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Citations sur Le Tailleur de pierre (79)

Frans Bengtsson se précipita pour vomir par-dessus bord.
Jamais Patrik n’avait pu imaginer qu’on puisse être aussi fatigué. Toutes ses illusions sur le sommeil des nourrissons avaient été systématiquement brisées ces deux derniers mois. Il passa les mains dans ses cheveux châtains coupés court pour les démêler, sans grand résultat. Si lui était crevé, il n’arrivait même pas à imaginer l’état d’Erica. Lui au moins était dispensé des fréquentes tétées nocturnes. Patrik se faisait du souci pour elle. Il n’arrivait pas à se rappeler l’avoir vue sourire depuis son retour de la maternité, et elle avait de grands cernes noirs. Le dé s espoir se lisait dans ses yeux le matin et il avait du mal à les laisser, Maja et elle. Pourtant il devait avouer qu’il était franchement soulagé de pouvoir s’échapper vers son monde professionnel rempli d’adultes. Il adorait Maja par-dessus tout, mais se retrouver avec un bébé était comme entrer dans un univers inconnu, avec sans cesse de nouvelles raisons d’être aux aguets et stressé. Pourquoi ne dort-elle pas ? Pourquoi crie-t-elle ? A-t-elle trop chaud ? trop froid ? Est-ce qu’elle n’a pas des boutons bizarres ? Alors que les voyous adultes, il les pratiquait depuis longtemps et il savait comment les gérer.
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Son premier réflexe fut de lâcher la corde et de laisser cette chose disparaître dans les profondeurs avec le casier. Mais il se reprit et tira à nouveau sur la corde. Il dut mobiliser toutes ses forces pour réussir à hisser sa trouvaille macabre dans la snipa en bois. Le corps mouillé, livide et inanimé roula sur le fond du bateau et lui fit immédiatement perdre son sang-froid. C’était un enfant qu’il avait sorti de l’eau. Une petite fille, les cheveux longs collés sur le visage et les lèvres aussi bleues que les yeux qui fixaient le ciel sans rien voir.
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La pêche au homard avait connu des jours meilleurs. Autrefois, les pêcheurs professionnels travaillaient dur pour capturer les crustacés noirs. Aujourd’hui, les estivants passaient une semaine de vacances à pêcher pour leur plaisir personnel. Sans rien respecter. Au fil des ans, il avait constaté bien des entorses au règlement. Des gens sortaient discrètement des brosses pour éliminer les œufs bien visibles sur les femelles et ainsi faire croire qu’elles étaient licites. Certains relevaient des casiers qui ne leur appartenaient pas, et on voyait même des plongeurs cueillir les homards directement avec les mains. Il se demandait où cela s’arrêterait, si l’on ne pouvait même plus compter sur un code d’honneur entre pêcheurs. Une fois, dans la nasse qu’il remontait il avait trouvé une bouteille de cognac à la place des crustacés disparus, c’était déjà ça. Ce voleur-là avait malgré tout fait preuve d’une certaine classe, sinon d’humour. Frans Bengtsson trouva deux homards magnifiques dès le premier casier, et il sentit sa mauvaise humeur s’évaporer. Il avait l'œil pour repérer leurs passages et il connaissait quelques véritables mines d’or où les nasses se rem plissaient avec la même abondance d’année en année. Trois paniers plus tard, il avait amassé un tas non négligeable de ces précieuses bêtes. Il ne comprenait pas pourquoi le homard se vendait à des prix aussi éhontés. Certes, ce n’était pas mauvais, mais à choisir il préférait le hareng pour son dîner. C’était bien meilleur et d’un prix plus raisonnable. Mais les revenus qu’il en tirait augmentaient avantageusement sa retraite à cette époque de l’année.
La dernière nasse était particulièrement lourde et il cala son pied sur le plat-bord pour la dégager sans se déséquilibrer. Lentement il la sentit céder et il espérait ne pas l’avoir esquintée. Il jeta un coup d'œil par-dessus bord mais ce qu’il vit n’était pas le casier. C’était une main blanche qui fendit la surface agitée de l’eau et sembla montrer le ciel l’espace d’un instant.
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Pute ou madone. Elle savait donner les deux aux hommes.
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C'est bizarre qu'un simple événement isolé puisse si totalement modifier votre manière d'appréhender le monde.
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Les personnes en larmes ont le même effet sur autrui que les accidents de circulation.Personne ne peut s'empêcher de regarder.
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Arrivé dans la sacristie, l'espoir que le bedeau était resté tranquillement chez lui s'évanouit. Harald entendit sa voix et se dit que de pauvres touristes s'étaient fait piéger par le bedeau le plus conservateur du pays. Un instant il fut tenté de repartir, mais il soupira et décida de faire la seule chose charitable et chrétienne : aller sauver les pauvres diables.
Aucun touriste en vue, cependant. En revanche, Arne, perché dans la chaire en train de prêcher d'une voix de stentor au-dessus des bancs vides. Stupéfait, Harald le regarda et se demanda ce qui avait bien pu lui prendre.
Arne gesticulait et se démenait comme s'il refaisait le Sermon sur la montagne, il ne s'arrêta qu'un court instant en voyant Harald entrer. Puis il reprit comme si de rien n'était, et Harald s'aperçut alors qu'il y avait plein de feuillets blancs en bas de la chaire. Arne était en train d'arracher les pages d'un livre de cantiques et les laissait s'envoler doucement par terre.
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- Il faut que tu manges si tu veux guérir, dit Lilian de sa voix autoritaire d'infirmière. Tiens, je vais t'aider.
Elle s'assit sur le bord du lit et prit le bol de fromage blanc sur le plateau. Elle en approcha une cuillère de ses lèvres, et à contrecoeur il ouvrit la bouche et se laissa nourrir. La sensation du fromage blanc qui coulait dans sa gorge lui donna des haut-le-coeur, mais il la laissa faire. Elle ne voulait que son bien et, en principe, il savait qu'elle avait raison. S'il ne mangeait pas, il ne guérirait jamais.
- Comment tu te sens à présent ? demanda Lilian en approchant de sa bouche un petit pain frais beurré et garni de fromage pour qu'il en croque un bout. Il avala et répondit en se forçant à sourire.
- Je pense que ça va un peu mieux. J'ai très bien dormi cette nuit.
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Je crois qu'il y a une maladie que l'on peut confondre avec un empoisonnement à l'arsenic
Le syndrome de Guillaume-Barré... Le système immunitaire se met à attaquer les nerfs et détruit ce qu'on appelle la myéline. Cela produit les symptômes très semblables.
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Charlotte se demanda si ça allait tout le temps se passer ainsi désormais. Des gens qui reculaient comme si elle était pestiférée. Qui chuchotaient et la montraient du doigt derrière son dos en disant : "C'est elle dont la fille a été tuée", sans oser croiser son regard. Peut-être parce qu'ils ne savaient pas quoi dire. Ou alors parce qu’ils éprouvaient une sorte de crainte irrationnelle que les tragédies soient contagieuses et viennent contaminer leur vie s'ils s'approchaient trop.
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