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La Légende de Gösta Berling est une lecture que je me promettais depuis un bon bout de temps et je ne peux m'empêcher d'en être un peu déçu. Seulement un tout petit peu. Ce fut une lecture agréable, bien sur, mais je m'attendais à plus pour un roman aussi encensé. Selma Lagerlöf nous plonge dans la campagne suédoise qu'elle connaît si bien, celle qui a bercé son enfance et qui a nourri son imagination. Il s'agit d'un univers dur (les montagnes et les forges, l'isolement, le froid) mais aussi féérique (le paysage grandiose, les supersitions locales). Un univers que ses lecteurs reconnaitront immédiatement. Cette fois-ci, elle raconte une histoire qui commence de façon très réaliste. Gösta Berling, un (trop) jeune prêtre, isolé dans le Vermland rural, a trompé son ennui avec l'alcool un peu trop souvent. Conséquemment, il perd sa chaire et se trouve contraint à errer, à mendier dans la campagne… Jusqu'à l'intervention de la commandante, la riche et puissante maitresse des sept forges de la région, qui en fait un de ses Cavaliers d'Ekebu (plus des fêtards qu'autre chose!). Intrigant, fascinant même.

Avant La légende de Gösta Berling, l'auteure était une inconnue dans le monde littéraire. Elle n'en était qu'à ses débuts et ça paraît un peu. Son roman manque un peu de cohésion, s'en va dans tous les sens. C'est comme si Lagerlöf avait voulu y mettre toutes ses idées. Comme si elle s'était lancée dans cette aventure sans plan, écrivant au fur et à mesure que les idées lui venaient en tête. Cette histoire des Cavaliers d'Ekebu me semble un peu tirée par les cheveux. À quoi pouvaient-ils bien servir à la commandante ? Pourquoi les gardait-elle ? Et que dire de toutes les aventures amoureuses de Gösta ? L'épisode complet qui concerne Marianne ne sert à rien. Et les péripéties de plusieurs des Cavaliers non plus. Lennart, Bérencreutz et les autres me laissaient plutôt indifférent alors l'amourette de l'un, la chasse à l'ours de l'autre… bof, j'aurais passé mon tour.

Mon opinion peut paraître sévère. Pourtant, j'ai plutôt aimé ce roman, l'atmosphère qui s'en dégage m'attire irrésistiblement. Toutefois… J'aurais préféré que Lagerlöf se concentre d'avantage sur l'histoire de Gösta, sur le triangle amoureux qu'il formait avec Elisabeth et le comte Henrik Dohna. J'en voulais plus mais l'auteure multipliait les digressions, s'éloignait de son histoire principale, s'en rapprochait, partait à nouveau dans une autre direction. C'en était presque frustrant par moments. Pourtant, quelques unes de ces digressions étaient plaisantes. Par exemple, l'épisode de la malédiction lancée par la mère de la commandante, celui avec la sorcière qui jette un sort à Martha Dohna. Ces petites touches de fantastiques apportent un petit quelque chose de vraiment unique à cette histoire et c'est probablement ce qui la rachète à mes yeux.
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Chacun d'entre nous a sa définition de ce que devrait être un livre parfait. Certains ne l'ont pas encore rencontré, ce livre idéal et tant désiré, d'autres ont déjà un nom qui leur trotte dans la tête. Pour moi, il est ici. C'est que Gösta Berling est bien plus qu'un roman, un conte ou une aventure : c'est un hymne d'amour. Pas à une personne, à un lieu. Le Vermland.

Peut-être un jour foulerais-je ce sol tant aimé. Peut-être mourais-je sans l'avoir vu. Peu importe. J'aurais senti cette flamme qui nimbait un esprit supérieur au mien, et j'y aurais réchauffé mes doigts. Chaque mot a été placé là par l'enthousiasme d'un cœur tout entier plongé dans le souvenir de sa vieille terre. Elle en aime chaque brin d'herbe, chaque ferme, chaque habitant – même le méchant Sintram.

C'est le Vermland le vrai héros de cette histoire. Ceux qu'on voit là ne sont que ses amis d'un jour. Mais il y eut une petite bande qui plus que toute autre agita sa vie paisible, et il est donc normal que, sur les moult petits chapitres qui composent le livre, ils soient les héros – parfois indirects – de la plupart. Ce sont les Cavaliers. Héros d'empires vaincus, nobles ruinés, inventeurs égarés, musiciens oubliés, ils sont douze en tout. Ils ont en commun une gaité, une noblesse et une fierté que la vie n'a pu briser, même en faisant d'eux des va-nu-pieds. le plus jeune, le plus fou et le plus beau, c'est Gösta Berling, le pasteur révoqué pour ivrognerie.

