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3,51

sur 263 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Que du bonheur! merci Monsieur le Clézio .De vous je connaissais le chasseur d'or , le Procès verbal et le magique Désert . Je n'étais pas allée au devant de vous depuis longtemps et je retrouve émerveillée votre plume, le rythme de vos phrases. Conte ou récit, rêve ou réalité que m'importe , j 'ai rencontré Bitna et ses 18 ans, sa découverte de Séoul, son énergie à vivre et survivre dans cette mégapole et puis sa rencontre avec Salomé .
" je suis seule , je suis libre, ma vie va commencer" ...;Bitna est entrée dans mon coeur .
Un immense merci aux Editions Stock via NetGalley .
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Bitna, sous le soleil de Séoul, c'est déjà un titre qui nous invite au voyage. Il est bien rare qu'une lecture me porte vers ces contrées si peu connues en littérature. J.M.G le Clézio, c'est une plume qui vous transporte par sa légèreté, sa poésie, sa simplicité à vous livrer une histoire comme une caresse d'été.
Bitna, jeune étudiante doit affronter sa nouvelle vie, auprès d'une famille certes bienvenue pour l'accueillir mais ça devient bien vite invivable pour Bitna. Son oncle lui transmet une annonce sur laquelle une jeune fille cherche une conteuse.
C'est là, une source de revenus mais pas que, c'est avant tout une rencontre entre deux êtres, l'une qui vit recluse de part sa maladie et qui a besoin de sentir la vie entrer chez elle et l'autre Bitna qui a des tas d'histoires incroyablement touchantes à offrir et une liberté à acquérir.

C'est ainsi que le lecteur tour à tour se trouve plonger dans différentes histoires. Chacune d'elles nous livre un message, au lecteur de décoder, tout comme un conte, une morale s'y installe.

J'ai bien apprécié vagabonder à Séoul, écouter Bitna, c'est doux, tendre, et touchant.
Un beau livre à découvrir à partager.
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La Feuille Volante n° 1267
Bitna, sous le soleil de Séoul – Jean-Marie-Gustave le Clézio – Stock.

