AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,58

sur 251 notes
5
11 avis
4
28 avis
3
9 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Seconde rencontre avec Timothé le Boucher après "Ces jours qui disparaissent".

Cette fois-ci, l'histoire se déroule au collège avec la réception des nouveaux vestiaires. Les collégiens découvrent les nouveaux lieux : verres opaques pour empêcher de voir de l'extérieur, nouveaux vestiaires, nouvelles douches, nouveaux WC.

Timothé Leboucher va nous entraîner dans une histoire de harcèlement. Il nous livre tous les ingrédients : les adolescents ne sont pas satisfaits de leurs nouvelles douches qui sont collectives (imaginez, il va falloir se déshabiller devant les autres pour aller se doucher) mais ils retrouvent des points d'eau propres et non souillés par les autres. Les adolescents ne se font pas de cadeaux entre eux, ils sont "mâles" en devenir dans toute leur splendeur et leur bêtise. Comparaison et remarques sur le physiques, recherche d'un bouc émissaire, être capable de raconter ce qui va impressionner les autres, on a vraiment la sensation d'être au coeur des vestiaires.

Le collège est monde difficile à vivre pour beaucoup d'adolescents. C'est le lieu où commencent les différences : différences physiques, différence de maturité, différence de centre d'intérêt, exacerbation des différences sociales, bref c'est l'âge bête disent certains. C'est surtout l'âge de la cruauté sans que les auteurs en aient réellement conscience.

Nos braves adolescents, certains du moins, sont "travaillés" par leur puberté. Et regarder les filles, à travers une grille d'aération, va devenir une activité, une source d'excitation voire une source de conflit. ET en plus, leur professeur d'éducation physique est une femme, au visage ingrat mais au corps tentant, selon certains élèves.

Timothé le boucher nous livre tous les jeux de ces collégiens dans le lieu de non droit que sont les vestiaires. Les adultes n'y entrent que sous certaines conditions car il faut veiller à préserver l'intimité des élèves c'est pourquoi ce sont souvent des lieux d'exaction, d'humiliation, de violence. Les élèves le savent et les plus violents s'en servent.

Timothé le boucher aborde les différents mécanismes du harcèlement où souvent le harceleur a lui-même était victime de harcèlement. Il y a les harceleurs, il y a les témoins passifs qui n'approuvent pas mais ne disent rien, ne préviennent pas, ne protègent pas la ou les victimes. REt il y a les victimes qui n'osent parler et s'enferment dans leur solitude ou qui comme Corentin vont choisir de passer du côté des harceleurs, de devenir harceleurs à son tour.

Cette histoire est violente mais le harcèlement est violent. Cette histoire est cruelle mais les ados sont cruels entre eux. Et encore l'auteur ne montre que des relations entre garçons. L'auteur aborde le phénomène des jeux violents qui peuvent dégénérer et la capacité des ados à se lancer des défis ou accepter des défis pouvant mal tourner.

L'histoire est prenante, voire très prenante. le graphisme simple permet de se centrer sur le coeur de l'histoire. Peu d'éléments de décor, des gros plans sur les visages, des scènes de lutte.

Cette BD ne peut pas laisser indifférent, elle brasse au plus profond surtout du fait de sa conclusion qui est inattendue. À donner à lire en éducation morale et civique ou dans d'autres cours pour favoriser la réflexion de nos ados, pour réussir à créer de l'empathie. celle-ci ne se décrète pas mais elle doit se construire et c'est un vaste chantier.

