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Quand on dit qu il y a des vies qui méritent un roman c est bien le cas ici
Je ne connais pas le frère d Arthur Arthur Rimbaud qui ne connaît pas au moins le nom
A travers la vie de Frédéric on apprend à mieux connaître arthur
Livre qui m a interresse mais sans plus
On découvre aussi la vie de la société debut 1900
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Ma première rencontre avec Arthur Rimbaud remonte à mes années d'école et à l'apprentissage du poème le dormeur du Val.

En dehors de cela, je n'avais qu'une vague idée de sa vie personnelle, mise à part sa relation avec Verlaine, et familiale. J'ignorais par exemple tout de sa mère, maîtresse femme autoritaire et revêche, quittée par son mari et qui se déclare veuve. de la même manière je ne connaissais pas l'existence de ses soeurs dont l'une mourut très jeune.

Et je connaissais encore moins l'existence de Frédéric Rimbaud, d'un an plus âgé qu'Arthur. Mais là, je serais presque excusée car tout à été fait pour gommer l'existence de ce frère aîné au point de trafiquer la photo de communion, que l'on retrouve en couverture de ce livre, où figuraient les deux frères pour l'en faire disparaître.

Mais qu'a bien pu faire ce Frédéric pour que sa famille le renie ainsi et l'occulte de l'histoire officielle des Rimbaud ?

C'est ce que nous permet de découvrir le livre de David le Bailly.

Et ce qu'il a fait est tout simplement impardonnable pour une famille bourgeoise, très à cheval sur les conventions et inquiète des qu'en dira-t-on. Frédéric Rimbaud a choisi d'épouser une femme bien en dessous de sa condition et de devenir conducteur de calèche. Un déclassement total, insupportable pour sa mère et sa soeur qui lui vaut d'être mis au ban de la famille.

Dans ce livre David le Bailly explore les relations familiales et fraternelles. Alors qu'ils étaient inséparables enfants, les deux frères deviendront quasiment ennemis alors qu'Arthur s'est exilé en Afrique après ses premiers succès littéraires. On peut d'ailleurs s'interroger sur ses motivations à s'éloigner ainsi de sa famille.

Entre les chapitres racontant l'histoire de la famille Rimbaud et de l'autre Rimbaud, David le Bailly revient sur les motivations qui l'ont conduit à mener cette véritable enquête et sur les entretiens qu'il a pu avoir avec les descendants de la famille Rimbaud et qui pour la plupart ne connaissent pas ou très peu l'existence du frère aîné d'Arthur Rimbaud. Comme quoi le travail d'effacement a bien fonctionné.

Ce roman dresse aussi le portrait d'un Arthur Rimbaud assez loin du personnage doux et romantique que j'imaginais. Il montre un homme plutôt cruel avec ce frère qui était pourtant quasiment son double dans l'enfance, se moquant ouvertement de cet homme qui est décrit comme étant limité intellectuellement par sa propre famille, condamnant ses choix de vie.

Ce livre interroge sur les relations familiales mais aussi sur la place qu'on peut occuper lorsque l'un des membres de la famille fait immanquablement de l'ombre aux autres par son intelligence, sa grâce, sa mise en lumière.
Un très beau travail de réhabilitation d'un homme sacrifié sur l'autel de la gloire et du mythe fraternels et pour lequel on ne peut que ressentir de l'empathie.


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[ ROMAN-ENQUÊTE]
Je vous vois venir: encore un ouvrage sur Rimbaud ?! Et bien détrompez-vous chers lecteurs! Si c'est bien le jeune Rimbaud en couverture ce n'est pas de lui dont il est question. Non, ce roman parle de l'autre Rimbaud, le frère aîné Frédéric. Rimbaud, un frère ? Mais d'où il sort celui-là ? Voilà près de 130 ans qu'Arthur est mort et on nous sort un frère comme un lapin d'un chapeau?! Si certains souffrent d'être des « fils de » Frédéric souffrira tout au long de sa vie d'être le « frère de ».


