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EAN : 9782070349821
224 pages
Gallimard (24/01/2008)
4.23/5   152 notes
Résumé :
Résumé éditions Gallimard
S'il écrit peu de poèmes, formellement parlant, Christian Bobin est sans doute l'un des écrivains contemporains qui sait au plus juste mettre en œuvre l'injonction d'habiter poétiquement le monde, injonction proférée jadis par Hölderlin. Avec lui, pas de faux-semblants, aucun réflexe de litttérateur, mais un engagement de l'être dans le temps même de la vie, et une parole qui a pouvoir de viatique.
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Incandescence, fulgurance, pure évidence.

Voilà les mots qui s'imposent à moi, après la lecture de ce recueil de textes poétiques , mais la poésie est partout dans l'oeuvre de Christian Bobin...

La nature et surtout les arbres fusionnent avec le quotidien de l'auteur, ils ont leur vie propre, ils se parlent, notamment dans la partie qui donne son titre à l'ensemble du livre. Certaines phrases sont sublimes:" L'arbre semble reposé. La neige l'a recouvert pendant la nuit de lumière pure, comme une mère relève un drap sur le corps de son enfant endormi."

L'évocation tendre et lumineuse que l'auteur en fait alterne avec des notations très touchantes ( surtout quand on a soi-même connu un proche atteint de cette maladie) sur son père, souffrant d'Alzheimer, et la douce sollicitude de sa mère envers son mari." Il ne se reconnaît plus sur les photographies . Il n'y reconnaît pas non plus les siens. Quand on les lui nomme, il a les yeux brillants de joie, émerveillé de se découvrir des enfants comme s'ils venaient de naître."

J'ai été très sensible aussi à la dernière partie, intitulée" le Christ aux coquelicots", où l'amour pour sa femme éclate en phrases bouleversantes dans leur ferveur enflammée , symbolisée par le coquelicot.

Enfin, il y a une très intéressante analyse de l'écriture , de son pouvoir, de ses limites aussi, de l'au-delà que l'on voudrait atteindre à travers elle, notamment dans " un désordre de pétales rouges".

Ce recueil intense, riche et délicat m'a fort émue.
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Pour Christian Bobin, la poésie se confond naturellement avec la vie. Cette conviction apparaît dans chacun de ses ouvrages où se révèle toute une poétique de l'existence teintée de métaphysique et d'une profonde sagesse.

Dans La Présence pure et autres textes, comme dans l'ensemble de son oeuvre, l'écriture de Christian Bobin se fait tour à tour douce, nostalgique, sensuelle, grave, émerveillée, inquiète,... Elle touche avec agilité et sensibilité toutes les cordes des émotions, celles que nous avons déjà vécues comme toutes celles à venir...

Ainsi, j'ai beaucoup aimé La Présence pure, l'évocation poignante du père de l'auteur atteint par la maladie d'Alzheimer. Un récit à plusieurs temps (le souvenir de son père et la réalité de ce qu'il est devenu). La difficulté à vivre la maladie et la vieillesse, à accompagner un proche livré à ce moment difficile, l'infinie tendresse filiale d'un fils pour son père agissent comme des révélateurs sur ce que ces circonstances représentent et/ou suggèrent en nous, lecteurs. Un récit poétique d'une infinie délicatesse et d'une beauté vraiment touchante.

Une pudeur, un état d'esprit que l'on retrouve également dans les autres textes mais, selon moi, à un niveau moindre. Si l'on retrouve la même saveur, la même attention dans l'écriture, il semble que l'auteur veuille donner un surcroît de sens aux choses, leur conférer un surplus d'originalité, de particularité, jusqu'à l'excès. le propos se perd, me semble-t-il, dans un esthétisme, dans un style où la recherche de la forme semble l'emporter sur l'intention première de l'écriture. Un sentiment qui apparaît souvent dans les aphorismes présents dans le recueil (deux extraits tirés de le Christ aux coquelicots : "il faut longtemps moudre les mots et mourir en silence pour faire cuire le pain du ciel" ou encore "C'est la vanité qui fait les livres. C'est si beau que tu n'aies jamais rien écrit").

Cette réserve posée, La Présence pure et autres textes demeure pour moi un recueil d'une beauté et d'une sincérité saisissantes qui agissent sur la sensibilité du lecteur à chaque page tournée.
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"La présence pure", c'est ce qui reste quand tout a été oublié. Dans cette oeuvre, Christian Bobin accompagne son père qui souffre de la maladie d'Alzheimer. Son père (et les personnes qui sont avec lui dans la maison de retraite), un arbre, le ciel : voilà ce qui fait naître ses réflexions
Tout en étant comme toujours attentif aux moindres signes de la vie, Christian Bobin livre une profonde méditation sur la fin de la vie et les difficultés de la vieillesse. J'ai été aussi très ému par la tendresse que l'on sent entre son père et lui.
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Dans une collection de poésie, sans rimes ni vers, Christian Bobin nous prend par la main et nous emmène en balade, promenade dans l'univers des mots, graves ou légers, amoureux ou solitaires.
J'ai acheté ce livre sur les conseils d'un ami lecteur érudit, suite à un post personnel sur Facebook concernant la maladie d'Alzheimer de ma mère. "La présence pure" est une des nouvelles dans laquelle l'auteur évoque la maladie de son père. Beaucoup de sensibilité habite l'accompagnement du fils dans le changement de vie de son père, perceptions et oublis divers, lieu de séjour anxiogène au possible. J'eus cette sensation d'être moins seul à vivre l'abandon d'un être cher, de voir quelqu'un perdre ses facultés sans pouvoir intervenir de quelque manière que ce soit. N'être qu'un accompagnant est un exercice solitaire et je m'apercevais que je n'étais pas seul à vivre ce à quoi personne n'est préparé, à une forme de culpabilité liée au désir de bien faire, à l'impossible . Christian Bobin m'a soulagé quelque temps et je l'en remercie.
Les diverses considérations qui constituent le reste de l'ouvrage apportent une vision poétique de l'existence, touche plaisante et quelque peu désuète, hélas, non par le ton employé, qui me sied, mais décalé dans l'époque glaciaire dans laquelle nous vivons.
A lire.
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La présence pure et autres textes... parfois je me suis perdue, ne comprenant pas ce dont l auteur parlait, mais chaque fois les mots me bercaient. le texte même de la pure présence parle de la maladie d Alzeihmer auquel l auteur fût confronté lorsque son père fût admis en "résidence" long séjour. Il fait alors l analogie entre son père face à la maladie, à la mort et un arbre face à la Nature.
Toutefois, pour Christian Bobin, la Nature traduit parfois sa spiritualité et représente Dieu.
N etant pas catholique pratiquante ni même adepte des religions, mais comprenant le besoin et le choix d une spiritualité, cela ne m a pas dérangé. Ici, il est souvent question de vie, d amour et de mort mais aussi de l après.
Certains textes sont émouvants et particuliers (Mozart et la pluie/ l homme à la tête de cheval), d autres font écho (la présence pure) et pour moi, je le répète sans adhésion aux religions, une légèreté dans le coeur à lire les mots que je vous ai partagés.

