Un hiver de canicule

Il est parfois très délicat de parler d'un livre que l'on a apprécié et qui vous a même vivement intéressé, comme c'est le cas du présent volume. Il est difficile pour moi de le présenter, sans courir le risque de le trop dévoiler et de décourager des lecteurs potentiels qui auraient, en quelque sorte, la solution de l'énigme. Si énigme il y a, elle n'est cependant pas le seul ressort de l'intrigue. Cet ouvrage pose le problème des SDF, de l'image que l'on peut en avoir et de ce qu'ils sont dans la réalité. En écrivant cela, je ne suis pas certain d'avoir complètement épuisé la question soulevée par l'auteur. Se pose aussi le problème du rôle des médias et de la pérennité des informations dont ils nous abreuvent. Ce roman tient du livre social et, par certains côtés, du thriller, sans le caractère convenu et un peu vain de ce produit de consommation courante qui est à la littérature ce qu'une boîte de raviolis est à l'Italie. Le style est en parfaite adéquation avec la nature du propos. Ce livre trouvera un écho auprès de tous car nous sommes tous concernés. Nous avons connu et connaissons des SDF pour les avoir croisés et qui sait si, un jour, nous ne vivrons pas à leur côté...

"un hiver de canicule" est un roman aussi passionnant que difficile à classer. Plus qu'un polar, c'est un ovni ! Un groupe de SDF profite d'une émission télévisée pour tenter de prendre un journaliste en otage. Un scénario assez loufoque, qui nous entraîne pourtant dans une réflexion profonde sur la vie des sans-abris. Une dénonciation habilement menée, qui n'est pas sans rappeler le style et l'excentricité d'Eduardo Mendoza. Une belle découverte.