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L'Age d'Homme (01/01/1900)
5/5   2 notes
Résumé :
Spécialiste reconnu du domaine ésotérique, directeur de la revue “Politica Hermetica”, Jean-Pierre Laurant nous livre ici une étude remarquable sur les contenus voilés des écrits du grand penseur de la Tradition. Photos, documents, fac-similés en hors-texte.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« De toutes les figures qu'il m'a été donné d'observer au long d'une carrière, d'ailleurs plus soucieuse des œuvres que des personnes, voici une des plus curieuses et des plus attachantes dans son mystère. J'ai connu René Guénon au temps de notre âge mûr. Il venait de publier son Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues et des rapports d'auteur à critique, ainsi que des vues concordantes sur l'état ou la nature du monde présent nous lièrent d'abord. Je le vois encore, dans mon cabinet de la rue Guy-de-la-Brosse – assis sur un pouf devant la cheminée, et ceci, joint à sa longue taille et à son long visage qui lui donnait un air oriental parfaitement approprié à sa philosophie, mais bien étrange chez un tourangeau. »
...
« J'ai rarement rencontré une physionomie aussi pure que celle-ci. Qu'on ne se méprenne pas là-dessus. Quand je parle ainsi de pureté, j'entends la parfaite intégrité de l'esprit et l'absence de toute compromission. Quel fut l'homme intime, sinon l'homme intérieur, chez René Guénon ? Cela n'a regardé que lui, et il n'en a rien laissé passer. Il a été, dans l'espèce douée de la parole, un de ces êtres infiniment rares qui ne disent jamais je. Tout ce qu'on peut avancer, c'est qu'il était d'humeur égale et bienveillante et incapable de faire aucun mal. Ce n'est pas peu. Cet homme qui a eu des adversaires passionnés, des ennemis qu'il connaissait et dont il savait qu'il pouvait attendre le pire n'a été l'ennemi de personne et n'a songe a répondre à la violence et aux violences que par la raison. Et il se pourrait même qu'il ait préféré la fuite à une sorte, plus directe, de défense.

Non qu'il ait manqué de sensibilité, et on eut pu même parier pour le contraire. Tout droit et sans dévier de sa ligne, sans rien perdre de sa lucidité ou de sa force, et les accroissant plutôt à la contradiction, il ressentait les oppositions hargneuses, les effets des sourdes manœuvres et gardait mille inquiétudes sur l’œuvre qu'il poursuivait et la façon de la poursuivre, redoublant de scrupule dans la recherche ou la documentation, se débattant parmi les difficultés matérielles de l'édition ... J'étais alors directeur littéraire aux éditions Bossard. A cette circonstance est due la publication, par cette maison, de la Crise du Monde Moderne et de l'Homme et son devenir selon le Védânta. Je puis revendiquer, à propos de ce premier livre, la Crise ..., une sorte de paternité toute occasionnelle. L'idée en naissait au cours de mes entretiens avec l'auteur. Nous nous accordions tous deux, moi peut-être plus indiscrètement, lui avec une justesse ou une justice plus profonde et plus impitoyable dans l'exécration de ce « monde moderne » qui, avec un stupide orgueil, chaque jour avançait son ensevelissement, et où l'esprit semblait s'abîmer à jamais sous la matière et le nombre. Je lui disais : « Faites quelque chose là-dessus ». Il fit cet ouvrage, d'inspiration et très vite. Il était là dans son sens et dans le sens d'un mouvement qui s'accroissait et où il doit être tenu à une des premières places. » (Gonzague Truc, pp. 94-95)
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M. Henri Bosco offre un excellent exemple d’influence « indirecte » de Guénon ; il s’en est expliqué dans une lettre du 29 décembre 1966 adressée à M. J. Tourniac : dans les années 1940 grâce à l’intermédiaire de François Bonjean, un disciple et un ami de R. G., il prit contact avec ses livres et suivit les Études traditionnelles. On en trouve la trace dans certains de ses romans comme : Sites et Mirages et l’Antiquaire. D’autre part sa lecture l’avait confirmé dans son catholicisme bien qu’il regrettât, dans l’évolution actuelle, que : « l’ésotérisme chrétien risque d’y perdre le peu qui lui restait de mystère… »
(…)
On connaît les pages du journal de Gide souvent citées, la rigueur doctrinale de Guénon le plongea dans la perplexité : « s’il a raison, toute mon œuvre tombe… » mais la réaction vint aussi vite, « trop tard ! » et il n’en parla plus. Une curiosité d’esprit certaine poussa André Malraux vers cette présentation de l’Orient si opposée à la sienne.
(…)
Parmi les surréalistes tentés par sa pensée, René Daumal et Antonin Artaud ont dit ce qu’ils devaient à Guénon ; mais là aussi la vision de l’Inde n’est pas la même ; le voyage qu’Artaud entreprit au pays des Tarahumaras semble toutefois avoir une certaine résonance guénonienne.
(…)
Dans celui de l’histoire comparée des religions, son apport est incontestable : Mircea Eliade qui semble lui devoir beaucoup ne l’a jamais cité (deux mentions brèves dans son journal, NRF 1973). Il est à l’origine sans doute de certaines thèses de M. G. Dumézil ou de M. Jean Richer : La Géographie sacrée du monde grec développe longuement des thèmes guénoniens comme celui du centre spirituel ou de l’origine hyperboréenne.

