Polar pour la jeunesse qui est extrêmement bien structuré, qui maintient le lecteur alerte et qui expose une certaine critique sociale par la même occasion. J'avais déjà lu Amnésia de la même auteure, roman que j'avais adoré et qui m'avait donné envie de lire celui-ci. Intra-Muros est aussi bon qu'Amnésia, on reconnaît d'ailleurs le style de l'auteure. Les personnages sont à la fois attachants et bien définis psychologiquement (ce qui est somme toute assez rare en littérature jeunesse, surtout pour un roman policier). le contexte est celui d'un quartier cossu carrément barricadé et sécurisé au maximum par un expert en informatique et en sécurité. Malgré tout, des événements laissent croire que quelqu'un de l'extérieur est capable de s'introduire entre les murs de la cité. De plus, lorsqu'un crime y est commis, les spéculations vont bon train: le quartier est-il aussi sécuritaire que le prétend le chef de la sécurité? Quelqu'un de l'intérieur peut-il avoir commis un crime? Les voisins sont-ils ce qu'ils prétendent être?
Un roman envoûtant qui se lit d'une traite et qui donne également envie de lire d'autres romans de Sonia K. Laflamme. Je vais recommander cette lecture à mes élèves du deuxième cycle du secondaire.
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Je n'ai pas très bien compris l'histoire...
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L’adolescente lança un autre coup d’œil à la ronde avant de refermer la porte. Elle soupesa alors l’enveloppe.
[...]
Elle courut s’installer dans la salle familiale et, bien calée dans le canapé, releva le rabat. Elle souffla à l’intérieur et les parois de l’enveloppe s’entrouvrirent.
Elle saisit entre son pouce et son index le carton gaufré qui s’y trouvait. Deux phrases étaient
inscrites à la dactylo, l’une au recto, l’autre au verso.
Je sais qui tu es
Je sais ce que tu as fait
Les Navarro ne sortaient plus. Pas même sous le porche pour recueillir le courrier. Ils redoutaient le regard des autres, de leurs voisins surtout, ceux qui, la veille encore, leur faisaient aveuglément confiance, même s’ils n’appartenaient pas tous à la même confession. Ils s’enfermèrent dans leur grande maison, tirèrent les rideaux, débranchèrent le téléphone, et se
tinrent prostrés des jours durant. Ils ne firent que prier. Et pleurer.
Charel et Daniel s’étaient donné rendez-vous au parc. De là, ils devaient ensuite filer à l’extérieur du quartier pour aller au cinéma de répertoire où un festival de films de M. Night
Shyamalan prenait l’affiche. L’adolescente n’atteignit toutefois jamais le lieu prévu.
La Cité ne connaissait pas le mot vacances. Elle bouillonnait, rugissait, débordait, créait, pullulait, polluait. Elle criait sa joie ou son mal de vivre. Nuit, jour, semaine ou fin de semaine... Tout s’y côtoyait: le meilleur comme le pire. Elle ne s’alanguissait jamais.
Travailleurs illégaux, mendiants, toxicomanes, criminels recherchés et gens de petite vertu y squattaient sans s’inquiéter de la présence des policiers qui redoutaient le quartier défavorisé réputé pour être le plus mal famé, le plus pauvre de tout le Pays.
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Sonia K. Laflamme présente Enquêtes sur mesure