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3,51

sur 235 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un roman à deux voix.
Celle d'une femme qui se réveille sur la plage, nous ne savons pas trop ce qui l'a amené là mais elle est fortement cabossée. Un homme se penche sur elle.
Et l'histoire de deux familles sur trois générations qui se croisent et se recroisent : les Lafleur et les Mésidor.
Les seconds avides de bonnes terres, ont ruinés les premiers, qui sont devenus des petites gens du peuple, vendant leur production et leur maigre pêche sur les marchés.
Les Mésidors sont riches et puissants et ont l'habitude que l'on s'incline sur leur passage. du haut de leurs chevaux ils toisent la populace avec un air de dédain.
Mais aujourd'hui, en plein marché, Tertulien Mésidor, la cinquantaine bien tassée, tombe en arrêt devant une jeune beauté de seize ans : Olmène Lafleur. Sa beauté est en pleine éclosion et son vêtement que le vent plaque sur son corps révèlent des trésors en pleine construction. L'homme tressaille : il l'a lui faut !
Un roman riche de descriptions, pour ce pays ravagé qu'est Haïti, pour la servitude des femmes, pour les pauvres face aux riches. Un ton au-delà du poétique qui nous plonge dans un roman empreint de souffrance. Un bouquin ou il convient d'être vigilant pour ne pas en perdre le fil : l'histoire est sur trois générations et beaucoup de protagonistes y sont décrits. Fort heureusement il y a un arbre généalogique à la fin pour s'y retrouver.
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La terre natale reste toujours accrochée aux souliers des écrivains. Cela semble un cliché mais n'est-ce pas encore plus vrai pour un pays parmi les plus déshérités du monde : Haïti, lequel possède une tradition littéraire très riche (Laferrière, Trouillot, Danticat, ...) y compris dans l'exil ? Yanick Lahens est une voix singulière que l'on avait appréciée dans le très beau Guillaume et Nathalie. Bain de lune est plus ambitieux encore et se déroule sur une trentaine d'années (jusqu'à la fin des années 80), dans un petit village "Anse bleue" à travers le destin de deux familles, l'une nantie, l'autre pas, et que les événements climatiques (sécheresses, ouragans) et politiques (dictatures, soulèvements) n'épargnent pas. Bain de lune est un roman fulgurant, capricieux et poétique qui demande un grand effort pour ne pas se perdre dans les méandres de ses intrigues et le foisonnement de ses personnages (l'arbre généalogique placé à la fin du livre est une bonne idée). Comme l'écrit Yanick Lahens : "Dans toute cette histoire, il faudra tenir compte du vent, du sel, de l'eau, et pas seulement des hommes et des femmes." Et si "Vivre et souffrir sont une même chose", Bain de lune est un nouvel hommage à cette capacité des haïtiens à ne jamais se résoudre au malheur et à se battre pour que s'améliore leur sort misérable.
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Après une tempête, un homme découvre le corps d'une jeune femme échouée sur la plage. Elle est brisée et, pourtant, sa voix va s'élever pour nous raconter comment un siècle d'histoire familiale dans les montagnes d'Haïti l'ont amenée là. Cela commence par la rencontre entre Tertulien Mesidor et Olmène Dorival. Leur union charnelle crée un lien entre ces deux familles sans pour autant gommer les terribles ressentiments qui les opposaient.
À travers leur histoire et celle de leur descendance, Yanick Lahens nous conte la tragédie d'un village pris entre ses traditions, ses croyances et les bouleversements politiques du pays. C'est une histoire de femmes assujetties à la volonté des hommes, d'hommes menés par leur désir, la vengeance et le pouvoir.
L'histoire de ceux qui ont cru aux mirages des bouleversements politiques, aux sirènes de la ville et de l'ailleurs, l'histoire d'une communauté déchirée par des rancoeurs ancestrales et pourtant unie par son profond attachement au sol et aux traditions.
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La plume de Yanick Lahens est très poétique. Chaque phrase mériterait que l'on s'y attarde pour ne rien laisser échapper. Cependant, si la prose est proche de la poésie, l'histoire n'a de romanesque que le titre que je trouve magnifique. On baigne dans un monde de misère, de violence au milieu des esprits du vaudou haïtien et des invisibles... Certaines scènes de torture sont particulièrement difficiles à écouter. le sort des femmes de cette île n'a rien d'enviable et la seule histoire d'amour qui semblait pouvoir adoucir un peu le récit m'a rapidement glacé le sang... C'est techniquement un très beau texte, mais qui ne me parle pas !
J'ai découvert ce livre en version audio. Je me suis perdue entre les noms des personnages (Tertulien, Mésidor; Philogène, Olmène...), le nom des villes, les références au passé... Bref, un support visuel pour mémoriser les éléments essentiels m'a manqué. Certains chapitres sont plus simples à suivre que d'autres, mais je reconnais que je serais bien incapable de raconter fidèlement l'histoire que j'ai entendue.
J'ai beaucoup apprécié le principe du livre audio car je passe de nombreuses heures sur la route. le livre audio m'offre une alternative à la musique pour optimiser ce temps perdu.
Merci aux éditions Thélème et à Babelio pour cette découverte !
Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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Dans "Bain de lune", l'écrivaine haitienne Yanick Lahens nous parle de son pays. Elle a reçu pour cet ouvrage le prix Femina 2014.