Bitna est dans Séoul une étudiante pauvre de 19 ans, d'origine rurale, dépendant pour survivre d'une parentèle ingrate et méchante. Grâce à une petite annonce, elle fait la connaissance de Salomé, une jeune femme dans la quarantaine, atteinte d'une maladie invalidante et incapable de sortir de chez elle, et qui souhaite, contre rétribution, que Bitna vienne lui raconter le monde extérieur qu'elle ne peut voir. Bitna devient donc conteuse et Salomé ne peut plus se passer du voyage dans l'irréel qu'elle lui offre à travers ses histoires. La jeune étudiante prend peu à peu conscience de son pouvoir sur la malade puisque, grâce à ses fictions, elle atténue ses souffrances et repousse peut-être la date de sa mort en différant chaque épilogue et même en espaçant ses visites . C'est aussi une manière d'asseoir son pouvoir sur Salomé avec qui elle est volontiers cruelle, Pourtant Salomé, par la rétribution qu'elle donne à Bitna lui permet de vivre et d'étudier, c'est à dire de sortir de sa condition et d'envisager l'avenir.
Bitna invente donc les histoires qu'elle raconte à Salomé, et cette dernière y prend goût et ce qui n'est qu'un mensonge devient pour elle un merveilleuse réalité simplement parce qu'elle y croit. Ce ne sont que des paroles, des romans en raccourci, mais peu importe du moment que celle qui les écoute y ajoute foi et que celle qui les dit le fait avec sincérité et conviction. On peut toujours se rappeler l'avant-propos de « l'écume des jours » où Boris Vian avouait à son lecteur «  l'histoire est entièrement vraie puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre ». Et Bitna ne manque pas d'imagination, en prend conscience à cette occasion et transporte son auditrice dans un monde à la fois fantastique et bien réel ! Et puis les fables sont comme les promesses électorales qui n'engagent que ceux qui les croient ! Ces histoires ne sont pas forcément idylliques. Celle de Nabi est plutôt inspirée par la vraie vie, sordide et hypocrite quand à celle de Naomi et de son oiseau O'Jay, elle anticipe carrément ce que sera le destin de Salomé contre lequel nul ne peut rien et donc, indirectement. l'incitera à accepter sa condition
Ainsi sommes-nous invités à Séoul à travers le récit consacré à M. Cho, un amoureux des pigeons-voyageurs ,qui confie des messages au vent, les papotages d'un salon de beauté alimentés par les voyages d'une chatte, les ruelles interlopes de cette ville ou la vie d'Hanna, une infirmière en mal d'enfant. Ce sont des fables, certes, mais le lieu qui leur est assigné, la Corée, « le pays du matin clame »,leur donne un côté dépaysant et même un peu merveilleux.
Mais les fictions ont toutes un fond de vérité et bizarrement et sans même qu'elle le sache c'est Salomé elle-même qui suscite une des histoires que Bitna lui raconte. Non seulement la jeune fille donne à ses fables une certaine unité dans la mesure où elles les relie entre elles, mais surtout parce qu'elle y mêle sa propre vie que ne connaît pas Salomé. La jeune étudiante qui tresse volontiers des paraboles pour la malade , est elle aussi, confrontée à la vraie vie, à l'abandon,de son ami, aux chagrins d'amour, à l'échec dans ses études, à la méchanceté de sa cousine... Avec cet intermède, elle comprend que finalement, cette grande ville de Séoul est caractérisée, comme partout, par la solitude et l'indifférence, Cette femme qui sait qu'elle va mourir a été pourtant la seule à s'intéresser à elle. Certes, elle s'est servie d'elle mais surtout elle lui a permis de sortir de la pauvreté et d'une certaine façon l'a protégée des agressions de ce monde extérieur dont elle voulait qu'elle lui parle. A la fin Bitna regrette ses méchancetés et convient que Salomé lui a permis de rester elle-même et, au terme de ses interventions la jeune fille sera libérée et commencera une nouvelle vie, cet intermède d'une année fonctionnant comme un épisode transitoire vers autre chose, un autre départ, comme une sorte de rituel de passage..
Des moments poétiques .intenses et aussi une grande ambiance émotionnelle dans ce roman où se mêlent imaginaire et réalité, mensonges, violences douceurs et vérités L'auteur en profite pour évoquer l'histoire de ce pays coupé en deux par L Histoire et la violence des hommes .

. J'ai redécouvert avec plaisir le style fluide de le Clezio et son extraordinaire faculté de transporter son lecteur dans un univers à la fois parallèle mais aussi extraordinairement réel et dépaysant, ce qui fait de lui un conteur d'exception.
.
© Hervé Gautier – Juillet 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Encore une fois ensorcelé par ce magicien de le Clézio !
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Les dernières pages du livre m'ont émue jusqu'aux larmes!
J'ai voyagé aussi à travers les histoires de Bitna, empreintes d'un cruel réalisme, de gravité et de délicatesse. J'ai partagé sa solitude. Dans une ville immense et froide, cette jeune fille n'a rien sauf une imagination tellement riche, son arme de survie et ce qui la rapproche imperceptiblement de la personne à qui elle conte. J'aimerais tout autant pouvoir écrire de si belles histoires :)
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écouté en audio.
Bitna, étudiante coréenne lutte contre la pauvreté: elle était hébergée par une tante exécrable et sa fille dont elle partageait la chambre; elle déménage plusieurs fois toujours dans des taudis à bas prix. Un libraire lui donne l'adresse de Salomé. Bitna va jouer les Shéérazades auprès de la jeune fille très malade. Ses contes vont permettre de lutter contre la mort qui guette Salomé.
Bitna mêle réalité et imaginaire dans ses contes qui aident Salomé à lutter contre la douleur.
Les différentes histoires sont bien, écrites par notre prix Nobel! En revanche les deux héroïnes restent distantes, les émotions passent peu. Bitna ne semble pas affectée par la mort de son auditrice.
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Bitna sous le ciel de Séoul de J.M.G. le Clézio se situe entre le roman et le conte. Un joli moment de lecture plein de poésie et de mélancolie. J'ai adoré.