Commenter  J’apprécie          103
Avec « Le patient », Timothée le Boucher m'avait enfermée dans les manipulations bien retorses de deux êtres particulièrement machiavéliques. Cet album m'entraîne dans un endroit que je ne connais pas : les vestiaires des garçons.
La classe d'Hugo, Gauthier, Bastien et les autres se presse contre les vitres dépolies : ils vont avoir droit aux nouveaux vestiaires. C'est beau, c'est propre et fonctionnel. Une seule chose manque : l'intimité. Pas de séparation entre les urinoirs, douches communes. Se mettre nu devant les autres ? Pas question !
En revanche, une découverte intéressante : là, en haut du mur, une bouche d'aération permet de voir du côté des filles.
Toute l'histoire se déroule dans un huis clos inquiétant. La professeure de sport étant une femme, elle laisse les jeunes gens seuls pour enfiler leur tenue ou se doucher après l'effort. Mais le lecteur, lui, a un droit de regard, qui le place, en réalité, dans la situation qu'il trouvait malsaine de la part des jeunes : celle du voyeur.
Très vite, on est plongé dans les rivalités : il y a ceux qui veulent s'imposer, ceux qui écrasent les autres, ce sont les plus âgés, « les intellos », les « boloss » et puis, le pauvre Corentin, dont l'embonpoint fait une cible toute désignée pour les moqueries et les brimades.
Mais si, au début, on éprouve de la compassion pour ce malheureux petit rondouillard, on s'aperçoit bien vite qu'il n'est pas un saint, lui non plus et qu'il a bien compris une chose : pour ne pas être un souffre-douleur, il suffit d'en débusquer un autre.
L'histoire se déroule de jeudi en jeudi, car c'est le jour de sport, et elle va crescendo jusqu'à l'innommable. Il y a un terrible décalage entre les couleurs douces choisies par Timothée le Boucher et le sadisme, la cruauté des jeunes gens, pourtant sympathiques, sans doute, pris individuellement et changés en monstres par l'effet de groupe.
Cette bande dessinée m'a paru très réaliste, très bien traitée, mais elle m'a mise très mal à l'aise.
Commenter  J’apprécie          100
Merci à la masse critique Babelio et aux éditions La boîte à Bulles de m'avoir permis cette lecture.
J'ai été très perturbée à la lecture de ce roman, et je pense (avis que je me fais en m'appuyant sur la lecture de deux titres différents) que c'est l'un des buts recherchés par l'auteur. Il a une composition (graphique dans les vignettes ou au niveau de son arc narratif) qui dérange, qui vient vous chatouiller là où vous n'en avez pas forcément envie. Il vient soulever des réflexions dérangeantes. Alors, oui, je me répète! Mais c'est vraiment l'impression dominante!
Dans ce récit, nous suivons une classe de collégiens dans les vestiaires de sport, semaine après semaine. En effet, aucune scène ne se déroule ailleurs que dans cet espace clos, à l'abri des regards des adultes...
Le regard est uniquement porté sur les vestiaires des garçons afin d'observer leur comportement. Je suis pourtant habituée aux adolescents pour les côtoyer depuis quelques années dans ma sphère professionnelle, je sais à quel point ils peuvent être méchants les uns envers les autres mais je n'ai pu m'empêcher d'être choquée en découvrant les limites qu'ils repoussent toujours.
J'ai apprécié que l'auteur offre quelques pistes d'explication à ces violences, où elles prennent leurs origines.
Le point qui m'a le plus gênée concerne le cas de figure où le roman est lu par des adolescents car à aucun moment l'histoire ne propose une intervention adulte. Je reconnais que malheureusement c'est le reflet de bon nombre de situations réelles (ce qui offre un point très positif pour amener les adultes à changer leur veille à ce sujet) mais je trouve dommage de ne pas chercher à inciter les jeunes à se tourner davantage vers les personnes qui les encadrent au quotidien. Je pense que les situations de harcèlement sont en effet difficile à déceler pour le corps enseignant car les adolescents agissent justement quand ceux-là ont le dos tourné! Il faut donc encourager davantage les jeunes à OSER PARLER...
Je recommande très fortement cette lecture aux parents, à toutes les personnes travaillant avec des enfants. Je pense que c'est un ouvrage qui pourrait être travailler en classe, de manière accompagnée évidemment, notamment avec les 5è pour aborder la thématique de "La vie en groupe"!
Commenter  J’apprécie          50
Le nouveau vestiaire des collégiens ouvre ses portes. Vitres floutées et toilettes roses, les garçons découvrent les locaux rénovés avec un mélange de gêne et de moquerie. D'autant plus que les douches sont désormais collectives !