Lui « le moins fortuné intellectuellement » tour à tour frère, suspect, dénigré, déchu , traitre, renié, dépossédé, effacé, évincé ... Ces adjectifs constituent les différentes parties de ce roman-enquête où l'on découvre l'aîné des Rimbaud, le raté de la famille, le « looser » qu'il fallait absolument cacher.
Pourquoi tant d'acharnement ? Les comportements de sa mère Vitalie, acariâtre, autoritaire, manipulatrice et de sa soeur Isabelle y sont pour beaucoup. En effet, on ne s'oppose pas à Vitalie Cuif Rimbaud ! Elle contrôle tout. Les terres, les fréquentations, l'histoire familiale. Frédéric lui a tenu tête, il en a fait les frais. Mais Arthur dans tout ça? Lui si proche de son aîné étant enfant finira par se rallier à sa mère et se liguera contre lui dans les dernières années de sa vie. « Ça me gênerait assez, par exemple, que l'on sache que j'ai un pareil oiseau pour frère. Ça ne m'étonne d'ailleurs pas de ce Frédéric : c'est un parfait idiot, nous l'avons toujours su, et nous admirions toujours la dureté de sa caboche. »
Arthur le fils prodigue, marchand, trafiquant d'armes exilé en Afrique. Oublié l'hérétique, le blasphémateur, le vagabond, le colérique. Oubliées ses frasques avec Verlaine. Arthur le génie, Arthur le Saint.


De la fortune des Rimbaud, Fréderic n'en verra pas la couleur, pas plus que ses descendants. L'héritage d'Arthur c'est Isabelle et son mari l'artiste Paterne Berrichon qui le monopoliserons.
Je ressors de cette lecture profondément émue. Comment ne pas ressentir injustice et empathie pour Frédéric? Je remercie David le Bailly d'avoir mis en lumière cet être oublié!


J'ai beaucoup aimé la construction du récit avec le côté roman puis enquête en fin de partie où l'auteur se livre et nous expose ses réflexions, son travail de recherches et ses différentes rencontres.
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Arthur Rimbaud avait un frère aîné, Frédéric, né un an avant lui. Oui et alors ! Pourquoi s'intéresser à lui ? La célébrité, c'est Arthur ! Cela offre à l'auteur un angle d'observation en creux du poète qui permet de le découvrir dans ses relations avec sa famille et il s'avère que, malgré une enfance fusionnelle avec son frère, en partageant les mêmes bêtises, le génie adulte perd un peu de son humanité. Sous la coupe d'une mère autoritaire qui a réussit à faire fuir le père, ils obtempèrent et l'éloignement d'Arthur lui permet d'échapper plus facilement que son frère à l'influence maternelle. Frédéric, après avoir subit stoïquement ses outrages, augmentés par l'attitude inamicale de sa jeune soeur Isabelle finit par se rebeller et devient le paria, l'indésirable de la famille. Cette enquête met à jour l'effacement complet de l'existence de Frédéric par sa famille, les magouilles pour tenter de maquiller les aspects les plus choquants de la vie d'Arthur et, sous prétexte de s'intéresser à Frédéric éclaire et dévoile beaucoup de la personnalité d'Arthur.
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Incroyable. On nous a caché tant de choses... et le Rimbaud le moins aimable n'est pas celui que l'on croit....
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Passionnant récit fictionnel et aussi très richement documenté consacré à Frédéric Rimbaud, le frère de l'autre. Où l'on découvre comment la mère Vitalie et la soeur Isabelle ont construit le mythe Arthur tout en ostracisant le frère, vu comme la honte de la famille (devenu coche, alors qu'issu d'une famille bourgeoise). Un portrait de groupe franchement nauséeux, et un attachement tout particulier pour ce Frédéric, touchant et humain au milieu de tant de cynisme et de méchanceté.
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Rimbaud (Arthur) élève surdoué, avide de gloire littéraire a été un individu détestable. Pour moi, le bateau Ivre est un des poèmes les plus surestimés de la littérature française et cette image détestable de " poète maudit"a persuadé des générations d'ados qu'un vrai poète devait obligatoirement être en marge de la Société et se livrer "au dérèglement de tous les sens".Je reproduis ma critique du "Bateau ivre"écrite en 2021:

