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sur 237 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une nana, bien roulée, cheveux mouillés, bikini jaune, qui sort de l'eau turquoise sur une plage de sable fin, un soleil bronzé, et James Bond, sourire espiègle, biceps saillant, qui la mate à l'ombre d'un cocotier un verre de Martini-Vodka à la main. Voilà ma conception de l'espionnage. Peu importe la plage d'ailleurs, l'île m'apporte exotisme et femmes dénudées. Cela me convient…

D'ailleurs peu importe la femme, même… du moment qu'elle soit bien roulé, qu'elle soit en bikini, qu'elle m'accompagne d'un cocktail exotique avant de se retrouver dans ma chambre. Elle peut être russe et blonde, rousse et anglaise ou brune et caribéenne, le principal étant que dans tout roman d'espionnage, elle alimente les fantasmes des espions et de moi-même sur une île sauvage où les pulsions sexuelles font battre mon coeur au rythme d'une Austin Martin à plein régime sur l'autoroute d'une corniche escarpée.

D'ailleurs peu importe l'île, aussi… Les Caraïbes ou les Canaris. Direction Antigua. le soleil, les nanas, les cocktails… Et sur cette île, il y a un gros ours, genre montagne russe, crane luisant, ventre imposant, carrure à la ex-soviétique élevé au caviar et à la viande de bison. Un ours avec sa femme, ses marmots et ses gardes du corps patibulaires, un court de tennis, Gail et Perry jeune couple anglais (magnifique Gail, pas espionne mais prête à entretenir mes lamentables fantasmes libidineux, sa silhouette, son galbe, ses jambes fines et sa petite jupette blanche qui s'envole à chaque service). le tennis, ce n'est pas vraiment ma passion, ni même ma tasse de Darjeeling (à part pour admirer je jeu de jambes des soeurs Williams ou la nymphette russe Anna Kournikova). Passons donc, j'assisterai quand même à la finale de Roland-Garros où le maître esthète Federer était encore tout puissant sur la fine poussière de terre battue.

Au fait, ce russe est le grand manitou du blanchiment d'argent, le Number 1 de l'écoulement de l'argent sale à travers toute la planète. C'est ça la mondialisation de l'économie. D'ailleurs, j'y apprendrai pas mal sur le sujet, sans y percevoir l'aspect insipide et soporifique des sciences économiques. Un sujet très intéressant, aussi vaste que les caves de l'île de Skye. Toujours est-il que ce russe a chaud aux fesses (sans aucune connotation avec un quelconque jeu sexuel) et que fermement décidé à passer la main – avant l'arme à gauche – se ‘rend' aux services secrets britanniques – de vrais gentlemen avec le sens abouti du fair-play à la mode anglaise – par l'intermédiaire des jeunes espions ‘novices' Gail et Perry.

Les espions de John le Carré n'ont rien à voir avec l'esprit ‘joli coeur' version cinématographique de sieur Ian Fleming. Ici, ils ont une conscience. Ils sont paranos. Ils connaissent la vie, les rouages de la politique, les déflagrations budgétaires, les fulminations administratives. Leur grand écran est celui de la vie, du concret, de la réalité. Il n'y a que dans un film où le ‘héros' au charme certain préfère un Vesper « shaken, not stirred » à un single malt de l'île de Skye.

Avec cette chronique, je ne serai peut-être pas nominé pour le Prix Pulitzer, mais je tiens quand même à mon discours de remerciement en bon et due forme.

1. Je tiens à remercier Gail qui a ensoleillé malgré son teint anglais cette lecture. Sans Gail, la vie serait plus fade et c'est un sacré bout de femme. Si Perry pas l'épouser moi lui saute dessus (enfin sur Gail, pas Perry).

2. Je tiens, secondement, à remercier les éditions Points – par l'intermédiaire de Babelio – qui m'ont filé ce livre en échange d'une petite contribution littéraire à haute teneur intellectuelle sur ce bouquin.

