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Bande dessinée étonnante sur un "métier" ou plutôt sacerdoce du siècle dernier, instituteur itinérant.
On suit un de ces instituteurs, d'abord dans les Alpes du Sud, puis chez les Indiens d'Amérique, avant de finir en Afghanistan où exerce un autre de ces instituteurs.
Un peu déroutant, ces transitions entre pays époques
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J'ai d'abord lu la première partie, la partie historique qui débute dans les alpes au XIXème siècle. J'ai bien aimé cette histoire qui parle d'éducation mais aussi de la place de chaque culture et de sa préservation.
J'ai été très surprise par le basculement à l'époque contemporaine, sans aucune transition et donc j'ai arrêté ma lecture pendant quelques jours.
Je l'ai reprise, mais finalement c'est un autre histoire, certes il y est aussi question d'enseignement mais dans des contextes bien différents, mais pas moins complexe.
Finalement, il me fallait bien cette coupure et lire ces deux histoires séparément.
Et cerise sur le gâteau : j'adore le dessin
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"L'université des chèvres" est une oeuvre forte qui défend le droit au savoir pour tous.
Une BD humaniste qui nous fait voyager en France, aux États-Unis et en Afghanistan, et qui laisse sans voix par sa beauté. Je me suis laissé porter par les magnifiques dessins de Christian Lax et par les personnages attachants, remplis d'amour et de générosité.
Gros coup de coeur !
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Impossible de passer à côté du nouvel album de Lax. Lire Lax, c'est lire un artiste engagé et "L'université des chèvres" ne fera pas exception.

C'est parti pour un long voyage: On va passer des Alpes aux Etats-Unis, de 1833 à nos jours, d'une tribu indienne aux montagnes d'Afghanistan. Christian Lax nous invite à partager une épopée: celle de la transmission du savoir, de l'école, de la lumière face à l'obscurité.

On commence avec Fortuné Chabert, instituteur itinérant dans la neige des cols alpestres. Loi Guizot oblige, le voilà tenu de quitter sa mission, faute de diplôme. Il va partir pour le nouveau monde, intégrer une tribu indienne en épouser une et... la suite s'écrira dans d'autres pas, ceux de sa descendance. Jusqu'à Sanjar, qui lutte contre l'obscurantisme taliban en tentant d'éclairer les jeunes filles et les jeunes garçons des montagnes afghanes.

C'est presque une série condensée que nous propose Lax. On aurait bien gardé certains personnages plus longtemps mais l'auteur voulait balayer plus large avec une rage contenue, la rage de ceux qui veulent lutter, se battre pour que chacun ait accès au savoir.

Le dessin de Christian Lax est subtil, léger, presque évanescent par moments. Mais c'est toujours aussi beau, chargé en humanité et en personnages profondément attachants.

