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EAN : 9782020045148
192 pages
Seuil (01/01/1976)
3.47/5   18 notes
Résumé :
Livres de Frithjof Schuon en français :
https://archive.org/details/FrithjofSchuon-FR-francais

Le monde musulman est à la fois proche et méconnu. Revendiquant de nos jours un plus large rôle dans le jeu des forces humaines, il attire surtout les regards par les images les plus contingentes de lui-même, celle de la violence des groupes islamistes, ou de l’absence de démocratie dans les pays musulmans.

Cet ouvrage, qui met en lumiè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
L'auteur essaye de nous faire comprendre le sens profond de la religion Islamique en nous expliquant en détail la signification de l'Islam, du Coran, de la vie du Prophète et de la voie prônée par cette religion.

Je suis tombée sur ce livre un peu par hasard en flânant dans une brocante. Vivant dans un pays islamique, en voyant le titre, j'ai pensé voilà LE livre qu'il me faut. Hé bien non, je suis allée jusqu'au bout du livre, mais n'ai pas compris grand chose et n'ai pas l'impression dans connaître plus sur l'Islam. C'est un livre au vocabulaire très philosophique que seuls les initiés peuvent comprendre. le texte est beaucoup trop hermétique pour moi.
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Même si le titre laisserait entendre une "introduction" à l'Islam, le niveau requit en réalité est assez exigeant : l'auteur, bien sûr, aborde l'Islam sous tous ses rapports (le Livre saint, la personnalité prophétique, ...) mais ce n'est pas tellement une "introduction" à ces thèmes puisque le lexique utilisé autant que les fins visées sont plutôt de l'ordre de la métaphysique rigoureuse et donc nécessite quelques connaissances dans le domaine autrement, même si l'ouvrage - par ailleurs excellent - reste "compréhensible", on rate la substance des propos.
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La morale de l'histoire, c'est qu'il n'y a rien à comprendre. Il y a à croire et à se soumettre aux dogmes proposés. Quand l'être humain réussira-t-il à penser sa vie et son avenir par soi-même.... Pourquoi a-t-il tant besoin qu'un enturbané ou un enrobé lui dise quoi faire...
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Ouvrage présentant l'islam au prisme de l'ésotérisme et de la Tradition. Parfois difficile à suivre, l'auteur apporte néanmoins de nombreuses éléments de réflexion et de méditation.
L'ouvrage est avant tout destiné au public familier des ouvrages de René Guénon, Martin Lings ou Titus Burckhardt.
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Le livre s adresse a des occidentaux pourtant il est difficile à comprendre meme pour des musulmans. C est dommage, il aurait du etre ecrit avec des termes plus simples et plus accessibles. Je ne comprends pas comment il a pu etre publié. Tres mauvais!
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
S'il y a des religions diverses, -parlant chacune, par définition, un langage absolu et par conséquent exclusif, - c'est parce que la différence des religions correspond exactement, par analogie, à la différence des individus humains; en d'autres termes, si les religions sont vraies, c'est parce que c'est chaque fois Dieu qui a parlé, et si elles sont diverses, c'est parce que Dieu a parlé des langages divers, conformément à la diversité des réceptacles; enfin, si elles sont absolues et exclusives, c'est parce que dans chacune, Dieu a dit: "Moi."
Cette thèse -nous le savons trop bien, et c'est d'ailleurs dans l'ordre naturel des choses- n'est pas acceptable sur le plan des orthodoxies exotériques, mais elle l'est sur celui de l'orthodoxie universelle, celle-là même dont Mohyiddîn ibn Arabî, le grand porte-parole de la gnose en Islam, a témoigné en ces termes: "Mon coeur s'est ouvert à toutes les formes: il est un pâturage pour les gazelles et un couvent de moines chrétiens, et un temple d'idoles et la kaaba du pèlerin, et les tables de la Thora, et le livre du Koran. Je pratique la religion de l'Amour; dans quelque direction que ses caravanes avancent, la religion de l'Amour sera ma religion et ma foi" (Tarjumân el-ashwâq).

De même, Jalâl ed Dîn Rûmî dit dans ses quatrains: "Si l'image de notre Bien-Aimé est dans le temple des idoles, c'est une erreur absolue de tourner autour de la kaaba. Si la kaaba est privée de son parfum de l'union avec Lui, elle est notre kaaba." Dans le Koran, cet universalisme s'énonce notamment dans ces versets: "A Dieu est l'Orient et l'Occident; où que vous vous tourniez, là est la Face de Dieu" (II, 115)
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Dans le Nom Allâh, il y a les aspects de Transcendance terrible et de Totalité enveloppante ; s’il n’y avait que l’aspect de Transcendance, il serait difficile ou même impossible de contempler ce Nom. A un autre point de vue, on peut dire que le Nom Allâh exhale à la fois la sérénité, la majesté, le mystère : la première qualité se réfère à l’indifférenciation de la Substance, la seconde à l’élévation du Principe et la troisième à l’Aséité à la fois secrète et fulgurante.