Dans les vestiaires, reflète parfaitement la vie dans un collège. Dans ces vestiaires, les adultes ne rentrent pas, et les masques tombent. On y retrouve tous les personnages que nous avons rencontré pendant nos années scolaires : les gens à suivre, les fortes têtes, ceux qui suivent la mode et les victimes.

Mais finalement, garde-t-on les mêmes « étiquettes » quand il s'agit de se changer dans un vestiaire ? Et jusqu'où peut aller la cruauté, par peur de se dévoiler ?

Dans ce huit clos, l'auteur nous décrit et dénonce plusieurs choses : le harcèlement, l'exclusion, les groupes, la vengeance, et même le voyeurisme. Cette histoire peut faire froid dans le dos, mais elle est vraiment bouleversante, et jusqu'à la dernière case. J'ai peur de vous en dire trop, mais à la fois pas assez, mais je vous certifie qu'une fois votre lecture commencée, il sera difficile d'arrêter votre lecture.
Lien : http://www.drawingsandthings..
Commenter  J’apprécie          30
Après les succès de " le patient" et de "Ces jours qui disparaissent" , ressort le deuxième album de Timothé le Boucher paru en 2014. Avec le rajout d'un "dans ", le titre se veut plus explicite et surligne ainsi une action qui se déroulera, jeudi après jeudi dans les vestiaires de garçons, d'une même classe de collège.
L'idée de remettre sur les tables des libraires, évidemment influencée par l'accueil enthousiaste du public pour ses deux dernières productions, se révèle somme toute une excellente initiative. Dans une époque où les questions de harcèlement ( sexuel ou contre les femmes) occupent une grande place dans nos sociétés, cet album de jeunesse de ce talentueux auteur, abordait déjà ces problématiques mais l'auscultait côté jeunes mâles en devenir, comme le creuset d'un futur dont on ne pourra que se méfier.
Rien n'échappe à l'oeil d'entomologiste du scénariste/dessinateur, observant ces ados dans cette cage qu'est ce vestiaire. Il y décrit les clans, les leaders et les loosers, les hormones qui bouillonnent, ces corps qui n'osent se dénuder puis qui vont jouer de leur supposée virilité( naissante), les poils qui poussent ou pas, ce sexe dont la taille prend ( bêtement) tant d'importance, le voyeurisme, l'exhibition, les moqueries, le harcèlement des plus gros, des moins branchés, de ceux qui n'ont pas les bonnes marques, l'envie du féminin, la peur de l'homosexualité. On y suit la confrontation de ces groupes, où, sous des airs potaches, leur équilibre s'avère aussi fragile que leurs certitudes et qui rappelle que jamais on ne peut deviner réellement ce qui se mijote dans les cerveaux des adolescents, aussi bien harceleurs que harcelés.
Avec un scénario bien construit qui va crescendo dans la tension, le récit, de plus en oppressant, nous amène vers un final plutôt surprenant. Timothé le Boucher, observe, décrit, donne à ressentir mais ne donne apparemment pas de leçon, laissant le lecteur faire son propre cheminement, sa propre réflexion, donnant ainsi à son roman graphique une ampleur peut être ambiguë mais sacrément troublante.
La couverture de cette ressortie offre un nouvelle illustration par rapport à l'édition originale, montrant combien le trait de l'auteur a évolué en quelques années. On ne retrouvera donc pas cette ligne claire, dorénavant très maîtrisée, dans ces pages anciennes, montrant un dessin moins affirmé, balbutiant peut être, rappelant un peu Bastien Vives, mais collant parfaitement à ce récit d'apprentissage déjà très réussi.

Lien : http://sansconnivence.blogsp..
Commenter  J’apprécie          30
Les garçons d'une classe de lycée se retrouvent tous les jeudis dans les vestiaires de leur établissement à la fin de leur cours de sport. Ce lieu, où l'on doit notamment se déshabiller devant les autres, est révélateur des liens complexes qui se nouent entre les différents élèves de cette classe.
Le parti-pris de Timothé le Boucher (un seul lieu, une seule classe) est à la fois une vraie performance et une grande réussite. Il y décrit en effet très habilement les relations de soumission, de mal-être et de harcèlement que l'on rencontre dans ces groupes d'adolescents, le tout avec un dessin d'une grande lisibilité, et sans jamais paraître artificiel.
Une vraie découverte.
Commenter  J’apprécie          30
J'aime beaucoup Timothé le Boucher, j'étais passé à côté de cette sortie il y a six ans, mais l'éditeur vient de le rééditer (avec une nouvelle couverture).