Quelques mots sur ce poème, certainement le plus surestimé de la littérature française. Charles Cros, esprit scientifique, a fait au bel Arturo ce reproche: « Turo, je vais m'amuser à analyser logiquement le début de ton poème; c'est un jeu qu'on ne devrait, paraît-il, jamais pratiquer sur un texte poétique qui se situe, par essence, nous dit-on, en dehors du champ de la logique. Il me plaît, à moi, de tout observer par le petit bout de la lorgnette. Cette marque d'irrespect fait du bien : on a tellement porté au pinacle certaines oeuvres, qu'aucun étudiant n'ose émettre la moindre critique sur tel ou tel poème, surtout s'il a remarqué que son prof l'admire.
Tu nous dis, dans la première strophe que ton bateau descend un fleuve impassible. J'en conclus que le courant est très faible, presque imperceptible. Tu en donnes plus loin la preuve: des haleurs doivent tirer le navire pour qu'il se déplace, dans le sens du courant.
Ces haleurs sont trucidés par de méchants Indiens ( d'une force herculéenne puisque des flèches décochées avec un arc artisanal, réussissent à transpercer ces malheureux et à les clouer sur des poteaux.)
Que va faire le bateau privé de ses haleurs, sans l'aide d'un courant suffisant?
Il s'échouera lamentablement sur la rive! »
Toi-même, cher Cros, tu as rapporté la devinette que Rimbaud posait à ses amis au cours des réunions du club zutique:
« A quelle vitesse file mon rafiot, dans sa descente vers l'Océan? Si vous entendez mes jeux de mots cachés, vous avez la réponse. »
?????
Eh bien, cent à l'heure, oui sans: S-A-N-S; haleurs: H-A-L-E-U-R-S, puisqu 'ils ont tous subi le martyre de St Sébastien.
Quel gamin, cet Arthur!
Je pourrais ajouter que dans les 24 strophes suivantes , l'enfant terrible a ressorti ses pots de peinture (ceux qu'on voit sur une caricature des « Voyelles ») pour enjoliver ses images, et qu' il ne se prive pas de barbouiller, le poète:
eau verte; vin bleu; azurs verts; flottaison blême; bleuités; figements violets; nuit verte; éveil jaune et bleu; arcs-en-ciel tendus; glauques troupeaux; soleils d'argent; flots nacreux; cieux de braises; golfes bruns; flots bleus; poissons d'or; ventouses jaunes; yeux blonds; brumes violettes; ciel rougeoyant; morves d'azur; hippocampes noirs; cieux ultramarins; immobilités bleues; flache noire . Ouf !
Ce fameux manifeste aurait pu se résumer en une phrase: « Poète, libère-toi de toute contrainte ». Il ouvre la voie à cette poésie qui s'est coupée du public et reste confinée, aujourd'hui, dans de petites revues, reflets de petites chapelles.
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Un autre billet sur un livre bouleversant, loin des polars, quoiqu'il ait fallu à son auteur la patience et la méticulosité des plus fins détectives pour reconstituer la vie de celui que l'on a enterré vivant.
J'ai adoré . Et ça fout un coup de pied dans la fourmilière de ce Rimbaud encensé par tous les intellos , phénomène qui m'a toujours exaspérée…
L'autre Rimbaud, David le Bailly
Les photos de Rimbaud adolescent sont célèbres, avec ce visage mi-rebelle, mi-ange qui décore même les chambres d'enfants si l'on en croit le chanteur Renaud. Et pourtant la plupart d'entre elles sont incomplètes. Arthur avait un frère qui a été effacé avec un acharnement qui forcerait l'admiration du plus soviétique des historiens . Son tort? Peut-être celui de ressembler au père déserteur du foyer, mari détesté et, comme si cela ne suffisait pas, celui de porter son prénom. L'ainé des Rimbaud a pourtant partagé les premières années de celui qui n'avait qu'un an de moins que lui mais il ne correspondait pas au mythe rimbaldien, construit par deux femmes aussi monstrueuses l'une que l'autre: la mère -ayatollah et sa fille réduite à un robot façonné par la dureté de sa mère.
Partout , celles-ci ont répandu des mensonges, les ayant toujours préférés à la vérité, puisque la vérité dérangeait Madame Rimbaud et sa soif de considération, sa croisade incessante pour reconstituer le blason des Cuif, « SA » lignée , en effaçant tout ce qui ne correspondait pas à sa vision des choses. Elles ont construit le mythe de l'adolescent exalté et génial -ce qu'il était- mais aussi celui du bon catholique « aux moeurs pures » (sic)et tout un tas d'autres fadaises dont on sait parfaitement aujourd'hui qu'elles ne correspondent en rien à la personnalité d'Arthur Rimbaud. Pour sa mère , l'obsession n'était pas du tout la poésie mais l'honneur du nom ! Toutefois le plus monstrueux dans tout cela c'est qu'elles ont réussi, à l'instar des dictateurs -ce qui correspond parfaitement à Madame- à faire disparaître un être. Il s'appelait Frédéric, Frédéric Rimbaud.
On le gomme sur les photos. On efface son nom. On le prive de toute existence, de tout droit. L'autre Rimbaud raconte ce calvaire. L'autre Rimbaud, a vécu cette épouvante, nié, insulté, victime d'une destruction systématique qui a effacé son nom jusque chez sa descendance. Ce couple infernal où la haine le disputait à la bêtise , a ensuite été aidé par un gendre et mari, caricature dix-neuvièmiste du petit-bourgeois boursouflé, du nom de Paterne Berrichon . Ça ne s'invente pas: Flaubert n'aurait pas dit mieux.
Comment une femme peut rejeter à ce point son propre enfant parce qu'il ne correspond pas à sa folie ? Comment un être humain peut faire subir à un autre être humain qui ne lui a rien fait , autant de haine et un travail de sape mené sans relâche ?
C'est au prix d'un travail minutieux, d'une enquête patiente que David le Bailly reconstitue la personnalité de cet « autre Rimbaud ». Il lui rend justice en essayant de le retrouver, de le faire réapparaître du néant où sa mère et sa soeur l'ont enfoncé. Frédéric n'avait certes pas le génie d'Arthur, il n'a d'ailleurs pas reçu l'amour de celui-ci ni de personne. Il est « tombé » dans la domesticité, la pire injure qu'il pouvait faire à sa bourgeoise de mère. Il n'a pas réalisé de grande oeuvre, il a été systématiquement traité de et traité comme un raté et c'est pour ça qu'on a voulu l'effacer. Mais lui au moins aura eu le courage de faire ce que peu d'êtres humains savent faire : résister à la monstruosité, dire non à la haine et essayer de vivre sa propre vie. Y a-t-il un plus grand courage ?
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L'autre Rimbaud, c'est Frédéric, l'aîné de la fratrie, celui qu'Arthur a qualifié de "pitoyable".
Pourtant, enfants, les deux frères étaient fusionnels, à tel point qu'on les prenait souvent pour des jumeaux.
Qu'a donc fait Frédéric pour qu'Arthur vienne à si peu le considérer? Pourquoi est-il littéralement effacé de la biographie d'Arthur?
On pensait avoir tout lu sur Rimbaud, mais David le Bailly signe un livre original . Il entremêle avec réussite l'histoire familiale romancée et l'enquête qui l'a conduit sur les traces de cet aîné banni, lui restituant ainsi sa place dans l'héritage dont il a été, lui et sa descendance, évincé.
C'est simple, j'ai dévoré ce bouquin!
Je recommande +++
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L'autre, c'est Frédéric, le frère aîné. L'autre, c'est celui qui a été évincé de la photo si célèbre d'Arthur Rimbaud. Celui que sa famille considère comme un raté, comme un caillou dans une chaussure, un grain de riz coincé entre les dents… Frédéric, c'est celui qui ternit l'image lisse et parfaite de la famille Rimbaud. Enfin, l'image que la mère et la fille veulent donner.