Dans le graphisme arabe du Nom Allâh, nous distinguons une ligne horizontale, celle du mouvement même de l’écriture, puis des droites verticales (âlif et lam), et, à la fin, une ligne plus ou moins circulaire que nous pouvons réduire à un cercle ; ces trois éléments sont comme des indications de trois « dimensions » : la sérénité, qui est « horizontale » et indifférenciée comme le désert ou comme une nappe de neige ; la majesté, qui est « verticale » et immuable comme une montagne ; et le mystère, qui s’étend « en profondeur » et se réfère à l’aséité et à la gnose.

Le mystère d’aséité implique celui d’identité, car la nature divine, qui est totalité aussi bien que transcendance, englobe tous les aspects divins possibles, y compris le monde avec ses innombrables réfractions individualisées du Soi.
(...)
Le Nom Allâh, qui est la quintessence de toutes les formules koraniques possibles, comporte deux syllabes reliées par le lam redoublé ; celui-ci est comme la mort corporelle qui précède l’au-delà et la résurrection, ou comme la mort spirituelle qui inaugure l’illumination et la sainteté, et cette analogie se laisse étendre à l’Univers, en un sens soit ontologique soit cyclique : entre deux degré de réalité, qu’on les envisage sous le rapport de leur enchaînement ou, le cas échéant, sous celui de leur succession, il y a toujours une sorte d’extinction(1) ; c’est ce qu’exprime également le mot illâh (« si ce n’est ») dans le Shahâdah.

La première syllabe du Nom se réfère, suivant une interprétation qui s’impose, au monde et à la vie en tant que manifestations divines, et la seconde à Dieu et à l’au-delà ou à l’immortalité ; alors que le Nom commence par une sorte de hiatus entre le silence et l’élocution (la hamzah), telle une création ex nihilo, il se termine par le souffle illimité qui débouche symboliquement sur l’Infini, – c’est-à-dire que le hâ final marque la « Non-Dualité » surontologique, – et cela indique qu’il n’y a pas de symétrie entre le néant initial des choses et le Non-Être transcendant. Le Nom Allâh embrasse donc tout ce qui « est », de l’Absolu jusqu’au moindre grain de poussière, tandis que le Nom Hua, « Lui », qui « personnifie » le hâ final, indique l’Absolu comme tel, dans son ineffable transcendance et dans son inviolable mystère.

(1) Dans la prière canonique de l’Islam, laquelle comporte des phases d’abaissement et de relèvement, – ou plus précisément d’inclinaison et de redressement, puis de prosternation et de repos, – les premières se réfèrent à la mort ou à l’ « extinction », et les secondes à la résurrection ou à l’immortalité, la « permanence » ; le passage d’une phase à l’autre est marqué par le takbîr : « Dieu est plus grand » (Allâhu akbar). (pp. 69 & 146-147)
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Quand on a pris connaissance de la vie de Mohammed, selon les sources traditionnelles, il s’en dégage trois éléments, que nous pourrions désigner provisoirement par les mots suivants : piété, combativité, magnanimité ; par « piété », nous entendons l’attachement foncier à Dieu, le sens de l’au-delà, l’absolue sincérité, donc un trait tout à fait général chez les saints et a fortiori chez les messagers du Ciel ; nous le mentionnons parce qu’il apparaît dans la vie du Prophète avec une fonction particulièrement saillante et qu’il préfigure d’une certaine façon le climat spirituel de l’Islam.

Il y eut dans cette vie des guerres et, se détachant de ce fond violence, une grandeur d’âme surhumaine ; il y eut aussi des mariages, et par eux une entrée délibérée dans le terrestre et le social, – nous ne disons pas : dans le mondain et le profane, – et ipso facto une intégration de l’humain collectif dans le spirituel, étant donné la nature « avatârique » du Prophète.

Sur le plan de la « piété », signalons l’amour de la pauvreté, les jeûnes et les veilles ; d’aucuns objecteront sans doute que le mariage et surtout la polygamie s’opposent à l’ascèse, mais c’est là oublier d’abord que la vie conjugale n’enlève pas la pauvreté, aux veilles et aux jeûnes leur rigueur et ne les rend ni faciles ni agréables(1) et ensuite, que le mariage avait chez le Prophète un caractère spiritualisé ou « tantrique », comme du reste toutes les choses dans la vie d’un tel être, en raison de la transparence métaphysique qu’assument alors les phénomènes(2) ; vus de l’extérieur, la plupart des mariages du Prophète avaient du reste une portée « politique », – la politique ayant ici une signification sacrée en connexion avec l’établissement sur terre d’un reflet de la « Cité de Dieu », – et enfin, Mohammed a donné assez d’exemples de longues abstinences, dans sa jeunesse notamment où la passion est censée être la plus forte, pour être à l’abri des jugements superficiels.