Ici, il est directement question de questions adolescentes. le lecteur assiste à un véritable huit clos puisque toute l'histoire se passe dans les vestiaires de sport (du lycée ou du collège, ce n'est pas précisé je crois).

Les vestiaires, c'est le lieu par excellence où se noue différents enjeux. Relations entre les garçons, mais aussi avec les filles, questions de virilité, de pudeur et de puberté. On y retrouve bien évidemment du harcèlement car ici plus qu'ailleurs, aucun adulte n'entre.

Cette histoire est vraiment super prenante ! Les personnages sont intéressants et réalistes. Bien que stéréotypés, on retrouve facilement les caractères des adolescents. le harcèlement est au centre du récit. le personnage sur le devant de la couverture est celui qui se fait harceler au début de l'histoire. La grossophobie n'est évidement pas bien loin. Mais petit-à-petit, au fil des événements et des révélations, les relations entre les personnages vont évoluer. Et c'est là que l'on comprend toute la complexité des mécanismes de harcèlement. Car en peu de temps, un harcelé peu devenir harceleur, un harceleur peut se trouver en difficulté...

Qui dit vestiaire dit aussi nudité. Au delà des moqueries, il est question de puberté, de masturbation, de poils... Un groupe de garçons trouve un moyen d'espionner les filles dans le vestiaires contigüe et cela amène de nouveaux éléments.

Le récit en lui-même fait que cette BD est vraiment intéressante pour tous : adultes, mais également collégiens et lycéens. Attention toutefois, il y a des scènes difficiles, des scènes de sexualité, et aussi des scènes de nu total. Pour ma part, et uniquement à cause de ces dessins, je ne la proposerai pas à mes collégiens. Dommage car les mécanisme du harcèlement sont vraiment intéressants. A proposer pourquoi pas aux collègues, par contre !
Lien : http://blogonoisettes.canalb..
Commenter  J’apprécie          20
Dans cette bande dessinée, l'auteur aborde un sujet intime, celui du harcèlement. Un lieu-clos, une bande des garçons, des rivalités et de mauvais jeux. le lecteur assiste, impuissant, affolé, effrayé, aux souffrances imposées et aux jeux de rôles forcés. Les "blagues" de mauvais goût laissent un goût terriblement amer et le message est limpide. Voilà une bande dessinée puissante et subtile.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          10
D'une justesse incroyable, une écriture subtile qui met en lumière la complexité du harcèlement scolaire, un outil choc de sensibilisation à recommander
Commenter  J’apprécie          10
Pour cette classe qui a sport tous les jeudis, les nouveaux vestiaires sont les lieux où s'expriment toutes les questions et tous les doutes de leur adolescence de manière condensée. Amitié, rigolades, découverte des corps mais surtout harcèlement, violence et hiérarchie populaire.

Une BD qui montre une bien triste réalité encore malheureusement d'actualité. Ca commence gentil puis petit à petit le lecteur est entrainée dans un tourbillon dont les protagonistes perdent le contrôle entre ceux qui sont acteur passifs, acteurs, leaders qui deviennent victimes et inversement, victimes qui deviennent acteurs et ceux qui voient, ne participent pas mais ne font rien pour arrêter leurs camarades jusqu'au point de rupture. Je dois dire que je me suis laissée prendre au piège pour finir sur une note de frustration. Sans trop en dire, j'aimerais savoir ce qu'il se passe après. C'est pour cela que toutes les étoiles ne sont pas mises... mais c'est aussi ce qui fait de cette BD un ouvrage percutent.

A mettre entre toutes les mains pour montrer ce qu'est le harcèlement scolaire et jusqu'où ça peut aller.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (436) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5246 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}