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EAN : 9782359880571
333 pages
Scala (29/03/2012)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Invité à Amboise, Léonard de Vinci, âgé, malade, traverse les Alpes à l'automne 1516. Durant le voyage, la caisse contenant la Sainte Anne (aujourd'hui conservée au Louvre) est égarée... Par quelle main, dans quel but, peut alors avoir été peint le tableau, reproduit sur la couverture de ce livre, qui ressemble si fort à l'oeuvre pour un temps perdue ? Et pourquoi, dans les mêmes années, voit-on apparaître une version de la Joconde où le modèle est nu ? Explorant le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
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C'est un OVNI, un objet volant non identifié dans l'histoire du livre d'art romancé !
L'historienne de l'art Nadeije Laneyrie-Dagen, à sa manière, nous conte les dernières années de vie, de 1516 à 1519, du grand Léonard de Vinci auprès du roi François 1er à Amboise.

À la demande du roi français, Léonard quitte Rome à l'automne 1516, traverse les Alpes avec son élève Francesco Melzi et son serviteur Battista. Malade, il a 64 ans, il va vivre et travailler jusqu'à sa mort le 2 mai 1519 au manoir du Cloux (aujourd'hui le Clos Lucé, qu'il faut visiter) près du château royal. À son arrivée, le roi l'a nommé « premier peintre, premier ingénieur et premier architecte du roi » et l'accueille avec ses mots : « Ici Léonard, tu seras libre de rêver, de penser et de travailler ». le peintre a emporté trois de ses oeuvres essentielles, non terminées : « La Joconde », le « Saint Jean-Baptiste » et « La Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Anne ».

L'historienne de l'art a-t-elle voulu s'amuser ? Je me suis longuement interrogé sur cette curieuse façon de conter cette histoire. Les faits réels sont bien présents, les personnages sont exacts, le déroulement du séjour de Léonard correspond à la réalité que l'on connait. le peintre, ingénieur, architecte, démontre l'étendue de son talent durant le temps qu'il passe au Cloux : fêtes somptueuses avec automates et décors, effets spéciaux, plans d'ouvrages fluviaux, études sur la ville de Romorantin et un futur palais qui deviendra Chambord.

La présentation du récit interroge. Deux personnages parlent : Francesco Melzi qui conte l'aventure de Léonard et « Celui qui fut Léonardo da Vinci en aucun temps, en aucun lieu », Léonard, lui-même, qui est mort depuis des siècles. Celui-ci reprend ou corrige la narration de Francesco, rajoute des faits, explique son travail, sa relation avec la cour de François 1er, et revient sur les événements survenus ensuite, après sa mort.

Un vivant. Un mort. Ces deux voix intervenant tour à tour sont curieuses, mais la lecture est intéressante. L'auteure nous donne des détails sur la vie de Léonard en Italie et en France, rectifie certains faits comme sa mort dans les bras du roi, décrit son oeuvre.
Puis, au fil des pages, la fiction se met en place. Au cours du voyage, le tableau de la Sainte Anne est perdu. Léonard veut la récupérer pour l'offrir à François 1er. Je ne raconterai pas l'histoire rocambolesque imaginée pas l'auteure autour de ce tableau. C'est plutôt compliqué. La fin du récit se termine d'ailleurs avec plusieurs Sainte Anne : la vraie, retrouvée ; une copie faite par Francesco Melzi ; une autre par Salaï, le petit diable et disciple de Léonard.

Ce récit romancé ne devant pas apparaitre suffisamment complexe à l'auteure, celui-ci s'achève par un curieux dialogue entre des personnages morts et des vivants : Francesco Melzi, décédé lui aussi, Léonard de Vinci toujours mort, l'auteure du livre, et un historien. Ce dialogue donne des informations sur le séjour de Léonard, sur l'histoire de l'art en général, sous le contrôle de Léonard : « Je veux qu'on continue à parler de moi ». Il ne sera pas déçu, car l'on continue à parler de lui : nous apprenons que l'on a retrouvé au 19e les restes d'un squelette dans le parc d'Amboise, conservé dans la chapelle Saint-Hubert. le sien ?