Un autre reproche souvent formulé est celui de cruauté ; or c'est plutôt d’implacabilité qu'il faudrait parler ici, et celle-ci visait, non les ennemis comme tels, mais les seuls traîtres, quelle que fût leur origine ; s'il y avait là de la dureté, ce fut celle de Dieu même, par participation à la Justice divine qui rejette et qui brûle. Accuser Mohammed d'un caractère vindicatif reviendrait non seulement à se tromper gravement sur son état spirituel et à dénaturer les faits, mais aussi à condamner du coup la plupart des prophètes juifs et la Bible elle-même ; dans la phase décisive de sa mission terrestre, lors de la prise de la Mecque, l'Envoyé d'Allâh fit même preuve d'une surhumaine mansuétude, à l’encontre du sentiment unanime de son armée victorieuse.

(1) Pour ce qui est de l’Islam en général, on perd trop facilement de vue que la prohibition des boissons fermentées signifiait un incontestable sacrifice pour les anciens Arabes – et les autres peuples à islamiser – qui connaissaient tous le vin. Le Ramadan non plus n’est pas un agrément, et la même remarque pour la pratique régulière – et souvent nocturne – de la prière ; l’Islam ne s’est certes pas imposé par sa facilité. – Lors de nos premiers séjours dans des villes arabes, nous étions impressionné par l’atmosphère austère et même sépulcrale : une sorte de blancheur désertique s’étendait comme un linceul sur les maisons et les hommes ; tout sentait la prière et la mort. Il y a là, incontestablement, des traces de l’âme du Prophète.

(2) La Sounna rapporte cette parole du Prophète : « Je n’ai jamais vu une chose sans voir Dieu en elle » ; ou : « Sans voir Dieu plus près de moi qu’elle ». Au sujet de la question sexuelle, voir « La Sagesse des Prophètes » d’Ibn Arabi, – chapitres sur Mohammad et sur Salomon, – livre traduit et annoté par notre ami Titus Burckhardt. (pp. 104-105)
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Comme toutes les civilisations traditionnelles, l'Islam est un « espace » et non un « temps » ; le « temps », pour l'Islam, n'est que pourrissement de l'« espace » ; « Il ne viendra pas d'époque - a prédit le Prophète - qui ne soit pas pire que la précédente. » Cet « espace », cette tradition invariable, - à part l'épanouissement et la diversification des formes lors de l'élaboration initiale de la tradition, - entoure l'humanité musulmane comme un symbole, à l'instar du monde physique qui, invariablement et imperceptiblement, nous nourrit de son symbolisme ; l'humanité vit normalement dans un symbole qui est une indication vers le Ciel, une ouverture vers l'Infini.

La science moderne a percé les frontières protectrices de ce symbole et a détruit par là le symbole lui-même, elle a donc aboli cette indication et cette ouverture, comme le monde moderne en général brise ces espaces-symboles que sont les civilisations traditionnelles ; ce qu'il appelle la « stagnation » et la « stérilité » est en réalité l'homogénéité et la continuité du symbole.

Quand le musulman encore authentique dit aux progressistes : « Il ne vous reste plus qu'à abolir la mort », ou qu'il demande : « Pouvez-vous empêcher le soleil de se coucher ou l'obliger à se lever », il exprime exactement ce qu'il y a au fond de la « stérilité » islamique, à savoir un merveilleux sens de la relativité et, ce qui revient au même, un sens de l'Absolu qui domine toute sa vie.

Pour comprendre les civilisations traditionnelles en général et l'Islam en particulier, il faut aussi tenir compte du fait que la norme humaine ou psychologique est, pour eux, non l'homme moyen enfoncé dans l'illusion, mais le saint détaché du monde et attaché à Dieu ; lui seul est entièrement « normal » et lui seul, de ce fait, a totalement « droit à l'existence », d'où un certain manque de sensibilité à l'égard de l'humain pur et simple.

Comme cette nature humaine est peu sensible envers le Souverain Bien, elle doit, dans la mesure où elle n'a pas l'amour, avoir au moins la crainte. (pp. 31-32)
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"Il y a toujours eu des religions et des doctrines, ce qui prouve que leur existence est dans la nature de l'homme; depuis des millénaires, les meilleures des hommes que nous ne pouvons mépriser sans nous rendre méprisables, ont promulgué et répandu des doctrines et ont vécu selon elles, ou sont morts pour elles. Le mal n'est certes pas dans l'hypothétique vanité de toute doctrine, mais uniquement dans le fait que trop d'hommes, ou bien n'ont pas suivi- ou ne suivent pas- des doctrines vraies,, ou bien au contraire ont suivi- ou suivent- des doctrines fausses; que les cerveaux ont été exaspérés et les coeurs déçus par trop de théories inconsistances et trompeuses; qu'une erreur innombrable, bavarde et pernicieuse a jeté le discrédit sur la vérité, qui elle aussi s'énonce forcément par des mots et qui est toujours là, mais que nul ne regarde. Trop de gens ne savent même plus ce qu'est une idée, ce qu'est sa valeur ou son rôle; ils sont loin de se douter qu'il y a toujours eu des théories parfaites et définitives, donc pleinement adéquates et efficaces sur leur plan, et qu'il y n'y a rien à ajouter aux anciens sages, si ce n'est notre effort de les comprendre."
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