Suite et fin de ce diptyque, dont le premier volet nous présentait Julie, une ravissante jeune femme qui se retrouve inculpée de meurtre et en profite pour faire le bilan d'une vie parsemée d'accidents de parcours.
Si on retrouve cette narration en voix-off alimentée par les pensées de Julie, qui accentue encore un peu plus le côté intimiste du récit,
Denis Lapière ("
Amato", "L'impertinence d'un été", "
Urielle", "En chemin elle rencontre") change quelque peu de décor lors de ce deuxième volet et quitte la ville minière de Charleroi pour suivre le nouveau départ de Julie au sein d'une société plus mondaine.
Ceux qui s'accrochaient au dénouement de l'intrigue judiciaire resortiront déçus de cette conclusion. La culpabilité de l'héroïne n'a finalement que peu d'importance et le proces n'est finalement qu'un prétexte pour approfondir encore un peu plus le personnage de Julie. L'auteur continue de se concentrer sur la psychologie de cette jeune fille qui a grandi dans un contexte familial difficile et livre le portrait intéressant d'une femme qui est à la recherche d'une vie meilleure, pour elle et pour son enfant. Reposant sur une construction basée sur des flashbacks, le récit proposé par Lapière est parfaitement maîtrisé, certes, sans surprises, mais très humain et plein de sensibilité.
C'est le graphisme d'
Olivier Grenson qui accompagne la longue descente aux enfers de cette séduisante jeune femme. Pour ce roman psychologique de la collection Aire Libre, le dessinateur de "Niklos Koda" s'essaye à la colorisation directe et s'en sort avec brio. Transmettant parfaitement l'atmosphère industrielle de sa ville natale, Charleroi, l'auteur livre une héroïne très attachante et des planches de toute beauté.