Je ne suis pas forcément le meilleur public pour les romans d'espionnage (James Bond pour moi se limite presqu'aux bikinis des James Bond Girls – je suis très ‘fashion'). En plus, dans un temps aussi lointain que la présence d'un Tyrannosorus Rex sur ma platine CD, j'avais déjà feuilleté un roman de John le Carré – « Notre Jeu » – roman d'espionnage du maitre qui ne m'avait guère convaincu et dont les souvenirs semblent irrémédiablement noyé dans ma bouteille de Speyside – à l'époque, je n'avais pas de single malt de l'île de Skye. Donc lorsque les éditions Points – par l'intermédiaire de Babelio – me proposèrent ce deal, je me suis posé cette question : est-ce que le traitre serait à mon goût ? D'un autre côté, j'ai si bien apprécié les transpositions cinématographiques de certains de ses romans – pour les citer : « le Tailleur de Panama » avec l'ex-James Bond Pierce Brosnan et « La Constante du Jardinier » avec Ralph Fiennes – que l'envie me titillait l'esprit (à défaut d'être titillé ailleurs par des corps moulés et mouillés émergeant de l'eau) de me plonger dans une nouvelle lecture de John le Carré.

3. [...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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"Ma conclusion d'expert, assène-t-il, est que, en tant que grande nation, nous souffrons de pourriture managériale du sommet à la base."
De quelle grande nation nous parle cet Hector, des services secrets britanniques? Et bien, de la sienne, bien sûr..

La rencontre d'un couple de jeunes anglais avec un mafieux russe en très mauvaise posture.
C'est vrai qu'il y a un côté peut-être un peu caricatural dans certains portraits , notamment de celui de ce jeune couple britannique.
Mais j'ai retrouvé le John le Carré tel qu'il est depuis un certain temps. En colère. Et si les écrivains ne se mettent pas en colère, qui va s'y mettre. Enfin, pour commencer..
Mais une colère à l'anglaise, pleine d'ironie et d'humour, assez noir , mais quand même, toute en allusions.
L'empathie, c'est pour ce mafieux russe qu'il l'exprime, pour ce qui l'a amené là,et pour l'enchainement inéluctable de certains parcours de vie . de ceux qui amènent à se retrouver à la Kolyma à 14 ans, ou emprisonné dans une grotte à Bogota. Ou à aller voir son fils deux fois par semaine en prison.
Avec un récit encore une fois très construit .
Avec, et il est très fort pour cela, encore une fois une fine analyse des rapports de force entre les personnages.
Ce qui fait une oeuvre, finalement.

J'ai appris un peu plus ce qu'étaient les vors à la Kolyma.
J'ai appris à quoi pouvaient servir certaines loges à Roland Garros, ça alors!
Je n'ai pas appris qu'en matière de blanchiment d'argent, la ville de Londres n'avait pas à rougir.

Quant à la fin.. Logique, non?
Elle m'a rappelé un évènement similaire survenu il y a quelques années en Polynésie française. Jamais de preuves, bien sûr,et il n'y en aura jamais, mais survenu après certaines disparitions très très suspectes et toujours non élucidées malgré les familles qui, courageusement, ne se résignent pas.Certains avaient avoué, d'ailleurs.. mais sont revenus sur leurs aveux , on se demande pourquoi. D'autres ont eu des accidents tout à fait regrettables, ça arrive, bien sûr, mais quand ces accidents mortels se répètent, c'est que sur ce groupe qui ne sait pas tenir sa langue, la malchance s'acharne vraiment..
Des évènements qui surviennent au bon moment pour certains , du ni vu, ni connu , et hop, on passe à autre chose. Les océans profonds sont des tombeaux bien pratiques.
Et d'aucuns voudraient qu'on ne soit pas en colère?


