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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je pensais à un roman festif, coloré et bien piquant, j'ai trouvé, à la place, un roman noir, sombre et consternant. Plus que la joie et la bonne humeur, ces filles qui font l'admiration du narrateur m'ont, en effet, transmis quelque chose qui relève d'une gêne et d'une peine. J'ai été triste pour elles, pour leur vie, pour les drames et les malheurs qu'elles avaient à subir. Elles veulent échapper à la tristesse de leur pays en profitant de leur jeunesse, en usant de leur corps, en tirant profit de leur beauté mais elles le font avec une certaine démesure, avec une certaine sauvagerie qui donne l'impression d'une fuite en avant comme s'il fallait vivre la vie à pleine dent tant elle est fragile et volatile. Dans ce pays que je ne connais pas, l'Haïti, elles essayent de survivre en riant à gorge déployé. La note sonne fausse et ce n'est pas la joie qu'on ressent car elles ont beau s'habiller de lumière, le décor est trop sombre pour émerveiller. Dans ce pays si violent, leur sexualité débridée ne fait qu'écoeurer parce qu'on a l'impression qu'elle n'existe que pour leur assurer la vie. Ce n'est pas ce que j'appelle, moi, la Liberté. C'est plutôt ce que j'appelle, moi, une monnaie d'échange, un ticket de rationnement. Passé ces instants de gêne, je dois reconnaître le talent de l'auteur qui sait écrire de différentes couleurs. Sa plume évolue, se modèle selon les personnages qui parlent et racontent. C'est bien fait et bien écrit mais ça n'a pas suffit pour faire de ce roman un de mes coup de coeur.
Lien : http://mezelamin.blogspot.fr..
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Une très belle langue pour une description douce amère d'un pays, Haïti, aux multiples facettes, entre la pauvreté digne et le luxe insolent, aux milieu de filles croquant la vie à belles dents et des sinistres tontons macoutes. La vie de tous les jours avec infiniment de poésie tendre.
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Je suis à mon deuxième ouvrage de Dany Laferrière. Des années plus tôt, j'avais lu son premier grand succès: "Comment faire l'amour à un nègre sans se fatiguer" et j'en fus malheureusement très déçu. C'était à mon humble compréhension une histoire sans queue ni tête. Je ne suis pas aussi déçu par celui-ci, publié en 2005, mais pas emballé non plus comme je souhaiterais l'être. Le livre se partage en une introduction à Miami de la relation entre l'auteur, sa mère et ses tantes, surtout Tante Raymonde - un caractère vraiment intéressant. Je me suis demandé si c'était de la fiction ou de l'autobiographie - l'auteur ne dévoile rien. La seconde partie raconte un weekend fantastique à Port-au-Prince où l'auteur habite en face d'une maison où vivent des jeunes filles palpitantes, sexuellement libérées, libertines et surtout bavardes. L'une de ses jeunes filles: Marie-Michèle vient de la bourgeoisie haïtienne et dans son journal intime offre une plongée captivante dans les moeurs, préjugés, caractéristiques de cette classe sociale dans les années 70. J'ai trouvé son journal beaucoup plus intéressant que les dialogues insipides et rébarbatifs des jeunes filles qui toujours tournent autour du sexe et de la vulgarité. Tout cela est presenté dans le décor de la dictature duvalieriste où le pouvoir de Papa Doc venait d'être transmis à Bébé Doc et où les Tontons Macoutes menaient la danse cruelle du pouvoir. La dernière partie est le retour à Miami avec encore l'auteur et ses tantes. ll y a certainement des passages qui retiennent l'attention, des paragraphes détaillés de l'époque, de l'ambiance, de la psychologie des gens de chez nous et la description d'une scène sexuelle qui ne peut laisser un homme ou une femme indifférente, mais je n'ai pas trouvé grand-chose à méditer, à remémorer, à philosopher ou à consider comme un grand classique du genre. Toutefois, je me promets de continuer à lire Dany Laferrière pour essayer d'appréhender dans toute sa dimension littéraire l'écrivain qu'il est.
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Le goût des jeunes filles/ Dany Laferrière/Académie française
Nous sommes à Haïti, à Port au Prince la capitale, en 1968, trois ans avant la mort du dictateur François Duvallier. Un jeune adolescent, narrateur partiel du récit, regarde par la fenêtre de la maison familiale les jeunes filles de la maison d'en face, rieuses, oisives, occasionnellement prostituées. C'est la maison de Miki, une maison toujours pleine de cris, de rires et de filles. À la suite d'un incident, il fuit et se réfugie chez les jeunes filles où il va découvrir l'amour et l'esprit de révolte.
Cette chronique haïtienne est par certains côtés assez intéressante : l'exotisme, la misère dans la bonne humeur, les heures chaudes et épicées, sensuelles et drôles font passer un moment agréable au lecteur, que ce soir dans la narration de Fanfan ou le journal de Marie-Michèle. le sextuor féminin avec une Choupette vulgaire et son vieil amant, Pasqualine la beauté suprême domptant un superbe mâle et s'étirant telle une chatte persane, Miki entretenue par un ministre, Marie –Michèle l'intellectuelle snob, Marie-Flore et ses fesses inoubliables et Marie-Erna et son air méprisant, fait tourner la tête aux hommes. de bars en boîtes de nuit, de plage en chambres intimes, un vent de liberté et de révolte souffle sur la ville. La vie dans cet univers est dangereux : les tontons macoutes veillent tels des requins guettant leur proie. Cet appétit de vivre à la recherche de tous les plaisirs en manière d'exutoire face aux dangers nourrit les chapitres de cette chronique dont il faut bien dire que parfois elle sombre dans l'ennui avec des dialogues insipides et laborieux. Et in fine un sentiment de tristesse émane de cette débauche de corps à corps comme s'il fallait conjurer un mauvais sort. En vérité, le plus intéressant est le journal de Marie-Michèle qui relate les conditions de vie dans un pays insulaire dominé par une classe favorisée très minoritaire, celle de Pétionville, un pays où le système est simple et répressif, basé sur trois choses fondamentales : la richesse familiale, l'exploitation du peuple et la corruption de la classe politique au pouvoir. Un pays où la vie est une loterie où l'on gagne ou bien l'on perd chaque jour. C'est un sauve qui peut quotidien et ce qui guette cette foule qui se bouscule dès le lever du jour, c'est la faim, la maladie ou une balle perdue.
Un roman un peu décevant quoique instructif de façon passagère.



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