Il est difficile de chroniquer cet ouvrage car en refermant la dernière page, je ne sais pas trop quoi en retenir. L'intrigue?l'écriture? Haiti?
Tout est assez confus finalement dans ce livre.

Commençons par le point fort: l'écriture. Poétique, envoutante, tout simplement belle. On est souvent emporté dans le récit de cette saga familiale.
Elle apaise et réussit à adoucir le récit conté. Ce dernier est en effet souvent violent, guerrier, loi du plus fort...
Elle détaille joliment la beauté des paysages d'Haiti, nous fait voyager et découvrir ce pays qu'aime profondément l'auteur cela se sent. L'utilisation des mots créoles ajoute au charme, même si du coup c'est compliqué à suivre (le dictionnaire en fin d'ouvrage n'est vraiment pas pratique. J'aurai nettement préféré des notes de bas de page. C'est dommage)

Ce style, ces phrases chantantes et très descriptives, c'est ce qui m'a inciter à poursuivre.

Je ne peux pas en dire autant de l'intrigue. Ce mélange d'Histoire d'Haiti avec l'histoire des deux familles m'a dérangé. Je me suis souvent perdu, voire découragé. Trop de petites anecdotes, trop de personnages, trop de diversions... Ca finit par lasser. Heureusement les chapitres sont courts, ce qui dynamisent la lecture.

Pourtant, les deux histoires différentes, l'une écrite en italique (celle de la naufragée) et l'autre écrite "normalement (celle de la saga familiale) partaient d'une bonne idée. C'est plutot bien mené et bien amené.

Enfin, comme je le disais plus haut, je n'ai pas accroché avec le dictionnaire en fin d'ouvrage. Trop de perte de temps...

A l'arrivée, "Bain de lune" est un bon livre mais qui aurait pu être beaucoup mieux... J'ai quelques regrets et ce sentiment que l'auteur a trop voulu en faire... Dommage

3/5
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Avec ce joli titre de "Bain de lune" Yanick Lahens suggère probablement que les esprits du vaudou, les invisibles, accompagnent cette saga familiale qui a pour encrage Haïti.
Le vaudou n'est pas évoqué mais on se doute qu'il a de l'importance dans la vie des haïtiens. Ce qui est évoqué c'est le mystère d'une jeune femme échouée sur une plage et qui va faire le récit de son passé.
La construction du roman fait donc alterner les deux temps, l'histoire des familles haïtiennes sur plusieurs générations et ce que vit le corps et l'âme meurtris de la jeune femme. La grande qualité du roman vient de la double narration, toujours du point de vue des haïtiens même si le vocabulaire assez riche ne reflète pas l'idée que l'on se fait de la vie campagnarde au village de Anse bleue.
J'ai malheureusement choisi une version audio et comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire les romans lus par leurs auteurs ne sont pas souvent une prouesse littéraire. Là, Yanick Lahens ne réussit pas à distinguer les deux types de narration parfaitement bien repérés dans la version écrite grâce à une différence de typographie. J'ai dû reprendre le livre papier, indispensable pour le glossaire des mots en créoles et l'arbre généalogique en annexe pour s'y retrouver dans les familles Lafleur et Messidor.
Alors que les mouvements de rébellions pour la défense des démunis et la situation des femmes haïtiennes qui espèrent une vie meilleure sont des sujets passionnants, je n'ai pas apprécié pleinement ce roman qui ne m'a pas touchée plus que ça pour les raisons évoquées.