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Un gros maffieux russe blanchisseur d'argent sale sentant l'horizon s'obscurcir veut couvrir ses arrières et se rapatrier, lui et sa famille, à Londres, capitale du fair-play, du tennis et des bonnes écoles pour un zek élevé dans les geoles de la Kolyma et éduqué sur le tas de fumier, drogue, armes et argent sale, consécutif à la chute du mur de Berlin et du régime soviétique : voilà pour le prologue. Pour ce faire, il a jeté son dévolu sur un jeune couple d'anglais plus-que-parfaits qui, il l'espère, lui permettront d'échapper à une mort certaine et violente en persuadant les services secrets britanniques qu'il a beaucoup à offrir, i.e. les noms de la haute finance britannique et européenne corrompus jusqu'à la moëlle.
Autant le dire tout de suite, quand on lit John le Carré, il vaut mieux ne pas être distrait et ne pas faire autre chose en même temps, c'est encore plus vrai pour celui-ci à tel point qu'il faudrait que je le relise entièrement pour être sure de ne pas être passé à coté de quelque chose ...
Une construction un peu dérangeante, un vocabulaire truculent et une intrigue passionnante... juste une petite angoisse à là la fin : est ce que ça fonctionne VRAIMENT comme ça ????
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Dans son dernier roman, Retour de service, John le Carré faisait du badminton un terrain de rencontre pour espions aguerris. J'ignorais que dix ans auparavant, il avait fait du court central de Roland-Garros et de la finale entre Federer et Söderling un élément culminant de son intrigue. Dès que je l'ai su, je me suis ruée sur Un traitre à notre goût. Il faut dire que les sports de raquettes font partie intégrante de la culture britannique et ne pouvaient pas être absents des écrits du plus anglais des maîtres de l'espionnage.

J'ai retrouvé ici tout ce que j'aime chez John le Carré, à commencer par l'humour qui imprègne chaque page de sa causticité. le regard qu'il porte sur ses personnages, qu'ils soient espions aguerris ou en herbe est empreint d'une ironie et d'une hauteur toutes britanniques. Les dialogues sont mordants, le rythme trépidant, la complexité des services secrets est un des leviers utilisés par l'auteur pour envelopper son lecteur dans une atmosphère particulière sans chercher à éclaircir quoi que ce soit. Ici, il sera question des implications pas très claires de certaines personnalités britanniques dans des business en lien avec des groupes mafieux... Business as usual.

Tout commence sur un terrain de tennis dans les Caraïbes. Perry et Gail, jeune couple anglais pensaient passer un séjour tranquille à échanger des balles avec d'autres vacanciers dans ce club huppé lorsqu'une rencontre avec les Dima, une famille russe va quelque peu contrarier leurs plans. Les voilà contraints, de retour en Angleterre de contacter les services secrets pour leur soumettre la requête dont ils sont porteurs et qui va les contraindre à endosser, elle la juriste et lui l'enseignant, des rôles qu'ils n'avaient pas prévus. Inutile d'en raconter plus, il suffit de laisser faire le maître. L'intrigue est aux petits oignons, je sais gré à John le Carré de mettre en valeur l'intelligence de ses personnages féminins et Gail ne fait pas exception, elle est juste parfaite. Les scènes de débriefing par les services secrets sont géniales, le chapitre de la finale à Roland-Garros est fantastique. Bref, j'ai pris mon pied et je me demande comment j'ai fait pour passer à côté de ce livre lors de sa parution en 2011 et même de l'adaptation cinématographique (Un traitre idéal... qui a d'ailleurs donné son titre à la version poche)... Lacune comblée, et bien comblée.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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« Explosif et haletant », semble avoir écrit, à propos de ce roman, un critique du Monde repris en quatrième de couverture. Si « explosif » est un terme qui peut éventuellement se discuter, dans le sens où le Carré peut révéler par le biais de la fiction des informations « explosives » (que tout un chacun peut cependant trouver régulièrement dans la presse), « haletant » est plus problématique. Car s'il est un romancier qui n'écrit pas des histoires haletantes, c'est bien le Carré, et plus encore depuis quelques années déjà, où il tend à axer ses romans plus sur l'intimité de ses personnages que sur l'intrigue.