La Commandante, maitresse de sept forges et femme la plus puissante du Vermland, un à un les a sortis mourants de l'ornière où ils gisaient, et leur a donné un abris pour vieillir et mourir en paix. Mais ce Noël là, ils ont jurés au diable que toute une année ils n'agiront qu'en Cavalier : follement. Pendant un an, leurs plaisanteries et leurs fêtes secoueront tout le Vermland. Ils sèmeront gaité et souffrance, car jamais un Cavalier ne pense aux conséquences de ses actes. Par leur faute, des vies seront brisées, leur bienfaitrice chassée, des hommes et des femmes humiliés et tourmentés. D'autres seront relevés, aidés, sauvés. Car un Cavalier ne siffle pas dans le vent, il le fait souffler à son bon plaisir.

Beauté d'une terre saisie dans des pages de papier. Il suffit de les feuilleter pour voir se dresser sapins et montagnes…
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Trop tendre, trop jeune, trop seul, Gösta Berling trompe son ennui dans l'eau de vie. Ses soirées arrosées et sa vie de débauche sont incompatibles avec sa chaire de prêtre. Les villageois mécontents ont fait appel à l'évêque qui a révoqué ce prêtre fêtard et dépravé. Converti en mendiant, Gösta doit la vie à la Commandante, la maîtresse des sept forges qui l'a recueilli et en a fait un Chevalier d'Ekebu. Là, parmi ses pairs, le prêtre défroqué, ripaille, festoie, boit tout son soûl et séduit toutes les jeunes filles des alentours grâce à son physique avenant et ses belles paroles. Quand la Commandante est accusée de sorcellerie, Gösta se joint à La vindicte populaire et, ingrat, chasse la sorcière, devenant maître des lieux. La vie n'est plus qu'une fête perpétuelle, les forges se font silencieuses, le domaine tombe en ruines et Gösta continue de séduire, de tomber follement amoureux, de causer la perte de toutes celles qu'il approche.

Le Värmland, région de forêts, de torrents, de lacs, région aussi des forges, des mines, région dure, où l'hiver gèle les eaux, où l'été apporte la sécheresse. Cette terre qui l'a vue naître, Selma Lagerlöf la connaît bien et lui rend hommage à travers ces chroniques qui racontent une contrée sauvage, des hommes brutaux, une vie campagnarde au début du XIXè siècle. Ces petites histoires ont pour fil conducteur Gösta Berling, l'homme à la fois le plus fort et le plus faible de la région, capable du meilleur comme du pire, insaisissable, inconséquent, farceur et coeur d'artichaut. Mais il n'est qu'un prétexte pour évoquer le Värmland, terre de traditions, de croyances, de légendes, de superstitions où il faut se méfier du Ciel comme du Diable qui peut apparaître au détour d'un bois, la queue fourchue, les sabots trépignants. Avec beaucoup d'humour et de légèreté, Selma Lagerlöf entraîne son lecteur dans une folle sarabande de festins, de frissons, de grands sentiments, de sacrifices, d'honneurs perdus, de pactes avec le diable. C'est frais, vif, enlevé, passionnant et effrayant comme les contes d'autrefois, et émaillé de belles descriptions de la nature suédoise. A lire à la veillée, au coin du feu.
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Un prix Nobel bien mérité pour cette dame que je n'avais pas encore découvert...
Des histoires scandinaves, des légendes diversifiées mais notre personnage principal Gösta Berling est toujours au rendez vous.
C'est en Suède, plus exactement dans le Vermland, la région natale de l'auteure que se déroule ce roman à l'écriture d'une délicatesse et d'un lyrisme à toute épreuve.
Les descriptions de la nature, la faune et la flore sont excellentes, c'est ce qui fait de cette lecture un agréable moment.
On vit avec les personnages, avec leurs défauts, leurs vices et au milieu des sorcières, des pactes avec le diable, avec ces animaux qui attirent la malédiction...
Bref, un pur moment de plaisir...
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Les légendes de Gosta Berling sont aussi les légendes du Varmland, territoire Suédois cher au coeur de l'auteur tant elle le décrit avec passion. On s'éprend en effet vite de ses paysages enneigés, des ses montagnes, de ses passages qui se tracent au traineau sur le lac Leuven en hiver entre les bourgs voisins.
Ce livre raconte les aventures des cavaliers qui forment une compagnie de 12 hommes en perdition qui ont été recueillis par la capitaine, qui est la maitresse des forges. Celle-ci est évincée et chassée de son domaine sans être défendue par ses protégés et condamnée à l'errance et va lutter jusqu'à la fin de sa vie pour conjurer un mauvais sort que sa mère lui a jeté. de leur côté, les cavaliers, en lieu et place de faire fructifier les affaires dont ils ont désormais la charge passent leur temps à festoyer et à pimenter la vie de la région de leurs frasques.
Leurs passés de brigands se dévoilent peu à peu dans un univers de croyance et dans une atmosphère fantastique et poétique. Bien que le personnage principal soit Gosta Berling, de nombreuses histoires sont contées sur ses partenaires et celles-ci dévoilent la culture et les modes de vie de cette société où l'honneur doit primer sur la raison du coeur.
Gosta Berling fascine par son caractère tout en nuance à la fois provoquant, impertinent, séducteur, impulsif mais pour lequel l'amitié et l'amour sont les valeurs premières tout cela sur fond de naïveté attachante.
Je me suis laissé prendre à cette lecture captivante dont des scènes me reviennent à l'esprit comme celle très visuelle dans laquelle Gosta Berling mène son traineau bon train lorsqu'il est talonné par les loups dans la nuit enneigée...
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Selma Lagerlöf est totalement inconnue du grand public lorsqu'elle publie, à trente-trois ans, "La légende de Gösta Berling". Pourtant, le succès est foudroyant et lui ouvre la voie du Nobel de littérature qu'elle obtiendra quelques années plus tard, en 1909. Elle fut ainsi la première femme de lettres distinguée par le prestigieux prix.

