Dans son dernier ouvrage,
Philippe Labro revient sur sa vie, ses rencontres, ses drames, et surtout ses coups de coeur, rencontres amoureuses ou amicales, avec un brin de nostalgie, mais toujours cette envie d'écrire , inlassablement, de témoigner, de partager...
Écrire, ne jamais cesser d'écrire, pour parler de soi, bien sûr, parler des autres , souvent à travers soi : "La fondation de ma fiction aura été – et demeure – ma vraie vie, certes, mais à laquelle j'ai ôté le banal, la routine, pour essayer d'en faire autre chose. L'écrivain est un menteur sincère, un tricheur souriant, un fabulateur conscient, un sérieux mythomane."
Belle façon de détourner le genre autobiographique !
Témoin de son temps, voyageur infatigable, homme public aux multiples talents,
Philippe Labro nous offre ici des portraits d'hommes et de femmes, auxquels il voue une secrète admiration, son livre est constamment émaillé de citations qu'il a soigneusement notées au fil du temps, comme autant d'hommages à tous ceux, illustres ou méconnus, qui ont guidé sa pensée.
On peut s'étonner de trouver pêle-mêle dans cet ouvrage de brefs portraits, des souvenirs personnels, dans le Sud-Ouest, en Amérique, un hommage au grand frère disparu, des réflexions approfondies sur le monde d'hier et d'aujourd'hui, et ... une playlist de ses titres de chansons préférées. Ce n'est pas le moins du monde un "inventaire à la
Prévert" : point de raton laveur, tout s'enchaîne dans l'esprit de l'auteur, au lecteur de s'y retrouver ... Un hymne à la vie, voilà comment je qualifierais ces courts chapitres qui se succèdent à un rythme soutenu, écrits dans une langue riche et travaillée, par un jeune homme de ... 84 ans.
"Si je pouvais de nouveau vivre ma vie [...]
J'irais nager dans plus de rivières "
Même si l'heure des bilans a sonné, en reprenant ce vers de
Jorge Luis Borges traduit de l'espagnol, loin de toute amertume ,
Philippe Labro nous fait partager son enthousiasme et son incorrigible amour de la vie.