Et Un traître à notre goût est bien de cette eau là qui raconte comment un couple de jeunes anglais aisés (Perry enseigne à Oxford, Gail est avocate) se trouve par la force des circonstances obligé de jouer les intermédiaires entre un mafieux russe spécialisé dans le blanchiment d'argent prêt à trahir son organisation et les services secrets britanniques.
Plus qu'une plongée au coeur du crime organisé russe, des réseaux internationaux de blanchiment ou de l'espionnage anglais en pleine recomposition depuis la fin de la guerre froide et le 11 septembre 2001, ce que nous propose John le Carré, c'est de nous attarder sur les atermoiements, entre désir de se protéger, d'aider ou de retrouver un tant soit peu d'estime de soi de ses personnages. On avance ainsi au rythme des états d'âme de chacun des protagonistes. Perry, tombé sous le charme de Dima, l'exubérant criminel, Gail qui s'attache à Natasha, la fille de Dima, Luke l'espion placardisé, humilié, dont le couple bat de l'aile et qui veut à nouveau pouvoir être fier de lui et donner à son fils une meilleure image, Hector, le chef espion revanchard déterminé à faire un retour tonitruant et à mettre sa hiérarchie dos au mur.
En fin de compte, l'intrigue reste donc accessoire et les détails du marché qu'entend passer Dima avec les Britanniques demeurent finalement assez flous, esquissés, au profit des relations qui se nouent entre les deux camps et entre Perry et Gail, personnages centraux, et chacun des camps en question. Certes, le passage prévu de Dima en Angleterre instille le suspens nécessaire au roman d'espionnage et donne un certain rythme au récit, mais c'est bien la description de cet ensemble de relations humaines, faites de confiance accordée et de trahisons qui est le sel de cet ouvrage.

Alors, ni explosif, ni haletant, Un traître à notre goût est surtout un beau roman désabusé sur la trahison des idéaux portés par un pays en même temps qu'un beau livre sur l'amitié qui se forge face à l'adversité. Un bon cru de le Carré.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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En décembre dernier mourrait John le Carré. Quelques-uns de mes lecteurs de polar m'ont demandé conseil : quels livres de le Carré pouvaient-ils lire. Bien sur il y avait tous ces classiques tels La Taupe , La Constance du jardinier, le tailleur de Panama, L'espion qui venait du froid, La maison Russie ou encore Single & Single. Et là je me rends compte de deux choses, un que nombre de ces livres ont été adapté au cinéma et deux qu'il y a longtemps que je n'ai pas lu de John le Carré. Aussi comme j'ai sous la main «Un traître à notre goût »je me dis qu'il est grand temps que je reprenne contact avec cette homme qui a travaillé pour le Foreign Office avant d'écrire des romans d'espionnage.
Mais alors que nous raconte « Un traître à notre goût »
Un oligarque russe menacé, demande pour lui et sa famille la protection des services secrets de Sa Majesté. En échange, il accepte de livrer des renseignements sur des circuits internationaux du recyclage de l'argent mafieux.
Pour Perry, fort sérieux enseignant d'Oxford et Gail, prometteuse avocate londonienne, ces vacances dans une île caribéenne sont un rêve. Paysage idyllique et compagnons de séjour plutôt pittoresques, tel Dima, un milliardaire russe fantasque et truculent qui arbore une Rolex incrustée de diamants et un tatouage sur le pouce droit. Mais Dima n'est pas un simple extravagant. Avec lui on va être entraîné dans un roman tragique et captivant. On va voyager, connaitre du Goulag, nous retrouver à Antigua, passer par Roland-Garros jusqu'à une cachette au fond des Alpes suisses, en passant par les salles feutrées de la City de Londres, où règnent, avec la connivence des services secrets britanniques, la cupidité et la corruption.
Bref une nouvelle fois John le Carré nous joue la comédie de la guerre froide mais des années plus tard après que celle-ci soit terminée. Enfin sommes-nous certains que celle-ci est réellement pris fin. Car aujourd'hui c'est face à une autre menace russe que notre société est confrontée, celle de sa mafia, ses mafias russes ou venues de l'ex blog soviétique pour être plus précise. Et en éminent chroniqueur de notre époque, le carré nous livre ici un portrait glaçant de notre monde et de notre société totalement soumise à l'argent. Aussi j'ose le dire tout haut, je l'affirme même John le Carré est et restera à tout jamais l'as du roman d'espionnage

