Raconter cinq siècles d'histoire, sur deux continents, en suivant deux branches de la famille Dionus fuyant Constantinople le 29 mai 1453 est la trame de ce roman ambitieux.
Projet qui s'inscrit dans le fil d'un
Mark Halter signant
La Mémoire d'Abraham (vingt siècles d'une famille juive) ou d'un
Bernard Gantois avec
La Saga des Louis (quinze siècles d'une famille française).
Nicolas et Constantin émigrent, l'un en Russie, l'autre en Orient. Les Dionus de Russie sont des artistes écrivant des icônes inspirés par la tradition grecque orthodoxe puis peignant des tableaux à Moscou ou Saint Petersbourg. Les Dionus d'Orient sont des entrepreneurs phéniciens installés à Antioche, Alep, Damas, Beyrouth, le Caire et Alexandrie, investissant dans l'agriculture, la pèche, le savon, le coton, la banque.
Les histoires de l'empire Russe, de l'empire Turc, de l'empire Britannique et de nos deux empires se succèdent au fil des siècles, des épidémies, des guerres, des révolutions. Les deux branches familiales parcourent les continents et embarquent le lecteur vers le Royaume Uni, la Sibérie ou vers
Le Havre. Les familles s'associent au fil des amours, des mariages, des séparations et des assassinats. Les fortunes se font et se défont suivant les aléas économiques, politiques et militaires.
J'ai aimé cette saga fort instructive sur l'histoire de la Russie tsariste et le déclin de l'Empire Turc mais j'ai trouvé la fin (le XX siècle) un peu rapide (voire bâclée) et l'histoire familiale est naturellement invraisemblable car comment imaginer dix générations en cinq siècles alors que tout généalogiste ou historien observe vingt générations sur cet espace temps. Manifestement la romancière a voulu limiter le nombre de personnages en ralentissant le rythme de reproduction mais ça rend l'intrigue moins crédible.
Quoiqu'il en soit ces cinq cents pages sont un bon divertissement et un agréable plaisir.