Chacun trouvera ici un peu de ce qu'il n attendait pas, ce qu il ne pensait pas avoir perdu, mais ne regrettera pas de s etre laissé porter, embarquer, envoler par les mots, la poésie et la douceur des textes
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Citations et extraits (115) Voir plus Ajouter une citation
  La clef des heures
  
  
  
  
  La clef des heures, elle tourne dans mes chairs, dans le tiède
et le rouge. Elle grince dans mon crâne, jusqu'à se casser et se
rompre. Jusqu'à me rompre. Devant qui s'ouvre-t-elle, la fenêtre
peinte, la porte d'os, la page du livre ? Devant quel visiteur, qui
viendra quand, délivrer l'amour, le libérer de la vie, du mensonge
de la vie ?
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Avant d'entrer dans la maison où il est aujourd'hui, mon père a séjourné pendant quelques semaines chez les morts, à l'Hôpital psychiatrique de Sevrey, près de Châlon sur Saône, dans le pavillon "Edelweiss". Les morts n'étaient pas les malades mais les infirmiers qui les abandonnaient pour la journée entière sans aucun soin de parole. Les morts étaient ces gens de bonne santé et de vive jeunesse, répondant à mes questions en invoquant le manque de temps et de personnel, et qui, agacés, finissaient par conclure "de toute façon, vous ne pouvez pas comprendre. Vous êtes dehors et il faut être dedans, du métier, pour avoir la bonne intelligence, l'intelligence légitime." Les morts étaient ces gens murés dans leur surdité professionnelle. Personne ne leur avait appris que soigner c'est aussi dévisager, parler - reconnaître par le regard et la parole la souveraineté intacte de ceux qui ont tout perdu. Si égaré fût-il alors, mon père, montrant du doigt l'unique arbre présent dans la cour intérieure du pavillon - une torsade de bois et de douleur - leur avait par avance répondu : "il suffit de voir cet arbre pour comprendre que rien ne peut vivre ici.
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Deux biens sont pour nous aussi précieux que l'eau ou la lumière pour les arbres: la solitude et les échanges.
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J'aime appuyer ma main sur le tronc d'un arbre devant lequel je passe, non pour m'assurer de l'existence de l'arbre - dont je ne doute pas - mais de la mienne.
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La mélancolie se lève chaque matin une minute avant moi. Elle est comme quelqu'un qui me fait de l'ombre, debout entre le jour et moi. Je dois pour m'éveiller la repousser sans ménagement. La mélancolie aime la mort, d'amour profond. Cela fait des des années que je lutte avec ces profondeurs, que je m'efforce de limiter leur influence, sans y parvenir toujours.
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Videos de Christian Bobin (70) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christian Bobin
Avec Catherine Cusset, Lydie Salvayre, Grégory le Floch & Jakuta Alikavazovic Animé par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de la NRF
Quatre critiques de la Nouvelle Revue Française, la prestigieuse revue littéraire de Gallimard, discutent ensemble de livres récemment parus. Libres de les avoir aimés ou pas aimés, ces écrivains, que vous connaissez à travers leurs livres, se retrouvent sur la scène de la Maison de la Poésie pour partager avec vous une expérience de lecteurs, leurs enthousiasmes ou leurs réserves, mais aussi un point de vue sur la littérature d'aujourd'hui. Comment un livre rencontre-t-il son époque ? Dans quelle histoire littéraire s'inscrit-il ? Cette lecture les a-t-elle transformés ? Ont-ils été touchés, convaincus par le style et les partis pris esthétiques de l'auteur ? Et vous ?
Au cours de cette soirée il devrait être question de Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L.) ; American Mother de Colum McCann (Belfond), le murmure de Christian Bobin (Gallimard) ; le banquet des Empouses de Olga Tokarczuk (Noir sur Blanc).
À lire – Catherine Cusset, La définition du bonheur, Gallimard, 2021. Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, le Seuil, 2024. Grégory le Floch, Éloge de la plage, Payot et Rivages, 2023. Jakuta Alikavazovic, Comme un ciel en nous, Coll. « Ma nuit au musée », Stock 2021.
Lumière par Valérie Allouche Son par Adrien Vicherat Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan
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