Ce livre d'une historienne de l'art érudite mêlant biographie et fiction m'a intéressé par les nombreux renseignements donnés sur les dernières années du génie Léonard de Vinci. Néanmoins, cette fiction, malgré son originalité, m'a souvent fatigué. Je me suis un peu perdu dans cette histoire de Sainte Anne qui disparait, réapparait et est copiée plusieurs fois. Il est vrai que ce tableau, comme la plupart des toiles de Léonard, a été copié de nombreuses fois de son vivant et après sa mort.

La « Vierge à l'Enfant avec Sainte Anne » qui, après des siècles d'existence, apparaissait défraichi, terne, envahi de vernis ancien, a été restaurée récemment. Aujourd'hui, ce chef-d'oeuvre, à mes yeux le plus beau de Léonard, que j'ai vu lors de l'exposition du Louvre en 2012, a retrouvé ses transparences dans les robes et voilages, ses teintes vives, des rouges violacés s'exprimant à nouveau, et l'exquis modelé des figures qui disparaissait sous les couches de vernis. Cette merveille m'était apparue telle que Léonard de Vinci la voyait, terminée, au Clou, avant de mourir.

L'auteure ayant choisi de placer la superbe Sainte Anne au coeur de son récit, j'aurais aimé qu'elle nous présente cette scène familiale, trinité terrestre, de façon moins confuse en mettant en évidence la délicatesse des préceptes artistiques de Léonard de Vinci : rendu vaporeux des corps (le fameux sfumato), entrelacement des postures des personnages. le magnifique visage des deux femmes a été oublié : la Vierge assise sur les genoux de sa mère et la Sainte Anne qui abaisse son regard sur elle avec ce sourire bienheureux si cher à Léonard.

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Ce livre est dédié à la fin de vie de Léonard de Vinci alors qu'il se fait convaincre de venir en France travailler pour François 1er.


Il croise deux récits celui de son élève Melzi qui a pris soin de consigner la vie en France et celle de Leonard de Vinci qui commente de sa tombe les paroles de son ancien apprenti.

Le parallèle des deux voix est intéressant et permet à l'auteur d'offrir différents points de vues et interprétations des évènements de la fin de vie du maitre.

Le livre se lit bien, les pages se tournent facilement tandis que l'on admire les tableaux peints par le maitre et que l'on voit son élève reprendre la Sainte Anne un de ses chefs d'oeuvre.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
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Sur l’autre est peinte la même Dame de Beauté, sous l’apparence de la Vierge, avec l’enfant Jésus. Son image est encore plus troublante que celle que vous avez vue à Loches : la chair est pâle comme l’ivoire, le tétin à la couleur de la rose… des séraphins rouges mettent en valeur ce corps blanc. La taille est corsetée, et mes mains de jeune garçon ont eu envie d’achever de dénouer le cordon qui tendait le tissu au-dessus de l’autre sein… C’est un peintre qui s’appelait Maître Fouquet qui a peint ce tableau.
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Le soir, il arrive que Leonardo allume des chandelles devant ses tableaux. Comme la maison, quoi qu’on fasse, est pleine de courants d’air, les flammes qui montent des mèches ne cessent de bouger. Il me semble alors que les lèvres de l’une et de l’autre dames s’entrouvrent, et à de certains moments, j’ai le sentiment que celle qui est gaie plisse les yeux chaleureusement et accentue son sourire à mon adresse… Il en va de même pour l’autre, mais je n’ose toujours lever le regard sur ses seins exaltés de la sorte.
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je me demandais en moi même comment en un seul homme et jeune qui plus est, pouvaient s'unir le gout évident du plaisir, l'amour des animaux et des curiosité du monde, le talent qu'il avait prouvé pour les choses de la guerre et cette culture variée en même temps que cette finesse et cette conviction quand il parlait des choses divines.
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si je n'étais un peintre - ou peut être seulement le secrétaire de Maitre Leonardo - je serais musicien. j'inventerais une mélodie où il n'y aurait aucune voix ni instrument: rien d'autre que le silence de la forêt, rompu quand le sabot de mon cheval heurte et repousse un pierre, ou brise une branche de bois mort.
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Elles ont le même visage, ou bien la même expression, celle aussi que montre aussi votre saint jean. Ce sourire... il est propre à vos peintures et pourtant vous ne souriez jamais.
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Vidéo de Nadeije Laneyrie-Dagen
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