Lien : https://collectifpolar.com/
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Un maître éclatant dans un magnifique choc entre amateurs et professionnels, sur fond de mafias russes, de politiciens corrompus et de blanchiment à très grande échelle.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/07/28/note-de-lecture-un-traitre-a-notre-gout/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Je n'avais pas lu de John le Carré depuis La Constance du Jardinier que j'avais adoré,le roman d'espionnage n'étant pas ma tasse de thé.

Babélio m'a proposé de découvrir dans sa Masse Critique ce roman et je n'ai pas hésité,me rappelant les délices que m'avait procuré cette "Constance".

Je dois dire que là encore je n'ai pas été déçue.23 ème roman de cet auteur toujours aussi fringant de presque 80 ans, on assiste à un immense coup de colère contre le pouvoir qui s'acoquine avec la Mafia,les économies parallèles tout ça à travers le personnage d'Hector,espion qui se dresse contre sa hiérarchie.

Tout démarre par un match de tennis opposant un jeune professeur anglais de littérature Perry,en voyage avec sa femme Gail,jeune avocate réputée, sur l'ile d'Antigua ,Perry ,un homme en pleine crise existentielle et qui a refusé un poste permanent dans son collège ,alpiniste chevronné ,bardé de diplômes, excellent joueur de tennis et admirateur de Federer,et Dima,un Russe tonitruant,à la carrure imposante,flanqué d'une famille un peu excentrique : une femme qui parle rarement,des jumeaux surdoués,deux petites filles et une adolescente extrêmement jolie.Ce Russe flamboyant,au tempérament diamétralement opposé à celui de Perry ,est en réalité un mafieux Russe ,ex bagnard de la Kolyma (dont une maxime disait: Kolyma, Kolyma, Ô planète enchantée / l'hiver a douze mois,tout le reste c'est l'été) et milliardaire spécialisé dans le blanchiment d'argent.

Il a jeté son dévolu sur Perry pour qu'il lui serve d'intermédiaire avec les services secrets anglais.Il trahira la Mafia Russe en révélant tout ce qu'il sait en échange de l'accueil en Angleterre et la promesse de faire entrer dans des écoles prestigieuses les enfants qui l'accompagnent.

Nous assistons donc à l'entrée en scène de divers acteurs des services secrets.Négociations sur négociations,révélations de Dima,hésitations des hautes instances et pendant ce temps là nous découvrons toutes les facettes humaines des protagonistes.

Et c'est celà qui m'a plu.Nous ne sommes plus uniquement dans un épisode de guerre froide,nous devenons spectateurs des sentiments qui animent les divers personnages.

Peur de Perry qui ne connait rien à ces manoeuvres souterraines mais qui accepte,fasciné malgré lui par la personnalité de Dima,de servir d'intermédiaire,peur de Gail ,embarquée dans cette aventure parce que les enfants ,en souffrances émotionnelles, semblent avoir besoin d'elle. Peur de Dima qui devant toutes les difficultés,les atermoiements des services secrets,craint pour sa vie, ses anciens amis pouvant découvrir sa trahison.Il faudrait donc faire le plus vite possible pour organiser son arrivée en Angleterre et sa protection.

Et puis toutes ces embrouilles,cette collusion entre gouvernement et mafia qui suscitent la colère d'un des membres importants de ces services mais qui pâtira de cette révolte.

Nous sommes donc au coeur des réactions humaines ,nous ne sommes pas dans l'univers gadgetisé et creux de James Bond.Nous nous prenons d'amitié pour un homme d'une moralité plus que douteuse et nous sommes conquis par ce petit couple d'Anglais qui n'a rien à faire dans cette histoire qui les dépasse.Chaque personnage est décrit soigneusement,ils ont tous une épaisseur,aucun n'est laissé pour compte.