Ce plaidoyer pour l'école, pour l'émancipation par la transmission du savoir ne pouvait que me toucher. 'L'université des chèvres" fait mouche et ne laissera personne indifférent, un album qui sonne comme un cri libérateur !
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BD très intéressante et instructive sur un sujet peu connu (du moins de ma part) : les instituteurs itinérants. le sujet est traité du 19ème siècle à nos jours et à des endroits différents du globe, permettent d'élargir le propos et montrant l'importance de l'instruction, la difficulté de la mettre à portée de tous et que l'école soit un lieu sanctuarisé. Les dessins, illustrations et couleurs accompagnent admirablement le texte, mention particulière aux paysages notamment les premières pages dans les Alpes.
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A travers ce récit gigogne, sur trois pays et trois époques différentes, c'est l'idéal émancipateur de l'éducation qui est encensé et mis à mal à la fois, en écho à sa situation dans le monde. Car oui, l'éducation est notre bien à tous, mais elle subit de la part de maintes factions des pressions intenables, et oui encore, instruire les jeunes est un enjeu majeur dont les forces réactionnaires connaissent bien l'importance, elles qui tentent partout de maintenir les enseignants et les enseignés sous leur coupe. Car la connaissance, c'est la liberté, et si, bien évidemment, la connaissance n'est pas uniquement académique, l'école est malgré tout un vecteur d'émancipation fondamental. Alors, suivant l'usage qu'on veut en faire, elle est présentée comme une contrainte, une chance ou un nid d'islamo-gauchistes... Ces étiquettes reflètent le positionnement idéologique de différents groupes qui placent le pouvoir de l'école au centre de combats acharnés. Cette bande-dessinée salutaire met en lumière le courage qu'il faut parfois aux enseignants pour diffuser leurs connaissances. Toujours soupçonnés de vouloir manipuler les jeunes ou tout du moins les soustraire à leurs obligations familiales, patriotiques ou religieuses (ces trois carcans auxquels il est si difficile d'échapper...), ce qui est assimilé à une trahison sociale par les plus réactionnaires, les professeurs (ou plutôt ici les instituteurs) doivent non seulement lutter contre l'ignorance mais aussi contre la violence de systèmes d'oppression toujours prêts à tuer pour leur pérennité. Elle met donc en lumière un combat si complexe qu'il disparaît parfois du champ des débats collectifs, notamment dans des pays comme le nôtre, qui se croient à l'abri de retour violents à des âges moins éclairés. On se trompe probablement sur notre niveau de sagesse, et il se peut très bien que dans quelques siècles, on regarde notre période comme l'âge de toutes les barbaries, pays des droits de l'homme compris. En tout cas, l'auteur ne ménage ni la France du XIXème siècle ni les États-Unis de Trump, dans le parallèle qu'il établit avec la tyrannie actuelle des Talibans en Afghanistan. Les conservateurs y trouveront à redire, mais sa démonstration est limpide : ce sont toujours les mêmes forces obscurantistes et les mêmes bassesses qui conduisent les hommes à la violence et à la dictature des bien-pensants. On assiste parfois à un spectaculaire renversement des valeurs quand les tyrans en devenir accusent les émancipateurs des maux qui sont les leurs, l'attaque étant souvent la meilleure défense... Bref, un récit magistral qui ne convaincra que les convaincus, mais conforte ceux qui veulent libérer l'être humain des doctrines toxiques qui le brident, surtout quand il est une femme, dans leur détermination à appeler un chat un chat et un oppresseur un oppresseur. En se souvenant que tous les oppresseurs ont toujours voulu se faire passer pour des libérateurs en leur temps. Pour s'y retrouver, il faut déjà savoir lire et avoir accès aux livres dont le but n'est pas l'assujettissement mais bien l'émancipation. Aux livres, citoyens ! A commencer par ce bel ouvrage aux traits si subtils et aux couleurs si douces, en complet contraste avec l'amertume du propos.
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Derrière une couverture qui, une fois l'histoire traversée, constitue pour le lecteur, dans sa sobriété même, la plus sublime synthèse de l'intrigue, marquant le passage de relais de l'instituteur nomade de 1830, Fortuné Chabert, à Sanjar, son collègue afghan d'aujourd'hui, L'Université des chèvres déroule l'épopée modeste mais admirable de quelques soldats de l'éducation et de la culture, capables, au péril souvent de leur vie, d'en porter le flambeau jusque dans des vallées enneigées et reculées des Alpes sous Louis-Philippe ou du Sud-Badakhchan d'aujourd'hui, une province perdue de l'Afghanistan, aux confins du Pakistan et de la Chine. L'aventure commence sur les pas de Fortuné, colporteur en écriture ou, pour le dire autrement, instituteur itinérant, transportant sous un chapeau à trois plumes – une façon de signaler les trois savoirs qu'il détient et peut distribuer : lecture, écriture et calcul… - à travers les cols des Alpes, attendu avec impatience par les enfants dans les villages du territoire qu'il arpente. Un éducateur nomade, qui, malheureusement, rencontre bientôt l'hostilité des pouvoirs et des curés, mais aussi, plus paradoxalement, celle des paysans, à qui il arrache une main-d'oeuvre juvénile et familiale, le temps de ses brefs séjours dans le parage de leurs fermes. Bientôt, confronté à la violence de ceux qu'il dérange ainsi, il abandonne cette forme d'enseignement pour se faire colporteur de livres. Mais c'est encore trop dans une société qui considère le Livre comme la première des menaces, portant le risque de subversion à l'égard des valeurs traditionnelles… Fortuné Chabert, suivant la voie empruntée par beaucoup d'autres au mitan du XIXème, ira tenter sa chance en Amérique, sur les traces de l'or, une expérience décevante qui l'amènera à retrouver sa vocation initiale dans une communauté d'indiens hopis
Laissons à d'autres lecteurs le soin de découvrir le chemin de filiation qui permet à l'intrigue, subtilement tressée par Lax, de passer de ce premier héros à ceux d'aujourd'hui, la journaliste Arizona Flores et Sanjar, son « fixeur » afghan, également instituteur nomade dans un pays sans cesse menacé par le retour des Talibans, leur haine des femmes et de l'éducation critique. La bande dessinée montre, en ., sous une forme d'autant plus tragique que la violence contre toute tentative d'émancipation hors du carcan religieux et social n'a fait que gagner en puissance. Et si Sanjar, le courageux résistant afghan, l'éprouve dans sa chair, Arizona Flores, la journaliste américaine, dans les Etats-Unis de Trump, ne peut que constater sa résurgence quotidienne, à travers les massacres à l'arme à feu dans les établissements scolaires et un discours favorable aux armes, trop peu contesté… Un texte fort, engagé, où le dessin, mariant dans la beauté les aquarelles sépia des paysages et la ligne claire des scènes, apporte à l'écriture comme une lumière supplémentaire, renforçant son pouvoir d'émouvoir. Après Pain d'alouette, Une Maternité rouge, et tant d'autres oeuvres marquantes, le grand retour de Lax… C'est chez Futuropolis, et c'est à ne pas rater !
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Un sujet universel et sensible servi par un graphisme somptueux