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Je ne savais absolument rien de ce livre avant de l'ouvrir... je l'ai choisi complétement par hasard, au détour d'une virée dans une bouquinerie. La couverture m'a séduite, le fait que ça soit également un prix Fémina également. Et puis, je dois dire que je ne connais pas ou très peu la littérature haïtienne, ce qui a fini par me convaincre et j'ai trouvé le 4e de couverture plutôt intriguant. J'ai donc ouvert la première page et je me suis laissée porter par cette lecture... le livre s'ouvre sur un chapitre en italique, qu'une femme narre... On comprend qu'elle est sur une plage, morte, avec les vagues qui lui lèchent les pied. Découverte par une pêcheur, le lecture voudra connaître son histoire... Une histoire de liens familiaux, avec une multitude de personnages, principalement de deux familles, une histoire de secrets, un roman sur la servitude des femmes, sur une Haïti ravagée... Une histoire poétique, une écriture toute en douceur malgré quelques lignes très dures... Une très belle découverte que je ne regrette surtout pas d'avoir trouvé... le hasard fait bien les choses... Et j'ai apprécié également le glossaire, parce que beaucoup de termes que je ne connaissait pas... Et puis l'arbre généalogique à la fin nous aide bien à comprendre tous les liens entre les personnages.
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N°855 – Janvier 2015

BAIN DE LUNE – Yanick LAHENS- Sabine Wespierser Éditeur. (Prix Fémina 2014)

Le roman s'ouvre sur la découverte par un pêcheur du corps d'une jeune femme qui semble avoir échappé à la violence d'une longue tempête. L'homme qui l'a découverte ne comprend pas comme elle a pu survivre aux flots et c'est pour la jeune femme l'occasion de remonter le temps, d'évoquer l'histoire de sa famille qui commence par un « coup de foudre », celui qui bouleverse les sens et l'âme d'un homme d'âge, Tertulien Mesidor pourtant marié et père d'une nombreuse famille, quand il croise le regard d'une très jeune fille, Olmène Dorival, âgée seulement de 16 ans. Dès lors, rien ne compte plus, ni la différence d'âge et de classe sociale, ni la réputation sulfureuse de l'homme. C'est pourtant cette même famille Mesidor qui s'est attachée, depuis longtemps à spolier les Lafleur, dont descend Olmène et aussi les autres familles, de leurs propriétés foncières et de leurs richesses. Tertulien est un être abject que tous craignent. Pourtant, l'attachement de ces deux êtres que tout oppose est réciproque et il va bouleverser la vie de ce petit coin sauvage où s'accrochaient depuis toujours les idées reçues sur la soumissions des femmes et sur les hommes prédateurs. Entre eux il y a pourtant ce jeu de la séduction fait de l'envie de Tertulien, de la volonté d'Omène de le faire attendre, mais pas trop longtemps, pour lui accorder ce qu'il veut parce que cette union couronnée par une naissance la fera échapper à la misère mais pas à la fuite. Il y a aussi pour les hommes comme Léosthène, le frère d'Olmène, ces espoirs déçus, ses rêves de voyages avortés qui se terminent dans l'illusion d'un ailleurs à cause de la pauvreté du pays.

Cette rencontre apparemment anodine va engager un siècle d'amour-haine entre deux familles, les Mésidor, des notables aisés, et les Lafleur, des paysans pauvres que la narratrice va évoquer à travers trois générations d'hommes mais aussi de vie faite d'incantations vaudou, de misère, d'insécurité, de bouleversements climatiques et politiques, de domination des hommes sur les femmes, d'accent créole, de cette histoire de l'île dominée par les Duvallier et leurs Tontons Macoutes mais aussi par les Américains ...
Tout cela, plus le dépaysement d'une île lointaine, la douceur de l'air, l'évanescence des femmes, les vibrations de l'air tropical, la chance ou le hasard... le lecteur est d'emblée transporté dans un ailleurs, l' « anse bleue », faite de sable, d'eau et de sel et de soleil, un décor de carte postale mais que la réalité quotidienne enlaidit surtout quand la dictature des hommes s'en mêle.

