Coeur brûlé. /
J.M.G. le Clézio
Ce poétique recueil de nouvelles qui abordent une fois encore les thèmes récurrents chers à
J.M.G. le Clézio, c'est-à-dire l'enfance qui souffre, les minorités exploitées, la douleur et les angoisses existentielles, m'a ravi comme m'ont ravi autrefois «
Désert », «
Poisson d'or » et «
le chercheur d'or », par le lyrisme latent qui émane des ces lignes souvent très camusiennes. La brutalité de la société qui entre en conflit permanent avec l'individu est le trait dominant de ces sept romances.
Ces textes magnifiques sont empreints de nostalgie, de mélancolie et même de tristesse. Les personnages semblent se résigner à leur sort, à leur destin, victimes d'une fatalité inexorable.
Dans « Coeur brûlé », Pervenche se demande ainsi « Est-ce qu'on peut faire vraiment quelque chose de sa vie ? » Dans « Kalima » également, une tristessesourd du personnage principal comme s'il était condamné dès le départ. Dans « Trésor », on a affaire à un texte plus allégorique, et dans « Vent du Sud « », souffle un exotisme polynésien très « fiu ».
Langueur, érotisme discret, solitude, malaise et mal-être existentiels habitent les personnages principaux qui semblent en perdition, ballottés et secoués par les vicissitudes de la vie, constamment sur la brèche, prêts au naufrage. On assiste de façon récurrente à une incommunicabilité des consciences.
En résumé, un recueil extrêmement travaillé, ciselé : comme dit un lecteur, de la poésie en prose ; mais dépressifs, s'abstenir !!