en est consciente mais pas toujours. Tout tourne autour de la conscience oscillante de la malade.

C'est avec beaucoup de talent qu'Alice LaPlante décrit la maladie d'Alzheimer vue du malade. Jennifer raconte ce qu'elle ressent, comment elle perçoit le comportement des autres à son égard, comment elle joue avec leur désir de la raccrocher à la réalité. Malgré la maladie, elle veut rester celle qu'elle a toujours été, une femme forte et indépendante. La fin du livre prouvera que malgré ses Absences elle a atteint son objectif.

L'auteur construit une intrigue où la manipulation est au centre des rapports entre les personnages. Jusqu'au bout on ignore qui sortira vainqueur. Nous pouvons seulement nous douter que pour une fois ce n'est pas la maladie.

Alice LaPlante signe ici un très beau roman qui va au-delà du genre policier. La peur qu'il suscite tient à la crainte que nous avons de notre déchéance intellectuelle et physique.
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Comme je suis heureuse quand je découvre comme ça, totalement par hasard, un roman différent, original et bien maîtrisé ! Ce roman ne ressemble à aucun autre. Il est narré par le docteur Jennifer White, ex chirurgienne-orthopédiste spécialiste de la main, retraitée depuis qu'elle sait qu'elle souffre d'Alzheimer. Dès le début de l'histoire, Jennifer a de gros trous de mémoire. Au fur et mesure que l'histoire avance, la maladie progresse et la narration devient de plus en plus décousue, de plus en plus ambiguë et exigeante pour le lecteur. L'intérêt de l'histoire ne réside donc pas dans la résolution du meurtre de la meilleure amie de Jennifer, mais plutôt dans la découverte de ce que peut être la maladie d'Alzheimer de l'intérieur. J'ai été fascinée par la capacité de l'auteure de se mettre dans la peau d'une telle personne. Mon seul bémol concerne le meurtre lui-même. J'en ai deviné l'issue dès la fin de la première partie de l'histoire. Mais peu importe, puisque, comme je l'ai expliqué, l'intérêt est ailleurs ! Une belle découverte à ajouter à vos listes de livres à lire.
Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
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Déroutant, déconcertant, tragique, émouvant
Voilà les qualificatifs que l'on peut employer pour évoquer le livre d'Alice LaPlante.
Une femme, chirurgien de renom, sombre petit à petit dans la démence, car atteinte de la maladie d'Alzheimer. Pourquoi Jennifer aurait-elle tuée et mutilée sa voisine et amie, Amanda ? Quel pouvoir exerçait Amanda sur Jennifer ? Au fur et à mesure de la progression du livre nous remontons le temps. de la mémoire défaillante surgissent des événements du passé qui éclairent ceux du présent.
Alice Laplante nous plonge ici non seulement dans un roman policier mais aussi dans un sujet de société sensible sur les malades atteints de démence sénile précoce. On s'attache à Jennifer qu'on aimerait aider lorsqu'elle sombre. On est en colère après son fils qui parfois essaie de profiter de la situation. On pleure avec sa fille quand celle-ci lui annonce les décisions douloureuses. Bref on partage leurs difficultés.
Un bémol toutefois, le style d'écriture est parfois déroutant et il m'est arrivé de perdre le fil à cause de la présentation. Pas tout à fait un dialogue, pas tout à fait une description, l'alternance récit (les pensées de Jennifer) et échange (avec un interlocuteur) n'est pas toujours aisée à suivre.
Je n'ai pas lu seulement ce livre comme un policier, car on a tous en tête quelqu'un, plus ou moins proche, touché par cette maladie et les anecdotes rapportées ici ont toutes été plus ou moins entendues dans la vraie vie…
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Un livre passionnant : un chirurgien de la main, n'exerce plus car la maladie d'Alzheimer l'envahit. Sa meilleure amie/ennemie est assassinée et 4 doigts de sa main lui sont coupés. Jennifer White est suspecte, mais comment être sûre de sa culpabilité, sans preuves et sans souvenirs ? Pour une fois, j'aime autant le titre français que l'anglais, car ils expriment bien tous les deux, me semble-t-il une réalité de la pathologie "démence". Au delà, de l'enquête policière, j'ai trouvé dans ce roman, une compréhension de la maladie que n'ont pu m'apporter jusqu'alors les livres scientifiques, médicaux ...La difficulté du maintien à domicile, la souffrance des proches et aussi du malade, qui a des épisodes de conscience, le souvenir de ce qui les passionnaient : métier, art ... Un bon bouquin !
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Jennifer White, anciennement chirurgien orthopédiste, est aujourd'hui atteinte de la maladie d'Alzheimer. Elle vit avec une dame de compagnie mais bientôt son quotidien est bouleversé : sa voisine et amie a été assassinée. Qui l'a tuée ? et pourquoi ?

Ce roman policier est écrit d'une manière originale. C'est Jennifer qui raconte et c'est par elle que, peu à peu, l'on découvre les différents protagonistes et le déroulement des évènements. Mais Jennifer est malade et son récit est décousu, haché, pas toujours chronologique. Cependant, tout prend place petit à petit jusqu'au dénouement, inéluctable.
Livre prenant où l'on vit l'évolution des dégradations dues à la maladie.
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