Bitna est une provinciale venue faire ses études à Séoul. D'abord logée chez sa tante et sa cousine, face à la perfidie de celles-ci, Bitna décide de prendre son indépendance. Pour cela, elle trouve des petits boulots dont un qui sort de l'ordinaire et qui consiste à aller raconter des histoires à une jeune femme handicapée prénommée Salomé. Entre elle et Bitna va se tisser un lien unique et une véritable dépendance : Bitna dépendra de l'argent de Salomé et Salomé des histoires que Bitna imagine à chacune de ses visites.

Ce roman nous livre une photographie culturelle et poétique de la Corée du Sud à travers divers récits s'articulant pour la plupart autour d'un même lieu, l'immeuble Good Luck avec lequel les personnages de chaque histoire entretiennent un lien. Les tensions avec les terres voisines du Nord sont suggérées comme l'illustre la première histoire que raconte Bitna à Salomé sur un vieil homme nommé Monsieur Cho qui espère faire passer des messages à ses proches restés au-delà de la frontière à l'aide de ses chers pigeons voyageurs. Bitna ne raconte pas des histoires réelles, tout est imaginé, pourtant le noyau de chaque histoire finit tout de même par être empreint de réalisme tant cela pourrait arriver dans la vraie vie. Bitna tente de donner un aperçu de la vie extérieure à Salomé à travers chaque histoire, elle retranscrit sa beauté autant que ses côtés sombres. Chaque histoire part d'un fait réel aux tournures dramatiques, mais chaque personnage ose rêver et tente tout pour que son rêve quel qu'il soit devienne réalité. Bitna essaye de sortir Salomé de sa maladie, le Syndrome douloureux régional complexe, en lui contant l'histoire d'un quotidien, une tranche de vie d'un personnage, tout en les saupoudrant d'extraordinaire. Comme elle le concède dans le récit, elle veut faire connaître à Salomé le frisson délicieux qu'elle-même ressentait quand sa tante Mi-kyeong lui racontait  des histoires de goules et de lycaons, de guishins et de sorcières.
Bitna est une jeune fille pleine d'imagination qui aime observer les gens, leur inventer des vies. Très ancrée dans son Jeolla-do natal, celle-ci mêle des souvenirs de récits entendus plus jeune à sa perception de la vie citadine. Elle et Salomé ne sont liées que par ces histoires, elles ne se livrent pas sur la vie réelle qu'elles mènent chacune de leur côté, l'une se battant contre la maladie et la douleur et l'autre contre la misère en enchaînant les petits boulots. Elles n'apprennent à se connaître qu'à travers ces récits inventés par Bitna, les héros de chaque histoire étant révélateur d'un trait de caractère ou d'une sensibilité particulière chez chacune des jeunes femmes.
Encore une fois, j'ai été transportée par la plume incroyable de J.M.G. le Clézio. J'ai rencontré cet immense auteur alors que j'étais au lycée, en lisant ses nouvelles. J'ai été percutée par son style, par son talent pour parler des vies, pour décrire des quotidiens tout en leur conférant une dimension poétique extraordinaire. Le Clézio est un auteur qui sait parler des peuples en allant au-delà du récit de voyage, il nous offre de magnifiques récits de rêves d'ici et d'ailleurs.

Je frôle le coup de coeur avec Bitna sous le ciel de Séoul, il m'a manqué quelque chose à la fin du livre, un je-ne-sais-quoi qui aurait permis de quitter Bitna et Salomé de façon moins abrupte. Cela reste néanmoins un magnifique roman plein de charme et de poésie, nous laissant entr'apercevoir les espoirs et les rêves qui s'élèvent sous le ciel de Séoul.
Lien : https://thebookcarnival.blog..
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L'auteur livre ici un texte à la fois lumineux et triste, poétique et réaliste. A travers le regard de Bitna, le lecteur parcourt les rues de Séoul et s'immerge loin de sa réalité, dans un univers inconnu. Comme Salomé prisonnière de son fauteuil, les histoires de Bitna captivent. Chacune d'elles s'entremêle sans en avoir l'air et les personnages constituent un petit monde qui évoque discrètement la vie de la conteuse. Ne voulant pas se confier à sa principale interlocutrice, Bitna dissémine des bribes de sa propre histoire dans ses récits. L'on peut y voir une profonde solitude, une angoisse dissimulée, d'une jeune fille étrangère à la grande ville coréenne. Partout se dévoilent sous la plume sublime de l'auteur la pudeur et l'extrême sensibilité d'un peuple.
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