Ce roman est une plongée dans le Harlem de l'année 1936 à 1961. Septembre 1936, C'est la date de l'arrivée à New York de Clyde Morton dit Viper, qui voulait devenir trompettiste mais qui deviendra des plus grand dealer de Marijuana de Harlem. Sa clientèle ? Les plus grands jazzmen de cette époque (Thelonious Monk, Dizzie Gillespie,
Charlie Parker,
Louis Armstrong, Dexter Gordon,
Charles Mingus,
Miles Davis,
John Coltrane et tous les "cats" ( surnom des jazzmen) passant chez Pannonica Koenigswater, dite Nica ou la baronne, héritière de Rothschild, mécène des jazzmen noirs).
Jake Lamar en fait un roman policier car il y a dans ce roman trois meurtres dont l'assasin est Clyde Viper Morton (on le comprend dès la troisième page). Mais à défaut d'enquête car la police est corrompue, nous dévoile une à une les victimes, et la raison de leur assassinat. Sous la coupe de Mister O "Orlinsky" (homme d'affaire et traficant) et Avec Pork Chop Barkley, Pee Wee et Big al ils vont monter le plus grand réseau de traffic de Loco weed ( Mary Warner ou marijuana) d'Harlem. Avec la devise de Machiavel (il faut être craint pour régner), Clyde Viper Morton, va s'imposer par la violence, le charme et son respect pour les jazzmen. Pas de partage sur le terrain et un seul interdit dans la vente : l'héroïne ! Mais cela n'est pas si simple,
Charlie Parker le plus grand génie du bebop, drogué à mort à l'héroïne, donne le mauvais exemple. Alors, les jazzmen en veulent pour tteindre son génie et ce sera un combat à mort également contre les dealers de poudre...
Viper est solitaire, mais une femme Yolanda DeVray, une chanteuse, l'attirera, et le fera sortir d'Harlem et voir Paris alors que le réseau s'étend.
Et puis il y a Country johnson, son jeune "alter ego" que Viper prendra sous son aile, formera, et qui lui permettra de vivre un peu de "longue euphorie" avec Yolanda.
C'est donc une biographie romancée d'un gangster, mais c'est aussi un monde qui s'ouvre à nous : le jazz et son évolution. Depuis le swing au Bebop, le monde a changé, la guerre a fait rage, les noirs s'affirment par la musique. A la manière de
Milton Mezzrow , dans "
la rage de vivre",
Jake Lamar décrit Harlem, la 52eme rue, et la vie tumultueuse dangereuse des dealers dans les clubs. de la pauvreté au business, de l'ombre à la lumière, dans une société blanche raciste, Viper va croiser ses idoles et son destin...
C'est une très belle découverte, qui est le premier roman d'une série de
Jake Lamar, alors, vivement la suite !