Alors, de quoi parle cette fameuse "Légende de Gösta Berling" ? Pas si facile de répondre en peu de mots. Tout d'abord, il ne faut pas s'attendre à une légende épique ; il s'agit plutôt d'un recueil d'épisodes de vie suédoise dont certains peuvent s'apparenter au conte ou à la nouvelle. Gösta Berling, jeune pasteur défroqué porté sur la bouteille, fait partie des Cavaliers d'Ekeby, bande de fêtards assujettis au manoir d'Ekeby. Gösta Berling devient leur chef et pactise avec Sintram, un riche maître de forges, acoquiné avec le Diable, qui promet aux Cavaliers de leur céder son manoir s'ils ne font rien d'utile pendant un an.

L'an dernier, j'ai visité dans le Värmland, région natale de Selma Lagerlöf, le manoir et la propriété qui ont inspiré le récit. Cette trame presque fantastique avec son allure de pacte satanique, n'est pour moi qu'un prétexte pour l'auteure d'écrire sur sa région qu'elle vénère et de mettre ainsi en exergue gens et traditions.

Le récit est touchant et bien écrit mais il semble quelque peu décousu et éparpillé. Difficile, de surcroît, de réellement s'attacher aux personnages dont les préoccupations et les attitudes semblent très éloignées de celles qu'on voudrait leur imaginer. Pour ma part, j'ai eu du mal à lâcher-prise pendant ma lecture et à m'immerger complètement dans l'univers qui m'était offert.


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Première publication (1891) de cette écrivain très connue et reconnue puisque primée du Nobel en 1909.

On plonge en plein coeur d'une région suédoise entre forêt et lac, le Värmland, à la rencontre de ses habitants du XIXe siècle. La région est rude par son climat et la présence d'animaux sauvages (ours, loups) mais offre également de splendides paysages admirablement décrit par l'auteur. Elle utilise un certain lyrisme tant pour évoquer la beauté que l'horrible rudesse de la nature alentour.
Les hommes sont comme cette nature: à la fois attendrissants et à la fois d'une rare violence, selon la situation. Ils se retrouvent dans des fêtes à danser cependant l'excès de boisson crée bien souvent des conflits pouvant mener jusqu'à la trahison.
Le personnage de Gösta Berling est présent dans chaque récit. Prêtre défroqué, il devient mendiant puis cavalier auprès de la Commandante, maîtresse de 7 forges de la région. On ne sait pas précisément quel est son rôle. Il intervient toutefois dans bien des situations, souhaitant arranger les choses et finissant pas les compliquer davantage. Irrésistible auprès des femmes, il est pourtant malchanceux en amour.