La fin du roman laisse une image pesante (je ne peux en dire plus) avec un goût amer.

Merci à Babelio et les éditions Points pour cette découverte.
Lien : http://lemelimelodepyrostha...
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Je me souviens avoir lu, il y a très longtemps un roman de John le Carré, mais lequel, je crains un oubli total du titre. John le Carré dont on dit qu'il est THE spécialiste du roman d'espionnage le prouve ici. Il sait installer ses personnages lambda au coeur d'une action et d'une intrigue qui les dépassent. Doucement, mais sûrement, il tisse la toile pour y prendre le lecteur. Au début du roman il ménage ses effets, et construit l'intrigue en nous baladant. Un coup en avant. Un coup en arrière. On commence à cerner un peu mieux le problème vers la centième page. Il joue de l'anticipation ou du retardement des situations pour mieux perdre et mieux récupérer ses lecteurs. C'est magistralement fait. Ensuite, la narration est plus linéaire, plus classique, mais pas moins captivante, même s'il y a un petit "ventre mou" au milieu du livre. En effet, j'ai senti un flottement, un immobilisme pendant plusieurs pages, qui s'il ne plombe pas la bonne impression générale du livre, en alourdit un tout petit peu la lecture.
L'auteur met beaucoup de sympathie dans quasiment tous ses personnages Perry, Gail, Dima et sa famille : même les espions anglais, plus retors sont sympathiques. Evidemment, ce n'est pas le cas, des méchants de la mafia et de leurs complices, mais c'est aussi le genre qui veut un peu de stéréotypes. Peut-être pourrait-on lui reprocher de faire de simples citoyens de vrais espions entraînés, mais en suivant l'histoire page après page, c'est assez crédible. Sans être une étude psychologique, ses héros sont assez fouillés, tous embêtés dans leur vie privée par des soucis plus ou moins graves, ce qui rend humain et proche de nous les espions, qui souvent, dans les romans ou les films sont des êtres inaccessibles, une sorte de supermen. Là, point ! Simplement des hommes et des femmes au métier pas banal, mais aux vies privées qui le sont beaucoup plus.
John le Carré se montre assez critique envers la classe politique -ou envers certains hommes politiques- qui accepte toute compromission, pourvu que ça lui rapporte financièrement certes, mais aussi pour l'avancée de sa carrière
Certains élus, très proches du pouvoir sont totalement corrompus, mais très puissants, très en vue. C'est là que l'intrigue prend de l'épaisseur, puisque Hector, un des responsables des Services Secrets britanniques aura fort à faire pour tenter de faire la lumière sur toute cette histoire.

Schtroumpf grognon comme je suis, j'ai bien encore un bémol -il faut bien que je fasse honneur à ma réputation- sur les arcanes du blanchiment d'argent qui resteront pour moi totalement absconses. Malgré les explications de J. le Carré, j'avoue être passé à côté des détails ; que voulez-vous, je ne suis pas un homme d'argent !
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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[Livre audio lu par Didier Weill]

Je pense que c'est le premier roman d'espionnage/sur les services secrets que j'ouvre, ce qui fait que je l'ai trouvé très exotique. L'atmosphère était pour moi inhabituelle et intrigante. Dense tout de suite, subtilement labyrinthique, John le Carré ne dévoile le propos que par touches. Il glisse de personnages en personnages, de situations en situations, sans que cela soit artificiel ou perturbant, dans une sorte de cercle qui enserre le sujet.

Je me suis un peu perdue dans les relations de pouvoir entre espions, hiérarchies et subtilités politiques mais ça n'a pas nui à ma compréhension du récit. La vision des stations touristiques suisses selon John le Carré est plutôt amusante.

Didier Weill manie les accents à merveille, les personnages ressortent dans toutes leurs forces et leurs faiblesses. J'ai passé un excellent moment.


Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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