Il s'agit du 4° roman de cette auteur haïtienne de langue française. le lecteur se perd un peu à travers ces évocations mais l'arbre généalogique de fin l'aide grandement à s'y retrouver. Ce prix consacre en tout cas la culture haïtienne un peu occultée malgré l'oeuvre de Dany Laferrière et sa consécration, en décembre 2013, par son élection à l'Académie Française.

J'ai lu ce roman comme un long poème plein d'images et de senteurs lointaines, de mots créoles, d'évocation de cette terre oubliée que les éléments et les hommes ont tant malmenée. C'est un plaidoyer pour les humbles, les pauvres de ce pays pauvre qui ne croient plus en rien ni aux hommes ni au dieu des chrétiens et à sa morale mais pour qui le seul rempart est le vaudou et la puissance des songes qui annoncent l'avenir. C'est une longue évocation des ancêtres, un livre fait de mystères, d'invocations magiques qui a le pouvoir de sortir le lecteur de son habituel univers romanesque.

©Hervé GAUTIER – Janvier 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Je n'ai pas été convaincue par cette lecture, peut-être parce que j'ai été déçue et mes attentes trop importantes, créées par ce titre poétique et la promesse d'une saga familiale mêlant petite et grande histoire haïtienne.
J'ai eu du mal à être embarquée par ma lecture car je n'ai pas compris qui était le narrateur, ce “nous” englobant tous les habitants du lakou d'Anse Bleu? Tous les miséreux des 5 villages? Surtout que ce “nous” ne change pas avec le temps et reste le même tout au long du roman, que les événements racontés soient en 1940, 1960 ou 1980. Certains chapitres en italiques sont racontées avec le « je » d'une jeune femme dont on ne connaît l'identité que très tard et surtout grâce à l'arbre généalogique donné en fin d'ouvrage.

Ce flou concernant le point de vue est augmenté par la narration qui se place du côté des « ignorants » subissant sans les comprendre les événements politiques, se référant par exemple à Duvalier comme à l'homme aux lunettes épaisses. Tout est donc embrouillé pour le lecteur, dans un effet voulu par l'auteur (j'en suis persuadée) pour montrer l'impuissance de la population haïtienne face aux hommes de pouvoir qui se succèdent. J'ai d'ailleurs bien aimé dans cette optique, que les hommes de pouvoir transmettent leur nom de famille alors que chez les autres, nos héros en quelque sorte, ce soit le nom de la mère qui est transmis. Je ne sais pas si ça correspond à une réalité haïtienne mais j'ai trouvé la comparaison intéressante.

Les derniers chapitres montrent que la nouvelle domination est celle du trafic de drogue, la population d'Anse bleue, comme avant, n'étant que spectatrice d'un théâtre dont elle ne comprend pas les règles. Cette ignorance, quelque part assumée et recherchée, m'a un peu empêchée de plonger dans la narration car il me manquait trop de connaissances pour bien décoder les propos de l'auteur.

J'ai bien aimé la description des rites vaudous et de la spiritualité associée, sans ésotérisme et sensationnalisme. On se sent du coup assez proche de ces croyances malgré les transes et les chevauchées exotiques. J'ai trouvé dommage de ne pas être emportée par cette lecture car l'écriture est poétique et l'histoire assez universelle. Un rendez vous manqué.
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Ce livre m'a été offert par mon fils aîné, et bien que ne connaissant pas l'auteur, Yanick Lahens, je me suis plongé avec plaisir dans ses pages.

L'action se déroule en Haïti, sur une plage qui se remet de trois jours de tempête. On y retrouve le corps échoué d'une jeune fille. Dans son état comateux, elle nous raconte l'histoire de sa famille, l'histoire de son pays sur quatre décennies. Et elle nous livre également son histoire à elle.

« Bain de lune » c'est l'histoire d'un pays et de ses habitants.
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