En 2022, lors d'une rencontre ,
Lola Lafon disait " Écrire contre l'oubli"
Là, elle écrit pour " remplir ses silences", ceux de
Nadia Comaneci, pour "redonner la voix à ce film presque muet qu'a été le parcours de Nadia C. entre 1969 et 1990" .
Il y a le parcours exceptionnel de cette gymnaste "jeune fille mécanique ", obéissant à son coach "manager", "à qui jamais personne ne demande son avis"., qu'on prive pour que le corps soit performant...Terrible dressage à être une championne et à être la fierté de la nation roumaine et du Camarade et sa femme les Céauescu, du peuple...Elle devient "la réussite totale du régime communiste, l'apothéose de la sélection : l'enfant nouvelle surdouée, belle, sage et performante"...et aussi une icône dans le monde entier...
Ce qui reste toujours singulier et percutant chez
Lola Lafon ici comme dans d'autres livres, est d'écrire sans détour sur le corps des jeunes filles, un objet devant remplir une mission imposée par un système...et quand ce corps change , les critiques fusent !
Dans ce livre, afin de construire le récit,
Lola Lafon intègre des échanges fictifs avec
Nadia Comaneci, qui m'ont mis mal à l'aise par la dureté parfois la condescendance de la personnalité de la gymnaste...et l'autrice dit ressentir comme "un malaise" dans l'échange..
Et la deuxième partie du livre paraît être un empilage de données plus qu'une narration...
Une lecture déprimante, une fiction froide...