Il est impossible de mesure dans ces quelques exemples son apport dispersé dans le grand émiettement des idées de notre temps ; on peut le voir évoqué dans un séminaire de management, George Michelson s’y est employé, comme dans la presse « underground ». (pp. 256-285)
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L'idée d'une unité première des connaissances et la méthode du recoupement dans l'analyse des différentes formes traditionnelles, essentielles dans la démarche guénonienne, ont été reprises du XVIIIè siècle par l'entremise d'auteurs comme Frédéric de Rougemont dont Guénon a recommandé la lecture à des amis mais qu'il ne cita jamais en référence. On est frappé par la réutilisation massive que fit toute le XIXè siècle et Guénon après lui des connaissances exposées dans le Peuple primitif. Rougemont analysait le mystère des premiers siècles d'histoire humaine vulgaire et pesait le problème de l'origine : la brute des forêts ou le peuple primitif qui savait tout ?

La linguistique permet de définir les noms du grand peuple japhétique : Indiens, Perses, Grecs, Slaves, Germains, Gaëls et Celtes. Les résultats de la linguistique sont confirmés par l'étude comparée des religions anciennes. En 1766, l'auteur de l' Antiquité dévoilée par ses usages, Boulanger, disait déjà : « Dans ce chaos de traditions, on ne reconnaît pas moins qu'il n'y a par toute la terre qu'une mythologie. » Même les peuples primitifs des différents continents ont tous les mêmes symboles, les mêmes mythes, qui ne peuvent s'expliquer ni par les lois fondamentales de l'esprit humain, ni par le hasard, ils supposent nécessairement que tous les peuples sont issus d'un berceau commun. L'étude des mythes va fondre dans une histoire universelle science et révélation.

Une communication comme celle faite en 1821 devant l'Académie des Sciences prouvant l'origine commune des constellations dans les systèmes hindous et chinois était riche d'enseignements. Les combats des grands Dieux, leurs adultères sont des images de faits cosmogoniques ; il faut rapprocher Mercure et Bouddha, Thôt et Hermès, le cygne de Léda et l'esprit de Dieu planant sur les eaux Ménès et Manu ; thèmes que Guénon a repris et développés, par exemple, dans le Roi du Monde (p. 8 et p. 9), l'Homme et son Devenir selon le Védânta (p. 59), les Aperçus sur l’Ésotérisme chrétien (p. 35 ).

De cette communauté de mythes on pouvait tirer conséquence l'idée d'un monothéisme primitif dont ils personnifiaient les abstractions. Les Sages de l'Antiquité qui n'avaient rien à envier à Bacon ou Descartes avaient en plus l'art de traduire la connaissance en vécu. Rougemont expliquait ensuite comme le sens le plus pur des symboles s'était obscurci progressivement : « altération de la science poétique » vers les légendes, le polythéisme, l'idolâtrie. La vérité était voilée mais le fil ténu qui unissait ces fables à la réalité n'était pas rompu et l'explication des religions païennes était encore possible en retrouvant la Tradition, c'est-à-dire le souvenir exact qu'un peuple a conservé d'un fait ancien. (pp. 29-30)
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Vidéo de Jean-Pierre Laurant
Les complots (réels) ont de tout temps existé. En revanche, les théories du complot (qui sont le plus souvent imaginaires) sont apparues, elles, à la révolution française : leur venue coïncide avec la fin de la monarchie et la laïcisation de notre société. Illuminés de Bavière, Protocole des sages de Sion, Jésuites, Franc-maçons, Stricte Observance Templière etc… ont été l’objet de nombreuses polémiques, amalgames ou affabulations et de nos jours encore : l’Opus Dei, les Illuminati ou la Scientologie alimentent une certaine presse où la fantasmagorie populaire dépasse le réel. Jérôme Rousse-Lacordaire (Dominicain), Jean-Pierre Laurant (fondateur de Politica Hermetica, ex Ecole Pratique des Hautes Etudes) et Emmanuel Kreis (historien, doctorant EPHE et auteur CNRS) nous offrent ici une vaste fresque de ces théories.
Les théories du complot affirment toutes « que rien n’arrive par hasard, que tout est lié». Elles sont une forme sécularisé et diabolisée de la Providence et se présentent comme une construction historique alternative qui réinterprète des pans entiers de notre histoire. Pour celles-ci, le fonctionnement de nos sociétés est la résultante de la réalisation d’un projet secrètement orchestré par des groupes d’hommes puissants et sans scrupules.
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