Il vit s'ouvrir dans les yeux de Veronika le gouffre que toutes les mères connaissent lorsque pour une brève seconde elles voient leur propre enfant victime d'un accident. Et il vit aussi le soulagement que ce soit un autre enfant qui ait été frappé, et pas le sien. Il ne pouvait guère lui en vouloir.
Si elle s’était sentie mauvaise mère avant l’arrivée de sa belle-mère, c’était encore pire maintenant. Rien ne trouvait grâce à ses yeux. Erica ne savait pas habiller Maja correctement, ne savait pas la nourrir correctement, elle était trop brusque, elle était trop maladroite, elle était trop paresseuse, elle devrait se reposer davantage. Ses contre-performances étaient infinies.
(p. 225)
Fais attention seulement de ne pas oublier ceux qui restent.
Ce n'était pas censé être comme ça. Pas du tout. Elle avait potassé bon nombre de livres sur la naissance d'un bébé et la vie de parent, mais rien ne l'avait préparée à la réalité qu'elle rencontrait. Au contraire, elle avait l'impression que tout ce qu'elle avait lu faisait partie d'un grand complot. Les auteurs parlaient d'hormones du bonheur et ils précisaient qu'on flottait sur un nuage rose quand le bébé était déposé dans vos bras et qu'on ressentait tout naturellement un amour bouleversant pour la petite chose dès le premier regard. Certes, il était dit en passant qu'on serait probablement plus fatiguée qu'on ne l'avait jamais été, mais cela aussi était nimbé d'une auréole romantique et semblait faire partie du merveilleux paquet "maternité".
"Des conneries !" était l'avis sincère d'Erica au bout de deux mois comme maman. Mensonges, propagande et pures conneries ! Jamais, de toute sa vie, elle ne s'était sentie aussi misérable, fatiguée, en colère, frustrée et à cran que depuis l'arrivée de Maja. [...]
Ils avaient été si bien à deux mais, frappés par l'égoïsme de l'être humain et par le désir de voir leurs excellents gènes reproduits, ils avaient tout d'un coup modifié leur vie, la réduisant, elle, Erica, à une machine à lait fonctionnant 24heures sur 24.
Dans son corps, l’amertume brûlait comme de l’acide. (p. 185)
Ce n’était pas censé être comme ça. Pas du tout. Elle avait potassé bon nombre de livres sur la naissance d’un bébé et la vie de parent, mais rien ne l’avait préparée à la réalité qu’elle rencontrait. Au contraire, elle avait l’impression que tout ce qu’elle avait lu faisait partie d’un grand complot. Les auteurs parlaient d’hormones du bonheur et ils précisaient qu’on flottait sur un nuage rose quand le bébé était déposé dans vos bras et qu’on ressentait tout naturellement un amour bouleversant pour la petite chose dès le premier regard. Certes, il était dit en passant qu’on serait probablement plus fatiguée qu’on ne l’avait jamais été, mais cela aussi était nimbé d’une auréole romantique et semblait faire partie du merveilleux paquet “maternité”.
“Des conneries !” était l’avis sincère d’Erica au bout de deux mois comme maman.
Il ne voyait pas pourquoi tout le monde avait si peur de la mort. Tous ces sentiments incompréhensibles que les gens semblaient avoir se condensaient et se multipliaient dès qu'il était question de la mort. Il avait du mal à le comprendre. La mort était un état, n'est-ce pas, tout comme la vie, pourquoi lun devait-il être mieux que l'autre ?
Elle s’était sentie si merveilleusement libre que parfois elle avait du regarder ses pieds pour s’assurer qu’elle ne flottait pas dans l’air.
Sans cesse, ils étaient tous à la recherche d’autre chose, d’un mieux.
Puis elle entendit le hurlement ; Elle se demanda qui ça pouvait être, pour exprimer tant de douleur, tant d’angoisse. Puis elle réalisa que c’était elle-même.