A la façon de contes populaires, les textes se succèdent sans véritable chronologie. On a l'impression d'entendre des récits lors de veillées au coin du feu, au siècle passé, d'autant plus que l'auteur n'hésite pas à s'adresser directement au lecteur qui se sent impliqué. L'attention en devient d'autant plus soutenue.
Le style aux forts accents lyriques prend aussi parfois des notes plus légères, presque humoristiques. Le texte se charge de croyances populaires et de superstitions locales, et les situations en deviennent amusantes.

On a alors le sentiment d'accéder à l'essence même de ce peuple, qui d'ailleurs s'est aussitôt reconnu dans ces écrits.
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Une écriture exquise, agréable à lire bien que le personnage de Gösta Berling soit assez déroutant, il sème le vent un peu partout, il est source de catastrophe amoureuse partout où il foule ses pieds. J'ai pris grand plaisir à lire chaque chapitre comme une nouvelle expérience avec le monde champêtre de Vermland, des personnages sont drôles et leur vie se conjugue à chaque fois avec des malédictions qui peuvent surgir et prendre effet immédiatement pour un rien. Selma Lagerlöf fait revivre des légendes autour de ces personnages, certaines semblent assez insignifiantes mais d'autres m'ont beaucoup accroché, et la nature occupe une grande place dans ces légendes, autant l'auteure nous en fait de vibrantes descriptions parlant de sa beauté et de sa rudesse, autant la nature a une forte influence sur ces personnages...
J'ai vraiment savouré le livre!
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Gösta Berling est un pasteur révoqué car il avait un penchant trop marqué pour les boissons alcoolisées. Et ce roman est le récit du quotidien de la petite commune où évolue ce personnage. Selma Lagerlöf est la première romancière a avoir obtenu le Prix Nobel de littérature, et ce roman est, paraît-il son grand chef d'oeuvre
Il est clair qu'on trouve dans ce roman une cohabitation de styles et de thèmes contradictoires en apparence , le tout servi par une écriture très fluide, poétique et érudite sans être ampoulée ni pompeuse.
Le moins qu'on puisse dire c'est que c'est un roman très étrange qui a davantage les codes du conte et de l'épopée que celui du roman, tout en abordant des aspects existentiels de la vie humaine : la religion, la morale et la part de Bien et de Mal qui existe en chaque individu. Malheureusement, mis à part la plume très plaisante de l'auteure, je pense que je n'étais pas prête pour une telle lecture et suis donc passée totalement à côté. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages ni même aux récits de leur quotidien. L'ensemble de l'oeuvre m'a paru trop décousu, sans fils conducteur suffisamment exploité à mon goût. Je comprends (sur un plan rationnel) qu'à travers ce récit, on a voulu récompenser la capacité de la romancière à réunir différents styles et traditions suédoises (celles de la chrétienté, mais aussi l'héritage des sagas vikings et croyances païennes), mais cela n'a pas suffit à me transporter. Sans doute me suis-je trop éloignée de ma zone de confort et de ce que je recherche habituellement dans un roman.
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Je découvre, enfin cette auteure, 1ère femme nobel de Littérature.
Je suis partagée par cette lecture, parce que par moment, je suis prise dedans, dans l'histoire, les personnages, et à d'autres je décroche complètement ...surtout autour des cavaliers.

En revanche, je suis happée par les descriptions de la Suède, par ce style de conte, de faire parler les éléments de la Nature. C'est une très belle découverte littéraire et je poursuivrais avec d'autres lectures.
Je n'ai pas voulu commencé par Nils, qui est mondialement connu, mais je le ferai.

J'ai beaucoup aimé le personnage de la Commandante, le dernier chapitre est magnifique mais aussi celui d'Elisabeth.
Quant à Gosta Berling, qui est tout de même le personnage central, son évolution est intéressante, et c'est un autre point fort de ce livre les personnages ne sont pas manichéens, ce qui n'est pas fréquent dans la littérature ..

Très belle découverte, dommage que ce roman-conte, je ne sais comment le qualifier, soit entrecoupé d'histoires sans intérêt et sans apport au reste de l'histoire. Mais c'est un 1er Roman, soyons indulgent !
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