A travers le temps et l'espace, un regard sur l'éducation avec l'implication de certains et les oppositions d'autres

Bizarrement, j'ai abordé cette BD sans avoir lu la quatrième de couverture, juste parce que plusieurs personnes m'en avait dit grand bien.
Je ne savais donc pas où j'allais en ouvrant cet ouvrage.
Dès les premières pages ,j'ai été emmené dans le récit, séduit par les graphismes, charmé par l'atmosphère globale.
Ce sont d'abord les graphismes qui m'ont littéralement charmé, envoûté. le trait est précis, permettant une identification aisée des personnages et des lieux, ainsi qu'une richesse dans les expressions. Il en est de même pour les habillements. On ne peut pas non plus passer à côté de la mise en couleur. Elle ne correspond pas à ce qui me plaît généralement mais ici c'est tout simplement somptueux. A préciser qu'il n'y a aucune faiblesse dans cette qualité peu ordinaire. Au passage, il faut noter les doubles pages sur des paysages grandioses. Ils ne foisonnent pas de détails mais le ressenti est à l'aune de ces immensités.
Le scénario quant à lui m'a d'abord fait penser que l'on s'engageait dans une narration historique des vies dans les montagnes puis, petit à petit, d'époques en lieux différents, on comprend la nature du fond du sujet : l'importance de l'éducation, la lutte entre la connaissance et l'obscurantisme, obscurantisme pouvant prendre divers aspects : la tradition, la religion, la culture, les sexes, la géographie.
Une fois de plus, j'ai été conquis par cette nouvelle génération de BD dont le contenu aborde des problèmes majeurs avec une profonde humanité.

Je ne sais plus quand j'ai mis la note de 5, je l'attribue très très rarement mais cette fois je n'hésite pas une seconde.
Un incontournable !
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Une bande-dessinée puissante et incroyable dont les parallèles entre les deux époques nous transpercent par la justesse de la comparaison. J'ai aimé suivre Arizona malgré la difficulté de la réalité qu'elle décrit et la violence à laquelle on est confronté. Sanjar est probablement le personnage qui m'a le plus bouleversé par son histoire et les évènements qui surgissent dans sa vie. Une pépite.
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Une bande dessinée sublime de par son graphisme et la beauté des montagnes, qui nous font nous accrocher immédiatement aux pas de Fortuné.
Mais plus que cela c'est l'histoire. La force du récit et sa construction, son avancement et l'adversité inévitable pour chaque protagoniste dans son contexte. C'est intelligent, vif, bien mené, dense en émotions...
Une vraie grande lecture marquante et riche d'enseignements (sans jeux de mots aucun). Un must.
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