Pourtant, Frédéric, c'est le seul des enfants de la veuve Rimbaud qui osera défier « la mère ». Il lui fait face, lui tient tête, encore et encore. Pour seule réponse, il se verra banni de la famille, purement et simplement.

On dit de Frédéric que c'est un raté. Mais moi, je pense qu'il faut avoir les épaules sacrément solides pour ne pas rompre face à tout ce qu'il a enduré. Je l'ai trouvé intensément humain et incroyablement beau. L'autre Rimbaud, c'est l'histoire d'un homme qui a été brimé et malmené toute sa vie. Aussi bien physiquement que psychiquement. C'est un homme brisé et un homme oublié. Alors que les descendants de Frédéric connaissent tous Arthur, aucun d'entre eux ne semble connaître Frédéric. À l'image de ce portrait tronqué d'Arthur Rimbaud, Frédéric a été effacé des mémoires de ses descendants et relégué au rang d'invisible, dans celles des spécialistes de Rimbaud.

Heureusement, donc, que David le Bailly nous en parle, de ce frère oublié. Alors, oui, évidemment, il s'agit d'une biographie romancée. Cependant, l'honnêteté de l'auteur, quant aux difficultés rencontrées et aux hypothèses qu'il a pu en déduire, ne fait que renforcer, à mon sens, l'intérêt de ce récit. Et puisque j'ai un petit côté « balance les ragots », je me suis délectée (non sans honte) des effroyables manigances de la veuve Rimbaud et de sa fille, Isabelle.

Pour finir, et pour revenir à l'autre Rimbaud (eh, eh !), j'ai beaucoup aimé en apprendre plus sur la vie et l'enfance de ce talentueux Arthur, si cher à mon coeur.

Bref, j'ai beaucoup aimé cette lecture.
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