Céline est mariée à Lucien Vergnaud sans amour, sans qu'on lui demande son avis. Uniquement parce que marier le fils des plus riches propriétaires terriens de la région est considéré comme un honneur. Mariage sans joie, vie de travail ou se succèdent les maternités. Jusqu'à ce que Céline contracte la tuberculose, maladie qui vient de couter la vie à sa jeune soeur. Cette maladie, redoutée de tous en ce milieu du vingtième siècle, sera une renaissance pour la jeune femme. Hospitalisé pour y être opérée, elle intègrera ensuite un sanatorium ou elle va découvrir une autre vie, d'autres horizons et de nouvelles perspectives dont elle ignorait même l'existence. Seule ombre au tableau, Noémie sa soeur ainée, en manque de maternité, va voir là une elle aubaine pour lui soustraire ses enfants. Et pour Céline, cela va créer de plus grandes blessures encore que la maladie.
Un bon roman, un beau destin de femme de la terre qui, petit à petit va découvrir que la condition féminine de la campagne est bien différente dans les villes, qui va s'ouvrir à la lecture et à tellement d'autres sujets qu'elle ignorait. Un destin de mère à qui on a pris ses enfants et qui va se battre pour eux.
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Inutile de me présenter vos arguments, je les connais. Ce sont les sous et les clabauderies des voisins. Les voisins, qu'ils s'occupent de leurs oignons et de leur propre santé ; leur opinion ne compte pas. Restent les sous. Ce qui fait vraiment mal. Eh bien, vous vendrez ce qu'il faudra de vaches ou vous sortirez votre bas de laine, voilà tout. Nous allons passer à l'organisation pratique, mais, auparavant, j'entends vous avertir : si vous vous opposez à ce que Céline reçoive les soins nécessaires, je veillerai à ce que vous soyez poursuivis en justice. Pour non-assistance à personne en danger. Voilà.
Céline serrait le dents et redoublait d'efforts, comme poussée par un incontrôlable sentiment d'urgence. Au moins résistait-elle aux traitements qui lui étaient administrés : envers et contre tout, un peu de sa robustesse d'antan subsistait. Avant que la maladie ne la fauche, n'affirmait-elle pas avoir eu la force d'un homme ? En elle survivaient l'endurance, la détermination farouche de ceux qui ont vécu à la dure !
Si je divorce, on ne me le pardonnera pas. Jamais. On me le fera sentir de mille façons, sans que personne prenne ma défense. Je ferai scandale, et je devrai assumer seule. On me tournera le dos, définitivement. Même les plus proches, ceux qui me sont les plus chers.