Bitna, jeune coréenne issue de la campagne, arrive à Séoul pour y faire ses études, et y découvre la difficulté de la vie en ville. Pour survivre, elle accepte, contre rémunération, de conter des histoires et de raconter Séoul et le monde, à Salomé, une malade incurable qui ne peut plus sortir de chez elle.
Partant de ce décor, J.M.G le Clézio nous parle longuement du rôle de l'écrivain, à la lisière entre vérité et mensonge. « Il y a toujours une vérité cachée dans le mensonge ». Ce livre peut d'
ailleurs être abordé comme un roman mais aussi comme un conte. le conte ajoute du fantastique au réel. La lecture, les mots, l'imaginaire, ne peuvent-ils pas être source de force pour rompre l'isolement et déjouer la mort?
Les histoires que conte Bitna à Salomé, sont autant de métaphores puisées dans ses racines, sa vie passée à la campagne, les traditions mais aussi la vie qu'elle découvre à Séoul. Bitna, qui révèle de réels talents de conteuse.
J.M.G le Clézio dresse un très beau portait de Bitna, celle qui brille en coréen, sa force de vie et sa capacité à tirer profit des opportunités que la vie lui offre. On pensera forcément à Shéhérazade qui contait des histoires pour faire reculer la mort.
Enfin, J.M.G le Clézio dresse un éloge de Séoul. J'avoue que c'est la partie du récit sur laquelle je suis un peu restée sur ma faim : j'aurais aimé me sentir davantage transportée, plongée au coeur de cette ville où l'auteur a vécu et qu'il aime tant.
Vous l'aurez compris, un livre que j'ai savouré avec plaisir, même s'il m'a manqué un zeste de … « je ne sais quoi » pour être totalement emballée!
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