La légende arthurienne, on la trouve à toutes les sauces. Et depuis longtemps ! Elle promeut les valeurs chevaleresques, mais aussi courtoises, mais aussi chrétiennes... Elle est récupérée par-ci et par-là, par les Plantagenêt, puis par les Tudor, et jusqu'à la reine Victoria ou
Churchill !
Plus proche de nous, on fait de Merlin un chantre de l'écologie, ou de Vivianne une sorcière féministe. Les conservateurs américains fondent des confréries arthuriennes, alors que les communistes du début du XXème voit dans la Table Ronde un espace d'égalité dont ils peuvent se réclamer !
C'est que le matériau arthurien est particulièrement ductile, malléable. Il peut tout dire, et son contraire. Ici
Bertrand Lacarelle propose une vision à la fois mystique et identitaire de sa lecture du Lancelot-Graal (oeuvre majeure de la légende arthurienne du début du XIIIème siècle). Son
Ultra-Graal résonne avec ultra-droite et partout fait l'éloge d'un génie français menacé par la modernité. Appel à la révolution (nationale, forcément), au sursaut catholique et monarchiste !
Pour ceux qui désire en apprendre un peu plus sur le monument littéraire dont s'inspire ce court essai, c'est raté. le bonhomme connaît son sujet et ne raconte pas de bêtise, mais on pourra se renseigner beaucoup mieux en fréquentant d'autres ouvrages (comme celui de
Martin Aurell sortit il y a peu en poche, la Légende du roi Arthur). Pour ceux qui aime l'emphase lyrique propre à la prose droitière, allez-y. Ce n'est pas
Rebatet ou Drieu, mais ça se lit sans déplaisir. Il y a du souffle, chez
Lacarelle. Et une certaine perplexité, chez moi, devant une tel texte.
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